Louis HÉBERT1763 - 1836
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 0303
Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1792 - 1836 (Pondichéry)
Biographie
[303] Louis-Charles-Auguste Hébert naît à Villedieu-les-Bailleul (Orne) vers 1763 ; il part pour la mission Malabare (Pondichéry) le 29 janvier 1792.
Trois ans plus tard, on le charge de diriger le collège de Pondichéry qui vient d’être reconstitué. En 1806, il est nommé évêque d’Halicarnasse et coadjuteur de Mgr Champenois¬ ; cependant, celui-ci refuse de lui donner la consécration épiscopale, jugeant à tort que l’état de sa santé laisse à désirer. Lorsqu’il consent enfin à le sacrer cinq ans plus tard, le P.Hébert ne veut pas s’y prêter, car, dit-il, il ne voit personne pour le remplacer dans l’administration de deux paroisses proches de Pondichéry, et dans la gérance de la procure dont il est alors chargé. Sur ces entrefaites, après la mort de Mgr Champenois, le P. Hébert va se faire sacrer à Verapoly, par l’évêque de Sura, Mgr Raymond de Saint-Joseph. La cérémonie a lieu le 3 mars 1811.
Après la Révolution française qui, en France, a tari les sources de l’apostolat, la mission Malabare se trouve dans un état critique¬ ; les prêtres manquent, le séminaire ne donne pas beaucoup d’espérance, et les ressources sont fort modestes. Dès que la paix est rendue à l’Europe, et les MEP légalement reconstituées par l’ordonnance royale du 2 mars 1815, l’évêque demande des auxiliaires¬ ; mais, c’est seulement à partir de 1819 qu’il devient possible de lui en envoyer. Quant aux prêtres indigènes, leur nombre n’augmente que de six de 1814 à 1823.
Mgr Hébert, ayant sollicité le rétablissement de l’allocation de 15 000 F accordée jadis par Louis XVI à la mission, obtient seulement une subvention de 3 000,00 F. Pendant son gouvernement, quelques chrétientés nouvelles sont fondées, quelques chapelles s’élèvent ; les missionnaires, s’ils remportent peu de succès dans leur évangélisation, conservent les positions acquises. Dans l’état de dénuement où ils se trouvent, cette stabilité est fort méritoire. En 1829, quand le choléra et la famine désolent sa mission, l’évêque distribue autant de secours que le lui permet sa pauvreté, et pour les augmenter il va jusqu’à faire fondre les vases sacrés. La même année, il rencontre avec le préfet apostolique, P.-J.-N. Calmels nouvellement installé, quelques difficultés de juridiction, le préfet croyant que ses pouvoirs s’étendent à tous les catholiques qui se trouvent dans la colonie française, tandis qu’ils portent seulement sur les Européens et les créoles, comme il en avait été décidé par un décret du 13 septembre 1778, lorsque la préfecture apostolique avait été confiée aux Capucins. D’ailleurs cette affaire se termine rapidement.
Deux ans plus tard, les Goanais ne cessant de susciter des conflits, le prélat sollicite de Rome pour lui et ses successeurs le titre de vicaire apostolique, qui doit leur donner plus d’autorité que celui de supérieur¬ : il est écouté. Grégoire XVI, par le bref Apostolici muneris (Jus Pont. de Prop. Fid., v, p. 161) du 8 juillet 1836, érige le vicariat apostolique de la Côte de Coromandel, qui comprend tout le territoire où ont travaillé jusque-là les prêtres des MEP, et dont il nomme l’évêque vicaire apostolique. Quand ces brefs arrivent en Inde, le P. Hébert a succombé le 3 octobre 1836 à Pondichéry.
Quelque temps avant sa mort, il avait réuni, dans un directoire demeuré manuscrit, les principaux usages de la mission à l’intention des nouveaux ouvriers apostoliques, dont le nombre augmentait. Sous son administration, la mission, manquant de prêtres qu’elle pût consacrer au professorat, cessa momentanément de s’occuper du collège colonial¬ ; les religieuses de Saint-Joseph de Cluny établirent à Pondichéry un pensionnat de jeunes filles.
En 1828, Mgr Hébert avait choisi pour coadjuteur le P. Bonnand, qu’il sacre en 1833. Ce choix remarquablement heureux peut être considéré comme le plus grand service que l’évêque ait rendu à la mission.
Références
Notes bio-bibliographiques.
— A. P. F., iii, 1828-29, p. 67¬ ; ix, 1836-37, Etat de la mission de Pondichéry, p. 117¬ ; Ib., p. 416.
Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. — Hist. miss. Inde, Tab. alph. — Vie de Mgr de Marion-Brésillac, pp. 103 et suiv. — Lett. à l’év. de Langres, pp. 453, 487. — La R. M. Javouhey, i, p. 480. — La Franc. pont., ii, p. 717. — Arm. des Prél. franç., p. 260.
Collect., 17 juil. 1831¬ : n° 1373¬ ; 2 juin 1832¬ : n° 283.