Louis PERREAU1872 - 1921

[2221] PERREAU Louis est né Né le 24 mars 1872 à Chambéry (Savoie). Il entre au Séminaire des M.-E. en 1891. Il est ordonné prêtre le 28 juin 1896 et part le 29 juillet suivant pour la Mandchourie. En 1898, il administre les districts de Se-kia-tze et de Lên-hoa-chan, puis il est chargé du district de Ta-pa-kia-tze. Pendant l’insurrection des Boxers en 1900, il se cache à Tcha-kou, puis il revient à Ing-tze. En 1913, il est chargé du district de Tcha-keou. Il meurt le 24 juillet 1921, à la procure de Newchwang.

[ 2221 ] PERREAU Louis, Joseph, Angel

Missionnaire

Mandchourie – Mandchourie Méridionale

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Louis, Joseph, Angel PERREAU naquit le 24 mars 1872, à Chambéry, paroisse Notre-Dame, diocèse de Chambéry, département de la Savoie.

Le 18 août 1891, il entra, laïque, au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 1er octobre 1892, minoré le 15 octobre 1893, sous-diacre le 21 septembre 1895, diacre le 29 février 1896, ordonné prêtre le 28 juin 1896, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique de la Mandchourie qu'il partit rejoindre le 29 juillet 1896. Il y retrouva son frère Paul Antoine Perreau parti le 13 septembre 1893, et il l'assista à l'heure de sa mort, à Fa-kou-men, le 17 août 1899.

Suite aux Brefs Apostoliques des 10 et 16 mai 1898, la Mandchourie fut divisée en deux vicariats apostoliques : celui de la Mandchourie septentrionale, comprenant les deux provinces de Ghirin et de Hei-long-kiang fut confié à Mgr.Pierre Lalouyer, et celui de la Mandchourie méridionale comprenant la province de Moukden ou Leao-tong dont Mgr. Laurent Guillon garda la charge. M. Louis Perreau fit partie du personnel missionnaire de cette dernière division écclésiastique.

En 1898, M. Louis Perreau administrait les districts de Se-kia-tze et de Leên-hoa-chan. Mais l'érection du vicariat de Mandchourie Méridionale, imposa la création du nouveau district de Ta-pa-kia-tze (Hoai-teu-sien), rattaché au groupe du Nord, et qui fut confié à M. Louis Perreau. Celui-ci installa sa résidence dans la ville de Ta-pa-kia-tze. Outre les chrétientés de Se-kia-tze et de Leên-ho-chan, il fut chargé de l'administration de ce nouveau district qui comptait déjà cinq anciennes chrétientés.

En juin 1900, les Boxers se jetèrent sur la Mandchourie. M. Louis Perreau avait alors la charge de la chrétienté de Fa-kou-men où son frère Paul Antoine était décédé le 17 août 1899. Ce grand marché à l'ouest de Tie-ling, sur la frontière de Mongolie, se trouva, en quelques jours rempli de Boxers; la population fit cause commune avec eux. Plusieurs centaines d'individus firent irruption dans la cour de la résidence de M. Louis Perreau, proférant contre lui des menaces de mort.

Les troubles grandissaient ; le 5 juillet 1900, MM.Louis Perreau et Laurent Sia (Hia), son vicaire, furent contraints de quitter Fa-kou-men ; ils réussirent à gagner Kao-chan-toun où le 7 juillet 1900, à 14 h, ils furent accueillis par M. Hérin. Mais la sécurité s'y faisant très relative, missionnaires et chrétiens gagnèrent la petite chrétienté de Tcha-kou, cachée dans les montagnes, à une vingtaine de kms au sud de Kao-chan-toun...

.." Nous restâmes, durant un mois, raconte M. L Perreau, sans oser sortir de notre cachette que j'avais construite, à l'aide de branches et de feuilles : c'était une petite maisonnette, suffisamment grande pour y rester couché. Là, encore nous eûmes plusieurs alertes...Le 4 août, nous réussimes à envoyer un courrier à Ingtze au P.Choulet. Le cher Père nous envoya une lettre pleine de coeur, avec deux petits flacons de vin de messe. Le courrier fut de retour le 14 août au soir....Le 15 août, nous sortimes pour la première fois de notre cachette. Nous passâmes la journée au milieu de nos chrétients plus fervents que jamais...Le soir venu, nous regagnâmes notre cachette...." Pendant cette période, un chrétien des environs leur apportait chaque jour, en cachette, un peu de bouillie de sorgho. Enfin, un peu de calme étant revenu, ils se rapprochèrent du village et bâtirent une nouvelle case....

Le 13 octobre 1900, un courrier russe leur parvint ; "Existez vous encore ?" demanda-celui-ci. Le 18 octobre 1900 missionnaires et chrétiens rentrèrent à Kao-tchan-toun où deux cents soldats russes les attendaient. C'était la délivrance !. Le 23 octobre 1900, les missionnaires gagnèrent Tié-ling. Vers la mi-novembre 1900, Mgr.Choulet, alors supérieur de la mission, envoya MM.Vuillemot et Lamasse jusqu'à Tié-ling afin de ramener à Ing-tze les missionnaires européens et les prêtres chinois qui avaient survévu à la persécution en se cachant dans l'intérieur du pays.

En 1902, M. Caubrière, après avoir reconstruit la résidence à Yang-Kouang, et remis en état la chapelle de Kai-tcheou, fut rappelé à la procure de la mission pour y remplacer M. Louis Perreau dont la santé demandait du repos. En 1903, miné par l'albuminerie, ce dernier dut rentrer en France.

De retour dans sa mission, en 1913, M. Louis Perreau fut mis à la tête du district de Tcha-keou, au sud de Ing-tze. Il se dépensa parmi les anciennes chrétientés de N.D.des Neiges.

En novembre 1920, terrassé par une crise d'urémie, il végéta paisiblement jusqu'en juillet 1921. Pouvant à peine se tenir debout, il voulut se rendre à Moukden, faire ses adieux à Mgr. Choulet dont l'état de santé était alors des plus inquiétant. Au moment où il se préparait à retourner au milieu de ses chrétiens, une nouvelle crise d'urémie se déclara; c'était le 22 juillet 1921. Il s'éteignit doucement le 24 juillet 1921, à la procure de Newchwang.

Février 2001