Jean DROVAL1930 - 2020
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4064
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Identité
Naissance
Décès
Missions
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Biographie
Jean DROVAL est né le 13 mai 1930 à Quimper (Finistère). Ordonné prêtre le 28 juin 1958, il part le 7 février 1959 pour la mission de Rangoun (Birmanie). Il étudie l'anglais à Moulmein et le birman à Myaung-mya, puis il est nommé vicaire à Tonze (1961), à Yangdon (1962) et à l’église Sainte-Marie de Rangoun (1964).
Expulsé de Birmanie en 1966, il est affecté à la mission d’Ubon (Thaïlande). Après l’étude du thaï, il est affecté au petit séminaire de Tharé (1973), puis au petit séminaire d'U-bon. Il est ensuite économe à l’évêché d'Ubon (1977-1982), puis économe de la maison régionale à Ubon (1982-…).
En 2015, il se retire à Montbeton, où il meurt le 9 décembre 2020 dans sa 91ème année. Il est inhumé à Montbeton le 12 décembre suivant.
Nécrologie
Jean DROVAL
1930-2020
Jean Alain Marie Droval est né le 15 mai 1930 à Quimper. Fils de Jean Droval et de Marguerite Pochet, il était le troisième d’une fratrie de quatre enfants (deux garçons et deux filles). Son père était employé à la Banque de France. Il fut baptisé le 22 juin 1930 en l’église Saint-Corentin à Quimper et confirmé en l’église de Ploaré le 4 mai 1940. La petite commune de Ploaré a été rattachée à celle de Douarnenez en 1945.
Jean fit ses études primaires à l’école Saint-Blaise à Douarnenez, puis secondaires à l’école Sainte-Marie, dite des Likès, (Frères des Écoles Chrétiennes) à Quimper. Après son service militaire effectué au camp de Meucon (Morbihan) du 27 septembre 1950 au 18 avril 1952, il fut orienté vers les Missions Étrangères par l’abbé Orven, un prêtre du diocèse de Quimper. Sur recommandation du Père Henri Prouvost (MEP), il passa une année au petit séminaire de Changis afin d’étudier le latin. C’est de là qu’il fit sa demande officielle pour entrer au séminaire des Missions Étrangères le 21 juin 1953, où il fut admis le 25 juin ; il entra au séminaire de Bièvres le 21 septembre 1953 et y resta deux ans. Ensuite il rejoignit le séminaire de la rue du Bac. Jean fut ordonné prêtre en la cathédrale de Quimper le 28 juin 1958.
Ayant reçu sa destination pour Rangoun en Birmanie, Jean quitta la France le 7 février 1959. Arrivé en Birmanie, il fut d’abord envoyé à Moulmein pour apprendre l’anglais, puis à Myaungmya pour apprendre le birman. Il fut ensuite vicaire dans différentes paroisses : un an à Tonzé, deux ans à Yangdon (1962-1964), et deux ans à Saint-Mary à Rangoun, où il se trouvait quand il fut expulsé le 22 mai 1966. Il reçut alors une nouvelle destination le 4 octobre 1966 pour Ubon en Thaïlande.
Jean part pour Bangkok le 25 août 1967. Il va d’abord s’atteler à l’étude de la langue thaïe. En 1972, il passe une année au petit séminaire de Tharé, qui accueillait des élèves des quatre diocèses du Nord-Est de la Thaïlande. Il sera ensuite muté au petit séminaire qui s’était ouvert à Ubon, où il restera deux ans (1974-1976). Il rejoint ensuite le Père Georges Mansuy à l’évêché d’Ubon où il était procureur du diocèse ; il y restera cinq ans (1977-1982) et sera ensuite chargé de s’occuper de la maison locale MEP comme économe. Il y exercera cette charge pendant vingt-cinq ans, jusqu’à la retraite, qu’il prendra sur place en 2007. Tout en s’occupant de notre maison et de l’accueil des confrères qui y venaient séjourner, il rendait des services à la paroisse ou ailleurs. Il allait, par exemple, à l’école de filles qu’avaient fondée, pas loin de notre maison, les Sœurs de Saint-Joseph de l’apparition, qui avaient elles-mêmes été expulsées de Birmanie. Jean s’occupait aussi de l’orphelinat que le diocèse possédait alors à Ubon et qui était tenu par les Amantes de la Croix.
En 2015, en raison de problèmes de santé, son retour définitif en France fut décidé et il fut envoyé directement à Montbeton, où il arriva le 8 avril 2015. Mais une semaine plus tard, il se cassait le col du fémur et dût être hospitalisé à la clinique du Pont de Chaume pour y recevoir une prothèse et être envoyé ensuite quelque temps à la clinique de la Pinède pour la rééducation. Rentré de la rééducation, il put remarcher mais en se servant toujours d’un déambulateur jusqu’à ce qu’on le retrouve par terre avec son déambulateur dans l’ascenseur environ un mois avant son décès. Hospitalisé quelques jours, il retourna à Montbeton, mais ne quitta plus sa chambre. On pouvait encore communiquer un peu avec lui, ou essayer de la faire. La communication était toujours difficile, car il était sourd. Il resta souriant, jusqu’à quatre ou cinq jours avant son décès survenu le 9 décembre 2020. Les derniers jours, il ne réagissait plus quand on essayait de prendre contact avec lui. L’agonie a été assez longue, mais il ne manifestait pas de souffrance spéciale et il s’est éteint tranquillement.
Jean était un confrère charmant, agréable, toujours prêt à rendre service, mais il avait un handicap qui l’a certainement beaucoup gêné : un problème d’audition qu’il trainait depuis très longtemps. Et malgré la consultation de spécialistes, rien ne put améliorer son état. À la fin, il était devenu complètement sourd. Ce handicap n’a certainement pas facilité l’étude des langues qu’il a dû apprendre : anglais, birman, thaï … Mais cela ne l’a pas empêché de faire un bon travail missionnaire. Cependant, en raison de ce handicap, aucune lourde responsabilité n’a pu lui être confiée, comme celle de curé, par exemple. Mais il était toujours ″en tenue de service″, prêt à répondre à une demande d’aide. Il était aussi généreux : par exemple, il soutenait généreusement les enfants quand ils avaient quitté l’orphelinat pour se lancer dans la vie. Jusqu’à la fin, même à Montbeton, il essaya de se rendre utile, même si le service lui prenait beaucoup de temps.
C’était un confrère souriant, aimant plaisanter malgré son handicap, et sur qui on pouvait compter si on avait besoin d’un coup de main. Ces derniers temps, il avait hâte de partir et, montrant le ciel, il disait : « c’est bien long pour aller là-haut ! » Son vœu s’est finalement réalisé peu après.
Georges MANSUY