Robert NOGUETTE1635 - 1702

[0074] NOGUETTE Robert naît entre 1635 et 1640 dans le diocèse de Chartres. Il appartient à une famille de cultivateurs. Son intelligence suscite l’attention d’un prêtre qui lui donne des leçons et l’envoie continuer ses études à Paris. Son père s’étant ruiné, il trouve un emploi de précepteur dans la Beauce et épouse la demoiselle de compagnie de la châtelaine chez laquelle il demeure. A la mort de sa femme, il prend la résolution d’entrer dans les ordres. Il ne semble pas, contrairement à ce qu’affirment certaines archives du pays chartrain, qu’il ait jamais été chanoine de ce diocèse. Il reste deux ans au séminaire de Chartres. Souhaitant devenir missionnaire, il s’embarque à Port-Louis (1), n’étant encore que diacre, le 27 mars 1680 selon les uns, le 15 avril selon les autres "sans être, écrit B. Vachet, passé par le Séminaire des MEP".

Missionnaire en Cochinchine

Arrivé au Siam, il est pendant dans un premier temps chargé de la procure et se montre fort économe. Ordonné prêtre à Juthia en 1682, il se rend cette même année en Cochinchine et travaille dans la province du Quang-ngai. (2) En 1685, il réside à Quang-ngai; en 1686, à Tach-bo. En 1689, nous le trouvons de nouveau à Faï-fo (2), se louant de la docilité de ses chrétiens et résumant ses travaux dans ces chiffres : 345 baptêmes d’adultes, 2 000 confessions, 1 500 communions. En 1690 et 1691, il doit faire face aux nombreux ennuis que lui font les Portugais et à une véritable persécution du gouvernement annamite. Comme tous les missionnaires français, il a des rapports assez difficiles avec Mgr Pérez. En juillet 1694, il est à Nha-ru, puis retourne à Faï-fo.

En 1696, perclus des deux mains et, selon quelques lettres, atteint de la lèpre, il se trouve dans l‘incapacité de continuer. Aussi rejoint-il en 1698 la procure de Pondichéry où le P. Tessier de Quéralay le soigne avec dévouement. Il y meurt le 15 avril 1702.

1 - Port-Louis : port d’attache de la Compagnie française des Indes, près de Lorient.

2 - Quang-ngai : ville et province de l’Annam sur la côte de la mer de Chine méridionale, de même que la ville de Faï-fo (aujourd’hui Hôi-an).

3 – Non identifié, probablement au sud de l’Annam.