Charles PIGNOUX1824 - 1888
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0544
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1848 - 1888 (Chengdu)
Biographie
[544]. PIGNOUX, Charles, vit le jour le 16 septembre 1824 à Lusignan (Vienne). Après avoir fait ses études au petit séminaire de Montmorillon et au grand séminaire de Poitiers, il entra sous-diacre au Séminaire des M.-E. le 16 juin 1846. Prêtre le 29 mai 1847, il partit le 16 septembre suivant pour le Se-tchoan, et y pénétra en passant par le Kouy-tcheou. Pendant quarante ans, il travailla avec persévérance. Il était arrivé très vite à posséder le chinois comme sa langue maternelle, aussi ses travaux apostoliques furent très fructueux, principalement dans le district de Long-ngan, dont Sage lui céda une partie.
En 1856, lors de la division du Se-tchoan en deux vicariats, il fit partie du Se-tchoan occidental ; en 1858, grâce à des quêtes faites chez les chrétiens et chez quelques païens, il éleva un oratoire dans le pauvre district de Mou-tchang. Vers 1884, il devint sourd et dut cesser presque tout ministère ; il vécut alors dans la prière et l'oraison, à Tsong-king tcheou où il mourut le 12 mai 1888.
Son humilité était si grande qu'il avait chargé son domestique, qui resta avec lui une vingtaine d'années, de l'avertir chaque jour des oublis auxquels il pourrait se laisser aller. En outre, il lui avait intimé l'ordre de le prévenir immédiatement dès qu'il aurait un excès de gaieté. Ce serviteur très pieux et très dévoué exécutait sa consigne le mieux du monde, et son maître tenait avec empressement compte de ses observations.
Nécrologie
M.PIGNOUX
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU SU-TCHUEN OCCIDENTAL
Né le 18 septembre.1824
Parti le 16 septembre 1847.
Mort le 12 mai 1888.
M.Charles Pignoux était né à Lusignan (Vienne), le 17 septembre 1824. Il fit ses études au séminaire de Montmorillon, entra au grand séminaire de Poitiers en 1824. Quatre ans plus tard, étant sous-diacre, il répondit à l’appel de Dieu et à son attrait pour les missions lointaines, et entra à notre Séminaire de Paris. Ordonné prêtre le 29 mai 1874, il partit en septembre pour la mission du Su-tchuen Occidental, où il arriva le 21 novembre 1848. il est mort à Tsong-kin-Tcheou, le 12 mai 1888.
« Ce digne missionnaire, écrit Mgr Pinchon, a passé 40 ans dans notre chère Mission, et n’a jamais cessé de lui donner l’exemple de toutes les vertus apostoliques. M. Pignoux brillait surtout par sa grande piété. Nos prêtres indigènes et nos chrétiens ne cessaient de louer son aimable ferveur.
« M. Pignoux à son arrivée en mission était jeune d’âge, très épanoui et porté à la gaieté par tempérament. Nos orientaux, graves et guindés par nature, admiraient outre mesure sa candeur un peu juvénile, mais en présence de sa piété plus qu’ordinaire. Ils se sentaient pris d’admiration devant cette âme belle et candide. Il en a été ainsi partout où M. Pignoux a exercé le saint ministère. En tout lieu, il savait se concilier l’estime et le respect affectueux des chrétiens. Il y parvenait d’autant plus facilement, qu’à sa grande piété, il joignait la facilité du langage. La langue chinoise passe à juste titre pour une des langues les plus difficiles ; néanmoins elle ne le fut pas pour M. Pignoux . Ce digne confrère pouvait la parler comme sa langue maternelle. Il avait pu loger dans sa mémoire le nombre presque incalculable des lettres ou caractères chinois. Cette facilité de parler et d’entendre le langage chinois lui rendait le saint ministère plus fructueux. Aussi, s’est-il fait estimer et chérir partout où il a exercé le saint ministère.
« En 1858, M. Pignoux visitait un district très pauvre ; on ne pouvait y trouver une maison assez grande pour y réunir les chrétiens, lors de la visite. Le bon curé résolut alors de construire un oratoire à Mou-tchang, centre du district. L’entreprise était difficile. Nous sortions à peine de la grande persécution ; il fallait user de la prudence du serpent, on osait à peine se montrer au grand jour, de plus le district de Mou-tchang était pauvre, la mission du Su-tchuen l’était peut-être davantage. Malgré toutes ces difficultés, le bon pasteur ne désespéra pas, il compta sur la Providence et se mit à l’œuvre. Il quêta un peu partout, tendit la main à ses confrères aussi pauvres que lui, rendit visite aux familles un peu aisées qu’il avait connues au dehors et qui pouvaient lui venir en aide. Toutes ces petites collectes, réunies aux bénédictions du Ciel, donnèrent à M.Pignoux la consolation de pouvoir bâtir son oratoire projeté. Cette bonne œuvre fait depuis lors la consolation de ses successeurs à Mou-tchang, et aussi des chrétiens de cette localité qui ne cesseront de l’en bénir.
« Le bon P. Pignoux nous a donné durant plusieurs dizaines d’années l’exemple constant d’une piété peu commune, fondée sur l’humilité la plus constante. En voici un exemble digne d’être publié. Durant au moins vingt ans, M. Pignoux a eu à son service un domestique pieux et bon qui lui était dévoué. Ce domestique avait reçu de son maître l’ordre de l’avertir, chaque jour, de tous les petits oublis qu’il aurait pu remarquer durant la journée. Le bon M. Pignoux imitait en cela la conduite de saint Charles Borromée, son patron. Ce cher Père était d’un caractère gai, jovial, aimant à rire et faire rire son monde. Craignant quelques oublis en cette matière, il avait donné l’ordre à son domestique de le surveiller, de l’avertir sur-le-champ, s’il y avait excès dans la jovialité. Celui-ci était fidèle à l’accomplissement de son devoir. S’il remarquait en son maître une exubérance de jovialité, il passait à côté de lui, le poussait un peu, et aussitôt le pieux prêtre se montrait obéissant. Ces précautions de piété montrent en notre confrère une âme belle et candide qu’on ne peut s’empêcher d’admirer. Une telle humilité est peu commune. Elle dénote la solidité d’une vertu qu’on ne trouve que chez les saints.
« Depuis quatre ou cinq ans, M. Pignoux avait cessé de visiter les chrétiens et d’exercer le saint ministère, pour cause de surdité. Ce bon prêtre employait son temps à la lecture et à la prière, nous édifiant tous par la régularité de sa vie, que l’on pourrait comparer à celle d’un trappiste cloîtré. Depuis quelques mois il avait maigri, il était devenu faible et mangeait peu. Sa pâleur nous annonçait à tous que l’heure de son départ approchait. Nous espérions néanmoins le posséder encore pendant deux ans ou à peu près, lorsque, tout à coup une fièvre nerveuse lui enleva presque subitement une partie de sa raison, et nous l’a ravi en une quinzaine de jours. Durant les quatre derniers jours de sa maladie, il recouvra sa parfaite connaissance, reçut les derniers sacrements avec sa piété ordinaire, et fit la mort d’un saint, en priant MM. Dunand et Têtu qui ont reçu son dernier soupir, de faire transporter son corps au cimetière des chrétiens de la capitale, et de l’ensevelir à côté de Mgr de Maxula, de sainte mémoire. Le tout a été accompli fidèlement, selon les désirs du cher défunt. Hier, 16 du mois de mai, j’ai présidé la cérémonie de la sépulture de M. Pignoux , entouré de trois prêtres et d’un bon nombre de chrétiens.
« Ce pieux missionnaire a passé quarante ans dans la mission du Su-tchuen Occidental, vivant toujours dans la plus parfaite cordialité avec ses confrères. Nous espérons qu’il ne cessera pas de nous aimer et de prier pour nous, jusqu’à ce que nous allions le rejoindre, et nous resterons par là, cor unum et anima una ! »
Références
[0544] PIGNOUX Charles (1824-1888)
Notes bio-bibliographiques. - Sem. rel. Poitiers, 1864, p. 588 ; 1888, p. 581.
Hist. miss. Kouy-tcheou, Tab. alph.
Notice nécrologique. - C.-R., 1888, p. 246.