Modeste DUVAL1910 - 1994
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3533
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Biographie
[3533] Modeste, Joseph, Almire, François Duval a été missionnaire à Hong-Kong et au Vietnam pendant presque quarante ans, et cela durant les grands événements du milieu du XXe siècle.
Il naît le 10 février 1910 à St Cyr-en-Pail, diocèse de Laval (Mayenne). Il fait ses études au Petit séminaire de Laval, entre au Grand séminaire en 1928, et le 11 octobre 1932, à la fin de son service militaire, il entre aux Missions étrangères de Paris. Il est ordonné prêtre le 7 juillet 1935. Destiné au service des Procures, il s'embarque pour Hongkong le 20 septembre 1935.
Hong-Kong (1936-1939)
Il devient assistant du Père Vircondelet, procureur général de Hong-Kong. Puis il est appelé pour quelques mois à Saigon, pour remplacer le Père Moreau, procureur de la région.
Chine (1939-1953)
Enfin, en 1939, à sa demande, il est affecté à la mission de Beihai (Pakhoi), en Chine du Sud. Mgr Pénicaud, son évêque, le nomme professeur au Petit séminaire de Beihai (Pakhoi), où il débute comme surveillant. En raison de la guerre du Japon, il est obligé de se réfugier à Fort-Bayard avec quelques séminaristes. Revenu à Beihai (Pakhoi), il est nommé directeur du Séminaire en 1941 par Mgr Dewazières, le nouveau vicaire apostolique. Il s'adonne avec beaucoup de compétence et de dévouement à la formation spirituelle et humaine des séminaristes. Tous les soirs, il leur fait une allocution spirituelle.
En 1952, le Séminaire compte jusqu'à soixante-cinq séminaristes. Mais en septembre 1952, le raz de marée communiste vient submerger toute la Chine. Le Père Duval ne peut continuer son rôle de formateur du futur clergé chinois. Il continue à vivre encore quelque temps sous la persécution communiste. L'une des accusations portées contre les missionnaires étrangers consiste à les rendre responsables de la mort d'un nombre importants d'enfants orphelins. En effet, les autorités communistes trouvent les cimetières où les enfants ont été enterrés. Les communistes vont même jusqu'à forcer les missionnaires à déterrer ces enfants : œuvre macabre par excellence. Mais il sait bien que le jour de l'expulsion des missionnaires ne va pas tarder. Il doit affronter la mascarade du tribunal populaire et le 20 novembre 1953, il est expulsé de Chine.
Arrivé à Hongkong, il se repose quelque temps et fait un séjour à l'hôpital. Le 15 janvier 1954, il reçoit son affectation à la mission d’Hué. Il s'y rend aussitôt et s'installe comme professeur à l'Institut de la Providence.
Vietnam (1954-1975)
Là, il retrouve des séminaristes, ceux du diocèse d’Hué et également ceux d'autres diocèses, qui viennent suivre les cours du programme français. L'année 1954 est l'année de la défaite de l'armée française à Dien Bien Phu et de la division du Viêtnam en deux, de part et d'autre du 17ème parallèle. Il passe alors vingt ans dans ce collège, où il enseigne les mathématiques et devient un professeur estimé et aimé. De plus, comme il a été bricoleur, il rend beaucoup de services à ses élèves pour leurs cadenas, leurs clés ou leur montre. Il est l'homme multi-services du collège.
Le Père Duval sait suivre l'évolution des nouvelles mathématiques, et il ne manque pas de partager sa connaissance des mathématiques modernes avec des professeurs des lycées d’Hué et même de certains universitaires.
À partir de 1968, il vient loger au collège Jeanne d'Arc, chez les Sœurs de St Paul de Chartres, où il célèbre l'Eucharistie, entend les confessions, et donne des cours dans les classes terminales.
Au cours de ces années relativement calmes, il connaît cependant un certain nombre d'événements qui marquent sa vie missionnaire. C’est d'abord, en 1960, l'établissement de la hiérarchie dans l'Église du Viêtnam et l'arrivée du premier archevêque vietnamien à Hué. Mgr Ngo Dinh Thuc, frère du Président Ngo Dinh Diêm, qui est installé dans des festivités extraordinaires. Le Père Duval se félicite de voir la prise en charge totale des responsabilités ecclésiales par l'Église locale.
En 1963, la ville d’Hué est particulièrement troublée par l'opposition des bouddhistes au régime en place : suicides par le feu, morts par la répression, campagne contre le Président, originaire de cette ville. Par bonheur, le jour du coup d'État, l'archevêque n'est plus à Hué, car il est parti à Rome pour participer à une Commission préparatoire du Concile. En février 1966, c’est la mort brutale du Père Valour, à l'âge de 43 ans. Puis en 1968, nouveau coup dur avec la mort du Père Cressonnier et Pierre Poncet, tués à Hué vers la fin des batailles qui suivent l'attaque de la ville par les troupes du Nord. Également deux Bénédictins du monastère de Thien-An : les Pères Urbain et Guy, sont sauvagement massacrés avec des centaines de vietnamiens, y compris plusieurs prêtres et séminaristes.
En 1970, c'est la mission montagnarde de Cua, près du 17ème parallèle qui est incendiée. Le Père Neyroud, grièvement atteint, réussit à se faire évacuer par hélicoptère dans un hôpital américain et rentre définitivement en France.
Le 31 mars 1972, le Père Audigou est tué à Cam-lo. Enfin, en 1975, c’est l'occupation du Sud Viêtnam par les troupes du Nord, et c’est le début de l'expulsion des missionnaires. Le 6 septembre, le Père Duval et plusieurs de ses confrères sont conduits sous escorte jusqu'à Saigon. De là, il arrive en France le 11 septembre, après 40 ans de vie missionnaire, en Chine et au Viêtnam.
France Congo France (1975-1994)
Comme l'archevêque de Brazzaville cherche un professeur de mathématiques, le Père Duval accepte d'aller à Congo-Brazzaville et il part le 11 janvier 1976. Nommé au Petit séminaire Saint Jean, il continue ainsi son ministère d'éducateur auprès de futurs prêtres. Il n'a pas que des consolations, car il se trouve dans une ambiance différente de l'Asie. Il est souvent déçu et même désarçonné par la rencontre d'une nouvelle civilisation et le tempérament de ses élèves. Il trouve aussi le climat du Congo éprouvant, avec les moustiques et le danger du paludisme.
Il est également très affecté par la mort d'un collègue et ami, le Père Girard, prêtre vendéen Fidei Donum et professeur de français. Après la mort du Père Girard, il doit assumer le poste de préfet des études. Le Père Duval, malgré les difficultés et les épreuves, travaille jusqu'au bout sans se décourager, comptant beaucoup sur le travail silencieux de l'Esprit dans les âmes.
On lui diagnostique un cancer à l'estomac, et il doit rentrer en France pour une opération chirurgicale. Il va alors en convalescence dans notre maison de Montbeton. Se sentant mieux, il ose retourner à Brazzaville, mais dès 1992, il se voit forcé de rentrer en France, et de rejoindre Montbeton. C'est à l'hôpital de Montauban qu'il décède le 21 janvier 1994.
D'une grande délicatesse et d'un grand respect des autres, il fut un bon missionnaire, pieux et dévoué dans l'accomplissement de son devoir quotidien.
Références
[3533] DUVAL Modeste (1910-1994)
Références biographiques
AME 1935 p. 237 + photo. CR 1935 p. 241. 1936 p. 228. 1939 p. 97. 213. 1947 p. 42. 338. 1948 p. 63. 1949 p. 68. 1960 p. 50. 1961 p. 47. 1962 p. 60. 1963 p. 75. 1964 p. 39. 1965 p. 69. 1966 p. 77. 1967 p. 61. 1969 p. 65. 66. 1974-76 p. 231. BME 1932 p. 724. 1935 p. 623. 827. 908. 1937 photo p. 32. 1939 p. 655. photo p. 321. 1941 p. 186. 1940 photo p. 513. 1948 p. 35. 42. 45. 185. 316. 317. 1949 p. 303. 643. photo p. 505. 1950 p. 629. 1952 p. 770. 1953 p. 617. 618. 621. 1954 p. 83. 84. 186. 275. 787. 1955 p. 780. 1956 p. 356. 358. 1957 p. 552. 1958 p. 260. 1961 p. 863. Hir n° 132/2. 133/2. 165. 175/2. EC1 N° 248. 318. 321. 545. 548. 551. 678. EC2 N° 6/C3 - 7P200 - 8P241. 242 - 14P439 - 54P207 - 56P282 - 57P304 - 85P131. 132 - 86P180 - 87P219 - 89P275 - 90/C2 p. 305. 308 - 92P21 - 94/C2 p. 82 - 95P112. 101P314 - 104P53 - 111P283 - 118P141 - 127P73 - 95/C2 - 200/C2.