Claude RAPIN1929 - 1982
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4044
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Thaïlande
- Région missionnaire :
- 1956 - 1982
Missionnaires de la même famille
Biographie
[4044] RAPIN Claude, Jean, Georges, est né le 24 avril 1929 au Boupère, dans le diocèse de Luçon (Vendée). Il entre le 20 septembre 1949 au Séminaire des Missions Etrangères. Ordonné prêtre le 1er juillet 1956, il est destiné à la Mission de Bangkok, en Thaïlande, et part le 28 septembre 1956 ; sur le même bateau, son frère Pierre partait pour la Mission du Cambodge.
Le Père Rapin est orienté, dès le début, sur l'étude de la langue chinoise qui restera toujours pour lui la première langue. Un an après son arrivée, il est chargé de l'importante paroisse Notre-Dame du Rosaire, également connue sous le nom d'église du Calvaire où il va organiser avec un grand succès le ministère des catéchistes, inaugurer le catéchisme des enfants en thaï, non sans déchirement, et appeler les Frères de Saint Gabriel à diriger l'école des garçons; il lancera aussi la JEC sans en prendre le nom, et tout cela malgré une amibiase qui le fait beaucoup souffrir.
De l'autre côté du fleuve, le Père Rapin s'occupe également de trois groupes de chrétiens, en particulier celui de Bang Sakae qu'il va peu à peu transformer en paroisse autonome. Il y bâtit une église qui sera bénite le 8 décembre 1964 et il en sera nommé curé le 14 février 1965. A peine installé, il y construit une école paroissiale. On ne saura jamais pourquoi il sera agressé par des inconnus un certain soir et laissé pour mort sur le chemin.
Le Père Rapin sera des premiers à rejoindre Mgr. Langer lors de la création du diocèse de Nakhon Sawan en 1967. Il sera en charge de la paroisse de Saraburi qu'il organisera en regroupant au maximum ses chrétiens dispersés pour les célébrations communes. Pendant neuf ans, Claude Rapin sera aussi le responsable du groupe MEP de Nakhon Sawan et pendant un temps plus court, vice-supérieur régional.
Comme à Bang Sakae, il se lance dans la construction d'une église qui sera bénite en 1979. A Noël 1981, il célèbre aussi ses 25 ans de sacerdoce, mais il lutte contre la maladie depuis plusieurs semaines déjà. Conduit à l'hôpital des Camilliens à Bangkok, il y décède le 2 janvier 1982. Il est inhumé derrière l'autel de l'église de Saraburi, le vendredi 8 janvier.
Nécrologie
Le Père Claude RAPIN
Missionnaire de NAKHONSAWAN
1929 - 1982
RAPIN Claude
Né le 24 avril 1929 à Le Boupère, diocèse de Luçon, Vendée
Entré aux Missions Etrangères le 20 septembre 1949
Prêtre 1er juillet 1956
Destination pour Bangkok (Thaïlande)
Parti le 28 septembre 1956
En Mission : A Bangkok :
— Curé de la paroisse du Rosaire dite aussi du Calvaire
— Curé fondateur de la paroisse de Bang Sakae
En Mission : A Nakhonsawan :
— Curé fondateur de la paroisse de Sarabury
Décédé à Bangkok le 2 janvier 1982
Inhumé à Sarabury le 6 janvier 1982
Voir carte nº 3
En 1956, les vocations missionnaires étaient assez nombreuses. C’est ainsi que la seule Mission de Bangkok eut la chance de recevoir trois jeunes dans une seule année. Parmi eux, se trouvait Claude Rapin.
Né dans une famille très chrétienne du Boupère, de taille plutôt moyenne, ce solide Vendéen semblait destiné à une longue vie missionnaire. Un oncle maternel, le P. Pierre Moreau l’avait précédé en mission trente ans auparavant et son frère Pierre partait pour le Cambodge par le même bateau. Son jeune frère Joseph est prêtre diocésain. Sa sœur aînée est religieuse en Vendée. Des cinq enfants Rapin, seul un frère aîné Aristide fonda une famille.
La Mission de Bangkok a cette particularité : les vieilles chrétientés sont d’origine vietnamienne (on disait annamite à l’époque) ou chinoise. Le P. Ollier, supérieur régional, orienta immédiatement Claude Rapin sur l’étude de la langue chinoise. Sa théorie était la suivante : « Commencez par le chinois » et le thaï viendra toujours, par osmose et par nécessité, étant donné que c’est la langue de tous les jours. Ce fut une erreur peut-être, car Claude conserva toute sa vie le chinois comme première langue.
Un an après son arrivée à Bangkok, un peu en raison du manque de personnel, Claude était chargé de l’importante paroisse de Notre-Dame du Rosaire, plus connue sous le nom d’église du Calvaire. Il accepta cette fonction par obéissance et réalisa immédiatement que pour pouvoir tenir, il avait besoin de collaborateurs en dehors des collaborateurs tout désignés que sont les vicaires toujours en nombre insuffisant. C’est ainsi qu’il s’attacha des catéchistes dévoués. La visite des chrétiens fut organisée, des situations régularisées et, certaines années, le nombre des baptêmes d’adultes monta jusqu’à la soixantaine, chiffre rarement atteint en ville de Bangkok.
Une question délicate se posa alors sérieusement : fallait-il enseigner le catéchisme en chinois ou en thaï ? Le chinois restait la langue parlée en famille et en partie dans le commerce, mais la langue officielle, pratiquée dans les écoles, était le thaï. Une coupure ne risquait-elle pas de se créer entre la religion d’un côté, avec le chinois, et la vie réelle, la vie de tous les jours, avec le thaï. Pour les personnes âgées, abandonner le chinois comme langue d’Eglise paraissait une véritable apostasie, mais pour les jeunes pratiquer le chinois uniquement pour les questions religieuses, c’était placer la religion en dehors de la vie. Par sentiment, Claude aurait préféré conserver le chinois pour la pastorale, mais il réalisa le danger de ce compartimentage. Finalement le thaï l’emporta et ce ne fut pas sans déchirement.
Divers instituts religieux avaient déjà des écoles florissantes à Bangkok. Par tradition, en raison de leur qualité, elles drainaient les élèves des milieux aisés. Le Calvaire avait ses écoles paroissiales pour garçons et filles, ouvertes à tous, chrétiens ou non-chrétiens. Elles étaient aussi le refuge des pauvres incapables d’accéder aux grandes écoles. Jamais un élève ne fut refusé pour motif de pauvreté. Compte tenu de l’extension des écoles paroissiales, la direction de l’école des filles avait été confiée aux religieuses ursulines. Claude fit appel aux Frères de Saint-Gabriel pour diriger l’école des garçons. Chaque école restait paroissiale avec toutes les charges en ayant à sa tête un Frère ou une religieuse.
Au sortir de l’école primaire, les parents et les enfants considèrent facilement que l’éducation chrétienne est achevée et qu’un modeste diplôme arme intellectuellement et moralement pour la vie. Pour réagir contre cette mentalité, Claude réunit les jeunes afin de poursuivre leur formation chrétienne et les engager à solutionner leurs problèmes et ceux de leur milieu de travail à la lumière de l’Evangile. « Tout l’Evangile dans toute la vie » n’était-ce pas la devise de la JOC à ses débuts ? C’est ainsi que fut fondé au Calvaire un embryon de JOC sans en employer le terme.
Trois petites chrétientés de la banlieue de Bangkok relèvent de la paroisse du Calvaire. L’une d’elles a pour nom Bangsakae sur la rive opposée de la Chaophraya qui rejoint la mer à Bangkok. Les chrétiens de cette localité vivent en partie du jardinage et de différents petits emplois en ville. Ce ne sont pas des riches. Une petite chapelle croulante sert de lieu de culte, ils n’ont pas d’école. La Mission y possède quelque terrain et Claude prend cette chrétienté en affection. Petit à petit, il se détache du Calvaire et organise une nouvelle paroisse. Les chrétiens ont des facilités pour construire leur maison sur les terrains de la Mission et le village prend forme. Abandonnant sa paroisse de ville, il s’y installe définitivement, mais il n’y a toujours pas d’école et la chapelle menace ruine. La construction d’une nouvelle église et de l’école fut sa dernière réalisation avant de quitter cette fondation.
En 1967, la Mission de Bangkok détache treize provinces du nord en vue de la fondation d’une nouvelle Mission. Son centre est Nakhonsawan et Mgr Michel Langer en devient le premier évêque. Sur le papier, il est facile de créer de nouveaux diocèses, mais un trait de plume ne suffit pas à le pourvoir en personnel. Une demi-douzaine de prêtres seulement, tous des MEP, sont au travail sur ce vaste territoire. Mgr Langer demande des volontaires à Bangkok. Claude est parmi les premiers. Ce fut sans doute un sacrifice pour lui. Une véritable amitié doublée de reconnaissance s’était créée entre lui et ses gens de Bangsakae, amitié d’autant plus profonde qu’ils avaient travaillé ensemble à la fondation de la paroisse. Partir pour la Mission de Nakhonsawan, c’était un peu partir à l’aventure. Tout était à créer et, pour Claude, tout était à recommencer avec des gens qui n’étaient pas tous de langue chinoise. A une centaine de kilomètres au nord de Bangkok se trouve la ville de Sarabury. Deux confrères ont déjà fait un bref séjour dans cette ville, dans des conditions matérielles rudimentaires. Une maison louée est mal commode, mal située et peu adaptée à la réunion de la petite chrétienté. La Mission possède bien un terrain dans la banlieue, c’est un terrain vague et relativement isolé et mal entouré. Il est cependant nécessaire d’utiliser ce terrain afin de ne pas rester à la merci des caprices d’un propriétaire et afin de donner un centre fixe à la Mission.
Claude s’est lancé dans les constructions à Bangsakae, il recommence à Sarabury. Au bout de quelques mois une résidence est construite. Une salle suffisamment vaste a été prévue à l’étage pour réunir la communauté chrétienne. Cette chapelle provisoire est placée sous le patronage de Notre-Dame de Lourdes comme l’était l’église de Bangsakae.
En ville de Sarabury, il n’y a que quelques familles chrétiennes d’origine diverse. D’autres chrétiens plus nombreux sont dispersés dans une demi-douzaine de villages sur un rayon de trente kilomètres. Avec quelques chrétiens seulement, il est difficile d’organiser une liturgie vivante. Ne serait-il pas préférable de grouper tous les chrétiens pour une seule messe dominicale ? Après avoir assuré la messe dans différents centres, à intervalles réguliers pendant plusieurs années, Claude opta pour la solution du regroupement et la communauté diversifiée, réunie chaque dimanche, prit forme. La question de l’exiguïté de la chapelle provisoire se posa alors. Et Claude se lança dans la construction d’une église. Elle fut bénie en 1979.
Des constructions, toujours des constructions. Une question vient immédiatement à l’esprit : « Où trouver l’argent ? »
La jeune Mission de Nakhonsawan ayant à faire face en même temps à de nombreuses fondations n’était pas en mesure de pourvoir à tous les besoins. Claude était doué pour les relations et à Bangkok il avait noué de solides amitiés. Ces amitiés, il les conserva toute sa vie. Sa simplicité naturelle et son souci continuel des pauvres et des plus déshérités attiraient la générosité. Par ailleurs, un début de réalisation est un stimulant pour les bienfaiteurs et ce fut, si j’ose dire, le génie de Claude d’avoir su investir immédiatement en constructions ou en œuvres charitables les dons reçus. Il a été dit plus haut que le nouveau centre catholique de Sarabury était mal entouré. Les voisins immédiats de l’église sont des pauvres, certains si pauvres qu’ils n’ont pas les moyens de vêtir convenablement leurs enfants pour les envoyer à l’école en ville. Pour eux, une petite école gratuite fut ouverte dans la résidence. Elle fonctionne encore aujourd’hui.
Trois événements principaux rompaient chaque année la monotonie de la vie à Sarabury. Pour employer une expression à la mode, disons que c’étaient des « temps forts ». Claude y mettait tout son cœur. Les voici par ordre chronologique :
La fête paroissiale de Notre-Dame de Lourdes
La session de catéchèse en avril pour les enfants dispersés
La fête de Noël
La fête paroissiale : chaque année la date en était choisie minutieusement en relation avec le nouvel an chinois, fin janvier ou début février. Pour la circonstance, les anciens paroissiens du Calvaire et de Bangsakae arrivaient par cars entiers. C’était la joie des retrouvailles.
La session d’avril : dans l’impossibilité de catéchiser régulièrement les enfants dispersés pendant l’année scolaire, la résidence de Sarabury accueillait jusqu’à quarante enfants pour une période de 15 jours à l’approche de Pâques. Les enfants en repartant chez eux ne manquaient jamais de prendre rendez-vous pour l’année suivante. Une bonne nourriture matérielle leur avait été dispensée avec la nourriture spirituelle.
La fête de Noël : tout le monde en Thaïlande a entendu parler de « Christmas » et chacun sait que cette fête a une vague relation avec la religion chrétienne. La veillée de Noël rassemblait en dehors des chrétiens les nombreuses relations de Claude en ville de Sarabury. Noël 1981 devait revêtir une signification particulière par la célébration discrète et intime de son jubilé sacerdotal. Par une attention délicate, il avait commandé spécialement, en dehors du menu traditionnel, un gâteau à partager fraternellement. Cependant, l’assistance ne fut pas sans remarquer son épuisement extrême. Depuis plusieurs semaines, Claude luttait contre la maladie. Une mauvaise digestion ne lui permettait plus de s’alimenter normalement. Cet effort suprême, dernier témoignage d’amour donné à ses paroissiens, le contraignit à entrer à l’hôpital, dans les jours suivants, pour un trop bref séjour. Le 2 janvier 1982, Claude retournait dans la maison du Père.
Apprécié des chrétiens, il l’était aussi de ses confrères. Pendant neuf ans, il assuma la charge de responsable du Groupe MEP de Nakhonsawan et pendant un temps celle, plus large, de vice-supérieur régional. Son sens de l’hospitalité, son calme naturel, l’avaient désigné pour ce poste de confiance. Dire qu’il prit son rôle au sérieux n’est pas exact, si l’on entend par là qu’il se prit au sérieux, mais il est exact qu’il prit son rôle au sérieux dans le sens qu’il assumait une responsabilité vis-à-vis des confrères. Sa devise semble avoir été : « Ceux que tu m’as confiés, je te les ai conservés. » Son principal souci pendant son mandat semble avoir été de maintenir la bonne entente et la charité entre les confrères. Si un différend naissait dans l’orientation de l’apostolat ou si des avis contraires étaient donnés sur une question quelconque, il avait le souci de concilier les opinions divergentes ou parfois opposées sans heurter les personnes. Oserait-on dire qu’il s’était identifié à la fonction après neuf ans ? Toujours est-il qu’à la fin de son troisième mandat, il ressentit une certaine amertume.
Cet aperçu sur le séjour de vingt-cinq ans du P. Rapin en Thaïlande ne serait pas complet si l’on passait sous silence les croix qui ne lui furent pas ménagées. Un premier accroc de santé l’éprouva dès ses premières années de mission. Les confrères nouveaux venus à Bangkok en 1961 et qui avaient gardé le souvenir d’un Claude Rapin rayonnant de santé, à la mine épanouie cinq ans auparavant, furent consternés de le retrouver amaigri, les traits tirés, flottant dans une soutane devenue trop ample. Une dysenterie amibienne l’avait fortement éprouvé physiquement et moralement. Il en garda des séquelles toute sa vie et elle ne fut pas étrangère à sa mort prématurée.
Deux accidents faillirent lui coûter la vie : le premier fut un accident de voiture qui le laissa dans le coma plusieurs jours à la suite d’une fracture du rocher et dont il garda une cicatrice à la lèvre supérieure et des maux de tête intermittents. Le deuxième, auquel il fut beaucoup plus sensible, car il venait de la méchanceté des hommes, fut l’attaque dont il fut victime dans sa paroisse de Bangsakae. Longeant un soir le court chemin étroit allant du marché à sa résidence, il fut matraqué par des inconnus et laissé pour mort sur le terrain. Il entendit ses agresseurs dire en s’enfuyant : « Il est mort. » Les auteurs de l’attentat ne furent jamais identifiés, mais lui, qui n’avait pourtant rien d’un Jean-Baptiste dénonçant l’adultère, se souvint avoir relevé, le dimanche précédent, le comportement de jeunes gens trop entreprenants.
Claude fut très affecté par des deuils de famille : trois en quelques années. Son frère Aristide emporté en pleine maturité et laissant une jeune veuve avec des enfants. Sa maman dont il appris le décès quelques mois après un retour de congé. Mais le coup qui sembla l’avoir le plus durement frappé, en raison des circonstances tragiques, fut la mort de son frère Pierre, missionnaire au Cambodge. Claude et Pierre avaient reçu le même jour leur destination pour l’Extrême-Orient. Peu avant le massacre perpétré par les communistes Viet-minh, Claude avait rendu visite à Pierre et la séparation avait été pénible en raison de la montée des périls. Au moment des adieux, Pierre dit à Claude : « C’est peut-être la dernière fois que nous nous rencontrons » et prélevant une bouteille sur sa très modeste réserve, il ajouta : « Emporte-la en souvenir. »
Un confrère raconte qu’à l’occasion du premier anniversaire de la mort de Pierre, passant par hasard par Sarabury et saluant Claude, celui-ci lui dit : « Enfin ! quelqu’un vient me tenir compagnie aujourd’hui. C’est l’anniversaire de la mort de Pierre. »
Aujourd’hui, les deux frères prêtres sont réunis dans le paradis pour célébrer dans la joie avec leurs parents le vingt-cinquième anniversaire de leur sacerdoce.
Si je devais recommencer ma vie, disait Claude, peu avant de mourir, je voudrais encore être prêtre.
Nakhonsawan, 20 mars 1982.
Joseph Gloriod.
Ajoutons quelques détails sur les circonstances de sa maladie et de sa mort et des extraits du mot d’adieu des chrétiens thaïs, le jour de ses obsèques.
Lors de son dernier congé en France, de mai à septembre 1979, le P. Rapin avait dû consulter un médecin. Celui-ci avait diagnostiqué une maladie qui causait des hémorragies de l’estomac. Il avait prescrit du repos et un régime très strict. Deux ans plus tard, en novembre 1981, les mêmes symptômes se reproduisirent. Le médecin de Bangkok prescrivit un régime plus strict encore et du repos. Mais la grande célébration de l’année était proche : la fête de Noël et son jubilé sacerdotal célébré en même temps. Ce fut trop éprouvant pour lui et les hémorragies reprirent. Le surlendemain, 27 décembre, il entrait à l’hôpital des Camilliens. Il demandait immédiatement le sacrement des malades. Malgré les soins prodigués par les Frères et le personnel de l’hôpital, il mourait le 2 janvier 1982.
Après sa mort, les chrétiens de Sarabury, de Bangkok et de Bang-Sakae vinrent très nombreux aux prières organisées par eux à l’église du Calvaire à Bangkok. Le corps du P. Rapin fut transporté à Sarabury. Les chrétiens demandèrent à l’évêque, Mgr Banchong, la faveur d’enterrer leur Père dans l’église qu’il avait construite pour eux à Sarabury. L’évêque fut tout de suite d’accord et c’est dans son église, derrière l’autel où il célébrait la messe chaque matin, qu’il fut inhumé le vendredi 8 janvier, au milieu d’une foule plus grande encore que lors de la fête de Noël pendant laquelle il avait dit aux chrétiens et aux non-chrétiens son bonheur d’être prêtre de Jésus-Christ.
Voici maintenant de larges extraits du mot d’adieu des chrétiens de Sarabury au P. Claude Rapin à la fin de la cérémonie des funérailles, dans l’église de Sarabury :
« Bien cher Père,
Votre corps repose maintenant ici, immobile et privé de vie ; et pourtant, nous, vos enfants, croyons qu’en votre âme vous connaissez clairement quels sont nos sentiments en cet instant et ce que nous sommes en train d’accomplir.
Durant vos 25 années de vie sacerdotale passées en Thaïlande, vous n’avez eu de cesse de répandre le Royaume de Dieu et de porter sa bénédiction et sa paix à toutes les familles avec désintéressement, diligence et dévouement. Même durant la maladie qui vous a conduit à la mort, vous n’avez pas eu une parole de plainte. Après avoir travaillé pendant 4 années à la paroisse du Calvaire, puis pendant 10 ans à la paroisse de Bang-Sakae, vous êtes venu chez nous à Sarabury où vous avez fait preuve d’esprit d’initiative au point de réussir à construire pour nous l’église où nous sommes réunis. Les onze années où vous avez été en poste ici ont été marquées de souffrances et de joies, mais il semble que la souffrance a dominé, à la vue des brebis s’écartant du troupeau. Cependant grande fut la joie en la fête de Noël pour votre jubilé. Mais, hélas ! pouvions-nous savoir que cette nuit-là était la dernière Cène et le dernier repas !
Vos enfants se prosternent pour vous remercier de la bonté sans limites que vous avez manifestée à leur égard. Que ce geste soit le symbole de la résolution prise par eux, celle de faire tous leurs efforts pour être toujours de bons enfants de Dieu.
Auprès de votre tombe, tous vos enfants se prosternent et demandent pardon des offenses à votre égard. Nous vous en prions, Père, pardonnez-nous.
P. Rapin, maintenant sanctifié, priez pour nous. »
Après ce mot d’adieu, le P. Rapin fut inhumé derrière l’autel. Sa présence sera pour les chrétiens de Sarabury un continuel témoignage et un encouragement pour eux dans leurs efforts pour mener une vie chrétienne fervente.
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Références
[4044] RAPIN Claude (1929-1982)
Références biographiques
BME 1948 p. 37. 1955 p. 663. 1956 p. 812. 1006. 1088. 1957 p. 84. 368. 372. 559. 639. 874. 1958 p. 73. 651. 749. 872. 1063. 1959 p. 89. 90. 733. 1961 p. 869. EPI 1962 p. 95. 1963 p. 126. 127. 428. 861. 1964 p. 423. 428. CR 1956 p. 87. 1961 p. 65. 1962 p. 77. 1963 p. 89. 1964 p. 51. 1965 p. 104. 1966 p. 122. 123. 1967 p. 93. 94. 1969 p. 98. ME1 1962 N° 121 p. 51. 1964 N° 134 p. 62. EC1 N° 580. 602. 605. 729. 764. 769. EC2 N° 2P55. 7P216. 37P12. 43P207. 55P265. 64/C2. 68/C2. 71/C2. 73P113. 74P149. 133/C2. 134/C2. p. 82. 83. APP 1956 p. 292. 1957 p. 160. 235. 1958 p. 126. 1961 novembre p. 18. 1963 novembre p. 21. 1964 juin p. 21. 1965 février p. 26. mars p. 28. avril p. 8bis. 14 (art.).
Notice nécrologique
MEM 1982 pp. 3-11.