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Rétrospective des principales acquisitions 2023 de la Bibliothèque asiatique

Publié le 31/01/2024

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La bibliothèque asiatique des Missions Étrangères de Paris, née en 1984, dispose à ce jour d’un fonds de plus de 20 000 titres (monographies et articles de périodiques).  Ce fonds est constamment enrichi d’acquisitions concernant l’histoire du catholicisme asiatique.

Voici la liste des acquisitions 2023 les plus importantes pour le chercheur en histoire missionnaire.

Pour consulter ces ouvrages, veuillez prendre rendez-vous dans notre salle de lecture.

Collectifs

  • SERVAIS (Paul), MIRGUET (Françoise), JOIN-LAMBERT (Arnaud), dir., La sinisation du catholicisme après Vincent Lebbe : continuités, ruptures et défis, Louvain : Academia / Presses Universitaires, mars 2023, 191 p.

Consultable sous la cote B 5225.

Bien que peu médiatisée, la question de la place du christianisme dans le monde chinois se pose, sous des formes diverses, depuis plus de trois siècles. Qu’en est-il en ce début du 21e siècle, plus particulièrement du point de vue de l’inculturation ? Ce volume collectif et pluridisciplinaire tente d’apporter un début de réponse à cette interrogation en mobilisant différentes disciplines et en ouvrant de nouvelles perspectives.

  • BARJOT (Dominique), KLEIN (Jean-François), dir., Rencontres impériales : l’Asie et la France, le « moment Second Empire », Paris : Maisonneuve & Larose nouvelles éditions, Hémisphères éditions, juin 2023, 573 p.

Consultable sous la cote B 5228.

Les travaux récents ont permis un profond renouvellement des perspectives de l’historiographie francophone du Second Empire dans ses rapports avec l’Extrême-Orient, l’Asie du Sud-Est et du Sud. Ainsi se trouve mise en lumière toute la complexité du projet impérial vis à vis de ces zones du monde, sous l’impulsion notamment de la Marine, des soyeux lyonnais, de diplomates plus ou moins habiles et inventifs et de missionnaires, souvent issus des Missions étrangères de Paris.

Le Second Empire constitue donc un moment clef du rapport que la France tisse avec ces régions du monde, alors que s’accélère le processus de mondialisation et l’un de ses corollaires, la poussée impériale ultramarine. Celle-ci permet à la France de se doter, en Indochine, d’un balcon sur le Pacifique. Cette position, les régimes suivants, républicains, la conforteront jusqu’en 1954, tout en continuant d’entretenir des liens étroits, et parfois complexes, avec l’ensemble des pays évoqués dans cet ouvrage.

  • KACZMAREK (Claire), PRUDHOMME (Claude), dir., Professions missionnaires : vocations, transferts, expérimentations, inventions (XIXe-XXIe siècles), Paris : Karthala, août 2023, 258 p.

Consultable sous la cote B 5226.

Penser l’organisation des missions catholiques et protestantes outre-mer c’est se pencher sur le périmètre des activités de leurs acteurs, qu’ils soient autochtones ou expatriés, dans le champ (post) colonial formel ou informel. Les premières vocations missionnaires, qu’incarnent les figures emblématiques de David Livingstone, à la fois prosélyte de la Société missionnaire de Londres et pourfendeur de l’esclavage, ou les premiers Jésuites (mais aussi Pauline-Marie Jaricot des oeuvres pontificales de la Propagation de la Foi), se doublent bientôt d’une professionnalisation organisée des missions. Certes, nécessité faisant loi, les missionnaires sont des « Jack of all trades, master of none ». Avec les explorations de nouveaux océans et l’expansion coloniale, le corps missionnaire se professionnalise autant en formant qu’en faisant appel à de nouvelles expertises. Les impératifs temporels et spirituels concourent à l’éclosion d’une mosaïque de métiers. Loin de sa métropole, la station missionnaire est le champ de tous les possibles et de la créativité, là où se (re) définissent vocations et professions des acteurs. Ce creuset des professions en construction ne préside-t-il pas à l’émergence d’anciens et de nouveaux espaces revisités ? Ce sont, en tout cas, les questions auxquelles cet ouvrage ambitionne de répondre…

  • ARDURA (Bernard), SILEO (Leonardo), BELLUOMINI (Flavio), éd., Euntes in mundum universum: IV Centenario dell’istituzione della Congregazione di Propaganda Fide – 1622-2022, Rome : Urbaniana University Press, décembre 2023, 504 p.

Voir en particulier la contribution suivante:

BUZELIN (Françoise), « Les Instructions de la S.C Propaganda Fide aux vicaires apostoliques de 1659, charte fondatrice des Missions Etrangères de Paris : application, adaptations, résistances et écarts« , pp. [357]-372.

Consultable sous la cote B 5238.

  • BADEA (Andreea), BOUTE (Bruno), EMICH (Birgit), éd., Pathways through Early Modern Christianities, Cologne, 2023, 333p.

Voir en particulier les contributions suivantes :

SCHWARTZ (Stuart B.), « Some Reflections on the Social History of Religious », pp. [155]-184.

Consultable sous la cote H SCHW 01.

DITCHFIELD (Simon), NOLAN (Linda), « Appropriation and Agency in the Making of Roman Catholicism as a world religion », pp. [87]-124.

Consultable sous la cote H DIT 01.

MENEGON (Eugieno), « Local religion in the Early Modern Period : Chinese Christianity as a case study », p. [211]-235.

Consultable sous la cote H MEN 3.

EMICH (Birgit), « Uniformity and Polycentricity : the Early Modern Papacy between promoting Unity and handling Diversity », pp. [33]- 53.

Consultable sous la cote H MEI 01.

 

Monographies

  • PHAM (Thị Kiều Ly), préf. de Dan Savatovsky, Histoire de l’écriture romanisée du vietnamien (1615-1919), Paris : Les Indes savantes, novembre 2022, 314 p.

Consultable sous la cote B 5217.

Afin de communiquer avec les autochtones, les premiers missionnaires jésuites arrivés au début du XVIIe siècle au Vietnam suivent une méthode commune d’apprentissage : composition d’une grammaire et transcription de la langue autochtone en alphabet latin. Alexandre de Rhodes (1593−1660) a publié en particulier à Rome en 1651 le Dictionarium Annamiticum Lusitanum, considéré comme le texte fondateur de la transcription du vietnamien en alphabet de type latin. Les vicaires apostoliques français et les prêtres des Missions Étrangères de Paris s’installent à leur tour en Cochinchine et au Tonkin à partir de 1663. Ils fondent un collège général à Ayutthaya (Siam) et des collèges locaux au Tonkin dans le but de contribuer à la formation d’un clergé autochtone, lequel utilise l’écriture romanisée du vietnamien. En 1858, l’occupation de la Cochinchine par les Français modifie en profondeur la situation politique, linguistique et culturelle du Vietnam. L’écriture romanisée du vietnamien, nommée le quốc ngữ, sort du cercle de l’Église ; il est alors introduit dans l’enseignement en Cochinchine et devient l’écriture officielle pour la rédaction des documents administratifs (1882), puis au Tonkin et en Annam (1884−1885). Fort du soutien actif des intellectuels vietnamiens, le quốc ngữ est alors largement enseigné avec pour objectif la lutte contre l’analphabétisme. Après l’abolition du système de recrutement par concours des mandarins en 1919, il est substitué aux caractères chinois dans presque toutes les sphères d’activité de la société vietnamienne et devient écriture officielle nationale en 1945. Le succès de l’écriture romanisée du vietnamien, inédit dans le monde soumis à l’influence culturelle de la Chine, est le fruit de deux volontés parallèles : celle des colons français qui veulent apprendre plus facilement le vietnamien et rapprocher les cultures vietnamienne et française, et celle des lettrés vietnamiens, qui y voient un outil de lutte contre l’analphabétisme et de généralisation de ce que nous appelons aujourd’hui la littératie.

  • CHRETIENNE (Vincent), 500 ans de présence chrétienne au Cambodge, Paris : Salvator, mars 2023, 186 p.

Consultable sous la cote C 5014.

Fondée au XVIe siècle par quelques marchands portugais venus s’établir sur les rives du Mékong, la communauté catholique cambodgienne a toujours été perçue comme une entité originale, tant du point de vue des Khmers, souvent considérés comme indifférents à l’Évangile, que du point de vue des autorités ecclésiales. Soumis aux événements violents qui troublent le Cambodge depuis des siècles, les chrétiens qui y vivent ont dû traverser, avec une surprenante fidélité, les guerres, les schismes internes ainsi que le génocide perpétré par les Khmers rouges. Malgré un nombre restreint de baptisés, le relèvement constant de l’une des plus petites Églises du monde manifeste pleinement l’espérance chrétienne du Christ vainqueur de la mort et du péché.

  • JI (Li), At the Frontier of God’s Empire, New York : Oxford University Press, mars 2023, 245 p.

Consultable sous la cote B 5223.

À la liste des acteurs internationaux qui ont façonné la Mandchourie au début du XXe siècle, À la frontière de l’empire de Dieu ajoute l’histoire remarquable d’Alfred Marie Caubrière (1876-1948). Missionnaire catholique français, Caubrière est arrivé en Mandchourie à la veille de l’insurrection des Boxers en 1899 et a été assassiné à la veille de la naissance de la République populaire de Chine en 1948. Vivant avec des Chinois ordinaires pendant un demi-siècle, Caubrière a assisté à l’effondrement de l’empire Qing, au chaos des seigneurs de la guerre qui a suivi, à la montée et à la chute du Manchukuo japonais et à l’émergence de la Chine communiste. Les incroyables archives personnelles de Caubrière, sur lesquelles Ji Li s’appuie largement, ouvrent une fenêtre unique sur les interactions quotidiennes entre la société populaire de Mandchourie et les acteurs internationaux. Ses récits captivants personnalisent l’expansion de l’Église catholique en Asie de l’Est et l’interaction entre les missions et l’empire dans la société locale. À travers l’expérience de Caubrière, À la frontière de l’empire de Dieu examine les Chinois en marge de la société et de la culture pendant cette période. De nombreuses sources primaires, des lettres de famille et des représentations visuelles de scènes villageoises éclairent des questions essentielles de l’histoire moderne de la Chine, telles que la transformation de la société locale, les migrations de masse et la religion, les tensions entre l’Église et l’État, et l’importance des échanges interculturels dans la vie quotidienne des communautés catholiques chinoises. Cette intense transformation de la société mandchoue incarne le choc des tensions nationales et internationales dans la construction de la Chine moderne.

  • ROUX (Pierre-Emmanuel),Au tribunal de repentir, la proscription du catholicisme en Chine (1724-1860), Paris : CNRS Editions, mai 2023, 422 p.

Consultable sous la cote B5220.

Mourir en martyr à l’issue de supplices chinois aussi cruels que raffinés : tel est le sort qu’on pourrait croire réservé à tous les missionnaires et leurs convertis dans une Chine impériale tardive où le catholicisme était officiellement proscrit. Pourtant, rien n’est moins sûr. En explorant l’interdiction de cette religion dans l’empire des Qing (1644-1911), ce livre fondé sur un vaste ensemble de sources asiatiques et européennes vient repenser les questions de la répression religieuse et de la rencontre jalonnée de tensions entre la Chine et l’Occident. Il dévoile ce faisant l’émergence d’un panasiatisme antichrétien au sein duquel « repentir » et « abjuration » s’avéraient en réalité les maîtres-mots des autorités. L’auteur offre ainsi une histoire inédite du catholicisme en Chine et chez ses proches voisins d’Asie orientale.

  • POELS (Vefie), Red Pope: A Biography of Cardinal Willem van Rossum C.Ss.R (1854-1932), Nimègue : Radboud University Press, novembre 2023, 669 p.

Consultable sous la cote BIB.NUM 004

Arrivé des Pays-Bas à Rome en 1895, le prêtre catholique et rédemptoriste Willem van Rossum (1854-1932) a rapidement gravi les échelons de la curie. En tant qu’outsider à bien des égards, il a connu un succès retentissant au cours de sa carrière. Son zèle dans la lutte contre le « virus du modernisme » lui a valu le chapeau de cardinal en 1911 et il a été nommé préfet de la Congrégation de la Propaganda Fide en 1918. En tant que « pape rouge » ou chef du département des missions du Vatican, Van Rossum a mené une campagne acharnée et finalement couronnée de succès pour séparer la politique missionnaire, la collecte de fonds et le personnel du nationalisme occidental, et pour concentrer le contrôle du projet missionnaire mondial au niveau supranational à Rome. Il est à l’origine de deux documents programmatiques sur les missions rédigés par les papes Benoît XV et Pie XI, qui encouragent la construction d’églises indigènes et la formation du clergé autochtone, contribuant ainsi à créer une position favorable pour l’Église catholique lors de la vague de décolonisation qui s’ensuivit. Entre-temps, Van Rossum a continué à dénoncer la domination italienne dans l’Église ainsi que l’inefficacité de la curie, par exemple dans un pamphlet vitupérant qu’il a écrit peu avant sa mort. Cette biographie érudite de Willem van Rossum tire de l’oubli ce grand stratège à l’origine des « papes des missions » et jette une lumière fascinante sur l’histoire de l’Église catholique et de la curie romaine de la fin du XIXe siècle jusqu’à l’aube du XXe siècle.

 

Thèses et mémoires

  • NGUYEN (Duc Trong), Le Père Léopold-Michel Cadière (1869-1955), missionnaire des Missions Etrangères de Paris : l’apostolat et l’érudition au service du christianisme au Vietnam, dir. Catherine Marin, Paris : Institut catholique, 2023, 152 p.

Consultable sous la cote THE2023-05.

  • GUYON (Louis), Missions et présence chrétienne au Tonkin dans la seconde moitié du XVIIe siècle, dir. Lucien Bély, Paris : Université Paris-Sorbonne, 2023, 258p.

Consultable sous la cote THE2023-16.

  • LEPEU (Bruno), Emergence d’une Eglise fraternelle et synodale en Chine : analyse théologique d’une enquête auprès de jeunes catholiques chinois, dir. François Moog, Paris : Institut catholique, 2023, 597 p.

Consultable sous la cote THE2023-01.

  • SCATIGNA (Francesco), Histoire de rendez-vous manqués : la politique d’influence et l’activité culturelle et religieuse de la France au Japon, 1853-1926, dir. Nathalie Kouamé, Paris : Université Paris-Cité, 2023, 193 p.

Consultable sous la cote THE2023-20.

  • TURCK (Yves), Un transfert de savoir-faire impérial : la première mission militaire française au Japon (1867-1869), dirigé par KLEIN Jean-François, MICHELIN Franck, VAISSET Thomas, Normandie : Université Le Havre, 2023, 178 p.

Consultable sous la cote THE2021-11.

À venir dans le catalogue :

  • BROSSOLET (Edgar), Rosaires et colliers de Perles, Paris : Paris IV, 2023.

 

Éditions de sources

  • BOSSARD (Antoine), Traduction commentée de la première partie du Dictionarium anamitico–latinum de Jean-Louis Taberd, Japon : [東京] : 丸善プラネット, mars 2022, 156 p.

Consultable sous la cote C 4978.

  • DUDINK (Adrianus), Catalogue of Chinese Documents in the « Propaganda Fide », Historical Archives (1622-1830), Rome : Urbaniana University Press, avril 2023, 514 p.

Consultable sous la cote B 5218.

À l’occasion du 400e anniversaire de la fondation de Propaganda Fide, une contribution scientifique novatrice à l’étude de la mission catholique en Chine et un guide substantiel des trésors cachés des archives historiques de Propaganda Fide.

  • GUILLAUMONT (François), André Kim Tae-Gon et Thomas Choe Yang-Eop, Lettres et écrits, Paris : Les Editions du Cerf, novembre 2023, 287 p.

Consultable sous la cote B 5237.

André Kim Tae-Gon et Thomas Choe Yang-Eop sont les deux premiers prêtres catholiques coréens. Tous deux sont nés en 1821. André Kim (saint André Kim) est mort martyr à l’âge de vingt-cinq ans, en 1846, un an seulement après son ordination sacerdotale. Thomas Choe, ordonné prêtre en 1849, a exercé son ministère en Corée pendant une douzaine d’années, dans des conditions très difficiles, jusqu’à sa mort survenue en 1861. Les lettres d’André Kim relatent surtout ses tentatives pour rentrer en Corée (après sa formation à Macao), ou pour y introduire des missionnaires. Elles laissent transparaître d’éminentes qualités d’homme d’action. On y découvre aussi sa curiosité d’esprit et ses dons d’observation. Les trois dernières sont d’émouvants témoignages de captivité. Les lettres de Thomas Choe traitent également du difficile retour en Corée, mais reflètent davantage l’expérience quotidienne du missionnaire. Elles contiennent de nombreux récits, où la vie des chrétiens coréens est retracée avec un talent certain de narration et une profonde sympathie. Ces lettres, pour la plupart écrites en latin à des missionnaires français, n’avaient pas encore fait l’objet d’une traduction française intégrale. Elles offrent un témoignage de première main sur les débuts de l’Église en Corée et permettent de découvrir deux remarquables personnalités, profondément attachantes.

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