Aloys D’HONDT1843 - 1916
- Status : Prêtre
- Identifier : 0984
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Thailand
- Mission area :
- 1868 - 1916
Biography
[984] D'HONT Aloys, Alphonse, est né à Oukne (Bruges, en Flandre occidentale) le 21 décembre 1843. Il entre laïc aux Missions Etrangères le 13 septembre 1865. Il est ordonné prêtre le 6 juin 1868 et part le 15 juillet suivant pour le Siam.
Il arrive à Bangkok le 5 septembre après une traversée des plus pénibles et est affecté à la paroisse du Rosaire, aussi appelé du Calvaire. Mais pour cause de dysenterie, il sera bientôt affecté à Chanthaburi. Il quitte Bangkok en mars 1869, reste près de deux ans à Chanthaburi où il s'adonne avec ardeur à l'étude de la langue mais, au départ du Père Gibarta pour la France, il faut lui trouver un successeur à la paroisse annamite de Samsen. Mgr. Dupond, Père concilaire à Vatican I, désigne le Père d'Hont. Dès 1871, le Père d'Hont se met à l'étude de la langue et du caractère annamites. Il va administrer cette paroisse et y travailler activement jusqu'à sa mort. A part deux congés en Europe, c'est donc à Bangkok qu'il restera.
Son premier retour eut lieu en 1888, pour raison de santé. Après cinq ans de soins, il pourra repartir en 1893. Quand au deuxième retour, en 1908, ce fut pour une mission dont Mgr. Vey l'avait chargé à Rome.
Le Père d'Hont fut provicaire de 1886 à 1903 et en cette qualité, gouverna la Mission pendant plusieurs absences de l'évêque : de 1886 à 1888 et à nouveau de 1896 à 1898, et enfin pendant la mobilisation de Mgr. Perros, d'août 1914 à octobre 1915, puisqu' il fut à nouveau provicaire de 1910 à sa mort.
Mais à partir de 1912, sa santé connait plusieurs crises et il doit faire plusieurs séjours à l'hôpital, jusqu' à ce 26 novembre 1916 où il meurt dans sa paroisse sans agonie, sans secousse et sans crainte.
Obituary
M. D’HONDT
PROVICARE APOSTOLIQUE AU SIAM
M. D’HONDT, Aloys-Alphonse, né à Oukne (Bruges, Flandre Occidentale), le 21 décembre 1843. Entré laïque au séminaire des Missions-Etrangères le 13 septembre 1865. Prêtre le 6 juin 1868. Parti le 15 juillet 1868 pour le Siam. Provicaire. Mort à Bangkok le 26 novembre 1916.
Aloys-Alphonse d’Hondt naquit le 21 décembre 1843 à Oukne, en Belgique. Ayant perdu sa mère de bonne heure et son père ayant convolé à de secondes noces, le jeune Aloys fut confié aux bons soins de sa grand’mère maternelle, personne de foi robuste et active, qui mit tout son cœur à l’instruire dans la crainte du Seigneur.
Après sa première communion, il fut envoyé au collège ecclésiastique de Courtrai, pour commencer le latin. La distance d’Oukne à Courtrai n’étant pas très grande, il rentrait chaque soir au foyer de la vieille grand’mère.
Sa rhétorique terminée, il entra au séminaire des Missions-Etran¬gères en 1865. Aspirant pieux et régulier, il passa ses années de formation dans le recueillement et l’étude, tout entier à sa tâche et sans chercher à se faire remarquer. Le 6 juin 1868, il était ordonné prêtre et recevait sa destination pour le Siam. Cinq semaines plus tard, il quittait Paris, s’embarquait le 18 à Marseille et arrivait à Bangkok le 5 septembre, après une traversée des plus pénibles.
A cette époque le progrès n’avait point encore fait son apparition dans le royaume thai. La vie du missionnaire y était à peu de chose près ce qu’elle avait été du temps de nos premiers Vicaires apostoliques. Les routes et les chemins n’existaient pas ; les fleuves et les canaux étaient les seules voies de communication. L’hygiène et la nourriture laissaient fort à désirer. Malgré sa robuste constitution, le jeune missionnaire fut bientôt atteint de dysenterie aiguë. Mgr Dupond, alors vicaire apostolique, le garda près de lui quelques mois pour le soigner. Un mieux sensible s’étant manifesté vers la fin de l’année, M. d’Hondt fut confié aux soins du P. Daniel qui desservait la paroisse du Rosaire, appelée aussi du Calvaire, à peu de distance de l’évêché. Mais la dysenterie ne tarda pas à reparaître. Sur le conseil du médecin, Mgr Dupond résolut d’envoyer le jeune prêtre à Chantabun, où il respirerait l’air fortifiant de la mer, en même temps qu’il prendrait soin de la petite chrétienté chinoise qui se formait dans la chrétienté annamite administrée par M. Ranfaing.
Il quitta Bangkok au mois de mars 1869, resta près de deux ans à Chantabun, et s’adonna avec ardeur à l’étude de la langue. Ses progrès furent rapides. Il avait tout lieu de se croire définitivement fixé à l’évangélisation des Chinois établis à Siam, lorsque survint un imprévu qui mit le supérieur dans l’embarras. En 1871, M. Gibarta, chargé de la chrétienté annamite de Samsen ou de Saint-François-Xavier à Bangkok, dut aller demander de nouvelles forces à son pays natal. Mgr Dupond, alors en France, fut consulté sur le successeur à lui donner. Le choix était d’autant plus difficile, que les missionnaires peu nombreux étaient à la tête de districts assez considérables, et que les Annamites de Samsen, frondeurs et turbulents, avaient besoin d’un Père au caractère calme et à la main ferme, capable de leur continuer la formation chrétienne reçue de M. Gibarta. Personne ne songeait à M. d’Hondt, excepté Mgr Dupond auquel il avait fait une excellente impression. Il écrivit de lui confier la chrétienté de Samsen, composée de 3.000 chrétiens, alors la plus grande de toute la mission et dotée de la plus belle église.
Dès son arrivée à Bangkok en 1871, M. d’Hondt se mit à l’étude de la langue et du caractère annamites. La pureté avec laquelle il arriva à s’exprimer, et le coup d’œil sûr, pénétrant, dont il était doué, le rendirent bien vite maître de la situation. Il administra cette paroisse jusqu’à sa mort et y travailla activement. Il excellait à faire le catéchisme et à prêcher Au saint tribunal il était un confesseur et un directeur d’âmes habile, prudent, ferme et pieux. Il savait communiquer à ses pénitents son amour du bon Dieu et son aversion pour le mal. Il est de notoriété publique que les chrétiens de Samsen avaient une instruction religieuse supérieure à beaucoup d’autres. Qui dit chrétien instruit ne dit pas chrétien parfait. C’est à tort qu’on imputerait au cher et vénéré M. d’Hondt les quelques défections qui ont pu avoir lieu dans son troupeau.
Quoique tout entier aux soins de sa chrétienté, son zèle n’avait point pour limite les confins de Samsen. Il portait intérêt à toutes les chrétientés et aussi à tous les chrétiens qui avaient recours à lui. Il savait conseiller et même gronder, et rappeler leurs devoirs aux pécheurs, sans jamais froisser. Très hospitalier, il aimait à recevoir les confrères chez lui. Il cherchait à connaître les difficultés qu’ils rencontraient dans l’exercice de leur ministère, pour les aider de ses conseils et aussi de son argent. En 1886, il fut choisi pour provicaire par Mgr Vey. En cette qualité, il gouverna la mission pendant plusieurs absences de l’évêque : de 1886 à 1888, de 1896 à 1898, et une dernière fois pendant la mobilisation de Mgr Perros, du mois d’août 1914 au mois d’octobre 1915. Il le fit avec prudence et piété.
Très anémié en 1888, il reçut du docteur l’ordre de retourner en France, et dut s’exécuter. L’air du pays natal ne lui fut d’abord point favorable. Il continua à décliner au point qu’on jugea bon de lui administrer les derniers sacrements. Mais entouré des soins d’une parente très dévouée, et grâce, a-t-on dit, à une faveur inespérée du Sacré-Cœur de Jésus, faveur sur laquelle il a toujours tenu à garder la plus grande réserve, il put, en 1893, rentrer en mission et reprendre la direction de sa paroisse.
Quelques années après son retour, il fonda une œuvre, dont l’influence a été grande et, espérons-le, le sera plus encore dans l’avenir.
De bonne heure, il avait été frappé d’entendre les missionnaires se plaindre de l’absence de maîtresses d’école. Se trouvant dans un poste, où beaucoup de familles auraient été heureuses d’offrir de leurs enfants au service de Dieu, et regrettaient de ne pouvoir mettre leur bonne volonté à exécution, faute d’établissement, il résolut de réorganiser sur de nouvelles bases l’ancien couvent des Amantes de la Croix, existant à Samsen. Une maison fut construite et aménagée en 1897, et cette année même la mission faisait appel au dévouement des Sœurs de Saint-Paul de Chartres pour former les novices indi¬gènes. L’œuvre a réussi et avant de mourir, le cher Père d’Hondt a eu la consolation de la voir solidement établie : 12 religieuses instruites de leurs devoirs et exercées à la piété travaillent dans plusieurs postes de la mission, et 36 sont au noviciat.
Les travaux furent connus et appréciés en Belgique, même du gou¬vernement qui le décora de l’ordre de Léopold.
Depuis son retour d’Europe en 1893, M. d’Hondt avait joui d’une santé relativement bonne. Quelques indispositions passagères l’avaient obligé de temps à autre à aller prendre du repos à l’hôpital Saint-Louis ; mais, il n’y avait rien d’alarmant dans son état jusqu’en 1912. Cette année, la dysenterie reparut. Un moment même, on crut sa vie en danger. Une médication énergique éloigna la crise, mais la maladie continua de miner sourdement sa constitution. Les tristesses de la guerre qui a ruiné sa patrie et peut-être aussi les siens, dont il n’eut plus de nouvelles depuis le 1er août 1914, aggravèrent son état. Le 26 juillet 1916, il reprit le chemin de l’hôpital. Le soin qu’il mit à régler ses affaires avant son départ, prouvait que le cher malade ne se faisait pas illusion sur son état. Cependant un mieux passager s’étant produit, il retourna à son poste ; à l’occasion de la Toussaint et de la fête des Morts, il voulut confesser et célébrer solennellement les offices. Ce fut son dernier travail. Bientôt il fut incapable de dire la sainte messe ; mais chaque jour il communia. Le 15 novembre, il reçut en pleine connaissance et avec une grande ferveur les derniers sacrements en présence de ses chrétiens et de ses religieuses. Il fit le sacrifice de sa vie avec résignation pour ses ouailles et surtout pour son couvent, son œuvre de prédilection. Et le 26 novembre, sans agonie, sans secousse et sans crainte, il rendit sa belle âme à Dieu.
Les funérailles eurent lieu le surlendemain, présidées par Monsei¬gneur qui officia pontificalement et donna l’absoute. Tous les missionnaires, avertis à temps, tinrent à venir accompagner à sa dernière demeure celui que depuis longtemps ils vénéraient comme un père.
Parmi les membres de la colonie européenne, présents aux funérailles, en remarquait M. le Ministre de Belgique et M. le Consul de France, chargé d’affaires en l’absence de M. le Ministre. Le vénéré défunt repose maintenant dans l’église de Samsen, au pied de l’autel de la Sainte Vierge Marie qui a été, durant sa longue carrière apostolique, la confidente de ses secrets et son guide dans ses difficultés.
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References
[0984]D'HONT Aloys (1843-1916)
Références biographiques
AME 1913 p. 94. 198. 1919-20 p. 348. CR 1888 p. 149. 1898 p. 193. 1906 p. 189. 1907 p. 414. 1910 p. 211. 1916 p. 263. 1917 p. 112. 175. 1927 p. 199. 200. 1930 p. 329. 1932 p. 237. 1935 p. 177. 1962 p. 77. 1980-82 p. 133. BME 1935 p. 250. 1957 p. 371.
Notice nécrologique
CR 1917 p. 175. 177.