Étienne ALBRAND1805 - 1853

[0398] Etienne-Raymond ALBRAND a été missionnaire en Asie du Sud-Est et en Chine au XIXe siècle.

Il naît le 4 avril 1805 à Saint-Crépin (Hautes-Alpes), élève au petit et au grand séminaire de son diocèse, ordonné prêtre le 19 juin 1829 à Gap, professeur de philosophie au petit séminaire d’Embrun, et entre le 3 décembre 1831 au Séminaire des MEP. Il part le 12 mars 1832 pour la mission du Siam.

Malacca-Siam (1833-1846)

Il évangélise d’abord, de 1833 à 1835, les Chinois de la ville naissante de Singapour, achève la chapelle commencée par Mgr Courvezy et qui devient le centre de la paroisse actuelle du Bon-Pasteur, et construit un petit presbytère.

En 1835, il se rend au Siam et donne une vive et durable impulsion à la conversion des Chinois de Bangkok et des environs. Le centre de ses prédications se trouve alors dans la paroisse du Calvaire (Notre-Dame du Rosaire). Il fonde les stations de Ayutthaya (Juthia), Bang Xang, Savat Rai, Pak Prieo (Pak Priau), Bang Pla Soi, Petriou, Nakhon Xaisi, et, en 1845, celles de Dong Kabuang et de Ban Mai. Après avoir refusé en 1837 d’être coadjuteur de Mgr Courvezy, son vicaire apostolique, il est, en 1842, nommé provicaire par Mgr Pallegoix.

Il quitte le Siam en 1846. Sur les conseils de son évêque, Mgr Pallegoix, et du procureur de la Société des MEP à Macao, le P. Libois, il se rend dans le Guizhou (Kouy-tcheou).

Chine (1846-1853)

Cette province, séparée du diocèse de Nankin par le bref "E sublimi Sedis" (Jus Pont. de Prop. Fid., ii, p. 158), du 15 octobre 1696, confiée au P. Visdelou qui en devient vicaire apostolique à cette époque, et dont la nomination est ratifiée par le bref "Fraternitatis tuæ" (Jus Pont. de Prop. Fid., i, p. 400 et Append., ii, p. 290), du 15 mars 1711, a été, en fait d’abord, et en droit en 1762, réunie au Sichuan (Se-tchoan). Elle venait d’en être séparée et érigée en vicariat apostolique par le bref "Ex debito pastoralis" (Jus Pont. de Prop. Fid., v, p. 358), du 27 mars 1846 (et non du 13 août comme il est dit dans la première partie du Mémorial, p. 543). Mgr Desflèches, coadjuteur au Sichuan (Se-tchoan), en a été nommé vicaire apostolique, mais il exprime le désir de ne pas accepter cette situation, et, après avoir apprécié les qualités du P. Albrand, il le fait nommer à sa place par Mgr Pérocheau, en vertu d’un bref du 13 août 1846. La nomination est du 24 février 1849. Le 18 mars suivant, à Pee-ko-chou (Sichuan oriental), le P. Albrand est sacré évêque de Sura par Mgr Desflèches.

Le nouveau vicaire apostolique travaille activement et hardiment à l’évangélisation, insiste auprès de la Propagande pour la tenue d’un synode à Hong Kong, exprime le désir qu’une Légation pontificale soit établie à Pékin, adresse à Rome plusieurs demandes sur le port du bonnet chinois par les prêtres durant la célébration de la messe, sur l’abstinence et le jeûne pour en diminuer le nombre des jours, sur certains offices dont il désire la célébration dans son vicariat. Il corrige, s’il ne compose pas complètement, l’ouvrage "Chen kiao li tchen", et le fait imprimer. Il ordonne un prêtre chinois, forme plusieurs séminaristes et catéchistes, inaugure les retraites ecclésiastiques dans sa mission, construit une église à Guiyang (Kouy-yang) (Église, évêché, école en 1850, grav., A. M.-E., 1906, pp. 260, 261). Il fonde des chrétientés dans les environs de Hin-y fou, de Hin-y hien, de Guiyang (Kouy-yang). De mille deux cent catholiques qui composaient la mission du Guizhou (Kouy-tcheou) en 1847, ce chiffre s’élève, en 1853, à deux mille deux cent environ.

Le P. Albrand meurt à Guiyang (Kouy-yang) le 22 avril 1853. En 1854, son corps fut transporté dans un tombeau élevé à Lou-tsong-koan, à 5 kilomètres de la ville, et l’on remarqua que la langue était fraîche et colorée. En 1867, on ouvrit de nouveau son tombeau : les chairs de la figure étaient en cendres, la langue seule avait conservé sa consistance, mais elle était noire et desséchée.