Louis GRANDJANNY1871 - 1942
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2238
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1896 - 1942 (Pondichéry)
Biographie
[2238] GRANDJANNY Louis, Marie, Joseph naît le 18 mai 1871 à Lyon dans le Rhône. Après ses études au Collège St Bonaventure, il entre au grand séminaire de Lyon. Il y reçoit les Ordres Mineurs avant d’entrer au séminaire des Missions étrangères le 13 septembre 1893. Ordonné prêtre le 2 juin 1896, il part pour la Mission de Pondichéry le 26 août 1896.
Un apostolat fructueux dans deux villes : conversions et constructions d’églises et d’écoles
Il est nommé au Collège colonial, alors dirigé par les Missions étrangères où il reste très peu de temps. Il est en effet envoyé à Cheyur (1) comme chef de district. C'est là qu'il passe la plus grande partie de sa vie apostolique. Au cours de ces années, il fait de Cheyur un chef-lieu de district avec une belle église, bijou d'architecture, un beau presbytère, des écoles, un couvent avec dispensaire confié aux Sœurs de Saint Joseph de Cluny.
C’est aussi un convertisseur : les catéchumènes ne tardent pas à être nombreux. Il leur donne une solide formation religieuse pendant de longs mois avant de les baptiser. Ainsi, Cheyur qui ne comprend que trois cents Chrétiens à son arrivée en compte bientôt deux mille trois cents. Dans les villages de son district, il bâtit des chapelles où il administre les sacrements et peut aussi séjourner et vivre au milieu de ses Chrétiens. Pour les Chrétiens de caste, il établit une colonie agricole en leur louant des terrains. Il a beaucoup de difficultés à les faire payer régulièrement, mais au moins ses Chrétiens ont de quoi vivre.
Il a l'avantage d'appartenir à une famille fortunée et charitable. Quant à lui, il désire vivre pauvrement, au milieu des pauvres et emploie les dons reçus à l'extension de la mission. Comme il risque de devenir aveugle et que ses forces diminuent, il quitte Cheyur. On l'envoie dans un autre district, à Chinna Salem (2). Là, la mission a acheté un terrain, une chapelle et un centre pour le rassemblement de ses nouveaux Chrétiens.
À Chinna Salem, il consacre toutes ses forces, toute son énergie, toute son âme d'apôtre. Après avoir mis la dernière main à ses bâtisses, il demande à son archevêque de se retirer à l'hôpital Ste Marthe de Bangalore. Quelques mois plus tard, la fièvre typhoïde le force à s'aliter, mais grâce aux soins dévoués des Sœurs du Bon Pasteur, il se rétablit assez vite.
Il veut alors revoir son dernier champ d'apostolat. Le P. Peyroutet, curé de Chinna Salem, le reçoit avec plaisir et le soigne avec un dévouement tout fraternel. Mais le 3 février 1942, il se trouve indisposé et dans la nuit s'affaisse et meurt. Mgr Colas vient pour présider les funérailles. Le P. Grandjanny, un missionnaire de haute qualité, est inhumé à l'ombre de la chapelle qu'il a construite à Chinna Salem.
1 – Sur la côte du golfe de Bengale entre Pondichéry et Madras (Chennai).
2 – Entre Pondichéry et Salem.
Nécrologie
P. GRANDJANNY
MISSIONNAIRE DE PONDICHÉRY
Le P. GRANDJANNY (Louis-Marie-Joseph) né le 18 mai 1871 à Lyon (Rhône). Entré minoré au Séminaire des Missions-Étrangères le 13 septembre 1893. Prêtre le 28 juin 1896. Parti pour Pondichéry le 26 août 1896. Mort à Sinne-Salem le 3 février 1942.
L’année 1942 fut une année de deuil pour la Mission de Pondichéry : six missionnaires sur la liste nécrologique. Le premier en date est le P. Grandjanny, décédé subitement à Sinne-Salem le 3 février 1942. Peu de temps après son arrivée à Pondichéry en 1897, il reçut sa destination pour le Collège colonial, mais il n’y demeura pas longtemps, car il fut envoyé à Cheyur comme chef de district. Cheyur était alors une chrétienté administrée par le missionnaire en résidence à Tatchur. Ce fut là que notre confrère passa la majeure partie de sa vie apostolique, là qu’il déploya un zèle qui fit de Cheyur un chef-lieu de district avec une belle église, bijou d’architecture, un presbytère confortable, des écoles, un couvent avec dispensaire confié aux Sœurs de Saint-Joseph de Cluny. A peine installé à Cheyur, les catéchumènes ne tardèrent pas à être nombreux. Le P. Grandjanny les accueillit avec son sourire habituel et se donna corps et âme à leur instruction. Aussi Cheyur qui n’avait que deux à trois cents chrétiens en enregistre maintenant 2.358. Les nouvelles chrétientés installées ont pour la plupart une chapelle qui permet au prêtre de les visiter et d’y séjourner, et aux chrétiens de se réunir pour prier. Le missionnaire établit dans ce poste une colonie de chrétiens de caste sur des terrains dont il leur confia la culture avant de leur en donner la propriété. Cela n’alla pas sans causer beaucoup d’ennuis à notre confrère, lorsqu’il s’agissait pour les colons de payer l’impôt ; souvent ceux-ci arrivaient auprès du missionnaire la bourse plate et les mains largement ouvertes pour recevoir le montant de la contribution à solder.
Le P. Grandjanny appartenait à une famille fortunée et charitable, ce qui lui permit de bâtir : églises, presbytères, chapelles, couvent et d’acheter des terrains. Il aurait pu profiter de ses ressources lui-même et vivre confortablement, mais il n’en fut rien ; le missionnaire pratiquait le manducate quae apponuntur vobis de l’Evangile acceptant ce que lui apportait un cuisinier n’ayant rien d’un cordon bleu. Les tempéraments les mieux constitués ne sauraient résister longtemps à un régime trop peu confortable ; aussi le P. Grandjanny, d’une santé plutôt médiocre, vit bientôt ses forces diminuer rapidement. La vue devenait tellement mauvaise qu’il dut être dispensé de la récitation du bréviaire et célébrer la messe « de Beata ». Il lui fallut alors se résigner à quitter son cher Cheyur.
Malgré ces pénibles épreuves, le P. Grandjanny sut encore se rendre utile. A cette époque-là, la Mission venait d’acheter un terrain à Sinne-Salem pour y bâtir un couvent, un dispensaire, une chapelle et y installer une station aux nouveaux chrétiens. Sans être un architecte de profession, il était magnifiquement doué pour faire le plan d’un bâtiment, en surveiller la construction et cela le plus économiquement possible. A Sinne-Salem il bâtit un presbytère, petit mais très convenable, un couvent où tout était prévu d’avance et une superbe chapelle.
A Sinne-Salem comme à Cheyur, il consacra toutes ses forces, toute son énergie, toute son âme d’apôtre, et après avoir mis la dernière main à ses bâtisses, il demanda à son archevêque la permission de se retirer à Bangalore, à Saint-Augustin’s quarter, là où les invalides de Pondichéry, dans le calme, la solitude et la prière, se préparent à répondre à l’appel du divin Juge. Quelques mois plus tard, la fièvre typhoïde le força de s’aliter, mais grâce aux soins dévoués des Sœurs, il se rétablit assez vite. Il voulut alors revoir son dernier champ d’apostolat, Sinne-Salem. Le P. Peyroutet, curé de l’endroit, le reçut avec plaisir et le soigna avec un dévouement fraternel ; mais l’heure était venue pour le bon serviteur de recevoir sa récompense. Le 3 février au matin, il ressentit une légère indisposition ; le P. Peyroutet lui administra un cordial et à midi le malade put prendre son repas avec son compagnon. Vers deux heures du matin, alors qu’il s’était retiré dans sa chambre, il poussa un grand cri ; le P. Peyroutet se précipita en toute hâte auprès de son confrère, et avant qu’il fût possible de lui porter secours, le P. Grandjanny s’affaissa ; il était mort.
Averti par télégramme, Mgr Colas vint présider les funérailles qui eurent lieu le lendemain 4 février et maintenant, l’apôtre de Cheyur et de Sinne-Salem repose à l’ombre de cette petite chapelle dont il a conçu le plan, surveillé la construction et dans laquelle il eut le bonheur d’offrir le saint sacrifice.
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Références
[2238] GRANDJANNY Louis (1871-1942)
Références bibliographiques
AME 1896 p. 580. 1901 p. 216 (art). 1903 p. 23. 1912 p. 27. 1919 p. 186. 1923 p. 160. CR 1896 p. 332. 1898 p. 239. 1899 p. 259. 1900 p. 221. 1901 p. 236. 238. 1902 p. 266. 267. 1903 p. 258. 1904 p. 251. 1905 p. 250. 1906 p. 234. 235. 1907 p. 276. 1908 p. 244. 1912 p. 286. 1914 p. 165. 166. 1922 p. 145. 1927 p. 149. 1934 p. 208. 1935 p. 213. 215. 1936 p. 206. 1938 p. 211. 1947 p. 250. 1950 p. 143. 162. BME 1924 p. 466. 1925 p. 376. 1927 p. 190. 1931 p. 922. 1932 p. 236. 310. 391. 562. 1933 p. 83. 313. 390. 1934 p. 441. 1935 p. 292. 1937 p. 891. 1938 p. 64. 491. 785. 1939 p. 151. 152. 297. 441. 1941 p. 62. 119. 1956 p. 487. 1958 p. 487. 879. EC1 N° 232. 236. 237. 240. 243. 254. 256. 259. 430.