IRFA > Actualités > Une découverte ethnographique de la société annamite à travers les yeux du P. Auguste Sajot

Une découverte ethnographique de la société annamite à travers les yeux du P. Auguste Sajot

Retour aux actualités

Une découverte ethnographique de la société annamite à travers les yeux du P. Auguste Sajot

SAJOT, Auguste, Croquis annamites, Paris : Vic et Amat, 1902, 202 p. IRFA, bibliothèque asiatique, B 1584

 

Auguste Sajot né en 1866 dans l’Indre et entré aux MEP en 1885. Ordonné prêtre en septembre 1889, il part pour la mission du Tonkin méridional en décembre de cette même année. C’est dans le diocèse de Vinh qu’il exerce pendant 10 ans la fonction de supérieur d’un district comptant plusieurs paroisses confiées au clergé local, avant de rentrer en France en 1900 pour résoudre des problèmes de santé et réintégrer le clergé diocésain français.

En 1902, le P. Sajot publie un livre intitulé Croquis annamites, dont les textes et illustrations étaient déjà parus l’année précédente sous forme d’épisodes dans les Missions catholiques, hebdomadaire fondé à Lyon en 1868 qui connait au tournant du siècle ses heures les plus favorables.

Les Croquis annamites du P. Sajot arrivent entre les mains des lecteurs français dans une période d’engouement colonialiste pour l’Indochine. L’Union indochinoise vient en effet d’être créée (en 1887) pour asseoir l’administration coloniale sur les protectorats français de la péninsule indochinoise. Le protectorat du Tonkin, dont fait partie la région de Vinh où réside le P. Pajot, date de la conquête militaire des années 1883-1885. Cette région du monde, nouvellement française, est donc en 1900 un lieu de curiosité et d’intérêt pour les métropolitains. Le préfacier de l’ouvrage ne dissimule d’ailleurs nullement ses intentions de mettre en œuvre du « soft power », tout en s’offusquant de l’anticléricalisme présent dans la politique coloniale française : « L’Annam a des titres tous spéciaux à nos études et à nos sympathies. C’est, en effet, une terre devenue à moitié française depuis qu’y flotte le drapeau tricolore ; c’est un sol où, à défaut et à l’encontre de nos hommes d’Etat, souvent aveugles, nos propres missionnaires ont assumé la tâche glorieuse de faire triompher la croix ».

A travers son texte de nature ethnographique, le P. Sajot amène son lecteur à la rencontre de la culture annamite. Outre la richesse des illustrations, à la fois photographies et gravures, c’est le récit des expériences locales du missionnaire qui fait l’intérêt du livre, qu’il s’agisse d’observations sur les mœurs, coutumes et croyances aussi bien que sur la structure sociale.

Ce livre est consultable à la bibliothèque de l’IRFA en cliquant : ici.

« Promenade à cheval », p. 141, photographie imprimée en photogravure.

« Entrée d’une grotte du rocher de Bao-Nham », p. 91, gravure. Portrait du P. Sajot à son départ de Paris, 1889. IRFA, iconothèque.

Suivez notre actualité en vous inscrivant à notre newsletter