Antoine CHANELIÈRE1876 - 1962
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2525
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Thaïlande
- Région missionnaire :
- 1900 - 1914
- 1919 - 1962
Biographie
[2525] CHANELIÈRE Antoine, est né le 13 décembre 1876 à Saint-Just-la-Pendue (Loire), au diocèse de Lyon. Il fait ses études secondaires au Petit Séminaire de Lyon. Il entre au Grand Séminaire et y reste jusqu'à sa tonsure en juin 1897. Il entre aux Missions Etrangères le 14 septembre 1897, et est ordonné prêtre le 24 juin 1900. Destiné à la Mission du Siam, il embarque le 1er août suivant.
Il arrive au Siam le 8 septembre 1900 et se met à l'étude du siamois tout en étant professeur au Collège de l'Assomption qu'il quitte en octobre 1901, quand les Frères Saint Gabriel arrivent. Le Père Philippe, comme il est communément appelé, est alors nommé à Petriu où il reste une année. En 1902, il est vicaire à Bannokkhwèk et y apprend le chinois, en s'occupant aussi des postes de Mékhong et le Thachin. En 1910, il devient curé de Thachin et l'année suivante, il prend en charge les postes de Paklat et de Paknam, à l'embouchure du fleuve. En 1913, il est nommé procureur de la mission pour remplacer le Père Carton. Mobilisé en octobre 1914, il échappe aux torpilles allemandes près de Malte, sert comme infirmier à Moulins puis comme interprète de chinois en divers endroits.
De retour au Siam, le Père Philippe est nommé curé de Bannokkhwèk (1919-1924). Rentré se soigner en France (1924-1927), il repartira en mission en novembre 1927 et sera nommé vicaire au Calvaire. A la mort du Père Guillon en 1937, il devient curé de cette même paroisse mais tombe à nouveau malade et passe presque toute l'année 1939 en France. En novembre, il est vicaire à l'Assomption. Comme la plupart des prêtres français au début de la guerre, le Père Chanelière aura a subir des sévices : il sera même lapidé en même temps que le Père Olbier en face de l'église Saint François-Xavier. Il restera à ce poste jusqu'en 1962, assurant aussi l'aumônerie des Ursulines, et fêtant allègrement ses jubilés d'or et de diamant. Mais la santé baisse et le 5 novembre 1962, il est transporté à l'hôpital Saint Louis où il décède le 23 décembre suivant, laissant à tous le témoignage d'une vie pleine d'amour et de dévouement, de discrétion et d'humble soumission à l'autorité.
Nécrologie
[2525] CHANELIÈRE Antoine (1876-1962)
Notice nécrologique
Antoine CHANELIÈRE est né le 13 décembre 1876 à Saint-Just-la-Pendue, dans le diocèse de Lyon. Ses études secondaires terminées, il entre au grand séminaire diocésain et y reste jusqu’à sa tonsure en juin 1897. Le 14 septembre suivant, il est admis au séminaire des Missions Etrangères. Le 24 juin 1900, il est ordonné prêtre, et désigné, parmi 42 partants, pour la mission du Siam, à destination de laquelle il s’embarque le 1er août.
Après s’être initié à la langue siamoise, il est nommé, en 1902, vicaire à Bang Xang, au sud-ouest de Bangkok. En 1910, tout en restant dans la même région, il devient curé de la paroisse Sainte-Anne de Thachin ; mais, dès le mois de mai 1911, il prend en charge les postes de Paklat et de Paknam, à l’embouchure du fleuve de Bangkok. C’est là que le surprend la première guerre mondiale ; il est mobilisé et revient en Europe, malgré le torpillage en Méditerranée du paquebot « Ville de la Ciotat » qui le ramène. Après la démobilisation, il regagne sa mission. En janvier 1924, très fatigué, il doit rentrer en France et c’est à Vichy qu’il fête ses vingt-cinq ans de sacerdoce, en 1925. De retour au Siam en novembre 1927, il est affecté au « Calvaire », c’est-à-dire à la paroisse chinoise du Rosaire de Bangkok. Bientôt, pour raison de santé encore, il est obligé de quitter le champ de son apostolat pour un nouveau séjour au pays natal. Quand il revient à Bangkok, en 1939, on lui offre une place à la cathédrale. En 194!, alors que la Thaïlande est en état de guerre avec la France, la plupart des missionnaires français sont expulsés ; seuls restent sur place les Pères qui habitent Bangkok ; mais ils sont victimes de sévices. C’est ainsi que le P. CHANELIÈRE est lapidé en même temps que le P. OLLIER en face de l’église Saint-François-Xavier. La crise francophobe passée, le travail missionnaire reprend normalement.
En juin 1950, le P. CHANELIÈRE fête son jubilé d’or sacerdotal ; c’est la première fois que pareil événement arrive au Siam pour un prêtre. A cette occasion, un confrère rappelle ce qui a rendu célèbre le héros du jour, celui que l’on ne connaît que sous le nom de « bon Père Philippe » : sa pipe, sa voix, sa mémoire, son cœur. Sa pipe, pendant quarante ans, a fait partie intégrante de sa figure ; il en a fait le sacrifice héroïque voici dix ans. Sa voix tonitruante de stentor a, depuis sa tendre enfance, fortement impressionné ceux qui l’ont entendue ; elle n’est jamais fatiguée lorsqu’il s’agit de chanter à une fête de famille. Sa mémoire merveilleuse est toujours prête à ressusciter pour vous l’histoire de la Mission et de ses différents postes. Son cœur inépuisable n’a cessé d’être plein d’amour et de dévouement pour les âmes ; on ne lui connaît pas d’ennemi ; il croit à la droiture des autres ; il ne ménage pas ses forces pour aller jusqu’au bout de ce qu’il pense être son devoir ; d’une très grande discrétion, d’une humble soumission à l’autorité, il n’a jamais émis le moindre jugement défavorable envers qui que ce fût.
Lorsqu’il ne se sent plus capable d’assurer les fonctions qui lui ont été confiées, il l’avoue bien simplement ; mais il continue à assurer à la paroisse de la cathédrale tous les services dont il est capable. A 85 ans, il enseigne encore le catéchisme aux petites filles de l’école paroissiale et continue à diriger ses vieux pénitents qui assiègent la porte de sa chambre. Quand il le peut, il va rendre visite aux confrères de la ville. Chaque matin, lorsque ses infirmités de vieillesse le lui permettent, il tient à célébrer la sainte messe ; et, dès 4 h 30 du matin on le voit, soutenu par son fidèle domestique, descendre l’escalier du presbytère pour se rendre à la cathédrale.
En septembre 1962, ses forces le trahissent. Il cesse de célébrer la messe ; mais presque chaque jour il se fait une joie de recevoir la sainte communion, et il s’y prépare avec autant de piété que pour la messe. Le dimanche, il demande qu’on le conduise à l’extrémité du presbytère d’où il a vue sur la cathédrale et possibilité de suivre le saint Sacrifice en écoutant les fidèles réciter leurs prières. Si, durant la semaine, il prévoit ne pas pouvoir jouir de cette joie dominicale, alors, de sa forte voix, il avoue : « ça va très mal. ».
Le 5 novembre 1962, il est transporté à l’hôpital Saint-Louis de Bangkok pour pouvoir recevoir une assistance de tous les instants de la part des sœurs de St-Paul de Chartres, dont il a été le confesseur pendant 25 ans. C’est là qu’il passe, presque continuellement alité, les dernières semaines de sa vie. Afin d’éviter toute surprise, il s’entend avec le P. MEUNIER pour recevoir l’Extrême Onction le 30 novembre, avec le plus de solennité possible. Il suit parfaitement la cérémonie, répondant lui-même à toutes les prières ; il a tenu à faire mettre au pied de son lit sa plus belle soutane.
Durant les jours qui suivent, ses forces continuent à décliner et sa mémoire devient de moins en moins fidèle ; il n’arrive même plus à réciter un Ave en entier Le samedi 22 décembre, il entre en agonie, une agonie calme et sereine ; et le dimanche matin il rend sa belle âme à Dieu.
Le corps est exposé pendant deux jours, puis mis dans le cercueil le matin même de Noël ; mais, à cause des solennités liturgiques, il ne peut être transporté à la Cathédrale que dans la soirée. Les chrétiens se réunissent une dernière fois autour du cercueil pour réciter des prières qui se prolongent fort tard dans la nuit. Le mercredi 26, le P. TAPIE, provicaire et vicaire délégué, vieil ami du défunt, chante la messe d’enterrement en présence de Mgr CHORIN et du Délégué Apostolique, des prêtres de la ville de Bangkok, de nombreux confrères MEP de la Mission, des représentants de toutes les congrégations travaillant dans la capi¬tale du Siam ainsi que de nombreux chrétiens, venus rendre un suprême témoignage de sympathie au plus ancien apôtre de la Thaïlande. Le corps du P. CHANELIÈRE repose maintenant sous le chœur de la cathédrale à côté de son compatriote et ami de toujours, le P. PERROUDON.
Références
[2525] CHANELIÈRE Antoine (1876-1962)
Références biographiques
AME 1900 p. 252. 1913 p. 96. 97. 201. 203. 1915-16 p. 127. 1939 p. 190. CR 1924 p. 187. 1925 p. 117. 778. 1928 p. 56. 1934 p. 213. 1937 p. 887. 1938 p. 409. 1939 p. 363. 1940 p. 60. 1950 photo p. 515 sq. 1951 p. 193. 288. 289. 1955 p. 455. 1957 p. 83. 1958 p. 864. Epi 1963 p. 279. 426. 1964 p. 287. RME N° 126 p. 47. APP 1953 p. 154. 1955 p. 166. 213. 1957 p. 253. février 1960 p. 21. novembre 1961 p. 4. décembre 1961 p. 20. janvier 1963 p. 18. EC RBac N° 56. 61. 62. 77. 93. 95. 111. 135. 137. 142. 380. 410. 678. 725.
Notice nécrologique
Epi pp. 169-171.