Émile DESTOMBES1935 - 2016
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 4128
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Missions
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Biographie
[4128] DESTOMBES Émile est né le 15 août 1935 à Roncq (Nord).
Ordonné prêtre le 21 décembre 1961, il part le 10 mars 1965 pour le Cambodge. Il étudie le khmer à l’école de langue de Chrui Changvar, puis il enseigne la philosophie au lycée Descartes de Phnom-Penh (1965), fait un stage de langue à Chomnour-Battambang (1966), enseigne la philosophie au petit séminaire (1967-1970) et dirige la Caritas (1970-1975). Il est en outredirecteur d’un foyer d'étudiants à Phnom-penh (1967-1975).
Expulsé du Cambodge en 1975, il revient à Paris et travaille au service Échange France-Asiejusqu’en 1978.
Il repart ensuite en mission au Brésil, où il est nommé curé de Palmeiropolis, dans l’état de Goias (1979-1989).
En 1990, il est nommé représentant de Caritas Internationalis au Cambodge et commence à réunir la communauté chrétienne dispersée par la guerre.
En 1997, il est nommé évêque titulaire d'Altava et coadjuteur de Phnom-Penh. Après la démission de Mgr Ramousse en 2000, il devient vicaire apostolique de Phnom-penh.
Il meurt le 28 janvier 2016 à Phnom-Penh. Il est inhumé dans le cimetière de cette ville.
Neveu du 3363 Il a été nommé évêque coadjuteur du vicariat apostolique de Phnom-penh, le. Evêque titulaire de Altava (Ouled Mimoun, Hadjar-Er-Roum )prov. MauritaniaCesariense. Il a reçu l’ordination épiscopale au Centre paroissial de Phnom-penh, le 5 octobre 1997, par Mgr Yves Ramousse, vicaire apostolique de Phnom-penh, consécrateur principal. Les co-consécrateurs ont été : Mgr Luigi Bressan, nonce apostolique du Cambodge, et Mgr Joseph BanchongAribark, évêque de NakhonSawan (Thaïlande).
Nécrologie
[4128] DESTOMBES Émile (1935-2016)
Notice nécrologique
Émile DESTOMBES
1935-2016
Emile, Jean-Marie, Henri, Joseph Destombes naquit le 15 août 1935 à Roncq (Nord). Il était le quatrième des 17 enfants (9 fils et 8 filles) de ses parents, Emile Destombes et Marie-Thérèse Couvreur, qui s’étaient mariés à Roncq le 15 octobre 1930. Ils étaient cultivateurs et venaient l’un comme l’autre de familles profondément chrétiennes.
Madame Destombes avait une tante, Clémence Couvreur carmélite à Chavagnes-en-Paillers (Vendée), et un frère, Michel Couvreur, trappiste à l’abbaye Notre-Dame des Dombes (Ain). Monsieur Destombes avait trois frères prêtres, le chanoine Louis Destombes et l’abbé Joseph Destombes, tous deux du clergé diocésain de Lille, et le P. Paul Destombes, mep (1902-1974), qui fut notamment vicaire général de la Société de 1950 à 1960. Une de leurs sœurs, Sophie, était religieuse au monastère des Clarisses à Haubourdin (Nord).
Parmi les dix-sept enfants de Monsieur et Madame Destombes, Louis et Jean-Pierre deviendront Frères Maristes, Emile entrera aux Missions Etrangères et Jeanne-Marie sera religieuse dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Thérèse d’Avesnes (Sr Michel-Félicité). Elle sera une des fondatrices de la communauté de Tuléar (Madagascar) en 1963, dont elle sera la supérieure jusqu’à son décès en 1992. Plusieurs de leurs cousins s’engageront aussi dans le sacerdoce ou la vie consacrée, comme notre confrère le P. Paul Couvreur, mep, lui aussi neveu du P. Paul Destombes.
Baptisé le 17 août en l’église Saint-Piat de Roncq, Emile est confirmé le 21 mai 1946 en l’église Saint-Hilaire d’Halluin. Il fait ses études secondaires au Petit séminaire Saint François d’Assise d’Hazebrouck d’octobre 1946 à juillet 1953 et il obtient le baccalauréat.
Attiré par la vocation missionnaire, il est admis au Séminaire de Bièvres en septembre 1953, où se déroulent à l’époque les deux premières années de la formation des candidats aux Missions Etrangères, et qui accueillera de plus à partir de 1960 les « théologiens » formés auparavant à Paris, au Séminaire de la rue du Bac.
Emile Destombes est agrégé temporairement à la Société le 1er février 1956, il est tonsuré le lendemain et il est institué lecteur le 29 juin 1956. Ses formateurs sont élogieux dans leurs appréciations.
Un long service militaire interrompt sa formation vers le sacerdoce, puisqu’il est incorporé en septembre 1956 et démobilisé en novembre 1958. De septembre 1956 à janvier 1957, il est au 93ème RI à Frileuse (Essonne) où il est formé comme sous-officier, puis de janvier à juin 1957 il sert à Antibes (Alpes Maritimes), et après 6 mois au 43ème RI à Lille, où il est sous-lieutenant, il est envoyé au Maroc, dans l’est du pays (Oujda et Bou Arfa) en novembre 1957. En 1958 l’armée l’envoie en Algérie où il prend part à cette guerre qui l’avait déjà atteint cruellement lorsque son frère Joseph avait été tué au combat à Ed Kouada le 4 août 1957, à l’âge de 21 ans.
De retour au Séminaire fin 1958, il souffre pendant l’été 1959 du paludisme et d’un début de méningite. Le 21 décembre 1959 Emile Destombes est institué acolyte le 21 décembre 1959 et un an plus tard, le 20 décembre 1960, il est agrégé à vie à la Société et il est institué sous-diacre le lendemain.
Sa formation au ministère ordonné se termine au cours de l’année 1961. Le Supérieur général, le P. Maurice Quéguiner (1909-1977) le destine à Phnom-Penh le 20 mai 1961. Il est ordonné diacre le 29 juin 1961et prêtre le 21 décembre, âgé de 26 ans.
Le jeune missionnaire ne partira pour le Cambodge que le 11 mars 1965, après avoir obtenu une licence de philosophie à la Sorbonne. Sa première tâche est d’apprendre la langue khmère, au centre communautaire de Chrui Changvar. Il enseigne parallèlement la philosophie au lycée français René Descartes de Phnom-Penh pendant l’année scolaire 1965-1966.
Puis Mgr Yves Ramousse, vicaire apostolique de Phnom-Penh depuis 1963, l’envoie passer sept mois dans la communauté catholique du village de Chomnon, à 350 km à l’ouest de Phnom-Penh, pour pratiquer la langue et découvrir le peuple des campagnes. Il demande ensuite au P. Destombes de diriger le foyer d’étudiants que l’Eglise a ouvert à Phnom-Penh, ce qu’il fera de 1967 à 1975. Une trentaine d’étudiants khmers non catholiques y sont hébergés pendant le temps de leurs études dans la capitale.
De plus, le P. Destombes reprend l’enseignement de la philosophie, au petit séminaire de Phnom Penh, de 1967 à 1970, puis dans un lycée de la ville. A la demande de Mgr Ramousse, il fonde en1970 une Caritas locale et s’y dévoue jusqu’en 1975 au service des réfugiés vietnamiens persécutés par le régime du maréchal Lon–Nol et des ruraux khmers qui veulent échapper à l’insécurité causée par les Khmers Rouges.
Le 17 avril 1975 ceux-ci entrent victorieusement dans la ville de Phnom-Penh. Ils regroupent les étrangers dans l’enceinte de l’ambassade de France et ils les chassent tous du pays. Plus de deux millions de Cambodgiens perdront la vie sous le régime de Pol Pot. Tous les prêtres khmers périront, de même que les deux évêques khmers que compte alors le pays, dont Mgr Salas, successeur à Phnom Penh de Mgr Ramousse.
Expulsé du Cambodge fin avril 1975, le P. Destombes rentre en France la mort dans l’âme. Il a quarante ans. Il restera quatre années à Paris. Il participe à la formation des séminaristes de la Société en 1975-1976 dans le cadre du « consortium » (CERM), mais à la rentrée de 1976 la Société n’a plus un seul aspirant. Il se consacre alors à temps plein au service d’information et d’animation missionnaire de la Société, « Echange France-Asie » avec lequel il avait commencé à collaborer dès 1975.
Le 5 janvier 1979 il part se mettre au service du diocèse de Porto-Nacional, au Brésil (état de Goias) avec un autre confrère, le P. François Glory. Il est curé de Palmeiropolis jusqu’en mai 1989, car alors le Supérieur général, le P. Jean-Paul Bayzelon le rappelle pour le mettre à la disposition du Bureau pour l’apostolat auprès des Cambodgiens dirigé par Mgr Ramousse.
De juillet à décembre 1989 le P. Destombes visite les camps de réfugiés cambodgiens en Thaïlande. En mars 1990 il est autorisé à retourner au Cambodge en qualité de représentant de la Cartias Internationalis au Cambodge. Il reprend contact avec plusieurs de ses anciens étudiants.
Il obtient du gouvernement, en 1990, la reconnaissance officielle de l’Eglise catholique. Le 7 avril 1990, le Comité central du Parti révolutionnaire autorise l’ouverture d’une « église de la religion chrétienne ». Le 14 avril 1990, dimanche de Pâques, le P. Destombes célèbre à Phnom-Penh la première messe officielle, qui rassemble au cinéma Chenla 3000 fidèles et qui est restée dans les mémoires comme « la messe de la Résurrection ».
En juillet 1992, Mgr Yves Ramousse, revenu au Cambodge en février 1989, reçoit de nouveau la charge du vicariat apostolique de Phnom Penh. Avec le P. Destombes, dont il a fait son vicaire général et son provicaire, et les autres missionnaires, il travaille à rassembler la communauté chrétienne locale dispersée par la guerre et en grande partie anéantie par le régime de Pol Pot (1975-1979).
En 1993, la liberté religieuse est reconnue par la nouvelle Constitution. En 1994, le Saint-Siège et le Royaume du Cambodge établissent des relations diplomatiques. L’Eglise renaît et, en 1995, pour la première fois depuis 1973, un Cambodgien, le P. Pierre Sophal Tonlop, est ordonné prêtre.
Le 28 juin 1997 le saint pape Jean-Paul II nomme le P. Emile Destombes évêque coadjuteur du vicariat apostolique de Phnom-Penh et lui assigne le siège titulaire d’Altava. Le 5 octobre 1997, au centre paroissial de Phnom-Penh (la cathédrale ayant été rasée par les Khmers Rouges) il reçoit l’ordination épiscopale des mains de Mgr Yves Ramousse et des deux évêques co-consécrateurs, Mgr Luigi Brressan nonce apostolique au Cambodge, et Mgr Joseph Banchong Aribark, évêque de Nakhon Sawan, responsable de la Société des Mission Etrangères de Thaïlande.
Mgr Destombes succède à Mgr Ramousse en 2000, après que la démission de celui-ci eut été acceptée par le pape Jean-Paul II.
Durant treize années, trois comme coadjuteur et dix comme vicaire apostolique, Mgr Destombes se dépense sans compter au service du vicariat apostolique de Phnom-Penh et ses forces déclinent. Le jour même de ses 75 ans, le 15 août 2010, il présente au pape Benoît XVI sa démission, lequel l’accepte le 1er octobre 2010. Son coadjuteur depuis décembre 2009, Mgr Olivier Schmitthauesler, lui succède alors et devient vicaire apostolique de Phnom-Penh.
Pendant les cinq dernières années de sa vie, Mgr Destombes fut durement éprouvé par la maladie mais il faisait face avec foi, courage, gardant son amabilité souriante. Il était heureux de pouvoir rester au Cambodge et il reçut un grand soutien de la part des chrétiens qui lui étaient attachés, notamment de la sœur de Mgr Salas, qui l’entoura jusqu’à la fin de ses soins patients et dévoués.
Le 28 janvier 2016, Mgr Destombes décède à Phnom-Penh. Ses funérailles furent célébrées le samedi 30 janvier 2016 à Phnom-Penh en l’église Saint Joseph et son corps repose au centre de l’enclos funéraire de cette paroisse.
Comme l’écrivit dans son message de condoléance Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille : Le serviteur, resté jusqu'au bout de ses forces dans ce pays qu'il a aimé et servi par l'annonce de l'évangile, est dans la paix de Dieu. Parti depuis si longtemps, il avait gardé du Nord la foi qui lui avait été annoncée. Que Monseigneur Emile entre dans la joie de son Maître !