Nicolas CHAMPENOIS1734 - 1810
- Statut : Évêque coadjuteur
- Identifiant : 0252
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1777 - 1810 (Pondichéry)
Biographie
Nicolas Champenois naît en avril 1734.
Relevant du diocèse de Reims, il y exerce son ministère, en particulier à Chaourse (Aisne), dont il est probablement le curé. Il entre au Séminaire des MEP le 13 juillet 1776.
Il part pour la mission Malabare (Pondichéry) le 13 janvier 1777 Il travaille dans le centre du pays et est nommé procureur à la fin de l’année. Mgr Brigot l'ayant choisi comme coadjuteur, il est, par bref du 14 juin 1785, nommé évêque de Dolicha et reçoit la consécration épiscopale le 5 novembre 1786 à Pondichéry.
La maladie ne permettant plus à Mgr Brigot de diriger la mission, le gouvernement en incombe immédiatement au coadjuteur, qui devient supérieur en titre le 8 novembre 1791.
Un de ses premiers actes est d'empêcher que l'on retire la ville de Karikal de la mission Malabare pour la confier à la préfecture apostolique administrée par les Capucins. Il obtient de Rome, par décret du 19 juillet 1788, le pouvoir d'absoudre tous les catholiques du diocèse de Méliapour, habitant des contrées où leur évêque ne peut exercer sa juridiction. Il reçoit aussi des pouvoirs accrus incluant les dispenses de mariage, diverses indulgences et l’autorisant à réciter certains offices.
Un décret du même jour lui accorde juridiction sur les Européens et les Créoles de Pondichéry, toutes les fois qu'ils se trouveraient sans pasteur, par suite de la mort ou de l'éloignement du préfet apostolique. Plus tard, par une convention signée le 17 septembre 1793, le préfet apostolique, le P. Benjamin, et Mgr Champenois achèvent d'aplanir les difficultés de juridiction alors existantes, en se transmettant mutuellement leurs pouvoirs.
Les coutumes de l'Inde soulevant parfois des doutes qui ne laissent pas d'inquiéter quelques missionnaires, l'évêque leur dispense des conseils à la fois emprunts de largeur d'esprit et fondés sur l'expérience. Entre temps, il élève à Pondichéry un nouveau séminaire et un petit collège près de la cathédrale qu’il avait fait achever et avait consacrée le 20 juin 1791.
En 1793, au commencement du mois d'avril, les révolutionnaires veulent lui faire chanter un Te Deum sur la place d'Armes où ils viennent de planter un arbre de la liberté, Il refuse.et aux soldats qui le pressent et le menacent, il répond : ‘‘mon corps est entre vos mains, mon coeur entre celles de Dieu’’. Il est obligé de quitter le territoire français et se retire à Tranquebar. Il retourne à Pondichéry quelques mois plus tard, après que les Anglais ont pris cette ville.
Il repart l'année suivante, en septembre, pour visiter sa mission. Il s'arrête longuement à Trichinopoly, dans le Madurai, où les Goanais lui suscitent de nombreux ennuis ; finalement il doit les laisser maîtres de la place, le gouvernement anglais ayant, à leur requête, déclarer ne reconnaître d'autre juridiction dans la contrée que celle de l'évêque de Méliapour. Afin de mettre un terme à cette situation, il essaye vainement d'obtenir le titre de vicaire apostolique, mais le Saint-Siège maintient le statu quo. A cette époque, les Anglais ont une telle défiance à l'égard des prêtres français, qu'ils refusent à Mgr Champenois le passeport nécessaire pour accomplir deux missions que Rome lui avait confiées par le bref du 23 août 1796 : l'une, auprès des Capucins de Patna, l'autre auprès des missionnaires de Madras, afin de ramener la concorde parmi ces ouvriers apostoliques et mettre un terme aux difficultés administratives. Il fait remplir cette double tâche par des missionnaires.
Tout en gouvernant la mission, il administre lui-même quelques paroisses des environs de Pondichéry, particulièrement Ariancoupam, où l’on retrouve fréquemment son nom sur les registres de catholicité, du 23 décembre 1798 à l'année 1809.
Vers 1805, sa santé s'altérant, il demande un coadjuteur, qui sera Mgr Hébert. A la suite d'une chute le 27 avril 1810, sa faiblesse s’accroît et devient extrême. Il succombe à Pondichéry le 30 octobre suivant.
Il laisse le souvenir d’un homme porté aux mortifications. Même épuisé, il tient à continuer ses austérités ; il ne cesse de jeûner que lorsque le Souverain Pontife lui accorde une dispense particulière. Son administration fut sage et prudente. Avec des ressources très modiques, il réussit à faire face aux besoins les plus pressants.
Références
Notes bio-bibliographiques. - uv. Prop. Foi, Reims, comp.-rend., 1858, p. 34. - Toung-pao, 2e sér., vii, p. 631 [Tirage à part : La Corresp. gén. de Coch., p. 77].
Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Hist. miss. Inde, Tab. alph. - Vie de Mgr de Marion-Brésillac, p. 102. - Lett. à l'év. de Langres, pp. 450 et suiv. - Les miss. cath. dans l'Inde, Tab. alph. - La Franc. pont., ii, p. 717.
Collect., 22 avril 1788 : n° 2014 ; 5 juill. 1788 : nos 1308, 1404 ; 19 juill. 1788 : n° 1805 ; 15 fév. 1792 : n° 1806 ; 16 juill. 1799 : n° 1310 ; 14 août 1799 : n° 701 ; 10 janv. 1802 : n° 1369 ; 3 avril 1802 : n° 282.