Gilbert PONCET1939 - 2017
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4184
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Corée
- Région missionnaire :
- 1966 - ? (Seoul)
Biographie
[4184] PONCET Gilbert est né le 29 septembre 1939 à Arc-et-Senans (Doubs).
Ordonné prêtre le 2 juillet 1966, il part le 7 septembre suivant pour le diocèse de Taejon (Corée).
Il étudie le coréen à Séoul puis il est nommé vicaire à Nonsan (1968). Il fait un intérim à Yugu (1971), et ouvre ensuite un centre d’étudiants à Kongju et un cours de français à l'université de Kongju (1972). Il est en même temps aumônier de prison et d’hôpital.
De 1980 à 1984, il est rappelé en France pour le service des Vocations.
Il rejoint le centre d’Étudiants de Kongju, puis il est curé de Kyuam (1986-1990), supérieur régional des MEP en Corée (1990-1995), curé d’Ibjang (1993-1999), curé de Yugu (1999). Il donne également des cours de formation chez les Petites Sœurs des Pauvres à Suwon et il est chargé de la direction spirituelle au grand séminaire de Taejon (1993).
Il meurt le 6 juillet 2017.
Nécrologie
Gilbert PONCET
1939-2017
Origines familiales et jeunesse
Gilbert Lucien Marie Paul PONCET est né le 29 septembre 1939 à Arc-et-Senans, petite cité franc-comtoise du département du Doubs, célèbre pour ses Salines Royales. Il est le 3ème enfant d’une famille qui en comptera 9 : 3 garçons et 6 filles. Son père, Lucien Poncet, et sa mère, Jeanne, née Chopard, étaient agriculteurs. C’est dans l’église paroissiale d’Arc-et-Senans qu’il sera baptisé le 1er octobre 1939, et c’est aussi dans cette même église du diocèse de Besançon qu’il sera confirmé le 26 avril 1944.
Gilbert fréquente l’école primaire d’Arc-et-Senans, puis la Maîtrise de Besançon de 1950 à 1958. En 1958 il s’oriente vers le grand séminaire de Favernay où il passera le bac de Philosophie scolastique en 1960. C’est à cette époque, le 12 juin 1960, qu’il fait sa demande pour entrer au Séminaire des Missions Étrangères de Paris, « attiré par les missions et désireux de suivre le chemin que vient de tracer sous mes yeux, le Révérend Père Poncet, mon cousin. » écrit-il en pensant à son cousin Pierre Poncet qui l’a précédé aux Missions Étrangères et qui sera tué plus tard, en 1968, au Vietnam. Sa demande sera rapidement acceptée, et c’est ainsi qu’il entre le 25 septembre 1960 au grand séminaire des Missions Étrangères à Bièvres.
De 1962 à 1963 il effectue son service militaire, d’abord à Agen ; ensuite il sera envoyé à Brazzaville où il y passera une petite année. En Afrique il est visiblement heureux de faire la connaissance d’autres missionnaires, « vaillants spiritains, maristes, qui mènent le dur combat et tiennent fermement la place de Brazzaville ». Il est apprécié de l’aumônerie militaire au service de laquelle il se donne beaucoup : animation des messes à la paroisse St. François, scoutisme, organisation de récollections. Dans l’armée il est « chargé de la rédaction d’un mensuel destiné à la formation et l’information des militaires ressortissants du Congo, Gabon, Cameroun, Tchad et RCA, tant dans l’armée française que dans les armées nationales. Donc travail formateur et passionnant en relation avec les événements et les hommes de l’évolution de l’Afrique. » Mais à la fin de l’année 1962 il est préoccupé par la situation économique de sa famille, car son père vient de faire une crise cardiaque qui le condamne à l’inactivité pour plus d’un an. Sa mère et une jeune sœur doivent faire vivre la famille.
Gilbert retourne au grand séminaire de Bièvres pour la rentrée de septembre 1963. Il est ordonné diacre à Bièvres par Mgr Ramousse le 18 décembre 1965 et reçoit sa destination pour le diocèse de Daejeon en Corée le 23 mai 1966. Ordonné prêtre le 2 juillet 1966 dans son pays natal à Arc-et-Senans, il poursuivra des études de Liturgie à l’Institut Catholique de Paris de 1966 à1968. Enfin l’heure du départ arrive ; il s’envole pour Seoul le 8 octobre 1968._x000B_
Parmi les étudiants coréens
Gilbert se met immédiatement à l’étude de la langue coréenne à Seoul. Puis, en 1970, il rejoint le diocèse de Daejeon et sera vicaire à la paroisse de Nonsan. En 1971 il fait un intérim à la petite paroisse de Yugu. En 1972 il ouvre un Centre pour étudiants à Gongju et enseigne le français à l’université du lieu. Il fallut un bon appui du Supérieur Régional de l’époque pour que ce projet puisse se réaliser, car cela n’entrait guère dans la vision pastorale de l’époque. Il est en même temps aumônier à la prison et à l’hôpital des tuberculeux de la ville de Gongju. Il fut très apprécié des étudiants et beaucoup lui resteront très attachés. Il était aussi bien apprécié des autres professeurs. Il avait bien formé sa gouvernante, Lucia, qui avait fait de ce Centre une maison d’accueil pour tous ces étudiants, une maison où chacun se sentait à l’aise, et aussi une maison de prière.
En 1980, Gilbert est rappelé à Paris pour le service des vocations. Après une décennie de grande aridité, c’est la période où de nouvelles vocations commencent à émerger. Gilbert veut que ce service soit en même temps un lieu de prière qu’il aménage en conséquence. Il restera à Paris jusqu’en 1984 ; puis, à son retour en Corée, il reprend ses activités au Centre des étudiants de Gongju. Mais cette expérience va s’achever en 1986. La ville s’étant beaucoup étendue au-delà du fleuve, le curé de la paroisse lorgnait le terrain du Centre pour y établir une nouvelle paroisse. Et puis ce type d’apostolat auprès des étudiants restait toujours aussi incompris de la plupart des prêtres du diocèse et de leur nouvel évêque.
Au séminaire diocésain de Daejeon
Donc, en 1986, le Centre disparaît et Gilbert est nommé curé de la paroisse de Gyuam jusqu’en 1991. En cette année 1991, Gilbert est élu Supérieur Régional des Missions Étrangères en Corée pour une période de 5 ans. Il s’installe d’abord à Seoul à la Maison Régionale MEP. Mais au bout de 2 ans il préfère retourner dans son diocèse et demande à être nommé curé dans une paroisse. En 1993 il deviendra donc curé de la paroisse d’Ipjang, tout en poursuivant ses responsabilités de Supérieur Régional MEP jusqu’à la fin de son mandat, c’est à dire jusqu’en 1996. De 1993 à 1999 il donne aussi des cours de formation chez les Petites Sœurs des Pauvres à Suwon. En 1998, à la demande du Supérieur du Séminaire de Daejeon, il commence l’accompagnement des séminaristes, tout en restant curé de paroisse. En 1999, il quitte la paroisse d’Ipjang pour devenir curé de Yugu jusqu’en 2001.
En 2001, Gilbert est nommé pour le Séminaire de Daejeon où il s’installe et donne des cours de latin, de missiologie et de spiritualité de la liturgie, tout en assurant l’accompagnement spirituel des séminaristes ; ce qu’il fera officiellement jusqu’en 2015. Il aura ainsi formé toute une génération de prêtres du diocèse de Daejeon. Depuis 2015, il continuait à résider au Séminaire de Daejeon, quand il n’était pas à l’hôpital où il a dû se battre contre plusieurs cancers successifs ou concomitants qui le rongeaient. Le 1er août 2007, il avait déjà fait un arrêt cardiaque ; il n’avait dû son salut qu’au fait que cela se soit passé alors qu’il était chez le cardiologue à l’hôpital. Il était venu rendre visite au cardiologue, car il se plaignait d’une douleur à la poitrine depuis une quinzaine de jours. Il avait pu être immédiatement réanimé ; mais son organisme en était resté affaibli et son cœur l’a lâché le 6 juillet 2017._x000B_
Un homme tout donné
Gilbert était membre de « Jésus-Caritas », la Fraternité Sacerdotale du Père de Foucauld. Il affectionnait particulièrement ce qui était petit et savait y découvrir les valeurs cachées. C’était un homme tout donné : il donnait de sa personne, de son argent, de son temps, sans compter. En plus de ses activités officielles, il était très investi dans l’Histoire de l’Église de Corée dont il avait acquis une réelle compétence, n’hésitant pas parfois à dénoncer charitablement de prétendus spécialistes qui portaient des jugements tous faits sans avoir lu les documents originaux. Il transcrivit et traduisit de nombreux documents historiques. Il était d’une grande probité intellectuelle. Il animait aussi de nombreuses retraites, auprès de religieuses comme les trappistines de Masan, les Petites Sœurs de Jésus, les Sœurs du Prado ou les AFI. Mais il était aussi demandé pour animer des retraites de séminaristes ou de prêtres. Il était le conseiller spirituel de beaucoup de prêtres et de religieuses. Il était très exigeant sur la prière et la contemplation. Il a énormément soutenu les Sœurs du Bon Secours de Troyes venues y faire une fondation en 2001 dans le diocèse de Cheongju, de même qu’il aida plus récemment les Serviteurs de l’Évangile à s’installer dans le diocèse de Daejeon.
Il restera pour nous tous un modèle de missionnaire tout donné à son peuple d’adoption. Il laisse un grand vide parmi les confrères MEP de Corée et dans l’Église de ce pays.