François JACCARD1799 - 1838
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0348
- À savoir : Canonisé, Mort violente
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1823 - 1838
Biographie
[0348] Saint François JACCARD naît le 6 septembre 1799 à Onnion (Haute-Savoie). Il fait ses études au petit séminaire Saint-François de Sales à Mélan, et au grand séminaire de Chambéry. Entré acolyte au Séminaire des MEP en août 1821, il est ordonné prêtre le 15 mars 1823. Comme il inspire une grande estime, on lui offre de le nommer directeur du Séminaire ; il refuse, en demandant instamment d’être envoyé en mission.
Son départ pour la Cochinchine a lieu le 10 juillet 1823. Il pénètre dans sa mission par le Tonkin. Dès les premiers jours, il se tient caché à cause des dispositions hostiles du roi Minh-mang. Il étudie la langue au collège de Phuong-ruou, et à la fin de 1826, il est prêt à commencer ses travaux apostoliques.
Au mois de juillet 1827, il doit se rendre à Hué pour servir de traducteur et d’interprète au roi Minh-mang, qui espérait, en ayant les missionnaires sous la main, pouvoir s’en débarrasser aisément et au plus tôt. Il obtient de résider dans une station voisine, à Duong-son, et, tout en faisant des traductions, il exerce le ministère et instruit quelques séminaristes. En 1830, les païens de Duong-son, à l’instigation du roi, l’accusent d’avoir conduit les chrétiens au pillage de leurs maisons. Cette calomnie n’est qu’un prétexte, pour ensuite attaquer le missionnaire comme prédicateur d’une religion fausse, prohibée par les lois du royaume.
Après plusieurs arrêts qui ne satisfont pas le prince, résolu à perdre le prêtre de Jésus-Christ, les juges le condamnent à la peine capitale. A des fins politiques, Minh-mang commue cette peine en celle d’enrôlement dans la milice. La sentence n’est pas appliquée ; le P. Jaccard est seulement obligé de résider à Hué.
Nommé provicaire en 1832, il est, le 20 décembre de la même année, choisi comme coadjuteur par Mgr Taberd qui, en 1833 et en 1834, lui écrit de venir le trouver à Bangkok ou à Pinang, afin d’y recevoir la consécration épiscopale. Le missionnaire n’est pas en mesure de satisfaire cette volonté. Après le martyre du P. I.-F. Gagelin (17 octobre 1833), il a la direction de toute la mission, fonction que d’ailleurs il est dans l’impossibilité d’exercer.
Cette même année, il est de nouveau condamné à mort comme prédicateur de l’Évangile. Cependant, à la demande de la reine-mère, on ne l’exécute pas ; sa peine est encore commuée, et cette fois, en une détention illimitée dans la prison d’Aï-lao, pays très insalubre, à la limite des contrées sauvages. Il y reste deux ans et souffre les plus dures misères. Peu à peu, on se relâche de la première sévérité ; il en profite pour convertir un pirate emprisonné avec lui, pour entrer en rapport avec des Laotiens, pour recueillir quelques renseignements sur leur pays, et commencer la composition d’un vocabulaire de la langue ciampoise.
Au début de 1835, on le transfert à la prison moins malsaine de Cam-lo. De là il peut communiquer plus aisément, mais toujours en secret, avec les chrétiens. Le roi le charge d’un grand nombre de traductions, et lui ordonne d’enseigner le français à quelques jeunes gens. En février 1838, Ming-mang craignant qu’il n’entretienne des relations avec un missionnaire (le P. Candalh), qui avait ouvert une école près de Cam-lo, le fait conduire à Quang-tri, chef-lieu de la province du même nom. Là, on lui ordonne de nouveau, et bien inutilement, d’apostasier. Enfin, après avoir été plusieurs fois soumis à la torture, il est condamné pour la troisième fois à la peine capitale. Le 21 septembre 1838, il est étranglé avec le jeune chrétien Thomas Thien, en un lieu appelé Gian-bieu, non loin de Quang-tri.
Le corps, emporté par un futur martyr, Hoa, qui l’inhume dans sa propriété à Nhu-ly, est envoyé au Séminaire des MEP en 1846 ; la reconnaissance officielle est faite le 9 septembre 1847 par les Drs Cayol et Le Coq. Les ossements reposent aujourd’hui dans la crypte de l’église du Séminaire, sous l’autel Saint-Jean-Baptiste. La Salle des Bienheureux possède les chaînes que le martyr a portées, et la corde qui a servi à l’étrangler.
Déclaré Vénérable par décret du 19 juin 1840, le P. Jaccard a été béatifié par Léon XIII. Le bref de béatification date du 7 mai 1900 ; les solennités ont été célébrées en l’église Saint-Pierre de Rome le 27 mai suivant. Il a été canonisé le 19 juin 1988 par le Pape Jean-Paul II.
Références
Notes bio-bibliographiques. — C.-R., 1910, p. 406. — A. P. F., ii, 1826-27, p. 202¬ ; iii, 1828-29, pp. 463, 474¬ ; iv, 1830-31, p. 371¬ ; v, 1831-32, pp. 319, 386, 404, 408¬ ; vi, 1833-34, pp. 451, 473¬ ; Ib., Le procès de Duong-son, p. 486¬ ; Ib., pp. 613, 627¬ ; vii, 1834-35, p. 511¬ ; Ib., Sa correspondance avec M. Gagelin, pp. 514 et suiv.¬ ; viii, 1835-36, Sa correspondance avec M. Delamotte, p. 347¬ ; Ib., pp. 353 et suiv., 359, 369, 681¬ ; ix, 1836-37, pp. 394, 398, 587¬ ; x, 1837-38, p. 159¬ ; xi, 1838-39, Sa captivité, pp. 220 et suiv.¬ ; Ib., p. 558¬ ; xii, 1840, pp. 133, 302.
M. C., xv, 1883, p. 468. — B. O. P., 1895, p. 393. — A. M.-E., 1900, pp. 116, 162, 199, 241, 295¬ ; 1901, p. 213¬ ; 1902, p. 83. — Miss. Quinhon. Mém., 1909, p. 43. — Rev. dioc. Annecy, 1900, pp. 347, 368, 390, 408, 470. — Voix de N.-D. Chartres, xxiv, 1880, pp. 97, 131¬ ; xliv, 1900 (supplém.), pp. 339, 580. — Singapore Chronicle, 1833, n° du 9 mai.
Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. — Les 52 Vén. serv. de Dieu, Tab. alph.¬ ; Id. [édit. in-4], p. 59. — La Salle des Mart. [édit. 1865 et 1900], Tab. alph. — Hist. de l’Inst. de Saint-Maur, p. 458. — Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., pp. 646 et suiv. — La Coch. rel., ii, pp. 40 et suiv., 48 et suiv., 61 et suiv., 65, 66, 67, 70, 98, 104 et suiv., 105. — Lett. à l’év. de Langres, pp. 393 et suiv., 404, 407, 413, 421 et suiv. — La Coch. et le Tonk., pp. 25, 247, 250, 253 et suiv., 254, 255, 256, 257, 260, 261, 307, 308 et suiv., 312.
Sau ông phuc lôc, pp. 15, 69. — I Mart. annam et cin., p. 183. — Idea del imp. de Annam, pp. 205, 209 et suiv.
Actes de sa Cause de Béatification, voir DUFRESSE.
Officium Beati Francisci Jaccard dans¬ : Officia propria diœcesis Anneciensis a S. Rituum Congreg. approbata et de mandato Ill. et Rev. DD. P. Luciani Campistron episcopi Anneciensis edita, au 26 septembre.
Biographie. — Vie de M. François Jacquard, par le chanoine Sallavuard. — Imprimerie de Aimé Burdet, Annecy, 1843, in-16, pp. viii-188.
Vie du Vénérable François Jaccard, apôtre de la Cochinchine, martyrisé le 21 septembre 1838 [avec portrait], par M. l’abbé Louis Crochet. — Librairie Victor Lecoffre, 90, rue Bonaparte, Paris¬ ; 2, rue Bellecour, Lyon, 1879, in-8, pp. viii-248.
Comp.-rend.¬ : M. C., xv, 1883, p. 468.
François Jaccard ou Dix ans de prison. Episodes de Cochinchine, par l’abbé Louis Crochet, membre de plusieurs sociétés historiques. — 2e édit., Victor Lecoffre, Paris, 1886, in-8, pp. vii-248.
Vie populaire du Bienheureux François Jaccard, d’Onnion (sic), prêtre de la Société des M.-E., par le P. Joseph-C. Messelod, missionnaire de Saint-François de Sales d’Annecy. — Imprimerie J. Niérat, 3, rue de la République, Annecy, 1901, in-32, pp. 99.
Le Vénérable Jaccard [avec portrait]¬ ; Les Contemporains, n° 80 [même fascicule que Le Vén. Dumoulin-Borie], p. 11. — 5, rue Bayard, Paris, in-4, pp. 16.
Portrait. — Peinture, est au Séminaire des M.-E. — Lithographie, Colin pinx., Jacot lith., A.-P. Gaspard, éditeur, 1, rue Madame, Paris. — M. C., xv, 1883, p. 462¬ ; xxxii, 1900, p. 253. — A. M.-E., 1900, p. 241. — Les 52 Vén. serv. de Dieu, p. 48¬ ; Id. [édit. in-4], p. 69. — Voir Biographie.
[Ces portraits sont la reproduction d’un portrait dessiné de souvenir.]