Jean-Pierre CORNIC1913 - 1986
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3704
Identité
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Biographie
[3704] CORNIC Jean-Pierre, Marie Cornic a été missionnaire en Chine et Taiwan, et plus de trente ans au Japon, où il repose en paix.
Il naît dans une famille rurale, le 28 décembre 1913, à Cast, diocèse de Quimper, département du Finistère. Après ses études primaires à Cast, il entre au petit séminaire de Pont-Croix (Institution Saint-Vincent), où il parcourt tout le cycle des études secondaires jusqu'à la philosophie inclusivement.
Le 25 avril 1934, il fait une demande d'entrée au Séminaire des MEP. Admis le 3 mai 1934, il se présente à Bièvres le 13 septembre 1934. Du mois d'avril 1935 à la fin d'octobre 1936, il fait son service militaire, puis continue ses études ecclésiastiques. Ordonné sous-diacre en juin 1939, il est mobilisé dès le mois de septembre 1939 et affecté à une unité basée dans les environs de Langres (Haute-Marne). Ordonné diacre le 17 février 1940, à Langres, il reçoit le sacerdoce à Orges, non loin de Langres, le 10 mars 1940.
Fait prisonnier, il est amené, en octobre 1940, en Allemagne où il travaille dans une ferme. Pendant sa captivité, il contracte le typhus. Mal soigné, rapatrié en octobre 1942, il séjourne dans sa famille, et remis sur pied, il revient au séminaire, le 1er octobre 1943. Il est alors envoyé à Bourges où il exerce le ministère. Le 13 septembre 1944, il reçoit sa destination pour le vicariat apostolique de Shenyang (Moukden). Agrégé à la Société des MEP, le 15 septembre 1944, il part, de fait, rejoindre sa mission, le 15 octobre 1946.
Chine (1946-1951)
Arrivé en mission, le P. Cornic se met à l'étude de la langue chinoise avec ardeur, durant huit mois, à l'école de langue de Pékin, dirigée par les Franciscains. Il a la réputation d'être doué face à l’apprentissage des sinogrammes. En juillet 1947, il regagne sa mission et, tout en poursuivant ses études de langue, il est nommé professeur au Grand séminaire de Shenyang (Moukden). En effet, le Séminaire central des Missions de Mandchourie, situé à Tch'ang Tch'ouen (ex-capitale du Mandchoukouo, sous le nom de Sinking) ayant été obligé de fermer ses portes, un séminaire est ouvert à Shenyang (Moukden), au printemps de 1947.
En 1948, en raison de la famine qui sévissait, et en prévision de l'invasion communiste, le P. Vérineux, supérieur de la mission, décide d'évacuer les séminaristes. Le P. Cornic devient "socius" du P. Pérès, puis curé de trois paroisses nouvellement fondées en banlieue nord de Shenyang (Moukden). Le 1er novembre 1948, cette ville tombe aux mains des communistes. Tous les missionnaires qui s'y trouvent dont le P. Cornic sont concentrés et détenus à l'évêché. Enfin, expulsés, ils arrivent à Hong-Kong le 22 octobre 1951.
Japon (1952-1954)
En novembre 1951, le P. Cornic est affecté au diocèse d'Osaka, au Japon, où il arrive le 21 janvier 1952. Après avoir étudié avec ardeur le japonais, il devient aumônier du sanatorium du Christ-Roi, à Nishinomiya, non loin de Kobé.
Le 19 octobre 1949, dans la cathédrale de Shenyang (Moukden), Mgr André Vérineux a reçu la consécration épiscopale des mains de Mgr Gaspais, et devient premier titulaire du nouveau diocèse d'Yingkow. Vers octobre 1952, le Saint-Siège confie à la Société des Missions Étrangères la nouvelle Préfecture Apostolique de Hualien (Hwalien), dans l'île de Formose (Taiwan) et nomme Mgr Vérineux administrateur apostolique de cette mission. Celui-ci fait appel au P. Cornic qui connait le chinois et le japonais.
Taiwan (1954-1955)
Le 30 octobre 1954, le P. Cornic arrive à Hualien, et deux jours après, il prend possession du poste de Tienpu, près de la ville de Hualien. Il s'occupe des Amitsu qui parlent japonais. Trouvant la résidence trop humide, il s'installe dans la sacristie qui est surélevée. Le 8 mars 1955, il subit dans des conditions défectueuses, l'ablation de l'appendice, ce qui le contraint à prendre du repos. Sa santé ne s'améliorant pas, il repart pour le Japon le 6 juillet 1955, fort regretté de ses chrétiens qui appréciaient fort ses sermons et ses catéchismes.
Japon (1955-1986)
De retour au Japon, le P. Cornic est nommé dans l'île de Awaji où il n'y a que vingt-quatre chrétiens. Un terrain a été acheté, mais tout est à installer. Logé à Sumoto à l'étage d'une maison servant aussi de lieu de culte, il se montre peu soucieux de sa santé. A son retour de congé, en octobre 1956, le P. Unterwald est chargé de Awaji. En juillet 1957, le P. Cornic est envoyé chez le P. Froidevaux, à Takatori, pour assurer pendant le congé de ce dernier, le service de cette paroisse et de celle de Suma. A Tarumi, il s'occupe des religieuses du Carmel Apostolique de la Charité et des élèves de leur collège réputé. En février 1958, au retour du P. Froidevaux, il prend en charge la paroisse de Suma où travaillent les sœurs des Missions Etrangères. Il construit église et résidence, style chalet suisse, installant sa couchette dans le grenier. L'ensemble est béni le dimanche 4 décembre 1960.
En janvier 1961, le P. Cornic est envoyé à Amagasaki chez le P. Mugica. En août 1962, il revient comme vicaire à Takatori. A partir de janvier 1963, présent à Takatori pour le service du dimanche, il habite dans une petite maison chez les Sœurs du Carmel de la Charité dont il devient l'aumônier. Le 15 janvier 1968, le P. Cornic est nommé aumônier des Sœurs de la Charité de Nevers, et de l'hôpital du Gyokokai (Lumière du matin), et à Mino, il est chargé du soin spirituel du centre de Kitahara qui héberge des personnes âgées. Il reste dans ce poste jusqu'à la fin de ses jours, poursuivant sa vie d'ermite sur les collines de Minoo. En effet, "son style de vie, joignant le détachement de la pauvreté au souci de scruter les Écritures est une interpellation constante pour ceux qui l'approchent et une invitation tacite à se libérer de tout ce qui n'est pas essentiel "
Le 10 mai 1986, il est impossible au P. Cornic d'aller célébrer la messe. Les Sœurs le trouvent assis sur une chaise, souffrant terriblement. Il demande une piqûre pour calmer sa douleur. On le transporte à l'hôpital Gratia, non loin du Gyôkôkai. Vers 11 heures, ce 10 mai 1986, il perd connaissance, et s'éteint en début d'après-midi du même jour, victime d'un infarctus. Ses obsèques, présidées par Mgr Yasuda, archevêque d'Osaka ont lieu à Kobé, le lundi 12 mai 1986. Le P. Waret, supérieur régional prononce l'homélie. Le P. Cornic repose dans le cimetière des Européens à Kobé.
Nécrologie
Le Père Jean-Pierre CORNIC
Missionnaire à OSAKA (JAPON)
1913 - 1986
CORNIC Jean-Pierre
Né le 28 décembre 1913 à Cast, diocèse de Quimper, Finistère
Entré aux Missions Étrangères le 13 septembre 1934
Prêtre le 10 mars 1940
Destination pour la Manchourie (Moukden) le 13 septembre 1944
Parti le 15 octobre 1946
Transféré à Osaka le 2 février 1952
Décédé à l’hôpital Gratia le 10 mai 1986
Obsèques à Kobé le 12 mai 1986
Voir cartes nos 4, 6 et 11
Enfance et jeunesse
Jean-Pierre Cornic naquit à Cast, au diocèse de Quimper, le 28 décembre 1913, dans une famille qui compta quatorze enfants. Après ses études primaires à Cast, il entra à l’institution Saint-Vincent (petit séminaire) de Pont-Croix, où il fit toutes ses études secondaires, jusqu’à la philosophie inclusivement.
C’est le 25 avril 1934 qu’il fit sa demande d’entrée aux Missions Étrangères. D’après sa lettre de demande, c’est la lecture de la vie du Bienheureux Théophane Vénard qui l’orienta vers les Missions Étrangères. Comme de coutume, on demanda des renseignements au Supérieur de Pont-Croix, renseignements très favorables. Aussi fut-il admis le 3 mai 1934 et il entra à Bièvres le 13 septembre de la même année.
Après son service militaire, du mois d’avril 1935 à fin octobre 1936, il continua ses études et sa préparation au sacerdoce. Mais tout fut interrompu par la guerre. Ordonné sous-diacre au mois de juin 1939, il fut mobilisé dès le mois de septembre et affecté à une unité qui se trouvait dans les environs de Langres. C’est à Langres qu’il fut ordonné diacre le 17 février 1940, et à Orges (non loin de Langres) qu’il reçut le sacerdoce le 10 mars suivant. Puis ce fut la débâcle. Fait prisonnier en octobre 1940,il fut déporté en Allemagne. En Allemagne, pendant sa captivité, il contracta le typhus. Plus ou moins mal soigné, il fut rapatrié en octobre 1942. Il séjourna dans sa famille et ne rentra au séminaire que le 1er octobre 1943. Pendant cette année de convalescence, deux remèdes le remirent à peu près sur pied : le bon régime alimentaire de sa mère et la marche à pied. Ses intestins restèrent cependant fragiles, et c’est ce qui explique, en partie du moins, son régime alimentaire au Japon.
Rentré à Paris, il fut envoyé à Bourges où il exerça le ministère. C’est le 13 septembre 1944 qu’il reçut sa destination pour la mission de Moukden (Mandchourie) mais, de fait, il ne put partir que le 15 octobre 1946.
En mission
Naturellement, comme tout jeune missionnaire arrivant en mission, il dut se mettre à l’étude de la langue chinoise. C’est à l’école de langue de Pékin, dirigée par les Franciscains, qu’il commença à s’initier aux « beautés » du chinois. Il s’y livra avec toute l’ardeur qui le caractérisait. Au bout de très peu de temps, il avait déjà, auprès de ses professeurs, la réputation d’être « calé » en caractères chinois. Il les connaissait mieux que les monuments prestigieux de la capitale chinoise. Casanier, il sortait peu et ne se mêlait guère aux conversations. Pour lui, il était à Pékin, non pour faire du tourisme mais pour étudier le chinois.
Au mois de juillet 1947, il gagna sa mission et voulut sans tarder mettre à profit ses connaissances linguistiques. Il fut alors confié comme « socius » au P. Pétés qui venait de fonder une nouvelle paroisse dans la banlieue nord de Moukden : zone industrielle, avec une population relativement pauvre et artisanale. Une modeste maison chinoise servait de chapelle et de lieu d’habitation pour les Pères. Ce n’était pas le confort, loin de là, mais le P. Cornic se trouva tout de suite à son aise, se faisant en tout et pour tout Chinois avec les Chinois, tant pour la nourriture que pour le vêtement ou les habitudes de vie, vivant d’ailleurs comme il a toujours vécu tout au long de son existence en spartiate.
Après la chute de Moukden, le 1er novembre 1948, et l’entrée et l’occupation des communistes de Mao Tse Tong, ce fut la concentration de tous les missionnaires de la ville dans les locaux de l’évêché, dans l’attente du jugement et de l’expulsion. Le P. Cornic ainsi que les autres confrères furent expulsés le 22 octobre 1951 en direction de Hong Kong, en attendant une nouvelle affectation. Mais le P. Cornic n’était pas l’homme à perdre son temps. Il continua avec ardeur l’étude des caractères chinois dans la perspective d’être envoyé peut-être dans un autre pays, au service des Chinois.
Au Japon
En fait, c’est dans le courant du mois de novembre 1951, que le P. Cornic fut affecté au diocèse d’Osaka, au Japon, où il arriva le 21 janvier 1952. Tout de suite il se mit avec ardeur à l’étude du japonais. Dès qu’il en fut capable, il commença son ministère à l’hôpital du Christ-Roi, à Nishinomiya, non loin de Kobé. C’est là qu’il se trouvait avant son départ pour Hualien.
À Hualien
Quelques mots d’abord au sujet de Formose, appelé actuellement Taïwan. C’est une île appartenant à la Chine. En 1895, à la suite d’un traité, elle fut cédée au Japon. Après la défaite du Japon en 1945, les Japonais évacuèrent l’île. Mais ce n’est qu’en 1951 que le Japon reconnut officiellement la cession de cette île à la Chine. Ils l’avaient donc occupée pendant 50 ans. Cependant depuis 1949, le gouvernement chinois, reculant sans cesse devant les communistes, se retira à Taïwan, avec à sa tête le Maréchal Tchang Kaï Shek. Par la même occasion, de nombreux Chinois du continent, civils, militaires, clergé, passèrent également à Formose. Ce fut alors la création de ce que l’on appelle toujours la Chine nationaliste.
Pendant leur occupation, les Japonais avaient imposé leur langue, comme ils l’avaient fait en Corée. Ce qui fait que les habitants de Taïwan parlaient Japonais, non seulement les Chinois formosans, mais aussi les Aborigènes des diverses tribus.
À la suite de circonstances qu’il est inutile de rappeler ici, la Préfecture apostolique de Hualien fut créée, en 1952, avec à sa tête Mgr Vérineux, venant de Mandchourie. Son premier soin fut de recruter des missionnaires expulsés de Mandchourie, mais aussi d’autres diocèses de Chine. C’est pour cela que Mgr Vérineux fit appel au P. Cornic, car il pensait, à juste titre, qu’il serait susceptible de rendre de grands services, étant donné sa connaissance du chinois et du japonais. Le P. Cornic accepta avec l’assentiment des supérieurs concernés. Il arriva à Hualien, le 31 octobre 1954. Deux jours après, il prenait possession du poste de Tienpu, non loin de la ville de Hualien. La population était composée de Chinois et d’Amitsu parlant japonais ; Mgr Vérineux y avait construit une chapelle et une résidence. Le jeune P. Zaldua était déjà sur place. Le P. Cornic prit donc en charge cette nouvelle paroisse et commença son apostolat auprès des Amitsu qui parlaient japonais. C’était le commencement d’un vaste mouvement de conversions parmi les aborigènes des diverses tribus. Le P. Cornic se donna de tout son cœur à son apostolat, et avec succès, étant donné qu’il parlait chinois et japonais. Mais sa santé ne correspondait pas à son zèle. Au mois de mars, il subit l’opération de l’appendicite dans de mauvaises conditions et fut obligé à prendre un repos pendant plusieurs semaines. Sa santé ne s’améliorant guère, il repartit pour le Japon le 6 juillet 1955. Il fut beaucoup regretté à Hualien. Plusieurs années après son départ, des chrétiens se souvenaient de lui : ce qui les avait surtout frappés, c’est que tout en se promenant à travers la campagne, il récitait toujours son chapelet. Le P. Cornic était un grand marcheur. C’était pour lui un besoin et, en quelque sorte, une espèce de remède. Au dire d’un confrère qui l’a connu pendant quelques mois à Hualien, le P. Cornic aurait pu rendre de grands services, surtout pour la formation des catéchistes.
Comme nous venons de le dire, il y avait à Tienpu une résidence, pour les deux missionnaires. Mais cette résidence était de plain-pied et le P. Cornic trouvait qu’elle était humide. C’est pourquoi il s’installa dans la sacristie qui était un peu surélevée : ce qui ne plaisait pas beaucoup à Mgr Vérineux. Que le P. Cornic soit retourné au Japon après huit mois d’apostolat à Hualien, c’est certainement pour raison de santé, mais on soupçonne aussi qu’il y avait un certain désaccord avec Mgr Vérineux.
Au Japon
À son retour au Japon, le P. Cornic fut envoyé dans l’île de Awaji où il n’y avait que 24 chrétiens. Tout est à installer. Un terrain a été acheté pour la construction du poste. Le P. Cornic surveille les ouvriers de plus ou moins loin. Il loge dans une misérable baraque et prend ses repas sur le pouce, un peu n’importe où. À son retour de congé, le P. Unterwald est chargé de Awaji. Quant au P. Cornic, il est envoyé à Takatori avec le P. Froidevaux. Le dimanche, il vient à Takatori pour aider le P. Froidevaux, mais pendant la semaine il loge dans une petite maison près du Carmel de la Charité, à Tarumi. Ce carmel est un carmel apostolique. Les Sœurs dirigent une grande école de jeunes filles et le P. Cornic assure le service religieux pour les Sœurs et pour les élèves.
Il remplace le P. Froidevaux pendant son congé. En 1960, il accepte d’être vicaire-résident à Suma, pour le nouveau poste qui sera construit à Miyukichô.. À cette époque, les Sœurs des Missions Étrangères sont à Suma. En attendant la construction de l’église et du presbytère, le P. Cornic loge chez les Sœurs et c’est dans leur maison qu’a été aménagée une petite chapelle pour elles et pour les chrétiens, le dimanche. L’église est bénite au mois de décembre 1960. Le presbytère est aussi installé. Le P. Cornic l’occupe, mais il met son lit dans le grenier.
Au mois de janvier 1961, il est envoyé à Amagasaki avec le P. Mugica. Au mois d’août 1962, il revient comme vicaire à Takatori. Au mois de janvier 1963, les Sœurs du Carmel de la Charité désirent avoir de nouveau le P. Cornic comme aumônier. Le P. Froidevaux donne son accord : le P. Cornic pourra aller loger au Carmel et remplir les fonctions d’aumônier, tout en restant vicaire de Takatori où il ira chaque dimanche pour aider le P. Froidevaux. Cette situation dura jusqu’au début de 1968. Le P. Cornic mène une vie de chartreux, dans une petite maison de son choix attenante à l’école des religieuses du Carmel de la Charité. Il y assure le service religieux et se met à la disposition de ceux qui font appel à son dévouement, soit pour un sermon, soit pour une conférence.
Au début de 1968, le 15 janvier, le P. Cornic devient aumônier du Gyôkôkai, à Mino. Sa santé donne des inquiétudes ; au mois de février 1968, il se décide à consulter un docteur et à prendre davantage soin de sa santé. À Mino, il est à la fois aumônier des Sœurs de Nevers et chargé du soin spirituel du centre de Kitahara, où sont hébergées des personnes âgées. Il va rester là jusqu’à la fin de sa vie. Le compte rendu de 1985-1986 note : « C’est là qu’il poursuit sa vie d’ermite sur les collines de Mino, près des Sœurs de Nevers et des personnes âgées ». Un autre passage du même compte rendu dit au sujet de P. Cornic : « Son style de vie, joignant le détachement de la pauvreté au souci de scruter les Écritures est une interpellation constante pour ceux qui l’approchent et une invitation tacite à se libérer de tout ce qui n’est pas essentiel dans notre vie comme dans notre pastorale. »
Le 10 mai 1986, les Sœurs ne voyant pas le P. Cornic venir pour célébrer la messe à l’heure habituelle, se rendirent chez lui pour voir ce qui se passait. Elles le trouvèrent assis sur une chaise, souffrant terriblement. Il demanda une piqûre pour calmer sa douleur. Sans plus tarder, il fut transporté à l’hôpital Gratia, non loin du Gyôkôkai ; son état fut jugé très grave. Tout de suite il reçut le sacrement des malades et le viatique. Il perdit connaissance vers 11 heures et s’éteignit au début de l’après-midi, victime d’un infarctus. Ses obsèques eurent lieu à Kobé, le lundi 12 mai. La messe de concélébration fut présidée par Mgr Yasuda, archevêque d’Osaka et l’homélie faite par le P. Waret, Supérieur régional du Japon. Le P. Cornic repose dans le cimetière des Européens de Kobé.
Les confrères de Kobé ont très bien évoqué la personnalité et le style de vie du P. Cornic. Laissons-leur la parole.
NOTES POUR UNE NOTICE BIOGRAPHIQUE
DU P. CORNIC
(Renseignements recueillis
lors d’une réunion du groupe Kobé-MEP, à cette intention)
Le P. Cornic et la maladie
Ayant attrapé le typhus, alors que prisonnier de guerre en Allemagne il travaillait dans une ferme, il fut rapatrié en 1942. En plus des remèdes, il se levait, marchait par volonté, déclarant que rester couché, c’était aller vers la mort (marche qu’il effectuera du reste fidèlement par la suite). Mais il ne guérira jamais complètement ; intestins et estomac resteront toujours faibles. Quand il sera en Mandchourie, la maladie réapparaîtra ; il se soignera souvent seul (un trait de son caractère), avec des infusions de feuilles d’arbres, remèdes naturels qu’on lui avait sans doute enseignés.
Peu de confrères étaient au courant de son état de santé. S’il a accepté parfois de voir un docteur, ou de faire un séjour dans un hôpital, ce fut surtout par obéissance. Il est exact que lors d’une hospitalisation, pour une opération, il s’enfuit de l’hôpital avec ses pansements, au grand désespoir de la Sœur Médecin-Chef. Ce ne fut que le matin du jour où il devait mourir d’un infarctus que, pour la première fois, il dit à la Sœur venue voir pourquoi il n’était pas venu célébrer la messe, « J’ai très mal. Ne pourriez-vous pas me faire une piqûre. »
Son estomac ne pouvant accepter beaucoup de nourriture, il se contentait la plupart du temps, de lait très vitaminé, de thé japonais, d’infusions, et parfois d’un peu de pain. S’il ne pouvait se nourrir normalement, par contre il aimait voir les autres manger à leur faim, répétant qu’un missionnaire doit bien manger pour mettre sa santé au service de la mission, le plus longtemps possible. S’il recevait de « bonnes choses » de chez lui ou d’ailleurs, il demandait au confrère qui était avec lui de les goûter pour voir si vraiment cela était bon, acceptant parfois qu’on lui mette un peu de ces « bonnes choses » sur un petit morceau de pain. Mais c’était à peu près tout, prenant plutôt plaisir à voir les autres déguster ce qu’il avait reçu, déclarant gentiment qu’ « au moins cela aura servi à quelque chose... sinon j’aurais été obligé de les jeter ». Certains y voyaient une ascèse, une mortification, d’autres y voyaient plutôt l’impossibilité physique de prendre des repas normaux.
On ne l’a jamais entendu parler de ses ennuis de santé ; il se savait affaibli physiquement, sans espoir d’amélioration, et acceptait cet état. Malgré cela, il se sentait pleinement missionnaire et cela lui suffisait.
Le P. Cornic et le dénuement
Le P. Cornic n’aimait pas le luxe. Sans doute avait-il été habitué à une vie simple dès son enfance : ses nombreux frères et sœurs, la maison paternelle — la ferme — perdue au milieu des champs, à presque un kilomètre de toute autre habitation et de la route, autant d’éléments qui ont pu avoir une influence sur son tempérament.
Un dénuement voulu qu’il manifesta de multiples façons : s’agissait-il de livres ? Il ne s’y attachait pas. Il lisait certes, surtout la Bible, les Pères de l’Église, mais le livre lu, il le jetait purement et simplement, ou bien il le donnait à un confrère.
Le strict nécessaire semble avoir été sa ligne de conduite. Pour lui, un changement de poste, ou même de mission (comme ce fut le cas dans sa vie : Moukden, un séjour à Hong Kong après son expulsion, Japon, Formose, et à nouveau Japon), ce n’était pas un problème. Une simple cantine, voire un carton étaient bien suffisants pour transporter le peu d’affaires qu’il voulait emporter.
Son habillement était lui aussi en rapport avec cette façon de penser ; il n’aurait pas voulu posséder deux pardessus, ni surtout deux parapluies. « Et pourquoi deux, quand une seule chose est suffisante ». Décent, mais sans recherche.
Quand il quitta sa famille en 1946, sa mère lui dit : « Mon Jean, la prochaine fois, on se retrouvera au ciel. » Cette parole de sa mère a-t-elle influencé la conduite du Père ? Toujours est-il qu’il n’est jamais rentré en France. Une façon pour lui de « se dépouiller », ce qui ne voulait pas dire « renier », car il aimait parler de sa Bretagne natale. Il aurait écrit une fois à sa famille d’un congé possible, mais cela n’eut pas de suite, les circonstances ne s’y prêtant pas, ou sa façon de concevoir la vie missionnaire ayant changé, nul ne sait.
Il lui arriva cependant d’écrire à son Supérieur local, pour lui demander de prendre un billet d’avion pour la France « le plus tôt possible », mais peu après un démenti arrivait. Il avait simplement été en retard pour la prolongation de son permis de séjour au Japon, avait été questionné par la police, comme il l’avait été en Chine, et se voyait déjà dans des tas de complications. Quand l’affaire fut heureusement terminée, il envoya une dernière lettre pour s’excuser, disant que c’était « le diable qui l’avait tenté ». Ce fut un des rares moments où il eut une velléité de rentrer en France, encore que ce fut pour un cas indépendant de sa volonté.
Lorsqu’il était vicaire à Amagasaki, près de Osaka, il disait souvent qu’il voulait bien sûr vivre en paroisse, mais « sans gêner le curé ni les fidèles, à l’ombre d’un arbre ou dans un coin de la sacristie, à condition qu’il y ait de l’eau... je ne demande pas plus ». Et de 1963 à 1986, il vivra pendant quatre ans dans une « petite maison » chez les Carmélites de la Charité, à Kobé-Tarumi, puis jusqu’à sa mort à Minoo dans une « bicoque » où il avait voulu se retirer près de l’Hospice pour les vieillards de l’Œuvre Emmaüs.
Lorsqu’après sa mort on fit l’inspection de son logement, il n’y avait pratiquement rien, sauf au mur une croix en papier qu’il avait faite lui-même.
Quant à l’argent, il en était vraiment détaché, trouvant qu’il en avait toujours trop. Pour lui, tout devait être don, puisque tout était donné par Dieu.
Le P. Cornic et la solitude
Si P. Cornic n’aimait pas le luxe, il n’aimait pas non plus le bruit. Il y avait chez lui un réel besoin de solitude, peut-être dû à son tempérament breton. On a dit de lui qu’il vivait comme un chartreux ; à le voir vivre, ce terme peut être exact, bien qu’il n’eût pas la vocation de chartreux, et qu’il s’en défendît même, car il se voulait profondément missionnaire ad exteros, et voyait sa vie au milieu de ses confrères, des chrétiens, des catéchumènes, dans une paroisse.
La solitude, pour lui, ne signifiait pas une fuite, car il était toujours heureux de recevoir quelqu’un, de parler, de participer à des rencontres amicales ; par contre, il n’aimait guère les réunions soit de groupe, soit de district, et y participait rarement.
La solitude n’était pas chez lui non plus « taciturnité », car il aimait parler, écouter, être avec. Lors de repas amicaux, ou lorsqu’il était vicaire, il assistait toujours aux repas, non pas pour manger, mais pour parler, pour écouter, pour se tenir au courant.
Et cette solitude, voulue, lui offrait le silence qu’il aimait, et un silence qu’il remplissait de prière et de méditation. L’esprit toujours en éveil, il priait, il glorifiait Dieu au nom de ses confrères et des fidèles, parce que les uns et les autres étaient trop pris par des occupations matérielles. Dans son silence, il priait pour les non-chrétiens, les « païens » comme il disait ; il priait pour tous ceux qu’il ne pouvait atteindre par sa présence ou sa parole. « C’est Dieu qui agit et parle dans leur cœur, moi, je prie pour eux », disait-il.
Il lui arrivait fréquemment de rompre ce silence par des chants. Seul, soit en marchant dans la nature, soit dans son logement, il lui arrivait de chanter des psaumes en hébreu, à partir de 1965 — car à 55 ans, il avait appris l’hébreu suffisamment pour comprendre et lire les psaumes dans le texte original. Il chantait seul, à son rythme. Outre les psaumes, il chantait certaines parties de la messe, en latin, et surtout le Gloria.
Cette solitude, le silence dans lequel il aimait vivre, lui permettaient de méditer. Ses livres de base : la Bible et les Pères de l’Église. Des bibles, il en a eu plusieurs, en latin, en français, en grec, en hébreu. Mais de nombreuses années avant sa mort, il s’en était séparé. Plutôt que de lire un texte, il se laissait emporter par l’Esprit « à la manière des Pères de l’Église », comme il l’a dit pendant toute une période de sa vie, et c’est l’Esprit Saint qui lui enseignait le sens caché de l’Écriture. Même quand il parlait, il ne regardait pas son interlocuteur, mais les yeux baissés, il laissait parler sa solitude, son silence, et les phrases se formaient sur ses thèmes favoris : Le Sacerdoce du Christ — La Mission — La Gloire et L’Absolu de Dieu — L’Église-Mère dans la lumière de Marie. Plus porté vers l’affectif Jean, son saint patron, que vers l’intellectuel Paul, il disait même dans son langage parfois à l’emporte-pièce : « Je lis saint Pierre une fois par semaine, pour me désintoxiquer de saint Paul. »
Le P. Cornic, homme de foi profonde
La maladie, la recherche de la solitude et du silence ont certainement aidé le P. Cornic dans sa rencontre avec Dieu. Ne connaissant pas le milieu dans lequel il a été élevé, nous ne pouvons parler des racines de sa foi, mais nous pouvons supposer que le milieu où il a vécu sa jeunesse était un milieu de foi, du moins celle du début de ce siècle.
Il vivait dans la présence de Dieu, la voyant dans ses confrères prêtres, dans les parents des prêtres, autour de lui, dans la nature qu’il aimait, parce que sortie de la main de Dieu. Il voulait mettre tout le monde dans le ciel. À un confrère qui lui disait : « Mais, moi, pauvre pécheur, il me faudra bien passer par le purgatoire », il répondait, « Mais non, un prêtre va au ciel, c’est normal. Et non seulement lui, mais les parents d’un prêtre : où voulez-vous qu’ils aillent sinon au ciel, puisqu’ils ont formé un prêtre ». Un parler surprenant, mais qui était l’expression de sa foi. On comprend alors qu’il rendait grâces, et souvent, à Dieu le Père, au Christ, à l’Esprit qui « pénètre toutes choses », à Marie-l’Église, avec des hymnes de louange.
Aussi écartait-il de sa vie tout ce qui pouvait le gêner dans cette rencontre avec Dieu. Plus que les théories, il voulait aller directement à ce qui lui paraissait être l’essentiel : Dieu dans son Absolu. N’aimant pas les mots se terminant en « isme », il préférait le mot « chrétien », critiquant le « verbiage » de certains prêtres, de certains textes de revues, bref tout ce qui n’allait pas directement à l’essentiel de la foi. Il avait un petit poste à transistors, et écoutait le sermon fait par un prêtre chaque dimanche, et il lui arrivait parfois de dire : « Ce sermon que j’ai entendu à la radio n’est pas chrétien ».
Dans les dernières années de sa vie, les conversations qu’il avait avec ses confrères étaient centrées sur le Christ, venu de la part du Père et agissant par l’Esprit dans l’Église, ce qui lui permettait de discourir et de donner sa pensée sur les grands problèmes de l’Église. Il a souffert moralement et très douloureusement du mauvais traitement que subit le Sacerdoce catholique aujourd’hui, de la désaffection des fidèles et des prêtres pour l’Eucharistie (en dehors des communions routinières du dimanche), du manque de vocations missionnaires, et plus particulièrement du peu de vocations aux MEP. C’étaient comme de véritables gémissements qui sortaient du plus profond de lui-même. Il a certainement eu des journées « crucifiantes » pour son âme si passionnément missionnaire.
Suivant les jours, suivant ses méditations, il exposait ses idées, non sans déplaire parfois à certains qui ne trouvaient pas ses propos très théologiques. Mais, ce qui primait chez lui, c’était cette liberté intérieure qui lui faisait chercher et percevoir le sens spirituel des textes qu’il avait lus dans la Bible, et approfondis à l’école des Pères de l’Église. C’est dans cette liberté intérieure qu’il exprimait, mais on sentait, à l’écouter, qu’il ne pouvait pas exprimer d’une façon adéquate ce qu’il ressentait et voyait intérieurement. Le tour excessif de son langage faisait sourciller plus d’un de ses auditeurs, mais n’était-ce pas là l’expression profonde de sa foi et de son désir de voir tous ses confrères fermes dans la foi. « Tu sais, mon expression est peut-être et même sans doute exagérée, mais tu com¬prends ce que je veux dire ».
Cette foi, chaque semaine, dans les vingt dernières années de sa vie, il l’exprimait dans un court sermon dont on a dit : « Un sermon du P. Cornic, c’est cinq minutes, mais il y a la nourriture pour toute une semaine » ; car de fait, un sermon, une conversation, c’était le fruit d’un semaine de prière, de méditation et de contemplation.
Le P. Cornic, missionnaire apostolique
S’il est un titre dont il était fier, s’il est un mot qu’il aimait, c’était bien l’expression « missionnaire apostolique ». Malgré une santé défectueuse, malgré un isolement voulu, il s’est toujours considéré comme « missionnaire apostolique ». C’était sa vocation ; il avait été appelé pour ai « porter l’Évangile au monde » ; il en était conscient et il tenait à réaliser cet idéal. Un visiteur de passage lui dit un jour : « Ainsi vous êtes ermite au Japon. » Et lui de répliquer vivement : « Oh non ! je suis missionnaire apostolique ! » On raconte son ardeur à apprendre les caractères chinois, pendant son séjour à Hong Kong, et s’énervant des confrères qui venaient le dissiper pendant son travail, car il jugeait cette étude non pas d’un point de vue théorique, mais comme un moyen nécessaire, primordial pour lui, pour transmettre l’Évangile.
Lorsqu’il était à Minoo, dans l’Œuvre Emmaüs, il avait mis à la tête de son grabat pendant un certain temps, cinq pierres à sa tête et une pierre à ses pieds. Une chose qui peut paraître enfantine et bizarre. Mais, pour lui, imbu des symboles trouvés dans la lecture des Pères de l’Église, ces pierres étaient pour lui un symbole dont il n’a livré le sens que petit à petit. Les « cinq pierres », c’était « son saint Pierre » qu’il lisait chaque semaine et qui représentait pour lui « celui qui avait écouté le Seigneur lui parler » ; quant à l’autre pierre, elle voulait signifier saint Jean qui, lui, avait presque « touché » le cœur du Christ. Ces « signes » étaient pour lui le sens missionnaire de sa vie : écouter le Christ, mais aller ensuite dans le monde transmettre le cœur du Christ.
Même si par timidité ou à cause de sa santé, le P. Cornic ne courait pas les routes comme les anciens missionnaires (mais peut-être a-t-il eu cette activité en Mandchourie ?), il était toujours prêt à écouter, à recevoir, à parler pour transmettre ce qu’il avait médité. Des prêtres étaient heureux d’aller le voir, moins pour lui parler que pour l’écouter. « Chaque fois que je l’ai rencontré, j’ai été fortifié dans ma foi ». « Quand j’avais des problèmes, j’allais le voir ; il m’écoutait, et c’est souvent par un simple mot qu’il donnait réponse à mes problèmes ; on eut dit qu’il avait un don de discernement »
On sait qu’il fit en 1944, au Séminaire de Paris, un long discours pour une fête, sur la « réforme des séminaires », demandant entre autres choses « d’ouvrir des fenêtres sur l’extérieur ». Les autorités du moment écoutèrent avec attention, ne purent donner une réponse immédiate, la promettant pour plus tard, un « plus tard » qui se fit attendre tellement longtemps qu’elle ne vint pas, tant le discours du Père était plein de bon sens, et même prophétique en un sens.
Le P. Vallade. directeur de l’Œuvre Emmaüs, et ayant donc comme aumônier le P. Cornic pour l’hospice des vieillards à Minoo, disait de lui : « Le P. Cornic ? mais c’est le paratonnerre de l’Œuvre ! » De fait, missionnaire jusqu’au fond de l’âme, il portait en son cœur tous ceux avec qui il était en contact, sans toutefois jamais oublier « son premier amour : la Mandchourie ». Même si parfois, en voyant des confrères trop occupés, et obligés de « courir », il les plaignait et s’en plaignait, il priait pour eux, pour que par eux la Parole soit propagée et entendue. Les missionnaires, les parents des missionnaires, les catéchumènes, les « païens » étaient « sa prière ». Partout où il est passé, il a laissé le souvenir d’un « missionnaire », même si sa « mission » s’est exprimée, manifestée d’une façon peu ordinaire, mais n’est-ce pas précisément l’Église ?
Il a écrit : « Dans l’Église, je voudrais être comme un cœur qui fait circuler la vie, en priant, en m’offrant, pour toutes les intentions que je ne choisis pas moi-même, mais qui me sont confiées, à moi “missionnaire apostolique”».
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Références
[3704] CORNIC Jean Pierre (1913-1986)
Références bibliographiques
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