Henri DUGAST1914 - 1998

[3635] Henri, Jean-Marie Dugast a été missionnaire en Chine et en Malaisie au XXe siècle.

Il naît le 10 janvier 1914, à Vertou, diocèse de Nantes, département de la Loire-Atlantique. Le 15 septembre 1932, il entre au séminaire des Missions Étrangères. Ordonné prêtre le 29 juin 1939, il reçoit le soir même sa destination pour le vicariat apostolique de Swatow qu'il partit rejoindre le 28 mars 1947, retard causé par le déclenchement de la seconde guerre mondiale. Il est agrégé à la Société le 15 septembre 1939.

Mobilisé en septembre 1939, comme adjudant au 41ème régiment d'infanterie, le P. Dugast Henri « chef de section plein d'initiative » est cité à l'ordre de la division, pour avoir ""réalisé un appui de feux aux unités voisines"", et ""le 6 juin 1940 arrêté par les feux de ses fusils mitrailleurs, trois sides-car ennemis engagés sur la route interdite par sa section"". Ainsi lui est attribuée la Croix de Guerre avec étoile d'argent.

Fait prisonnier en 1940, il accepte d'être transformé en travailleur civil pour correspondre aux vœux de l'Aumônerie générale pour assurer l'Aumônerie des travailleurs civils. Après la libération, il reste à Nuremberg, le mois de mai 1945, pour évacuer les malades de son secteur. A Bamberg, en juin 1945, il assure l'aumônerie d'un camp de rapatriement. En juillet et août 1945, il remplit la même fonction à Munich pour aider la Mission Vaticane. Le 3 septembre 1945, il rentre en France.

Chine (1947-1951)

En 1949, presque tout le vicariat apostolique de Shantou (Swatow) est sous le régime communiste devenu plus agressif contre l'Église. Ainsi le P. Dugast voit son école paroissiale occupée, et tous les bâtiments de la mission menacés de l'être. Tout près de là, au marché de Ho-po la grande église construite par le P. Veaux est transformée en école de formation de chefs pour le nouveau régime.

Hong Kong (1951)

En 1951, souffrant depuis un an d'une toux tenace, le P. Dugast part se faire soigner à Béthanie, Hong-Kong, où il arrive le 16 mars 1951. Il fait un séjour de seize jours à l'hôpital des Sœurs de Saint Paul de Chartres, en cette ville. Puis, affecté au diocèse de Malacca, il s'embarque pour Singapore le 15 juin 1951.

Malaisie (1951-1953)

Il arrive en Malaisie et visite la région de Johore Bahru. Dans les nouveaux villages chinois construits le long de la route de Singapore à Malacca, et dans le secteur de Kluang, il retrouve des chrétiens chinois venus de la région de Shantou (Swatow). Il s'installe à Kulai où il inaugure une chapelle presbytère, modèle de bon goût, bénite par Mgr Olçomendy, le 3 novembre 1952.

France (1953-1998)

L'année suivante, le P. Dugast rentre en congé en France où il arrive le 27 août 1953. Le P. Félix Saint--Martin lui succède dans le nouveau village de Kulai.
Revenu en France, le P. Dugast entre dans le diocèse de Nantes auquel il est incardiné le 19 juillet 1961. Il est aumônier du Carmel à Nantes. Le dimanche 22 novembre 1998, il décède à la maison de retraite des prêtres du diocèse de Nantes. Ses obsèques sont célébrées le 25 novembre 1998.

[ 3635 ] DUGAST Henri, Jean-Marie

Missionnaire

Swatow – Malacca

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Henri, Jean-Marie DUGAST – c'est ainsi qu'il signait, mais son nom était orthographié DUGAT à l'Etat-Civil, et DUGAS sur son certificat de baptême- naquit le 10 janvier 1914, à Vertou, département de la Loire Atlantique, diocèse de Nantes.

Le 15 septembre 1932, M. Henri Dugast entra au séminaire des Missions Etrangères. Au matin du 29 juin 1939, il fut ordonné prêtre par son Excellence Mgr de Jonghe, qui, venu en avion de Bagdad à Paris, avait atterri, la veille, au Bourget. Le soir de ce même jour, Monsieur le Supérieur Général de la Société des Missions Etrangères donna sa destination à chacun des 18 nouveaux missionnaires dont le départ était prévu pour le mois de septembre suivant. M. Henri Dugast fut désigné pour se mettre au service du vicariat apostolique de Swatow, érigé en 1914, par division de la mission de Canton, et comprenant la partie est de cette province.

M. Henri Dugast agrégé à la Société des Missions Etrangères le 15 septembre 1939 se préparait à rejoindre sa mission, lorsque le 3 septembre 1939, éclata la seconde guerre mondiale. Il fut mobilisé, et fait prisonnier. Dans une lettre du 29 décembre 1945, à Mgr le Secrétaire Général de l'Archevêché de Paris, il résumait ainsi son parcours : .." J'ai été ordonné prêtre en 1939. Je m'apprêtais à rejoindre la mission de Swatow en Chine, quand je fus mobilisé. Je fus prisonnier en Allemagne. J'acceptais la transformation en travailleur civil afin de correspondre aux voeux de l'Aumônerie Générale pour assurer l'aumônerie des travailleurs civils. Après la libération, je suis resté à Nuremberg, le mois de mai pour évacuer les malades de mon secteur. A Bamberg, le mois de juin, j'ai assuré l'aumônerie d'un camp de rapatriement. En juillet et août, j'ai rempli la même fonction à Munich pour aider la Mission Vaticane. Je suis rentré en France, le 3 septembre. Après quelques semaines de vacances, je me suis présenté à Monsieur le Supérieur des Missions Etrangères dont je relève..."

Temporairement disponible, et en accord avec le Supérieur Général des Missions Etrangères, "qui avait eu beaucoup de déceptions tant au sujet des postes confiés à ces prêtres qu'au sujet des situations matérielles faites à ces prêtres", M. Henri Dugast offrit ses services au diocèse de Paris. " Dans mes recherches, écrivait il, dans sa lettre du 29 décembre 1945, je me suis laissé guider surtout par le désir de me consacrer aux catéchismes et confessions afin de me remettre dans une vie sacerdotale normale...Des circonstances m'ont fait entrer (en relation) avec le clergé de la paroisse St. Etienne du Mont, et il s'est trouvé selon l'avis de Monsieur le Curé, une possibilité de rendre service, surtout à cause du patronage interparoissial.."

Suite à cette offre de service temporaire, le Secrétariat de l'Archevêché de Paris lui transmit la décision prise à son sujet, en l'invitant à se rendre à Saint Dominique. Mais entre temps, M.Henri Dugast, seul à la maison, dut soigner sa mère alitée, très gravement malade. Dans cette situation difficile, le 31 janvier 1946, il écrivait à M.le Supérieur des Missions Etrangères :...."Je n'ai pas hésité à rester volontairement en Allemagne 4 mois après ma libération, pour servir, et je puis vous assurer que le jour où je prendrai le bâteau sera celui que j'attends..." Ce jour arriva le 28 mars 1947.

En octobre 1947, un violent typhon s'abattit sur la région côtière de la mission; l'inondation d'eau salée dans les rizières détruisit une partie de la moisson; le printemps suivant, excessivement sec, empêcha le repiquage du riz. Il s'en suivit une grande disette, puis la famine. Profitant de cette situation malheureuse, des éléments communistes, circulant par petites bandes et désarmant les petits postes isolés, intensifiaient leur propagande parmi les classes laborieuses, n'imquiétant pas encore directement les missionnaires. Cependant, en certains endroits, surtout dans les postes où le prêtre ne résidait pas, ils "empruntaient" écoles et oratoires pour tenir leurs réunions politiques, et installer leurs bureaux. Mais, quand passait le missionnaire, tout était remis en ordre pendant toute la durée de son séjour.

L'année suivante, au moins par intermittence, presque toute la mission de Swatow fit l'expérience de ce "nouveau régime", les bandes locales gouvernant le pays à leur guise. Celles-ci, encouragées par les succés communistes près de Nanking et de Shanghai, devinrent agressives contre l'Eglise. Ainsi, elles occupèrent l'école paroissiale de M.Henri Dugast, et menacèrent de s'emparer de tous les bâtiments de la mission. Tout près de là, à Hopo, elles accaparèrent l'église qui fut transformée en école de formation pour les cadres du parti.

Expulsé de Swatow, M.Henri Dugast arriva à Hongkong, le 16 mars 1951. Son mauvais état de santé l'obligea à faire un séjour de seize jours à l'hôpital de Soeurs de Saint Paul de Chartres.

Affecté temporairement au diocèse de Malacca, en vue de travailler auprès des chinois immigrés, il s'embarqua pour Singapore, le 15 juin 1951. Envoyé à Johore Baru, il s'interessa d'abord aux nouveaux villages chinois construits le long de la route de Singapore à Malacca. Dans ces regroupements de populations, il retrouva d'anciennes connaissances chinoises de Swatow arrivées en Malaisie. Il partit alors s'installer à Kulai, où il construisit le presbytère et la petite église attenante, modèle de bon goût, qui fut bénite le 3 novembre 1952, par Mgr Olçomendy. Il prit aussi en charge le secteur de Kluang où vivaient un bon nombre de chrétiens.

Remplacé à Kulai par M. Félix Saint-Martin, il partit en congé en France, et débarqua à Marseille le 27 août 1953.

Le temps de repos achevé, M. Henri Dugast prit un poste d'aumônier au Collège de la Sauque, près de La Brède, un chef-lieu de canton, à une vingtaine de kms au sud de Bordeaux, dans le département de la Gironde, et au diocèse de Bordeaux.

Mais, dans une lettre au Supérieur Général de la Société, en date du 14 février 1957, après avoir consulté un docteur, et informé Mgr. le Vicaire Général de Bordeaux, il lui faisait part de son état de santé. .."Depuis surtout la fin de l'année scolaire 55-56, je n'arrive pas à reprendre mon équilibre. Dès septembre, j'ai averti Monsieur le Directeur de la Sauque, que je ne pourrai plus assurer convenablement l'aumônerie de ce collège..." De par ailleurs, il lui demandait des renseignements concernant les démarches à faire en vue de revenir dans son diocèse d'origine, car ajoute-t-il .."Le curé d'une des paroisses du diocèse de Nantes a plusieurs églises à installer sur sa paroisse. Il me connait bien, et m'offre de travailler dans sa paroisse, avec une possibilité après le temps requis, de faire une demande pour l'incardination au diocèse de Nantes..."

Quittant alors la Mission et la Société des Missions Etrangères, c'est à ce diocèse que M. Henri Dugast fut incardiné, le 19 juillet 1961. Il fut aumônier du Carmel à Nantes. Il décéda le dimanche 22 novembre 1998, à la Maison de Retraite des prêtres, à Nantes, âgé de 84 ans. Ses obsèques furent célébrées le 25 novembre 1998.