Hubert LAB1937 - 2004
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4174
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Laos
- Région missionnaire :
- 1966 - 1976
Biographie
[4174] LAB Hubert est né le 31 mars 1937 à Indevillers (Doubs).
Ordonné prêtre le 11 avril 1966, il part le 7 septembre suivant pour la mission de Savannakhet (Laos).
Il étudie le laotien à Thakhek, puis il est chargé du poste de Nataket-Namdik (1967-1976).
Expulsé du Laos en 1976, il revient en France, puis il se rend en Suisse, dans le canton de Genève, où il est d’abord aumônier chez les Sœurs (lesquelles ?) à Cologny (1977-1978), puis vicaire à la paroisse de la Visitation à Meyrin (1979-1987). Envoyé dans le canton de Fribourg, il est curé de Siviriez (1988-1999), avant de rentrer en France pour y être prêtre-auxiliaire du secteur d'Estavayer-le-Lac (1999-2004).
Il se retire en mai 2004 à Lauris, où il meurt le 2 juin 2004.
Nécrologie
[4174] LAB Hubert (1937-2004)
Notice nécrologique
[ 4174 ] LAB Hubert, Justin, Michel
Missionnaire
Savannakhet
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Hubert, Justin, Michel LAB, fils de Paul, Marcelin, Constant et de Cécile, Adeline, Marie Lachat, son épouse, naquit le 31 mars 1937, à Indevillers, une petite commune rurale de l'arrondissement de Montbéliard, dans le département du Doubs. Il fut baptisé le 3 avril 1937, en l'église paroissiale d'Indevillers, au diocèse de Besançon. Ses parents étaient cultivateurs ; ils exploitaient une ferme au lieu dit Richebourg, dans la petite commune de Burnevillers, toute proche de la frontière franco-suisse, mais relevant du canton français de Saint Hippolyte. C'est dans l'église paroissiale de ce chef-lieu de canton que, le 25 avril 1947, Hubert reçut la confirmation des mains de Mgr.Dubourg, archevêque de Besançon.
Cette famille très chrétienne comptait quatre enfants dont trois garçons et une fille. Hubert en était le fils aîné. En raison de l'implantation géographique de la famille, et de la distance à parcourir pour se rendre à l'école communale d'Indevillers, Hubert ainsi que ses cousins et cousines, firent leurs études primaires sous la direction de préceptrices enseignant dans la famille. Le temps des études terminé, Hubert, appelé à prendre la succession de ses parents, se fit agriculteur. Mais il avait entendu un appel divin. Pour y répondre, il attendit le jour où l'un de ses frères pourrait le remplacer à la ferme. Son frère cadet étant décédé accidentellement, il lui fallut donc patienter encore quelques temps afin que le suivant, Ferjeux, puisse prendre le relais.
C'est alors qu'à l'âge de 18 ans, il lui fut possible de confier à son curé, Mr. l'Abbé Dromard, son projet de devenir missionnaire. Celui-ci dirigea son jeune paroissien vers le séminaire de Faverney (Hte Saône), et, en vue de son admission, le présenta au supérieur de cette maison. Dans une lettre du 12 juillet 1955, il écrivait :.." J'ai un petit paroissien, âgé de 18 ans qui vient de me confier qu'il désirait se faire missionnaire. J'ai pensé qu'il y avait lieu de solliciter son admission au séminaire de Faverney, afin qu'il fasse ses premières études dans la section des vocations tardives, et qu'en même temps sa vocation soit étudiée et dirigée. Il s'agit d'un excellent jeune homme, issu d'une famille très chrétienne. Il n'a qu'une instruction primaire qu'il a reçue de préceptrices, enseignant dans la famille, en raison de l'éloignement de l'école communale…"
Une réponse positive ayant été donnée à cette demande, Mr. le curé d'Indevillers donnait au supérieur du séminaire de Faverney quelques renseignements complémentaires, au sujet du candidat qu'il présentait. Dans une lettre du 31 juillet 1955, il écrivait :…" Je vous remercie d'avoir bien voulu accepter Hubert LAB parmi vos élèves. Le jeune homme et la famille ont accueilli avec grande satisfaction votre acceptation. Vous aurez un excellent sujet. J'espère que les études, un peu ardues à cet âge, ne le décourageront pas. C'est un gros sacrifice pour les parents, car c'est l'aîné de la famille. Un frère plus jeune de deux ans, est mort à l'âge de treize ans, suite d'accident. Cette mort tragique a été acceptée avec un esprit de foi que l'on rencontre rarement…." Le 1er octobre 1955, Hubert arrivait au séminaire de Faverney, et entrait dans la section dite des "Vocations Tardives". Il y resta jusqu'au 21 juin 1960, ayant achevé ses études de philosophie.
Le 12 juin 1960, arrivé au terme de sa dernière année scolaire à Faverney, M. Hubert Lab demandait son admission au séminaire des Missions Étrangères. Il écrivait à Mgr. Lemaire, Supérieur Général de la Société : …"Après avoir étudié ma vocation avec mon Directeur de conscience, demandé l'assistance des lumières divines, et avec l'autorisation de Son Excellence Monseigneur L'Archevêque de Besançon, humblement je viens solliciter mon admission au nombre des Aspirants de la Société des Missions Étrangères. Depuis toujours, je désire aller travailler aux Missions. Je suis une vocation tardive, et je me présente les mains vides de tout diplôme, ne vous offrant que ma volonté et mon ardent désir de servir. Je termine mes études en philosophie…."
Le 25 juin 1960, un avis favorable était été donné à cette demande ; ainsi le 25 septembre 1960, M. Hubert LAB entrait laïc, au séminaire des Missions Étrangères, à Bièvres où les deux sections du séminaire venaient d'être regroupées. La communauté comptait alors 82 aspirants présents.
Au début du mois de septembre 1961, M. Hubert LAB, sursitaire, était appelé sous les drapeaux. Incorporé à Mont de Marsan, au 1er Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine (1 RPIMa), il y fit quatre mois de classes, assez durs à certains moments ; puis, pour se faire breveter, avec toute sa section, il s'en alla effectuer un stage de saut à Pau. Son stage terminée, le voilà affecté à Bayonne, dans un bureau des services administratifs de l'armée ; " mon service militaire, dit il, continue assez tranquille et sans grand éclat". Vers le 10 novembre 1962, il fut muté à Castelnaudary où, pendant quatre mois, il fut affecté à l'encadrement d'une section. Son aumônier militaire témoigne : .." Il a été d'un grand apport pour l'aumônier,tant dans les groupes d'amitié que pour les messes du dimanche. Ses camarades et ses chefs…ont regretté son départ.."
Libéré de ses obligations militaires et rendu à la vie civile, à la fin du mois de février 1963, il retrouva le séminaire de Bel Air à Bièvres ; il y poursuivit avec courage, sa formation intellectuelle, sacerdotale et missionnaire. Agrégé temporaire à la Société des Missions Étrangères, le 27 juin 1964, tonsuré le lendemain, il reçut les ordres mineurs les 19 et 20 décembre 1964. Agrégé définitivement à la Société, le 6 avril 1965, sous-diacre le lendemain, diacre le 29 juin1965, il reçut sa destination pour le service du Vicariat Apostolique de Savannakhet au Laos, le 12 février 1966. Avec MM.Paul Vallat et Emile Louis-Tisserand, ses confrères Mep, il fut ordonné prêtre le 11 avril 1966, dans l'église de son baptême, à Indevillers, par Mgr. Dubois, archevêque de Besançon. Le 7 septembre 1966, deux jeunes missionnaires , MM.Guy Deflorenne et Hubert Lab quittaient Paris pour rejoindre Savannakhet, centre de leur Mission, au Laos.
Avec grande joie, ils furent accueillis par Mgr. Jean Arnaud, leur évêque. Celui-ci avait été nommé préfet apostolique de Thakhek , le 17 juillet 1950. C'était au temps de la "Guerre d'Indochine". Le 23 décembre 1953, avant-veille de Noël, Mgr. reçut l'ordre d'évacuer toute la Mission Catholique de Thakhek avec son personnel vers Savannakhet-Paksé, car de violents combats étaient en cours à la frontière Laos-Viêtnam. Le 15 février 1954, un certain calme était revenu ; renseignements pris, Mgr estima qu'il était possible de rentrer à Thakhek. Il amenait avec lui trois missionnaires, MM. Mainier, Malo, et Cozien et la Sr. Jeanne-Antide du Noyer. En cours de route, ils tombèrent dans une embuscade viêtminh, furent faits prisonniers, et emmenés en "rééducation". M.Malo mourut d'épuisement suite aux marches forcées, de nuit, à travers sentiers et chemins. Les accords de Genève sur l'Indochine avaient été signés le 20 juillet 1954, mais leur captivité ne prit fin que le 15 octobre 1954. De retour au Laos, Mgr. Jean Arnaud fut nommé vicaire apostolique le 2 mars 1958, sacré Évêque à Thakhek le 24 juin suivant, et il dirigea la Mission jusqu'en juillet 1969.
En 1961, la ville de Thakhek ressentit le besoin de changer son nom ; elle prit celui de Khammouane. Puis, en 1963, le siège du vicariat apostolique de Thakhek fut transféré à Savannakhet, ville plus importante,mieux située géographiquement. Elle devint le Centre du Vicariat auquel elle donna son nom. A son retour du Concile Vatican II, Mgr. Jean Arnaud y installa définitivement le centre de la Mission.
A leur arrivée au Laos, nos deux jeunes missionnaires y trouvèrent un pays troublé, vivant dans une insécurité plus ou moins permanente, due au conflit et à la guérilla entre troupes communistes et gouvernementales ; le gouvernement laotien était divisé entre diverses factions politiques rivales et s'y ajoutaient les querelles de généraux. En octobre 1966, Mgr. Jean Arnaud envoya M.Hubert Lab dans le secteur de Khammouane (Thakhek), à Dondonne pour y commencer l'étude de la langue Lao, et y faire sa première formation apostolique.
En juin 1967, M. Hubert Lab partit en stage pratique dans les villages de Namdik et de Nataket, à une trentaine de kms au nord de Thakkhek-Khammouane. Cette communauté chrétienne comptait quelques cinq cents fidèles. Il y fit ses premières armes, tout en continuant de se perfectionner en langue lao. Il était nommé vicaire de M. Clément Montagne, vice-régional, et dont le secteur apostolique s'étendait sur une longueur de 120 kms.. En 1968, Hubert passa une année à Bangkok pour l'étude de la langue Thai.
Après trois ans d'étude de langue et de formation missionnaire, M. Hubert Lab fut nommé curé des deux chrétientés de Namdik et de Nataket. Il prit en charge une communauté chrétienne qu'il connaissait bien. Donnant une place prioritaire à l'éducation et à la formation des jeunes, il mena à bien la construction de l'école de Nataket. Mais il paya un lourd tribut à la maladie ; en février 1970, il fut ramené de son village de Namdik avec une forte fièvre. Et comme celle-ci persistait, après un séjour à l'hôpital de Khammouane (Thakkhek), on le transfera à l'hôpital de la Mission militaire de Vientiane. Il y fut transporté très affaibli, avec sœur Lucie comme infirmière, dans un petit avion de l'aéro-club de Vientiane, loué pour cette circonstance urgente. Après trois semaines de soins dévoués et intensifs en cet hôpital, Hubert Lab remis sur pied, partit en convalescence au Viêtnam ; il monta se reposer à la ville d'altitude de Dalat. L'accueil chaleureux du P. Dozance à la maison régionale Mep de Saïgon, et des confrères du Viêtnam lui furent un remède aussi efficace que le bon air des montagnes.
Le 2 décembre 1975, la monarchie était abolie au Laos ; l'ancien Royaume du Million d'Éléphants devenait une République Démocratique Populaire. Après tant d'années de guerre, c'était la main mise totale du parti Pathet Lao communiste sur tout le pays. Mais un certain temps était nécessaire pour mettre en place les structures de ce nouveau régime politique. Voilà pourquoi cette prise de pouvoir se fit d'une manière relativement lente, et variable d'une province à l'autre. Elle dépendait des dispositions des chefs de province et des effectifs du personnel d'encadrement local dont ils disposaient ; dans l'immédiat, il fallait éviter de trop mécontenter la population.
Dans le Nord Laos, en effet, la mise au pas avait été plus rapide et plus dure. Dès le mois de septembre 1975, les Pères Oblats Italiens travaillant dans les provinces de Louang-Prabang et de Houeisay avaient été expulsés. Le prêtre laotien resté à Houeisay était envoyé "au séminaire", c'est à dire en camp de rééducation. Dans la partie sud du Laos, ce nouveau régime politique, tenant plus ou moins compte du rythme de vie laotien, se mit en place progressivement avec contrôle des personnes et des biens, quadrillage des villes et des villages, déplacements et circulation des personnes surveillés et soumis à la délivrance de laissez-passer limités dans le temps, séances obligatoires d'éducation politique, cours d'alphabétisation, travaux communautaires, confessions publiques, camps de rééducation. Tout cela entraîna des bouleversements économiques importants.
Pendant quelques mois, les missionnaires ne furent pas trop inquiétés ; surveillés, ils purent encore rester dans leur poste respectif, et même circuler à l'intérieur de la province. Cependant, assez vite, ils durent se plier à certaines exigences du nouveau pouvoir et s'adapter à la situation nouvelle.
Dans une lettre rédigée probablement vers la fin du mois d'avril 1976, un confrère de Thakhek écrivait : .." Les premiers jours de l'année du Dragon ne nous ont pas apporté de changement de cadre. Nous avons pu obtenir dix jours pour aller célébrer dans les villages, ce qui nous a menés jusqu'au 22 avril. Les contrôles sur la route son plutôt relaxes, au moins dans le secteur sud, mais pas question de nous balader sans papiers. Nous restons cinq Mep : Mgr. Bach et les Pères Montagne,Lab, Deflorenne, Le Moal…Nous avons passé sept jours à Thakkhek, attendant la permission…Personne ici ne semble sombrer dans la mélancolie, bien au contraire ! Compte tenu de ce qui se passe ailleurs, la province de Khammouane (Thakhek) est une des plus calmes, semble-t-il. La population est quadrillée et recensée… D'après radio Vientiane, une grande lessive a commencé le 8 avril (1976) dans la capitale. Au total, près de 1.000 personnes ont été emmenées pour rééducation. Nous ne savons pas si la vague viendra jusqu'ici…Tant que nous pourrons avoir des autorisations de naviguer, nous resterons bien sûr…."
Situation instable, incertaine et délicate, l'heure de "l'éloignement" était proche. Le 4 août 1976, le groupe de nos cinq confrères de Thakhek quittait le Laos, pour la Thailande et la France. Profitant de l'occasion qui se présentait, Mr. Hubert Lab s'arrêta sur la route du retour, pour un pèlerinage en Terre Sainte. Le 3 septembre 1976, il débarquait à Paris . Dès son arrivée, son état de santé le conduisait à Pasteur pour ennuis intestinaux d'abord puis il fut dirigé pour traitement vers l'hôpital Cochin. Un court séjour en maison de repos au Brévent, en Hte Savoie, suivi des vacances dans sa famille à Burnevillers, dans le Haut Doubs, lui permirent de consolider sa santé.
Au commencement de l'année pastorale 1977-78, M. Hubert Lab accepta la charge d'aumônier de l'Institut Notre Dame du Lac, à Cologny, dans un faubourg de Genève, proche des rives du lac Léman. L'année suivante, il rejoignit un ancien du Laos, son confrère et ami à Thakhek, M. Joseph Ouvrard, expulsé de Chine en 1951, puis affecté au Laos. Comme lui "éloigné du Laos" en 1976, il travaillait à présent dans le diocèse de Bourges, et avait en charge le secteur pastoral de Sancoins, un chef-lieu de canton dans le département du Cher. Il devint son auxiliaire pendant une année. Après quoi, il s'en retourna en Suisse, où il exerça son ministère pastoral, jusqu'au jour où la maladie l'obligera à se retirer à Lauris, en 2004.
De retour en Suisse, il fut nommé vicaire à la paroisse de la Visitation, à Meyrin, en banlieue de Genève ; il rejoignit son poste, dès le 1er septembre 1979. Cette paroisse présentait un visage international, car sur son territoire se trouvait le chantier du Centre d'Accélération Nucléaire. C'est principalement auprès des jeunes et des enfants que M. Hubert Lab exerça son ministère sacerdotal :il avait en charge la catéchèse ainsi que la préparation des adolescents à la réception du sacrement de confirmation. Le caractère propre de cette paroisse lui dona l'occasion de s'initier à l'œcuménisme. Pendant huit ans, il travailla à Meyrin.
Il n'oubliait pas qu'il était membre de la famille de la Société des Missions Étrangères. Rattaché à la région du Centre Est, il participait aux réunions de la diaspora. Le 28 avril 1986, lors de la réunion du groupe diaspora de Savoie, à Genève, ses confrères le choisirent comme relais pour succéder à M. René Sylvestre.
En 1987, M. Hubert Lab quitta la paroisse de la Visitation à Meyrin-Genève et fut nommé curé de la paroisse St Julien à Meyrin village. Cette localité en territoire suisse se situe à environ une dizaine de kms à l'ouest de Genève, en direction de la frontière française. Mgr. L'Évêque de Genève vint introniser le nouveau curé dans son poste, et fit la visite pastorale de cette paroisse.
C'était le temps dans l'Église, d'un renouveau spirituel vécu dans la ligne du Concile Vatican II. Cela s'exprime alors d'une manière visible à travers la fondation de Communautés nouvelles variées, portant des noms divers. Entré en relation avec la Communauté des Béatitudes, fondée en 1974, par Frère Ephraïm, et appelée alors "Communauté du Lion de Juda et de l'Agneau Immolé" déjà implantée dans le diocèse de Fribourg, M. Hubert Lab y fit la découverte du Mouvement charismatique, de sa force et de sa spiritualité. Il dira combien ce courant spirituel lui a été bénéfique tant au plan personnel qu' au plan pastoral, dans deux ouvrages qu'il publia : l'un de 385 pages auquel il donna le titre : "La brûlure de ta Parole, Seigneur". Il y commentait des textes bibliques choisis pour chaque jour de l'année, en vue de conduire son lecteur à la prière et à l'oraison. Le second, d'un format plus modeste, et qui fut traduit en allemand, s'intitulait : " Vivre avec Jésus-Christ dans l'Esprit." Pour ne pas attirer l'attention sur sa personne, il le fit paraître sous le nom de : "Abbé Paul Cécile" . Il empruntait les prénoms de ses père et mère auxquels il voulait ainsi rendre hommage et exprimer sa reconnaissance.
En 1989, M. Hubert Lab se mit au service du diocèse de Fribourg. Nommé curé de la paroisse de Siviriez en Glane et de ses trois annexes, à environ trente cinq kms au sud ouest de Fribourg, il y fut intronisé le 8 décembre de cette même année. Dans cette église de Siviriez , se trouve une chapelle dédiée à la vénérable et vénérée Marguerite Bays. C'était une enfant du pays, une célibataire laïque qui avait toujours vécu en cette paroisse que le Pape Jean-Paul II allait béatifier, fin octobre 1995. Pendant six mois, M. Hubert Lab prépara sa paroisse à ce grand évènement spirituel. Pour cela, il organisa une grande mission paroissiale à Siviriez. Il demanda de l'aide à la Communauté des Béatitudes qui lui envoya sept jeunes missionnaires de 20 à 26 ans . Ceux-ci, au dire du curé du lieu , "par leur foi, leur joie, leur dynamisme, leur témoignage, leur simplicité enchantent les jeunes dès le début." Il écrit au sujet de cette mission paroissiale préparatoire à cette béatification :.." Je constate que ce fut une grâce exceptionnelle pour les communautés et pour les prêtres des environs. La fécondité de cette mission tient au fait que les missionnaires ramènent les gens à la source de tout apostolat, le Seigneur Eucharistique, par de longues adorations dirigées du Saint-Sacrement.."
Il profita du climat de ferveur et de renouveau née de cette béatification, pour faire mémoire de la bienheureuse, le 27 de chaque mois, date de son décès, en vue de ranimer la vie spirituelle des fidèles. A cette fin, avec l'aide d'autres prêtres et dans l'esprit du Mouvement charismatique, il organisa dans sa paroisse, une assemblée de prière mensuelle comportant un temps particulier pour le sacrement de la réconciliation, de l'eucharistie, la bénédiction des malades avec imposition des mains.
M. Hubert Lab avait laissé une partie de son cœur au Laos. Comme bien d'autres missionnaires, il restait fort attaché à ce peuple, à la mission où il avait été envoyé, et aux communautés chrétiennes de ce petit pays. Presque chaque année, en été, il s'en allait visiter quelques paroissiens immigrés aux États-unis. Au début de 1996, il obtint un visa pour le Laos et fut très heureux d'y retourner. Il y passa un mois et revint enchanté de ce séjour. L'Église au Laos était bien vivante, malgré les difficultés du temps présent.
Lors de son "éloignement" du Laos, en 1976, M. Hubert Lab était rentré en France où son mauvais état de santé l'avait obligé à prendre un temps de séjour dans les hôpitaux. Cela lui avait été bénéfique. Il avait retrouvé assez de forces pour assurer un travail pastoral dans plusieurs paroisses. Mais, le lundi de Pâques 1999, les ennuis sérieux au plan de la santé recommencèrent. Alors qu'Il était parti en pèlerinage à Medjugorje, une grosse thrombose se forma à la jambe droite. Elle le tint immobilisé pendant plusieurs mois. Se trouvant dans l'impossibilité d'assurer son ministère pastoral et ignorant la durée et l'évolution de la maladie, il accepta la proposition qui lui fut présentée : celle de se retirer comme prêtre auxiliaire, en Broye, à la cure du petit village de Forel. C'est une bourgade proche des bords du lac de Neufchâtel, et rattachée à la paroisse de la petite ville d'Estavayer-le-Lac.
Le dimanche 5 septembre 1999, avec émotion, M. Hubert Lab fit ses adieux à la paroisse de Siviriez et rejoignit sa nouvelle résidence à Forel. Dans son nouveau poste, comme dans sa précédente paroisse, il organisa, le 8 de chaque mois, une après-midi consacrée à la prière et à l'Eucharistie.
Mais des ennuis de santé sérieux se manifestèrent ; il dut être hospitalisé à Payerne, pour y subir, le 17 février 2003, une intervention chirurgicale : ablation de 30 centimètres de colon , suivie de séances de chimiothérapie intense et pénible. Pendant l'hiver 2003-2004, il dut reprendre les séances de chimiothérapie, maintenant à double dose, avec pour conséquences manque d'appétit, et diminution des forces. Une occlusion intestinale le ramena à l'hôpital, à Payerne pour une nouvelle intervention chirurgicale.
En raison de son état de santé, M. Hubert Lab demanda à rejoindre la maison de repos des Missions Étrangères à Lauris. Il y arriva le jeudi 27 mai 2004. Le 2 juin 2004, à 5h. la veilleuse de nuit le vit assis à sa table de travail. En repassant à 5h.30, elle le trouva tombé à terre, inanimé.
Le vendredi 4 juin 2004, ses obsèques furent célébrées dans la chapelle de la communauté des Missions Étrangères de Lauris. M. François Gouriou, économe général de la Société les présida. Une partie de la famille du défunt ainsi qu'une délégation de la paroisse de Forel y participaient. Le lendemain, à Indevillers, en l'église de son baptême, ses compatriotes et amis très nombreux, ainsi que deux délégations venues de Suisse étaient présents pour lui rendre un dernier hommage. M. Michel Trimaille présida la concélébration eucharistique entouré de ses confrères Mep : Jean-Marie Redoutey, Augustin Roland et Antoine Vitte, d'un vicaire épiscopal et de plusieurs prêtres représentants les diocèses de Besançon, Belfort-Montbéliard, et Fribourg. Une chorale mixte et polyphonique composée d'une vingtaine de membres assuraient l'animation liturgique, donnant une note pascale à cette célébration d'adieu.
En terminant, voici le témoignage de l'un de ses confrères envoyé lui aussi au Laos, et qui, ensuite, de par sa charge de Délégué de la Diaspora, lui a souvent rendu visite, et le connaissait bien : …."Toute sa vie, en Suisse, comme en France et au Laos, Hubert a lutté contre la fonctionnarisation toujours possible du ministère, se donnant de la peine pour réveiller la foi endormie des fidèles à lui confiés, ne ménageant pas sa peine pour les former, les informer, surtout lors de la préparation aux Sacrements….
…Le secret de la réussite de la mission à Siviriez avait été la conviction que le Seigneur eucharistique était la source de tout apostolat…Hubert en a toujours été certain et son ministère en a été imprégné. Toute sa vie, il a été un homme de prière. Pendant son adolescence, ses compatriotes avaient remarqué qu'il aimait la solitude. Il a fréquenté assidûment et longuement le Seigneur dans le mystère de sa présence eucharistique. C'est là qu'il puisait son inspiration, qu'il renouvelait sa charité pastorale ainsi que la force de ramer à contre-courant, de parler à temps et à contretemps, en toute patience et en instruisant.."
Janvier 2007