Eugène PIERREL1879 - 1944

[2671] PIERREL Eugène est né le 22 janvier 1879 à St-Maurice-sur-Moselle (Vosges), entra au Séminaire des M.-E. le 16 octobre 1899, fut ordonné prêtre le 28 septembre 1902, et partit pour le Se-tchoan méridional le 12 novembre 1902. Il fut chargé du district de Tchang-lin-hien, en 1904 ; du district de Lou-Oui, en 1908, du district de Kiatin, en 1913 ; du district d’Oui-Iuen, en 1931, puis, en 1936, du district de Tze-liu-tsing. C’est là qu’il mourut le 23 janvier 1944.

[ 2671 ] PIERREL Eugène Joseph

Missionnaire

Se-tchoan Méridional - Suifu

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Eugène, Joseph PIERREL naquit le 22 janvier 1879, à Saint Maurice-sur-Moselle, diocèse de Saint-Dié, département des Vosges. Il reçut les ordres mineurs, dans son diocèse, le 29 juin 1899.

Le 16 octobre 1899, il entra au séminaire des Missions Etrangères. Sous-diacre le 22 février 1902, diacre le 22 juin 1902, ordonné prêtre le 28 septembre 1902, il reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique du Se-tchoan Méridional (Suifu), qu'il partit rejoindre le 12 novembre 1902.

Arrivé à Suifu, le 28 février 1903, M.Eugène Pierrel reçut en 1904, la charge du district de Tchang-lin-hien, sous-préfecture au sud de Suifu, contrée pauvre et montagneuse. En 1906, avec M. Chinchole, il travailla sur la frontière du Yun-nan et du Kouy-tcheou, pays coupé de hautes montagnes, habité par une population de Miao-tse et de Chinois.

En 1908, Mgr. Chatagnon envoya M. Eugène Pierrel à Lou-Oui, dans la préfecture de Lou-tcheou. Le 11 mai 1908, huit missionnaires de la partie orientale du vicariat s'en retournaient, après la retraite annuelle à Kia-tin, à bord d'une barque à voyageurs louée à Kia-tin par M. Fayolle. Celle-ci ayant heurté un rocher, ils faillirent trouver la mort dans un naufrage, en face de Kien-Ouy, dans le courant du Tchou-che-tan. Dans cette situation, M. Pierrel s'employa à sauver barquiers et passagers.

En 1912, il fut témoin avec M. Joseph Martin, du bombardement de Kia-tin par les troupes loyalistes. La chapelle et les établissements de la mission furent atteints par les projectiles. En 1913, il fonda à Kia-tin l'institut des "Vierges de la Doctrine Chrétienne" qu'il dirigea jusqu'en juillet 1927. Pendant son séjour à Kia-tin, il fit souvent appel aux services du P.Li-iun-ho alors chargé du district de Che-li-chan, puis, en 1927, procureur et vicaire forain de Kia-tin, et qui, en 1929, devint le premier préfet apostolique de la mission de Yachow.

En 1917, lors de la guerre civile et des inondations, pour avoir fait preuve de dévouement et ayant su aplanir bien des difficultés, M. Eugène Pierrel reçut du gouvernement chinois la décoration de l'Epi. Provicaire depuis 1919, et chef du district de Kia-tin, il reçut, en 1922, du Ministère de l'Instruction Publique, les palmes d'Officier d'Académie, en raison du développement donné à l'œuvre de l'instruction et de l'éducation de la jeunesse.

Du 2 au 14 septembre 1925, 7 brigades du parti de Yang-Sen enfermées dans la ville de Kia-tin, furent cernées par l'armée des alliés. Grâce à l'énergie de M. Pierrel, chef du district et directeur des écoles, les établissements de la Mission furent respectés de la soldatesque. Par son calme et sa fermeté, il ranima les courages abattus, tandis que les généraux se disputaient influence et pouvoir, les brigands commettaient leurs forfaits, la peur et les intempéries engendraient disette et épidémies.

En 1927, M.Pierrel réserva à Kia-tin un accueil chaleureux au commandant et marins du "Doudart de Lagrée". En mars 1929, sous sa direction, M. Boisguérin s'initia à la langue chinoise, à Tse-lieou-tsin. En mai 1929, il fut élu par ses confrères du vicariat comme délégué suppléant pour les représenter à la commission préparatoire de l'Assemblée Générale de la Société de 1930.

En 1931, étant chef du district de Oui-Iuen, qu'il avait créé, il eut à soutenir un procès de la mission contre un fermier malhonnête et récalcitrant; il se montra patient et magnanime. Mgr. Pierre Fayolle étant décédé le 19 octobre 1931, il donna sa démission de provicaire, en 1932; M.Le Breton lui succéda en cette charge. Le 14 juin 1934, dans la sous-préfecture de Weiyuanhsien, (Oui-Iuen) quatre de ses catéchuménats furent cernés par des soldats et fermés par ordre d'un mandarin hostile prétextant qu'il s'agissait là de réunions communistes. Il obtint leur réouverture trois mois après.

En 1936, M. Eugène Pierrel reçut l'aide d'un nouveau prêtre chinois, pour l'administration de son district populeux de Tze-liu-tsing, à trois jours de chaise de Suifu. En avril 1937, bien que secoué par une crise de diabète, il reçut chez lui, Mgr. Deswazière, visiteur apostolique. Le 3 mai 1937, souffrant d'une phlébite, il entra à l'hôpital de Chengtu, où il séjourna environ un mois. Il repartit alors dans son district, où, le soir même de son arrivée, il dut s'aliter. Ses infirmités le condamnèrent au repos. Un retour en France, pour opération, fut même envisagé.

Dans la matinée du 10 octobre 1939, 50 avions japonais bombardèrent la ville de Tze-liu-tsing, le plus grand centre de sel de la province. Il y eut 400 morts, et de nombreux blessés. La mission catholique située à la sortie du quartier pauvre de Teou-ia-ouan, au fond d'une cuvette, et dirigée par M.Eugène Pierrel s'en tira avec deux vitres cassées. Le 5 juillet 1940, entre 13h et 14h30, 8O avions japonais jetèrent leurs bombes sur la ville; sept d'entre elles tombèrent sur la mission catholique, causant de très importants dégâts matériels. Mais, au premier coup de sirène, M. Eugène Pierrel et son vicaire ayant gagné la campagne, eurent leur vie sauve. Un troisième bombardement eût lieu le 12 août 1940; il causa dix fois plus de dégâts que les précédents; deux bombes tombèrent sur les ruines de la mission, sans faire des morts.

Le 23 janvier 1944, M. Eugène Pierrel décéda à Tze-liu-tsing.

Février 1999