Gustave Hue, traduction des psaumes en vietnamien
Manuscrit inédit, février 1945
IRFA, archives, cote 2169
Nombreux sont les pères MEP à avoir traduit les textes bibliques en langues asiatiques. Nous avons choisi de présenter ici un émouvant témoignage du travail d’un missionnaire du Vietnam, œuvrant sur les textes des Psaumes en 1945, malgré la maladie et le contexte politique très troublé.
Le P. Gustave Hue est missionnaire dans le nord du Vietnam depuis 1896. Outre son activité de curé dans plusieurs villages de la région de Hung Hoa, il développe une connaissance très fine de la langue vietnamienne, caractères chinois compris, qui le fera désigner par son confrère Christian Simonnet comme le « meilleur annamitisant d’Indochine ». Le P. Hue est l’auteur d’un dictionnaire annamite-chinois-français, mais aussi d’un lexique (resté à l’état de manuscrit) français-vietnamien-hmong, puisqu’il a passé un long séjour auprès de la population Hmong.
Ce manuscrit de traduction des Psaumes est très intéressant car il compte des indices montrant que c’est à la fois à partir du texte hébreu et du texte latin de la Vulgate que le P. Hue traduit en vietnamien. Son manuscrit du psaume 10, Auprès du Seigneur j’ai mon refuge [en illustration], comporte par exemple, en annotations marginales au crayon, de mots latins et hébreux.
Ce travail est daté de février 1945, un peu plus d’un an avant le décès du P. Hue, qui est déjà malade et a des journées très occupées par son activité de curé et d’enseignant dans la petite école qu’il a créée dans sa paroisse Hmong de Sontay[1]. Après le coup de force japonais du mois de mars, le P. Hue sera un des seuls Européens réussissant à demeurer dans les villages Hmongs, jusqu’à ce qu’ils doivent rejoindre l’hôpital d’Hanoï pour y mourir.
[1] Dans une lettre à son supérieur du 20 mai 1939, le P. Hue écrit : j’ai « une école, également bâtie et couverte en tuiles, pour enseigner à la jeunesse chrétienne et païenne de la contrée, et après laquelle tout le monde soupire. L’administration en effet ne trouve pas d’instituteurs bénévoles pour aller dans ce pays malsain où par ailleurs les habitants parlent une autre langue » [IRFA, archives, cote 17C/HH/054].