Sylvain RABILLER1937 - 2012
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4159
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Biographie
[4159] RABILLER Sylvain est né le 7 octobre 1937 à Saint-Christophe-du-Ligneron (Vendée).
Ordonné prêtre le 27 décembre 1964, il part le 4 mai 1965 pour Mysore (Inde).
Après l’étude du tamoul à Virajpet et à Kamakerai, il est vicaire à Nagavalli (1968-1973), puis à Adoni, dans le diocèse de Kurnool (1973-1988).
Il reçoit ensuite une nouvelle destination pour le diocèse de Hong-Kong, où il est chargé d’activités pastorales près de la communauté des Philippins. De 1992 à 1995, il collabore aussi avec la revue Églises d’Asie. Il est ensuite affecté au service de la communauté catholique francophone de Hong-Kong (1997-2001), avant d’être nommé vicaire de la paroisse Saint-Joseph, dans le Central District (2001-2003).
De septembre 2003 à juin 2004, il prend une année sabbatique à l’École de la Foi de Fribourg, en Suisse.
De retour à Hong-Kong, il reprend son ministère à la paroisse Saint-Joseph (2004-2010).
En août 2010, il doit rentrer en France pour raison de santé et il se met à la disposition du service des Archives, rue du Bac.
Il meurt le 7 janvier 2012 à Paris. Il est inhumé dans le cimetière de Saint-Christophe-du-Ligneron.
Nécrologie
[4159] RABILLER Sylvain (1937-2012)
Né le 7 octobre 1937 à Saint-Christophe du Ligneron (Vendée), commune à laquelle il restera très attaché toute sa vie. Son père, sabotier de profession, avait fondé avec son épouse, Providence, une famille profondément chrétienne, qui, peut-on dire, « donna tous ses enfants à l’Église » : Denise et Thérèse, l’aînée et la cadette de la fratrie, sont religieuses de la congrégation des Sœurs de l’Instruction Chrétienne, dite « de Saint-Gildas », Sylvain sera missionnaire, et son frère cadet, Bernard, est prêtre du diocèse de Luçon. Entré au petit séminaire à l’âge de 11 ans, Sylvain s’y éveille à la vocation missionnaire, et au terme de ses études secondaires il se présente en 1956 au Séminaire des Missions étrangères. Sa formation à Bièvres est interrompue par le service militaire passé surtout en Algérie (1959-1961) alors en pleine guerre, à Oran. Sylvain est ordonné prêtre le 27 décembre 1964 à Saint-Christophe-du-Ligneron par Mgr Cazeaux, évêque de Luçon. Le P. Michaël Augustine, futur archevêque de Pondichéry, alors étudiant à Paris, prêche à sa première messe. Destiné à la mission de Mysore, dans l’état du Karnataka, Sylvain embarque à Marseille pour l’Inde le 4 mai 1965 en compagnie d’un confrère de son cours à Bièvres, le P. Camille Cornu. Arrivés à Bombay le 17 mai, ils sont accueillis par le P. Raymond Rossignol, futur supérieur général de la Société des Missions étrangères, qui les conduit à Mysore, à plus de 700 km plus au sud, dans sa 2 CV Citroën camionnette. Sylvain évoquera souvent ce voyage mémorable. Tout en perfectionnant son anglais, Sylvain apprend le kannada à Virajpet, paroisse de Mysore, puis à Kamakerai. En 1968 il est nommé vicaire à Nagavalli et rapidement il est élu supérieur local MEP. Mais, en 1973, il se porte volontaire, avec le P. Cornu, pour se mettre au service d’un diocèse plus pauvre en prêtres, Kurnool, dans l’état d’Andhra Pradesh. Il apprend une nouvelle langue, le télougou, dans la ville d’Adoni, où il reste comme curé, jusqu’en 1988. En plus de sa charge pastorale, Sylvain reçoit aussi la responsabilité de directeur de l’école et d’un orphelinat. Il construit un nouvel orphelinat plus spacieux, avec peu de moyens et à une époque où le ciment était rationné en Inde. Il fit à Adoni un excellent travail, dans la paroisse et auprès des jeunes du « boarding » pour lesquels il se donnait sans compter, sachant à la fois entreprendre et se faire aider. Il en parlera comme des années les plus heureuses de son ministère et il gardera toujours Adoni en son cœur, spécialement son orphelinat. Mais il y rencontre aussi l’épreuve d’une pénible dépression, probablement due à la fatigue, que la découverte du mouvement charismatique l’aida à surmonter, mais qui le fragilisa durablement. Ce fut encore à Adoni que Sylvain fit de son mieux pour encourager l’évêque de Kurnool à dialoguer avec ses prêtres pour sortir d’une impasse pénible, malheureusement sans succès. Se sentant ensuite en porte-à-faux avec les prêtres du diocèse, il fut heureux de saisir la proposition du P. Rossignol d’entrer dans l’équipe de rédaction de la revue d’information Églises d’Asie et d’y travailler depuis l’Asie même, à Hong Kong. Après vingt-quatre passées en Inde, c’est sur le sol chinois que Sylvain vivra les vingt-deux années suivantes de son ministère. Arrivé le 7 août 1988 à Hong Kong, il s’installe provisoirement à la Procure, étudie le cantonais et célèbre des messes au Catholic Centre, pour des fidèles en majorité de nationalité philippine. En collaboration avec les PIME (Missions étrangères de Milan), il aménage un bureau dans l’ancien Holy Family Kindergarten des Sœurs Canossiennes, à Junction Road. A partir du 19 avril 1989, il réside à Homantin dans la paroisse Holy Spirit, accueilli par le curé PIME, le P. Morlacchi. Il y assure une messe dominicale pour les Philippines. Sylvain renonce vite à apprendre le chinois, si bien que son ministère à Hong Kong et sur le Continent sera consacré aux expatriés et dans une moindre mesure aux catholiques hongkongais anglophones. Du 1er au 7 avril 1989, avant les événements du 4 juin à Tian An Men, il fait un voyage au Guangxi avec ses confrères Gabriel Lajeune, Pierre Jeanne, Émile Louis-Tisserand et Bruno Lepeu. Il en rend compte peu après dans les Échos de la Rue du Bac. En septembre 1989, c’est le P. Robert Juigner, MEP du Japon, qu’il accompagne au Guizhou sur les lieux de sa première mission. Sylvain fait ensuite de fréquents voyages en Chine, notamment pour visiter les catholiques français qui résident dans plusieurs grandes villes industrielles et commerçantes du sud du pays. Il célèbre pour eux les sacrements et il les aide à s’organiser pour se soutenir mutuellement dans la foi. Parallèlement à son travail au service d’Églises d’Asie et à la suite d’autres confrères de Hong Kong, Sylvain devient en mars 1992 le confesseur des Petites Sœurs de Pauvres d’Aberdeen. Il le restera jusqu’à la fin de son séjour à Hong Kong. Il remplace très souvent à la messe dominicale francophone l’aumônier salésien de don Bosco, le P. Toccoli, auquel il succédera en 1997. L’été 1995, Sylvain est opéré du genou à Canossa Hospital, malheureusement sans succès, suite à une infection sérieuse. En novembre 1995, il rentre en France pour guérir l’infection et on lui pose une prothèse complète du genou. En août 1996, de retour à Hong Kong, Sylvain est déchargé de son travail à Églises d’Asie, désormais il exercera un ministère pastoral à plein temps, d’abord comme aumônier des catholiques francophones et aussi en rendant divers services aux communautés de travailleuses philippines. Début 1997, il s’installe à l’évêché, où il résidera pendant treize ans. En mars 1997, il devient membre de la Commission diocésaine pour la pastorale des Philippins. En juin 2001, Sylvain quitte l’aumônerie des Francophones et le 1er juillet 2001, il devient vicaire de la paroisse Saint Joseph, dans le Central District, mais il continue à résider à l’évêché, non loin de là. Exclusivement anglophone, cette paroisse accueille chaque dimanche des foules de Philippines et leurs nombreux groupes de prière, de Légion de Marie, etc. Avec d’autres prêtres de diverses nationalités, sous la direction d’un curé américain Maryknoll, puis de son successeur philippin de la Société du Verbe Divin, Sylvain se dévoue au service pastoral de ces chrétiennes qui se sont expatriées pour faire vivre leur famille restée au pays et qui travaillent durement, le plus souvent comme employées de maison. De septembre 2003 à juin 2004, Sylvain prend une année sabbatique à l’École de la Foi de Fribourg, en Suisse. Puis il retrouve la paroisse Saint-Joseph, où il travaille six années de plus, avant de décider de rentrer définitivement en France, car sa santé s’est détériorée. Il souffre du diabète et la marche lui est devenue difficile. Le 15 août 2010, il quitte pour toujours Hong Kong. Arrivé épuisé en France, il séjourne à l’hôpital dans sa Vendée natale pour son diabète, et le 27 septembre 2010 il s’installe rue du Bac. Ses ennuis de santé l’empêchent de rendre les services pastoraux auxquels il aspire. Le 2 décembre 2010 le supérieur général le nomme secrétaire général adjoint, puis secrétaire général en titre, le 1er janvier 2011. Il renonce à cette charge le 15 février 2011 et se met à la disposition du service des Archives, qui l’emploie à la confection du Mémorial retraçant les biographies des confrères défunts. Début décembre, la santé de Sylvain commence à se dégrader visiblement. Hospitalisé à l’Hôtel-Dieu, et fidèlement accompagné par sa sœur de Paris, Sœur Thérèse, Sylvain est emporté en trois semaines par un cancer du foie et il décède à l’aube du 7 janvier 2012 à la Maison Jeanne-Garnier, où il avait été mené trois jours auparavant. Les témoignages de sympathie affluent de l’Inde, de Hong Kong et de France, où se trouvent maintenant beaucoup des Français qu’il avait connus en Asie. Le 11 janvier, après une messe de requiem où son frère le P. Bernard Rabiller donne l’homélie, Sylvain est inhumé dans la tombe de ses parents à Saint-Christophe-du-Ligneron. Sylvain était un confrère exigeant pour lui et pour les autres, passionné par la mission. Il avait une âme de pasteur, un caractère parfois bourru qui cachait un grand cœur et une grande sensibilité. Il était fidèle à ses devoirs, à ses engagements et à ses amis. Que le Seigneur lui donne d’entrer pour toujours dans la joie de son Maître !