Charles PIERRAT1884 - 1949

[3074] PIERRAT Charles est né le 10 avril 1884 à Albestroff (Moselle). Il entre au Séminaire des Missions Étrangères en 1908. Il est ordonné prêtre le 24 septembre 1910 et part le 30 novembre suivant pour la mission du Kouang-tong. En 1911 il enseigne quelque temps au séminaire de Canton puis il est envoyé en paroisse dans le nord de la mission. En 1919 il est chargé du district de Tsang-Shing, qui compte 23 stations. En 1936, il revient en France pour se reposer et se soigner, mais la guerre l’empêche de regagner sa mission. Il prend du ministère à Mégève. En 1946 il retourne dans son district de Tsang-Shing dont il relève les ruines. Il meurt le 4 novembre 1949.

[ 3074 ] PIERRAT Charles, Jean-Baptiste

Missionnaire

Kouang-Tong - Canton

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Charles, Jean-Baptiste PIERRAT naquit le 10 avril 1884, à Albestroff (Albesdorf), diocèse de Metz, (alors province de Lorraine, Allemagne), actuellement, département de la Moselle. Il reçut les ordres mineurs dans son diocèse le 19 juillet 1908.

Le 18 septembre 1908, il entra au séminaire des Missions Etrangères. Sous-diacre, le 18 décembre 1909, diacre le 12 mars 1910, ordonné prêtre le 24 septembre 1910, il reçut sa destination pour la Préfecture Apostolique du Kouang-tong (Canton) qu'il partit rejoindre le 30 novembre 1910.

En 1911, M. Charles Pierrat fut nommé au séminaire de Canton, à deux pas de la résidence épiscopale. Avec M. Jean Fabre, supérieur de cet établissement, il travailla à la formation des séminaristes. En 1912, trois d'entre eux se préparaient au sous-diaconat, et huit aux ordres mineurs. Ensuite, quittant l'enseignement, M. Charles Pierrat alla travailler dans le Nord de la Mission. En 1914, la préfecture apostolique du Kouang-tong, élevée au rang de vicariat apostolique fut divisée pour donner naissance au nouveau vicariat apostolique de Swatow, confié à Mgr. Adolphe Rayssac. M. Charles Pierrat resta attaché à la mission de Canton.

En 1919, il passa dans la sous-préfecture de Tong-Koun, et eut la charge des districts de Tsang-Shing et de Long-Moun, au nord-est de Canton. En 1925, le mouvement anti-chrétien s'accentua dans certaines régions du sud de la Chine; les écoles de garçons et de filles de Tsang-shing furent particulièrement visées; cependant, elles purent continuer à subsister grâce au dévouement des professeurs et à l'énergie de M. Charles Pierrat. Vers la fin de 1925, ce dernier fut chargé par Mgr. Fourquet de diriger M. Henri Herbreteau, nouveau missionnaire, au plan de l'étude de la langue chinoise et de sa formation missionnaire.

Vers septembre 1926, il fut le premier missionnaire à obtenir un passeport dont le début était rédigé en ces termes : "Le porteur, bien que d'origine étrangère, n'a aucun rapport avec les gouvernements étrangers; il ne s'occupe pas non plus de la politique intérieure du pays dans lequel il vit…." Ce document le recommandait à la protection des autorités civiles et militaires.

Vers la fin de l'année 1927, pour refaire sa santé, M. Charles Pierrat rentra en France où il arriva dans les premiers jours de mars 1928. De retour dans sa mission, il reprit avec ardeur son travail apostolique, circulant sans cesse dans ses 23 stations totalisant 293 chrétiens dispersés dans la sous-préfecture de Tsang-shing. En juillet 1932, à la maison de Nazareth à Hong-Kong, il participa à la retraite spirituelle suivie par 12 missionnaires venant de 7 missions différentes. En 1935, à Canton, il fut chargé de la communauté catholique de langue allemande comptant alors une trentaine de membres. Le 3 octobre 1935, il célébra le 25ème anniversaire de ordination sacerdotale.

Le 20 juillet 1936, il s'embarqua sur le "Félix Roussel" pour aller se soigner en France, où il arriva le 11 août 1936. Le 7 juin 1940, avec MM. Camille Robert, et Louis Valour, il s'embarqua à Marseille, à bord du "Porthos", en vue de regagner sa mission de Canton. Après un jour de navigation vers Port-Saïd, le bâteau fit route vers Gibraltar, puis longea les côtes de l'Afrique. Arrivé en Extrême-Orient, il ne fut pas autorisé à débarquer ses passagers; alors, il rebroussa chemin, repassa par le Cap de Bonne Espérance, toucha Pointe-Noire, puis Dakar, Casablanca, Oran et enfin s'amarra à Marseille, où nos trois confrères débarquèrent, le 27 octobre 1940. En attendant la possibilité d' un nouveau départ, M. Charles Pierrat prit alors du ministère actif à Mégève dans la Haute-Savoie.

Le 15 octobre 1946, M. Charles Pierrat repartit pour Canton. Après dix ans d'absence, il retrouva son district de Tsang-Shing ruiné par la guerre; il releva son ancienne résidence; après le départ des occupants japonais, presque tout avait été pillé, détruit, démoli ou rasé. Au prix d'efforts héroïques, il regroupa ses chrétiens dispersés. Il recueillit une dizaine de petits orphelins, leur offrant un toit pour la nuit. Aidé par un comité de soutien, il réussit à construire et à faire fonctionner un atelier de couture pour les ouvrières pauvres de la ville.

En mai 1949, il se rendit à Canton en vue d'assurer, jusqu'à la fin de l'année, le ravitaillement de ses œuvres caritatives. Au matin du 4 novembre 1949, il fut trouvé mort dans sa résidence de Tsang-Shing. Cette fin aussi rapide qu'imprévue, causa un choc dans la population.

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