Marcel DOUCHET1906 - 1967

[3455] DOUCHET Marius, Marcel, naquit le 4 janvier 1906 à Avion, village rural du Pas-de-Calais, dans le diocèse d'Arras. A la fin de ses études secondaires, il demanda son admission aux Missions Etrangères et fut ordonné prêtre le 29 juin 1932. Désigné pour le vicariat apostolique de Huê, il s'embarqua le 9 septembre 1932 pour l'Indochine.

A son arrivée, il eut la chance d'être le vicaire du zélé Père Ladière, à Di-Loan, pendant une année. En août 1933, il fut nommé professeur au Petit Séminaire d'An-Ninh, proche de Di-Loan. C'était l'époque où, à Huê, l'Institut de la Providence -dont la première pierre avait été posée en 1930- venait d'ouvrir sa première classe de 6ème, dans le seul des cinq bâtiments qui allaient le constituer. C'est alors qu'on fit appel au Père Douchet, en octobre 1934, en qualité d'économe et de professeur. Ce sera sa gloire d'avoir conduit à son terme ce bel ensemble dont le joyau reste la chapelle, édifiée sur les plans gracieusement élaborés par un architecte de la région du Nord, M. Duthoit (ancien camarade du Père Lefas).

Au bout de dix ans, en septembre 1944, le Père Douchet, ayant demandé d'aller en paroisse rurale, fut nommé curé de Ngân-Son. Il s'attela à remettre sur pied cette chrétienté, tandis qu'on le chargeait, par ailleurs, de réhausser le rendement des rizières du vicariat apostolique. Malheureusement, ses activités furent brutalement interrompues par le coup de force" des Japonais (9 mars 1945) qui l'assigna à résider à Huê (Procure du vicariat), durant toute une année.

Bien plus, après avoir obtenu, à grand'peine, l'autorisation de retourner à son poste, il allait en être de nouveau chassé, le 19 décembre 1946, cette fois par les troupes Nord-viêtnamiennes qui l'internèrent à Vinh, avec une vingtaine de ses confrères (dont le Père Cadière).

Ce long internement allait lui permettre de déployer des trésors de talents auxquels son esprit pratique et son dévouement excellaient, tels que les soins d'infirmerie et dentaires, ainsi que la culture de légumes et de tabac, fort appréciés, vu les conditions sévères de cette captivité. Le Père Douchet et ses compagnons en furent délivrés le 6 mai 1953. Pour sa part, il accepta d'aller se reposer en France du 10 juillet 1953 au 23 septembre 1954.

Au bout de ce temps, ayant insisté pour regagner sa mission, il repartit pour Huê. Là, on lui confia la paroisse de Huong-Lâm et bientôt, la charge de Supérieur local de ses confrères des Missions Etrangères (6 mai 1955) qu'il exerça à la satisfaction de tous, pendant deux ans.

Tant de zèle apostolique allait inopinément trouver un terme, à cause d'un mal inexorable, survenu sous forme d'une périphlébite qui exigea un retour définitif en France, le 25 mars 1957 et une hospitalisation à Pasteur, ce qui n'enraya pas le mal.

Le Père Douchet rendit son âme à Dieu le 16 juin 1957, en faisant le sacrifice de sa vie, pour que le Seigneur ne laisse pas perdre ce qui fut semé avec tant d'amour.