Jean-Louis PURGUY1929 - 1984
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4051
Identité
Naissance
Décès
Biographie
[4051] PURGUY Jean-Louis est né le 2 mai 1929 à Fournet-Blancheroche, dans le diocèse de Besançon, troisième enfant d'une famille de huit, il fait ses études primaires dans son village, puis travaille à la ferme familiale avec ses frères et sœurs. Mais c'est vers d'autres moissons que le Seigneur l'appelle. A dix-huit ans, il entre au Séminaire des vocations tardives à Faverney. Pendant trois ans, il y est étudiant. Le 18 septembre 1950, il est admis aux Missions Etrangères. Ordonné prêtre dans son village le 2 juillet 1957, il reçoit sa destination pour la Mission de Kontum (Viêtnam) où il arrive en novembre.
Vietnam (1957-1975)
Le Viêt Nam vient alors de sortir de la guerre. Les accords de Genève de 1954 ont partagé le pays en deux parties : le Nord, avec un régime communiste d'obédience soviétique... le Sud, avec un gouvernement dit démocratique, chapeauté par les américains... mais infiltré par des agents communistes. Pendant un an, le Père Puguy étudie le viêtnamien à Banam, au Cambodge. De retour à Kontum en 1959, il débute son ministère comme vicaire à Kontum et à Plaiku. Il suit ensuite un stage de pastorale à Dalat. En 1960, Mgr Seitz l'affecte dans la partie Sud de la Mission auprès des Rhadés dont l'évangélisation vient de commencer.
Après quelques mois passés au centre montagnard de Ban Mê Thuot pour s'initier au dialecte rhadé, il s'installe à Buoc Eakmar, petit village que les premiers baptisés rhadés ont construit pour mener une vie chrétienne plus communautaire, pour s'éloigner des rites païens de leur village d'origine sans se couper pour autant des non-chrétiens. Les relations entre les deux groupes étant quotidiennes, le P. Purguy accueille tous ceux qui viennent se faire soigner et restent bavarder en fumant une pipe, une excellente manière pour le missionnaire de ‘‘s'inculturer’’.
La paix dont jouit la région est perturbée dès 1962 par ceux « ‘qu'on appelle les Viêt-cong, guérilleros communistes téléguidés par le gouvernement du Nord. Ils constituent l'élément armé du "Front de libération du Sud" pour l'indépendance et la liberté du pays. Bien rodés aux méthodes de la guérilla communiste, ils s'imposent par la terreur (jugements populaires : exécutions des petits responsables locaux qui refusent de les recevoir ou de les ravitailler). Craignant pour leur vie, nombre de familles déplacées des environs du village chrétien du Père Purguy lui demandent l'hospitalité. Il les reçoit et, ces familles se convertissant, il fait construire une église simple, spacieuse et solide en remplacement de la petite "maison de prière". En 1969, il peut compter 380 baptisés et 200 catéchumènes.
Avec l'accord du chef de district, le P. Purguy refuse le statut de ‘‘hameaux stratégiques’’ qu’un plan gouvernemental d’inspiration américaine veut mettre en place. Ces hameaux sont entourés de palissades de bambous et quelques fusils sont confiés aux hommes qui savent s'en servir. Les Viêt-cong, bien aguerris et plus nombreux, font "tomber" ces "forteresses" et se fournissent ainsi en armes et munitions. Les cases des villages sont incendiées, faisant des victimes. Grâce à cette prise de position, le village du P. Purguy échappe à toutes ces épreuves et la paix y règne si bien que d'autres familles décident de venir s'y installer. En 1972, il compte un millier de néophytes et de catéchumènes. Sollicité par d'autres villages, contacté par des chrétiens, le Père étend son action. Malgré l'insécurité il va le soir, deux ou trois fois par semaine, faire le catéchisme dans ces villages. Chaque année voit le nombre des baptisés et des catéchumènes augmenter.
C'était trop beau. Le 10 mars 1975, le Sud-Viêt Nam, lâché par les USA en 1972, est envahi par la puissante armée communiste du Nord. Saïgon tombe le 30 avril 1975. Le Sud Viêt Nam a vécu. Il est "libéré" de la liberté. Les nouveaux maîtres expulsent les étrangers. Le P. Purguy quitte le Viêt Nam le 10 septembre 1975.
Brésil ( 1976-1984)
Avec quelques confrères, eux aussi expulsés du Cambodge et du Laos, le P. Purguy, après un an passé en France, part pour le Brésil le 1er août 1976. Son stage d'étude de la langue portugaise terminé, il rejoint le diocèse de Umuarama. L'évêque le nomme à la Paroisse de Perola.
Le P. Purguy, qui n'a pas oublié ses racines terriennes, s’émeut de la difficile et pénible situation des paysans dans certaines régions du Brésil. Y discernant un signe, il en parle à son évêque qui le comprend et l'autorise à changer de diocèse. C'est dans un diocèse du Nord, à Conceiçao do Araguara, qu'il va exercer son ministère. Affecté à la paroisse de Xinguara, il se dévoue au service des pauvres paysans souvent, hélas, spoliés de leurs terres par des grands propriétaires. Il les défend en rappelant les préceptes de justice de l'Évangile avec son calme habituel, tout en entreprenant la construction d'une église.
Début janvier 1984, il se rend à Rio de Janeiro pour participer à la réunion autour du P. Cuny venu rendre visite à ses confrères du Brésil. C'est sur le chemin du retour, à Xinguara, que se produit l'accident qui lui coûte la vie. Sa voiture roule dans un ravin. Il est tué sur le coup, personne ne pouvant expliquer les causes de l’accident. Sa sépulture a lieu le 24 janvier dans sa paroisse, au milieu d'une foule nombreuse qui témoignait ainsi combien le Père était inséré et estimé. Le 29 janvier, une messe est célébrée à Fournet Blancheroche.
Le Père Purguy en homme de la terre était peu expansif. Tout chez lui était intérieur. Avec sa foi profonde et son sens de la vocation missionnaire, il s'appliqua de tout son cœur à la formation chrétienne des fidèles dont il avait la charge. Avec cette même foi, il sut faire face aux difficultés. De santé robuste, il se donna à fond mais avec mesure. Il venait de célébrer le 25ème anniversaire de son ordination quand le Seigneur l'appela à passer sur l'autre rive.
Références
[4051] PURGUY Jean-Louis (1929-1984)
Références biographiques
CR 1957 p. 96. 1960 p. 55. 1961 p. 51. 1962 p. 63. 1964 p. 39. 1965 p. 82. 83. 1967 p. 63. 68. 1969 p. 73. 1974-76 p. 219. AG80-81 p. 307. 309. AG82- p. 285. 289. AG85 p. 262. BME 1950 p. 513. 1956 p. 813. 1957 p. 780. 979. 1959 p. 78. 85. EPI 1962 p. 401. 1966 p. 135. R. MEP. 1961 N° 118 p. 30. Hir. N°145. 151. 152. EC1 N° 483. 602. 622. 626. 752. 759. NS 2P39. 51. 15P16. 17P85. 34P237. 35P259. 38P50. 42/C2. 43P196. 44P237. 58P332. 59P11. 60P48. 63P147. 67P166. 79P289 (art.). 85P131. 132. 133. 86P180. 87P219. 89P276. 90/C2 p. 305. 309. 100P270. 140P151. 141/C2. 146/C2. 108P187. 110P246. 111P282. 115P58. 117P116. 125P139. 182/C2.