Louis LABORIE1908 - 1976
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3457
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1932 - 1935 (Yibin [Suifu])
- 1935 - 1947 (Shenyang [Moukden])
Biographie
[3457] LABORIE Louis, François, est né le 7 avril 1908 à Aurillac, au diocèse de Saint-Flour (Cantal). Il fait ses études secondaires à l'Institution Saint-Eugène à Aurillac et entre au Grand Séminaire de Saint-Flour : il y reste deux ans : 1925-1927. Après son service militaire, il entre au Séminaire des Missions Étrangères le 17 octobre 1929. Ordonné prêtre le 29 juin 1932, il part le 9 septembre suivant pour la mission du Ningyuanfu, plus tard appelée mission de Sichang.
S'il fait de rapides progrès en chinois, les troubles de cette époque influent sur son état psychologique. En proie à une terreur insurmontable, il doit aller se reposer à Hongkong. Un changement de mission s'imposant, c'est à Moukden, en Mandchourie, qu'on le trouve en 1935 : il travaille un an à l'imprimerie puis au Petit Séminaire. En 1944, il est envoyé comme vicaire du Père Petiot à Yang Koan avant d'y rester seul quelque temps. Mais dès août 1945, après la défaite japonaise, les troubles éclatent partout et les frayeurs assaillent à nouveau le Père Laborie et il doit être rapatrié en France au mois d'octobre 1947. Il essaie de faire du ministère à Apchon, dans le Cantal, puis à Droue dans le Loir-et-Cher, mais en juillet 1949 il doit être hospitalisé à Gargenville, en établissement spécialisé, jusqu'en octobre 1950. Il est alors admis à la maison de santé des Frères de St Jean de Dieu à Lyon : il y passe les 26 dernières années de sa vie. Il meurt le 25 décembre 1976 : il est inhumé au cimetière de Fourvière dans la partie réservée aux prêtres.
Nécrologie
Père Louis LABORIE
Missionnaire au Kien-tchang et en Mandchourie
1908 - 1976
Né le 7 avril 1908 à Aurillac (Cantal) — Diocèse de St-Flour.
Entré tonsuré aux Missions Etrangères le 17 octobre 1929.
Prêtre le 29 juin 1932.
Parti le 9 septembre 1932 pour Ninyuanfu.
Change de mission pour Moukden en 1935.
Rentré malade le 13 novembre 1947.
Hospitalisé à St-Jean-de-Dieu, à Lyon, en octobre 1950.
Décédé à Lyon le 25 décembre 1976.
Enfance et jeunesse
Louis LABORIE naquit à Aurillac, diocèse de St-Flour le 7 avril 1908. Il était fils unique. Il fit ses études à l’Institution St-Eugène d’Aurillac. Dans ce collège, les séminaristes étaient groupés, dans une section spéciale appelée « Division St-Paul », dirigée par un directeur particulier. Après avoir obtenu ses deux parties de baccalauréat, Louis Laborie entra au grand séminaire de St-Flour en 1925. Il y resta deux ans pendant lesquels il fit sa philosophie et simultanément sa première année de théologie. Au mois de juin 1927, il reçut la tonsure, puis en octobre partit à Bourges pour effectuer son service militaire. Depuis plusieurs années déjà il était en relation avec le P. Depierre. Aussi, pendant son service militaire, au mois d’août 1928, fit-il sa demande d’entrée aux Missions Etrangères. Au vu des bonnes notes qui lui furent données par le supérieur du séminaire de St-Flour, il fut admis le 20 septembre 1928. Après avoir achevé son service militaire, il entra effectivement au séminaire de la rue du Bac le 17 octobre 1929.
Aux Missions Etrangères
Louis Laborie continua sans bruit ses études au séminaire de Paris et fut ordonné prêtre le 29 juin 1932. Le soir même, suivant la coutume de ce temps-là, il reçut sa destination pour le Kien-tchang, la mission de Ninyuanfu, appelée depuis lors mission de Sichang et dont l’évêque alors était Mgr Baudrit.
En mission au Kien-tchang
Le jeune Père Laborie se mit, aussitôt son arrivée, à l’étude de la langue chinoise ; il y fit de rapides progrès, non seulement dans la langue parlée mais aussi dans la connaissance des caractères chinois. Il exerça son ministère dans deux ou trois postes. Mais il était d’un caractère anxieux et les troubles qui existaient à cette époque dans la mission eurent une certaine influence sur son état psychologique. Il fut en proie à une terreur insurmontable. On fut donc obligé de l’éloigner et l’envoyer se reposer à Hongkong. Il rencontra là le Père Peckels qui était du même départ que lui. Pour le P. Laborie, il n’était pas question de le renvoyer dans sa mission du Kien-tchang, même après un repos prolongé. Une seule solution pouvait être envisagée : un changement de mission.
En Mandchourie
Probablement sur la recommandation du P. Peckels qui le connaissait un peu il fut admis à l’essai dans la mission de Moukden en Mandchourie. Pendant un an environ, il travailla à l’imprimerie qui venait d’être fondée. Puis comme on avait besoin d’un professeur au petit séminaire, il y fut envoyé ; il se trouvait en compagnie de trois confrères dont le P. Chagny. Là il se sentait en sécurité. Il restait cependant toujours anxieux. Si on lui demandait comment il allait, il répondait : « Maintenant ça va, mais après... »
En 1944, le P. Petiot qui dirigeait le poste de Yang-Koan à 18 km de chemin de fer de Moukden se trouva en mauvaise santé. Il souffrait d’une tension anormale et le médecin déclara qu’il n’était pas prudent de le laisser vivre seul. Le P. Laborie lui fut envoyé comme vicaire et comme compagnon. Ce poste de Yang-Koan était situé dans une région montagneuse, tranquille et agréable. C’était le centre d’une vieille chrétienté qui existait déjà avant l’arrivée de Mgr Verrolles (1805-1878). Ce poste convenait très bien au P. Laborie. Mais l’état de santé du P. Petiot s’aggrava, tant et si bien qu’il dut quitter son poste et que le P. Laborie se trouva seul.
La Mandchourie (Mandchoukuo) était occupée par les Japonais depuis déjà plusieurs années. Le calme régnait dans le pays et on y vivait en sécurité. Mais avec la défaite des Japonais en août 1945, la situation changea. Divers troubles éclatèrent surtout dans les campagnes. C’était alors que les frayeurs vinrent de nouveau assaillir le P. Laborie. Il dut quitter son poste. Il se réfugia chez le P. Marcadé qui résidait à Kai-Ping, petite ville sur la ligne de chemin de fer qui reliait Dairen-Port Arthur au transsibérien. Dans ces circonstances le P. Marcadé fut d’un grand secours pour le P. Laborie, pour le calmer et le rassurer. Cependant il ne pouvait le garder indéfiniment chez lui. Aussi,. dès la reprise des relations entre le sud de la mission et Moukden, le Père Marcadé amena le P. Laborie à l’évêché. Même là, le pauvre Père ne se sentait pas en sécurité et son état mental se détériorait de plus en plus. Il fut donc indispensable de le rapatrier au mois d’octobre 1947.
En France
Il arriva en France le 15 novembre 1947. Après un séjour d’un mois environ chez un de ses cousins à Aurillac, il essaya un petit ministère dans deux paroisses, à Apchon dans le Cantal, puis à Droué dans le Loir-et-Cher. Mais les troubles se manifestèrent à nouveau et en juillet 1949, il fut hospitalisé à Gargenville, dans un établissement spécialisé, jusqu’en octobre 1950. Son état ne s’améliora pas, car le pauvre Père était profondément atteint. Aussi n’y avait-il plus d’autre solution que de le mettre dans un hôpital destiné à ce genre de malades. C’est pourquoi le Père Laborie fut admis à la Maison de santé des Frères de St-Jean de Dieu à Lyon en octobre 1950. C’est là qu’il a passé les 26 dernières années de sa vie. Peu à peu son état se stabilisa et il fut employé à divers travaux, notamment la vannerie. Cependant, comme le notent un de ses compagnons et le Frère directeur de l’établissement, « il a toujours été très renfermé, toujours replié sur lui-même, vivant dans un monde qu’il nous est difficile d’imaginer ». Au témoignage de l’aumônier, « il participait chaque jour au sacrifice de la messe, disait régulièrement son bréviaire et souvent récitait son chapelet dans le parc de l’hôpital ».
Décès
Depuis quelques mois la santé du P. Laborie baissait. Il n’allait plus à l’atelier d’ergothérapie et menait une vie de plus en plus solitaire, consacrant beaucoup de temps à la prière. Le 24 décembre, il assista à la messe célébrée par l’aumônier et prit part à la fête organisée la veille de Noël pour les malades. Le 25 au matin, il descendit comme d’ordinaire dans la salle de récréation et prit place dans son fauteuil habituel ; c’est là qu’il venait tous les matins « pour faire ses prières » selon l’expression du surveillant. Mais comme il prolongeait sa prière plus que d’habitude, cette attitude attira l’attention du surveillant qui s’approcha de lui et constata que le cher Père était mort... Il s’est ainsi endormi dans le Seigneur, sans bruit...
Pour les obsèques, son cousin d’Aurillac devait venir ainsi que les confrères résidant à St-Etienne et en Savoie. Mais en ces jours là une violente tempête sévissait sur tout le sud-est du pays, interdisant pratiquement toute circulation en voiture. Seuls les Pères Sylvestre et Belleville purent assister aux. obsèques. — Les autorités religieuses du diocèse de Lyon donnèrent volontiers la permission d’inhumer le P. Laborie dans le cimetière de Fourvière et dans la partie réservée aux prêtres. C’est là que repose notre confrère. Il n’est pas le seul car le P. Poncet de la Mission de Thanh-Hoa a été inhumé également dans ce cimetière.
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Références
[3457] LABORIE Louis (1908-1976)
Références biographiques
AME 1932 p. 241. photo p. 245. CR 1932 p. 311. 1936 p. 72. BME 1928 p. 768. 1932 p. 722. 852. 935. 936. 1933 p. 122. 442. 855. 929. 1934 p. 45. 413. 636. 1935 p. 49. 596. 1937 p. 717. 1939 p. 785. EC1 N° 161. 247. 251. 459. EC2 N°..104/C2. MEM 1976 p. 58-61.