Louis HOFFMANN1919 - 2004
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3708
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1948 - 1952 (Jilin [Kirin])
- Pays :
- Madagascar
- Région missionnaire :
- 1961 - 1994
Biographie
[3708] Louis HOFFMANN a été missionnaire en Mandchourie au milieu du XXe siècle.
Il naît le 17 février 1919 à Paris. Ordonné prêtre le 3 juin 1944, il part le 16 janvier 1948 pour la mission de Jilin (Kirin) en Chine.
Mandchourie (1948-1952)
Après l’étude du chinois, il est nommé vicaire à Changchun (Ching-king), où il reste jusqu’à son expulsion de Chine en 1952.
France (1952-1961)
De retour en France, il est professeur au Petit séminaire de Beaupréau, puis en 1961, reçoit une nouvelle affectation pour la mission d’Ifanadiana dans le diocèse de Fianarantsoa (Madagascar).
Madagascar (1961-1994)
En 1964, il est affecté au diocèse de Mananjary, dont il est le vicaire général de 1968 à 1975.
France (1994-2004)
En 1994, il se retire à la maison d’accueil de Lauris, où il meurt le 6 avril 2004. Il est inhumé à Lauris.
Nécrologie
[3708] HOFFMANN Louis (1919-2004)
Notice nécrologique
Louis HOFFMANN naquit le 17 février 1919, au N° 208 rue du faubourg Saint Honoré, dans le huitième arrondissement de Paris, département de la Seine. Le 6 novembre 1921, il fut baptisé en l'église de Boussy-Saint-Antoine, proche de la forêt de Sénart, une paroisse appartenant alors au diocèse de Versailles, actuellement dépendant de celui de Evry-Corbeil-Essonnes , dans l'actuel département de l'Essonne (91). Il fut confirmé le 16 juin 1929, en l'église paroissiale St. Laurent de Grevenmacher, sur les bords de la Moselle, au diocèse du Luxembourg, dans le Grand Duché de même nom.
De 1926 à 1932, Louis parcourut le cycle des études primaires au Grand Duché de Luxembourg. En octobre 1933, il passa en France où il commença ses études secondaires au Collège Saint Augustin à Bitche, un chef lieu de canton du département de la Moselle assez proche de la frontière franco-allemande. Là, venaient étudier des élèves lorrains, alsaciens et luxembourgeois. En octobre 1935, il les continua au petit séminaire Théophane Vénard, installé à Beaupréau, dans le Maine et Loire et dont le supérieur était M. Jean Davias-Baudrit. Au terme de sa classe de rhétorique, en juin 1938, il obtint le diplôme du baccalauréat, série A, première partie, Université de Rennes.
Ce fut alors que, depuis Beaupréau, le 21 juin 1938, dans une courte lettre, il présentait au Supérieur Général de la Société des Missions Etrangères, sa demande d'entrée au séminaire de Bièvres, pour septembre prochain. Il écrivait :…"Après trois ans passés au Petit Séminaire, mon désir de suivre l'appel de Dieu au sacerdoce missionnaire n'a pu se faire que plus impérieux, Très Révérend Père, de recevoir favorablement ma demande d'être admis au Grand Séminaire de Bièvres…." Cette demande était appuyée par un mot de recommandation de celui qui avait été son Supérieur pendant trois ans. En effet, dans un courrier du 28 juin 1938, M. Jean Davias-Baudrit témoignait : "...Louis Hoffmann que je vous présente pour Bièvres est un excellent sujet à tout point de vue…depuis trois ans nous n'avons que des éloges à lui faire. Il vient d'être admissible à la première partie du baccalauréat, et nous espérons qu'il vous donnera entière satisfaction…"
Le 28 juin 1938, une réponse positive ayant été donnée à sa demande, M. Louis Hoffmann se présentait au Grand Séminaire des Missions Étrangères à Bièvres, le 15 septembre suivant pour y commencer ses études de philosophie et sa première formation missionnaire. Il n'y fit que l'année scolaire 1938-39. En effet, le 3 septembre 1939 commençait la seconde guerre mondiale ; la mobilisation générale vidait en grande partie un certain nombre de maisons de formation soit de leur corps professoral, soit de celui des aspirants et souvent d'une partie du personnel domestique. De plus, les autorités militaires prévoyantes avaient réquisitionné la maison de Bièvres, et en avaient fait un hôpital militaire. 133 aspirants étaient mobilisés, il ne restait que 42 aspirants non encore touchés par la mobilisation ou par l'appel sous les drapeaux. Ceux-ci pouvaient continuer leurs études. Mais où ? Devant toutes ces difficultés, le Supérieur de la Société s'adressa donc aux séminaires diocésains. Ces aspirants encore non mobilisables furent accueillis dans une vingtaine de maisons. Il leur fut ainsi possible de continuer leurs études ecclésiastiques. Voilà comment M. Louis Hoffmann, après une année à Bièvres, fut amené à passer l'année scolaire 1939-40 au séminaire de Faverney (Haute Saône).
L'attaque des forces armées allemandes du 10 mai 1940 et leur avance rapide appuyée par des bombardements, et des mitraillages entraîna un exode massif et désordonné des populations civiles sur les routes de France. La déroute et la défaite des armées françaises conduisirent à l'armistice du 25 juin 1940, avec la partition du pays en trois zones, l'annexée, l'occupée et la dite libre . Quelques semaines plus tard, les combats ayant cessé pour un temps, de nouvelles conditions de vie se mettant en place, certains réfugiés envisageaient la possibilité d'un retour chez eux, malgré bien des difficultés, et un avenir incertain.
La signature de l'armistice eut pour conséquence, en juillet-août 1940, le retour à la vie civile d'une partie des aspirants Mep mobilisés ; cependant, 48 d'entre eux restaient prisonniers de guerre ; de ce fait, au début du mois de septembre 1940, le Supérieur du séminaire des Missions Étrangères s'empressa d'envoyer une circulaire d'information à chacun des aspirants susceptibles de reprendre les cours .Dans un premier temps on prévoyait de diriger les philosophes vers des grands séminaires situés en zone libre ; mais les étudiants en théologie étaient tous rappelés à Paris, pour le 1er octobre 1940. Un peu plus tard, des informations ayant été prises à bonne source, le Supérieur Général de la Société prenait la décision de rassembler tous les aspirants à Paris où l'ouverture du Séminaire restait fixée au 1er octobre 1940. La maison de Bièvres était maintenant réquisitionnée par l'armée d'occupation allemande. A la date du 17 octobre 1940, la communauté de Paris comptait 97 aspirants. M. Louis Hoffmann était de ce nombre ; il y poursuivit ses études de théologie et les termina à la fin de l'année scolaire 1943-44. Il eût la chance, en cette période difficile, d'échapper au service militaire, à la mobilisation, et surtout au service du travail obligatoire (S.T.O.).
Tonsuré le 8 mars 1941, sous-diacre le 29 juin 1943, diacre le 18 décembre 1943, M. Louis Hoffmann fut ordonné prêtre à Paris le 3 juin 1944, quelques jours avant le débarquement allié en Normandie. Agrégé à la Société des Missions Étrangères, le 15 septembre 1944, il reçut sa destination pour le service de la mission de Kirin, parfois désignée encore Mandchourie Septentrionale. Son départ impossible pour le moment, en raison du conflit mondial, était remis à des temps meilleurs. En attendant, il fut envoyé comme professeur au petit séminaire collège de la Société à Ménil-Flin.
En 1945, la fin des hostilités, tant en Europe qu'en Extrême-Orient, laissait espérer la reprise progressive d'envoi des jeunes missionnaires vers les missions auxquelles ils étaient destinés. Arrivait enfin le jour du départ. Ainsi, le 16 novembre 1947, M. Louis Hoffmann célébrait une messe d'adieu dans sa paroisse d'Echternach, un chef-lieu de canton situé dans une région touristique du grand duché du Luxembourg, à la frontière allemande. C'est dans cette capitale de "la Suisse Luxembourgeoise", que Saint Willibrord, apôtre des Frisons, avait fondé une abbaye, en 698. Quelques jours après, M. Louis Hoffmann rentrait à Paris pour préparer son départ vers la Mandchourie. Le 16 janvier 1948, il s'embarquait à Marseille avec ses deux compagnons MM. Paul Decroix, et Bernard Wittwer, eux aussi destinés à la mission de Kirin. Mais où allait les conduire la Providence ? A travers les évènements, elle en déciderait peut être autrement.
La défaite du Japon le 15 août 1945, et en Mandchourie l'effondrement du Mandchoukouo, l'occupation du pays par les armées russes, la lente reprise en main du pouvoir par les autorités nationalistes de Nankin, les implantations dans nord de la Chine, de troupes chinoises communistes appelées "Pa-lou-Kium", la guerre civile, tout cela créait une situation confuse et nouvelle en Mandchourie. Mgr. Gaspais, évêque de Kirin, notait dans son long Compte-rendu de 1947 …"Depuis mai 1946, la Mission de Kirin se trouve coupée en deux. Les districts situés au Nord du Soungari sont en zone communiste, les autres en zone gouvernementale. Mais si le Soungari forme au Nord une frontière entre les deux zones, il ne constitue pas un obstacle infranchissable…Alors les "Pa-lou-kium" ne se font pas faute de le franchir pour venir piller les territoires soumis aux gouvernementaux…." Et dans le compte-rendu de 1948, on lit …" En avril 1948, la vague rouge avait complètement submergé son vaste diocèse (celui de Kirin). La plupart des postes ont été dévastés, des chrétientés littéralement saccagées…partout le ravage et la ruine…"
En raison de cette situation, M. Louis Hoffmann et ses deux compagnons en de telles circonstances ne pouvaient pénétrer dans leur mission. Suivant les directives de leurs Supérieurs, et ne pouvant aller plus loin, ils commencèrent à se familiariser avec la langue chinoise à Pékin d'abord. Après quelques mois d'étude de langue, ils durent ensuite se replier à Macao. Puis, le 19 juin 1949, venant par avion de Hong-Kong, MM.Louis Hoffmann, Bernard Wittwer et Paul Decroix débarquaient à ChungKing, où ils furent accueillis par Mgr. Louis Jantzen, archevêque de ce diocèse. Par disposition spéciale, en effet, Mgr. Charles Lemaire, Supérieur Général de la Société les mettaient provisoirement au service de la mission de ChungKing. Ces nouveaux arrivants étaient déjà familiarisés avec la langue et la littérature chinoise. Il leur restait à s'adapter au dialecte local, ce qui leur fut aisé. M. Louis Hoffmann, fut alors envoyé dans la région occidentale du diocèse, où il retrouva MM. Xavier Prat et Louis Danion.
Le 29 novembre 1949, dans la soirée, les troupes de Mao-Tse-Tung occupèrent la ville de ChungKing. Elles le firent sans peine, la place étant libre, vide de défenseurs. Cependant, à la fin de l'année, deux menaces se firent jour : l'une concernant les écoles ; désormais, il était interdit aux chefs d'établissements de demander aux familles une rétribution quelconque. En second lieu, étaient créés taxes et impôts de toutes sortes dont il devenait impossible de s'acquitter. En février et septembre 1950, tous les étrangers, même les carmélites étaient invités à se présenter au bureau de police, pour recensement en vue de régulariser leur situation d'étranger, mais en fait pour faire leurs "confessions", en des séances plus ou moins longues d'interrogatoires.
En novembre 1950, M. Louis Hoffmann, - les jeunes confrères l'appelaient familièrement,"Duchesse",- se trouvait à Mapaochang, une chrétienté sise au nord ouest de ChungKing en tant qu'auxiliaire de M. Louis Danion. Mais peu à peu, tous deux se trouvèrent immobilisés et surveillés dans leur action apostolique. Au début de 1952, ils étaient les deux seuls missionnaires encore présents dans le diocèse, tous les autres confrères ayant été déjà expulsés. Ils eurent maille à partir avec les soviets paysans qui leur réclamaient soixante millions de dollars chinois, une somme énorme correspondant à quelques 860.000 francs de l'époque. En acompte, le soviet local les dépouilla tous deux de tout ce qu'ils possédaient, y compris de leurs calices, ne leur laissant que les habits qu'ils portaient . Mais le jour de leur expulsion, de leur "éloignement" de Chine était proche. Le 2 juin 1952, tous deux arrivaient à Hongkong.
Après un court temps de repos, M. Louis Hoffmann quittait Hongkong, le 24 juin 1952. Il était rappelé en France, où il arriva le 29 juin 1952, pour prendre un poste de professeur au petit séminaire Théophane Vénard, à Beaupréau (Maine et Loire) . Cette maison a fermé définitivement ses portes à la fin de l'année scolaire 1960-61. Les membres du corps professoral reçurent alors chacun une nouvelle nomination. Quant aux élèves assez peu nombreux, grâce au dévouement de M. Alphonse Desroches chargé de les "accompagner", ils furent placés dans divers petits séminaires ou collèges diocésains, en attendant leur admission à Bièvres.
Pendant dix ans, M. Louis Hoffman avait travaillé avec dévouement à la formation de jeunes dont un certain nombre deviendront missionnaires "ad exteros". La fermeture de la maison de Beaupréau l'ayant rendu libre, il se mit à la disposition du Supérieur Général de la Société. Au début de juillet 1961, celui-ci s'était rendu à Rome afin d'y rencontrer les hautes autorités de la S.C. de la Propagande auxquelles il présentait l'acceptation par la Société de l'envoi de missionnaires dans l'archidiocèse de Fianarantsoa à Madagascar. En effet, Mgr.Thoyer, s.j., archevêque de cet archidiocèse avait déjà proposé au Supérieur Général des Missions Étrangères de prendre en charge une partie de son vaste territoire, en vue, ultérieurement, de créer un nouveau diocèse. En outre, à Tamatave, et à la demande des évêques de Madagascar, s'était déjà implanté et fonctionnait le Centre Catholique Chinois, fondé par M. Henri Cotto en 1953. Ce nouveau projet approuvé, M. Georges Cussac, vicaire général de la Société, se rendit sur place pour prendre contact avec Mgr. L'Archevêque de l'archidiocèse de Fianarantsoa et reconnaître le territoire qui allait être confié à nos confrères. MM. Roger Favier Du Noyer et Louis Hoffmann furent les deux premiers choisis pour cette nouvelle mission, et ayant accepté, ils reçurent leur destination pour Fianarantsoa.
M. Louis Hoffmann se prépara pour un nouveau départ. Réfléchissant sur le court temps de séjour éprouvant qui avait été le sien en Chine, alors qu'il traversait une période difficile, à Madagascar, il écrira plus tard, dans l'un de ses comptes-rendus : …"Mon expérience de Chine m'a aidé à m'adapter à une nouvelle culture et à être assez philosophe devant les difficultés et les incompréhensions inévitables.."
Le 8 octobre 1961 à la paroisse d'Echternach (Luxembourg), il célébra une seconde messe d'adieu. Le 16 octobre 1961, son confrère et lui-même débarquaient dans la grande Île. Ils furent chaleureusement accueillis par l'archevêque et les missionnaires dont ils allaient partager l'apostolat ; puis, sans tarder, sous la direction d'un professeur malgache, M. Arthur Randriafanomezana, ils se mirent avec courage à l'étude de la langue malgache, chez les pères jésuites, à Ambositra. Ils redevinrent étudiants en même temps que d'autres missionnaires de toutes congrégations et nationalités. Ambositra, une ville située à 1350 mètres d'altitude, sa population s'élevait à cette époque, à quelques 10.000 habitants dont 4.000 catholiques environ.
En 1962, Mgr. Gilbert Ramanantsoa, nouvel archevêque de Fianarantsoa confiait aux Missions Étrangères, sous la direction de M. Roger Favier du Noyer, la partie orientale de son territoire jusqu'à l'Océan Indien. Le centre en était la ville de Mananjary. Celle-ci, siège d'une préfecture, située sur la côte est de l'île comptait quelques 117.000 habitants. Le réseau routier de la province était peu développé, et mis à mal par les pluies abondantes et fréquentes durant la saison chaude, d'octobre à avril. Une route de 542 kms reliait Mananjary, centre de la nouvelle mission, à la capitale Tananarive. Il fallait parcourir 192 kms pour se rendre à Fianarantsoa, à travers un relief tourmenté. Quatre groupes ethniques différents étaient installées sur ce territoire : Les Antaimoro au sud, les Tanala à l'ouest, les Antambahoaka en ville et en banlieue de Mananjary et les Betsimisaraka au nord et au nord ouest. Le commerce était surtout entre les mains des Mérina, des Chinois, des Pakistanais. Des Betsileo pratiquaient l'agriculture.
En 1962, M. Louis Hoffmann fut nommé curé de la paroisse d' Ifanadiana, puis, en avril 1963, il ajouta à cette fonction pastorale, la charge de responsable de tout ce district. La communauté chrétienne comptait 3.462 catholiques, 168 catéchumènes, 32 stations et lieux de culte et 575 enfants étudiant dans 17 écoles primaires chrétiennes de ce district. Dans son ministère pastoral, il était aidé par M. Jean-Marie Courtot, son vicaire. Mais, pour raison de santé, la vie en brousse lui ayant été déconseillée par le médecin, et de nouveaux missionnaires Mep arrivant, il fut placé à la tête de la paroisse Saint Augustin à Mananjary, le 12 avril 1964 . Cette paroisse, située dans le quartier résidentiel, comptait alors 2.125 catholiques.
Durant l'exercice 1964-65, deux faits importants marquèrent la vie du groupe Mep de Mananjary. Le premier : le 7 octobre 1964, Mgr. Gilbert Ramanantoanina, Archevêque de Fianarantsoa, remettait définitivement au groupe missionnaire Mep, la responsabilité pastorale de la région de Mananjary ; il nommait M. Roger Favier du Noyer supérieur ecclésiastique de ce territoire, puis, en juillet 1965, il en faisait son vicaire général pour tout ce district. Et voici le second évènement : en juin 1965, le Supérieur Général de la Société venait sur place, et faisait la visite de chacun des confrères dans son poste. Ainsi, il put se rendre compte des conditions de vie et du travail pastoral de chacun, trois ans et demi après l'arrivée des deux premiers confrères venus travailler à Mananjary.
Quant à M. Louis Hoffmann, installé depuis peu à Mananjary, il consacrait les mois de septembre et octobre 1964, à prendre un premier contact avec ses ouailles en visitant chacune des familles établies sur sa paroisse Saint Augustin. En effet, il estimait comme une priorité de faire la connaissance de tous et de chacun de ses fidèles, familles, parents et enfants. Il essayait d'organiser un apostolat par quartier dans cette paroisse composée de familles malgaches, françaises, réunionnaises. Il lui fallait tenir compte, dans la mesure du possible, de la psychologie particulière, des coutumes, et aussi des exigences de chacun de ces groupes ethniques. Il n'y avait pas foule de volontaires pour prendre des responsabilités au niveau paroissial. Cependant, il parvenait à organiser des catéchismes à domicile pour les élèves fréquentant les écoles publiques, et même à donner deux retraites spirituelles aux membres des divers mouvements d'Action Catholique. A son travail pastoral, il ajoutait en octobre 1965, la charge d'économe de la région, et de Supérieur délégué pour les confrères du groupe mep de Mananjary, fonctions qu'il exerça jusqu'en septembre 1966.
Sur l'action pastorale et caritative de son curé, un de ses amis témoigne :…"A son arrivée, la paroisse était relativement nombreuse et surtout la communauté française y était encore importante. Louis s'y fit des amis qui ne l'ont jamais oublié…Son amabilité faisait de lui le prêtre le plus connu dans toute la région. Les multiples services qu'il rendait de tous côtés lui faisaient une réputation de générosité telle que des années après son retour en France, il recevait encore régulièrement des demandes de secours…"
A l'automne 1965, avec le développement de la mission de Mananjary, appelée à être détachée du diocèse de Fianarantsoa, et l'arrivée de nouveaux confrères, se posait le problème de l'accueil et du logement des missionnaires du groupe de Mananjary . Jusqu'alors, ils avaient un pied à terre dans un bâtiment contiguë au Collège des Sœurs de Saint Joseph de Cluny, en bordure de mer. Peu à peu, leur nombre augmentait ; les sœurs désiraient développer et agrandir leur collège. Alors, décision fut prise de commencer la construction d'une nouvelle résidence missionnaire. On la plaça sous le patronage de Saint François-Xavier, voulant ainsi marquer le lien existant entre la Compagnie de Jésus et les Missions Étrangères. Les constructions commencèrent, mais ce ne fut que dans les derniers jours d'octobre 1966 que les confrères purent s'installer dans un premier bâtiment. M. Louis Hoffmann fut le premier supérieur de cette résidence.
Depuis novembre 1965, il était aidé dans son travail pastoral, par M. Jean-Marie Maurice qui cumulait les charges de vicaire, et de procureur des confrères. Malgré cela, en janvier 1966, puis du 25 avril au 1er juillet 1966, M. Louis Hoffmann fut contraint de s'absenter de sa paroisse pour aller refaire sa santé. A son retour, il reprit avec courage les activités ordinaires de son ministère paroissial, malgré les signes d'une maladie d'arthrose. Il participa au Congrès annuel organisé à Mananjary qui regroupait autour de Mgr. Gilbert Ramanantsoa, archevêque de Fianarantsoa, quelques 150 hommes venus de divers districts de brousse, et des paroisses de la ville. Mais comme sa santé ne s'améliorait pas, il dut confier sa paroisse à titre temporaire, à M.Pierre-René Guichoux, et partit se faire soigner en France où il arriva le 17 octobre 1966 ; après des examens médicaux à l'Hôpital Pasteur ; à Paris, il prit son congé régulier, et le 27 mai 1967, il s'en retournait dans sa mission.
Il retrouva sa paroisse Saint Augustin à Mananjary. Il fit alors porter ses efforts sur la création d'un Centre pour l'aide au développement. C'était dans la ligne d'un plan quinquennal que le gouvernement de l'Île, à cette époque, était en train de mettre en exécution. Il intensifia cette pastorale auprès des familles qu'il avait déjà mise en route, et qui se montrait efficace pour avoir un contact plus facile avec les jeunes. Ces derniers se trouvaient confrontés aux problèmes de l'emploi, des études, de leur avenir, des traditions familiales et tribales dont ils auraient voulu se dégager, mais le dialogue restait difficile avec les parents…
Le 7 octobre 1964, la région de Mananjary, située dans l'archidiocèse de Fianarantsoa, avait été prise en charge par le groupe missionnaire Mep. Le 16 mai 1968, le Saint Siège érigeait ce territoire pris sur celui de l'archidiocèse, en nouveau diocèse dont le siège épiscopal serait à Mananjary. Le 23 juin 1968, Mgr. Robert Chapuis recevait, en cette ville, la consécration épiscopale, et la charge pastorale de cette nouvelle circonscription ecclésiastique.
M.Louis Hoffmann tout en restant curé de la paroisse de Saint Augustin, était nommé vicaire général du jeune diocèse. Son église avait été élue cathédrale, le jour de l'érection du diocèse. Son programme de travail pour l'année 1969 semble avoir été fort chargé. Il participa à la mise sur pied d'un conseil pastoral, puis aida au développement de la pastorale d'ensemble, apporta ses conseils pour la création de petites équipes regroupant ensemble deux ou trois missionnaires, et travailla à la formation des laïcs. Mais il n'était pas facile de faire prendre conscience à ces derniers de leurs devoirs et de leur rôle dans la vie de l'Église diocésaine, et ainsi de les faire entrer dans les vues et les orientations demandées par le récent Concile Vatican II. Avec persévérance, il se lança donc dans un patient travail d'enseignement et d'explications. Dans le même temps, il fit l'acquisition d'un domaine de vingt hectares pour les lépreux.
Le 20 octobre 1970, Mgr. Robert Chapuis fut obligé de rentrer en France pour raison de santé. Son absence dura deux mois. Le vicaire général assura l'intérim dans la conduite du diocèse jusqu'au retour de l'évêque, le 14 janvier 1971. Et cette année là, l'île fut victime d'inondations et de cyclones violents qui touchèrent la région de Mananjary. Cela lui donna une occasion de plus de témoigner de son attention, de sa générosité, de sa sollicitude envers les démunis, les victimes des typhons.
En 1972, M. Louis Hoffmann partit en congé en France où il arriva le 16 mai. Il se trouvait à Echternach, sa paroisse qui est un centre de pèlerinage important en l'honneur de Saint Willibrord, le saint patron du lieu. Le mardi de la Pentecôte, il participa avec la communauté chrétienne locale à la célèbre "procession dansante" traditionnelle. Ce jour là en effet, les pèlerins se rendent à l'église en dansant, en faisant trois pas en avant, et un en arrière. Puis, les jours de repos achevés, il regagna Mananjary, le 2 décembre 1972.
Pendant ce temps, en mai 1972, à Tananarive, des groupes de jeunes, des étudiants principalement avaient lancé un mouvement de contestation révolutionnaire contre le régime politique en place, qualifié de "Néo-colonialiste", du Président Philibert Tsiranana. Celui-ci dut remettre ses pouvoirs entre les mains du général Ramanantsoa qui mit en place un nouveau gouvernement à majorité militaire. Il s'en suivit une période de troubles, de crises, de putsch, d'instabilité , de luttes d'influence qui affecta la Grande Île sur tous les plans. Tout cela eût quelques conséquences sur la vie paroissiale de Saint Augustin, et pour son curé, surtout à partir de 1977. En effet, les diverses nationalisations décrétées par le Gouvernement amenèrent le départ définitif de nombreux étrangers.
Voici en quels termes cela fut évoqué le jour des funérailles de M. Louis Hoffmann : "....La période des nationalisations de compagnies de commerce et d'exploitations agricoles lui fut particulièrement pénible, la plupart de ses paroissiens devant s'exiler définitivement. Il garda tout de même le moral et continua son action et ses activités diverses…"
A cette situation politique nouvelle, s'ajoutèrent les difficultés propres au jeune diocèse. Mgr. Robert Chapuis s'étant démis de sa charge pastorale en 1973, M. Louis Hoffmann mit à disposition son poste de vicaire général. Mais Mgr. Gilbert Ramanantsoa, archevêque de Fianarantsoa ayant été nommé administrateur apostolique du diocèse de Mananjary, le 19 octobre 1973, confia à M. Louis Hoffmann la fonction de vicaire général.
Le 15 décembre 1975, le P. Xavier Tabao Manjarimanana, originaire de la tribu Antambahoaka, fut nommé évêque du diocèse de Mananjary ; il reçut sa consécration épiscopale le 21 mars 1976, à Mananjary devant une foule de 5.000 fidèles, 12 évêques, 110 prêtres et 150 religieuses. Le succès extraordinaire de cette fête était sans doute dû en partie au fait que le nouvel évêque était un fils du pays.
M. Louis Hoffmann demanda alors à être déchargé de ses responsabilités de vicaire général. Son évêque agréa cette demande, mais il le maintint dans sa charge de curé de la paroisse Saint. Augustin, siège de la cathédrale, l'église mère de Mananjary. Dans son compte-rendu de 1976, M. Louis Hoffmann nous expose lui-même ce qu'était sa tâche pastorale de curé :…" .. Mon travail de curé, c'est ma présence au bureau le matin, ma présence nécessaire vu l'éloignement et la dispersion des gens ; et l'après-midi, à partir de 17 heures, la visite des familles dans les différents quartiers. Dans ces visites, je mets l'accent sur la vie chrétienne des foyers….mais je voudrais surtout arriver à constituer dans chaque quartier un comité d'hommes qui prennent en main l'animation spirituelle de leur secteur. Je dois reconnaître que je me heurte à une force d'inertie et un manque de persévérance qui n'ont rien d'encourageant. Les seules associations qui marchent avec des hauts et des bas, sont celles des femmes, de quatre patrouilles de guides et de deux groupes d'enfants du Midade….Quant aux hommes, c'est la croix et la bannière pour les faire bouger. Sur le plan matériel, ici en ville, je suis évidemment privilégié, comparé aux confrères qui triment en ville. La Langue, je suis loin de la posséder l'ayant apprise à 40 ans passés….
…Je reste persuadé qu'il nous faut tenir à temps et à contretemps avec l'espoir qu'à la longue le St. Esprit finira par venir à bout des diverses résistances, d'autant plus que d'avoir un évêque originaire de Mananjary a fait choc, et devrait avoir des répercussions positives sur la vie du diocèse."
Après avoir participé à l'Assemblée Générale de la Société des Missions Étrangères, à Paris, en 1980, au titre de délégué des confrères de Madagascar, il reprit son travail pastoral habituel à la tête de la paroisse Saint Augustin à Mananjary. Les temps étaient durs en raison de la situation politique de l'époque. Il donna un nouveau souffle à son comité paroissial, revalorisa aux yeux des chrétiens le sacrement de mariage, continua ses visites régulières aux familles. De tout ce travail, il en recueillit quelques fruits. En effet, les jeunes constituaient les deux tiers de ses assemblées dominicales qu'ils animaient eux-mêmes. Les scolaires en assez grand nombre se préparaient à la confirmation, et rentraient dans les mouvements d'action catholique. Un collège dirigé par les Frères recevait, dans ses classes, une quinzaine de petits séminaristes. Quatre communautés de religieuses étaient implantées sur le territoire de la paroisse ; elles travaillaient dans l'enseignement, le service de santé, écoles ménagères, formation de catéchistes. Elles assuraient la catéchèse aux enfants de l'école officielle et les préparaient à la réception des sacrements.
En 1983, à la demande son évêque, M. Louis Hoffmann accepta une fois encore, de reprendre la charge de vicaire général. L'année suivante, le dimanche 26 août, ses chrétiens fêtèrent solennellement les 40 ans de sacerdoce de leur curé et les 20 ans de sa présence au milieu d'eux, réunissant ainsi dans une même célébration Saint Augustin, patron de la paroisse et Saint Louis, patron de leur curé. La préparation de ce double anniversaire tant au plan spirituel que matériel s'étala sur une durée de quatre mois, et demanda la participation de chacun. La fête fut une réussite et un fort témoignage de reconnaissance et de remerciements de tout un peuple chrétien pour leur pasteur. Ce jour là, après une messe solennelle et concélébrée, il y eût discours, offrande de cadeaux, repas de plus de cent couverts chez les Sœurs de St. Joseph de Cluny, suivi de séances de chants, de danses, de jeux scéniques exécutés par chacun des quartiers de la paroisse, dans une salle paroissiale archicomble.
Son presbytère était à rénover. Ainsi à la fin de son compte-rendu de1985, il écrit :." Grâce à une aide extraordinaire de la Société, mon vieux presbytère a fait peau neuve, depuis que ma véranda, dont les bois pourrissaient à l'étage, a été remplacée par une dalle en béton, et la palissade par des claustras qui montent jusqu'à la toiture et interdisent désormais l'accès aux voleurs.." Ceux-ci venaient assez souvent le "visiter", semble-t-il, si l'on en croit ce qui fut évoqué le jour de ses obsèques : M. Louis Hoffmann "connu dans tout le quartier, personne ne s'étonnait de le voir très tôt le matin aller à la piscine du bord de mer faire quelques brasses rafraîchisssantes. La seule chose qui ébranla parfois sa bonne humeur fut la répétition de vol avec effraction dans son presbytère où il n'y avait pourtant pas grand-chose à dérober. La régularité de sa vie, avec tous les repas à la résidence, permettait aux cambrioleurs des visites aussi régulières. La seule chose qui dérangeait son rythme de vie était la panne sèche.; il habitait près de la station d'essence, mais il ne songeait guère à faire le plein que lorsque sa voiture s'arrêtait d'elle-même. C'était là un sujet de plaisanterie dont il était le premier à rire. Oui, Louis Hoffmann a été un homme heureux.."
Deux cyclones causèrent des dégâts très importants sur sa paroisse : le premier le lundi de Pâques 1989, le second le jour de l'an 1990. D'importants secours en argent, en matériel de reconstruction et de rééquipement, denrées alimentaires, médicaments; vêtements etc.. étaient envoyés pour venir en aide aux malheureux sinistrés. La distribution équitable de ces dons, charge toujours difficile, amena M. Louis Hoffmann à créer des comités "Caritas" dans les différents quartiers de la ville pour aider efficacement les plus nécessiteux. Tâche délicate où il sut faire preuve de discernement pour s'entourer d'assistants irréprochables.
En 1989, il se mit à la disposition de Mgr. Xavier Tabao, son évêque pour un voyage de deux mois en Europe. Tous deux se rendirent en France, visitèrent Belgique, Luxembourg, Suisse, Allemagne, Italie et Pologne. Le but de leur voyage était de trouver du personnel pour le service du diocèse, mais surtout des fonds pour la construction d'une future cathédrale, digne de ce nom. Un emplacement pour réaliser ce projet, était déjà prévu en accord avec la municipalité de Mananjary, depuis 1970. Bien entendu, nos deux voyageurs se trouvaient à Echternach pour le pèlerinage et le jubilé traditionnel en l'honneur de Saint Willibrord. .
A son retour, ,M. Louis Hoffman reprit ses nombreuses activités pastorales, comme par le passé. Elles avaient produit des fruits positifs. En 1991, il eut la joie de créer trois nouvelles dessertes regroupant des communautés chrétiennes, l'une en dehors de la ville de Mananjary, les deux autres dans des quartiers de la ville. Au début de cette même année, son évêque lui avait adjoint un jeune vicaire malgache, un "côtier" originaire du district de Sahavato, le P. Joseph Marolahy, ordonné prêtre le 8 juillet 1990. Grand espoir pour l'avenir : le diocèse comptait une douzaine de grands séminaristes.
Les années passant, M. Louis Hoffmann se sentait fatigué. Le 22 février 1993, il présentait à Mgr. Xavier Tabao, son évêque sa démission de curé de Saint Augustin. Au cours d'une messe, ce dernier le remercia pour tout le travail missionnaire réalisé dans tous les domaines, pendant ces nombreuses années passées à Mananjary. Puis, M. Louis Hoffmann, déchargé de son importante paroisse de la cathédrale, voulut tenter un nouvel essai de ministère en brousse. Accueilli par des religieuses à Satrovato, il y resta jusqu'au 15 août 1993. Il se sentait, disait il, "soulagé de ne plus avoir besoin de veilleur de nuit et de gardien de jour". A l'automne 1993, il résidait à Ambodilafa, au service des religieuses implantées en ce poste. Mais, écrivait-il …"Les 9 mois passés dans la brousse m'ont épuisé….Les Sœurs étaient aux petits soins pour moi, mais la vie en brousse à mon âge (le mois prochain j'aurai 75 ans) ce n'est pas drôle. Plus capable de faire des marches à pied, réduit à rester sur place, dire simplement la messe et faire quelques visites des malades, passer mon temps à lire, à écrire quelques lettres, à faire un peu de malgache….ce n'était plus une vie, et pour comble une dizaine de mes quémandeuses de Mananjary sont venues me harceler jusque là-bas...." En effet, grande et connue de tous était sa réputation de générosité, en raison des multiples services qu'il avait rendus et continuait à rendre.
Le 4 février 1994, jour de clôture de la retraite sacerdotale annuelle, mais avec un peu d'avance, M. Louis Hoffmann célébra ses noces d'or en même temps que M. Aimé Pinsel du Centre Catholique Chinois de Tamatave. C'était le 3 juin 1944, en effet, que tous deux et douze autres confrères avec eux, avaient reçu l'ordination sacerdotale et leur destination par la voix du Supérieur Général de la Société. M. Bernard Wittwer, son ami et compagnon destiné comme lui à la mission de Kirin, en Mandchourie, voilà cinquante ans, fut heureux d'assurer l'homélie ; puis, dans une lettre à l'un de ses amis en France, il rendait compte brièvement du jubilé d'or de nos deux confrères :…" Les prêtres du diocèse de Mananjary ont fait leur retraite annuelle à Fianarantsoa, dans la maison de retraite des S. J.à Mahamanina. S'étaient joints à nous les 5 P.P. Indiens travaillant à Mahajanga…Nous étions 24 prêtres.
Le vendredi 4 février au soir, nous avons célébré l'Eucharistie d'actions de grâces pour l'anniversaire (anticipé) de l'ordination des P.P. Louis et Aimé. Y prenaient part de nombreux amis des jubilaires, prêtres, religieuses, laïcs. En raison du cyclone, Mgr. Philibert, Archevêque de Fianarantsoa fut retenu à Antsirabé ; Mgr. Tabao évêque de Mananjary ne put monter à Fianarantsoa.
Après la messe, un repas fraternel réunissait dans la joie 70 personnes, soit la plupart de ceux qui étaient venus remercier le Seigneur avec les jubilaires. Fête très réussie qui a approfondi les liens entre les Mep et le diocèse de Fianarantsoa…"
Après la célébration de son jubilé sacerdotal, M. Louis Hoffmann passa encore quelques semaines à Madagascar, le temps de dire adieu à ses nombreux amis, et de faire une cure thermale de 8 à 10 jours à Antsirabé. Il pensait arriver à Paris pour la fête du 19 mars 1994, mais avant de prendre sa retraite à Lauris où il projetait d'arriver vers la fin mai 1994, il avait accepté de continuer à apporter de l'aide à son évêque malgache. Il écrit à son Supérieur Général, depuis Tananarive, à la date du 19 janvier 1994 …" Mgr. Tabao me demande de faire pour lui des démarches en Allemagne, plus particulièrement à Aix-la-Chapelle et à Cologne pour obtenir des subsides pour sa cathédrale. J'ai accepté à condition qu'il me fournisse avant la Pentecôte un dossier aussi complet et précis que possible à ce sujet.…" Lors de la Pentecôte 1994, selon son habitude et puisque cela lui était possible, il était présent, pèlerin à Echternach, pour participer aux fêtes coutumières en l'honneur de Saint Willibrord.
M. Louis Hoffmann prit sa place dans la communauté Mep de Lauris, le 3 août 1994. Il y vécut plusieurs années en santé relative. Il profita de ce temps de retraite pour se rendre fidèlement aux célébrations en l'honneur du saint patron d'Echternach, et en 1995, il s'en alla faire un voyage, un pèlerinage sur les pas de Saint Paul. En janvier 1997, Il préparait un voyage à Madagascar pour y revoir ses confrères et ses amis. Il voulait garder un contact avec sa mission.
Le 31 mai 1999, il apprit le décès de son évêque et ami Mgr. Xavier Tabao. En effet, les rapports entre lui et son supérieur ecclésiastique avaient toujours été excellents. C'est en ces termes que cela fut rappelé au jour de ses funérailles :…"..Lorsque Mgr.Xavier Tabao était à la tête du diocèse, il n'eut jamais à se plaindre du curé de la cathédrale, toujours prêt à lui faire plaisir en toute chose. Et c'était un tableau apaisant de voir tous les matins l'évêque et Louis Hoffmann arriver de compagnie pour un petit déjeuner que le cuisinier s'efforçait de faire aussi substantiel que possible. Louis a toujours été un joyeux convive.."
Vers l'an 2000, M. Louis Hoffmann fut touché par la maladie d'Alzheimer. Ses dernières années furent pénibles. En 2004, l'une de ses dernières joies fut de recevoir la visite de Mgr.José Alfredo Caires de Nobrega, évêque du diocèse de Mananjary, depuis 2001, et successeur de Mgr. Xavier Tabao. Le mardi saint 6 avril 2004, à vingt heures trente minutes, M. Louis Hoffmann rendait son âme à Dieu, les mains calmement posées sur la poitrine. Ses obsèques furent célébrées le vendredi saint 9 avril 2004. Il repose dans le caveau des Missions Étrangères dans le cimetière de Lauris.
Octobre 2006