Joseph DEYRAT1906 - 1979
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3427
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Malaisie - Singapour
- Région missionnaire :
- 1931 - 1935 (Penang)
- Pays :
- Japon
- Région missionnaire :
- 1935 - 1950 (Osaka)
- 1953 - 1977 (Osaka)
Biographie
[3427] DEYRAT Joseph, Annet, est né le 2 avril 1906 à Sury-le-Comtal, dans le diocèse de Lyon (Loire). Il fait ses études secondaires au Petit Séminaire de Montbrison et entre au Grand Séminaire de Lyon (1924-26). Il entre au Séminaire des Missions Étrangères le 17 septembre 1926. Ordonné prêtre le 20 décembre 1930, il part pour le Collège Général de Penang, le 20 avril 1931.
Il y reste environ quatre ans et demi et enseigne la philosophie. Il se trouve ensuite au Japon, au diocèse d'Osaka où il aborde à Kobé le 16 décembre 1935. Après l'étude de la langue, il est appelé à l'évêché d'Osaka. Curé de Tanabé en avril 1937, il est, six mois après, envoyé à Sumiyoshi, près de Kobé. La guerre que le Japon déclenche obligera plusieurs missionnaires à changer fréquemment de poste : le Père Deyrat fut l'un d'eux : retour à Tanabé de juin 1938 à juin 1940, il devient aide-procureur à Kobé et y reste jusqu'en 1943. Après la guerre, son vicaire lui succèdera. En 1950, le Père Deyrat sera délégué des Confrères à l'Assemblée Générale. Atteint de phlébite, il est opéré à St Étienne, se remet peu à peu avant un infarctus du myocarde en février 1951 pour enfin rentrer au Japon en octobre 1953.
En juin 1954, il est à Sumiyoshi. En octobre 1956, il est chargé des étudiants en langue avant de revenir à Sumiyoshi en octobre 1958. Après un congé en France en 1963, il revient au poste comme vicaire du Père Berhault, son ancien vicaire, jusqu'en mai 1968. Curé et vicaire sont alors affectés à la paroisse de Shimoyamate à Kobé. Le Père Deyrat y reste jusqu'au 1er juin 1977, années pendant lesquelles sa santé se détériorera petit à petit sans pour autant retrancher quoi que ce soit de son accueil toujours aussi souriant. Il quitte, certainement avec regret, tout ce qui fut sa vie et rentre en France le 1er juin 1977. Il passe quelques mois à Sury chez sa sœur avant de se trouver à Montbeton où il décède le 18 août 1979, par rupture d'un abcès cancéreux. Ses obsèques eurent lieu deux jours plus tard.
Nécrologie
Le Père Joseph DEYRAT
Missionnaire de Osaka (Japon)
1906-1979
DEYRAT Joseph.
Né le 2 avril 1906 à Sury-le-Comtal dans la Loire — Diocèse de Lyon.
Prêtre le 20 décembre 1930.
Parti pour Penang le 20 avril 1931.
En mission à Osaka — Japon en 1935.
Rentré en France le 1er juin 1977.
Décédé à Montbeton le 18 août 1979.
Enfance et jeunesse
Un confrère du Japon, le P. Maurice Duchesne, compagnon de toujours du P. Deyrat, a bien voulu retracer la vie de ce dernier. Laissons lui la parole : « Physiquement, le P. Joseph Deyrat ne payait pas de mine : de petite taille, légèrement voûté dès sa jeunesse, il avançait légèrement penché vers l’avant et une lèvre lippue n’enjolivait pas son visage. Cependant celui-ci exprimait une bonté joviale, et son regard expressif une riche intelligence. C’était un homme qui, depuis son enfance, s’intéressait à tout. Muni d’une érudition quasi universelle, il était capable aussi bien d’enseigner la philosophie ou la théologie dans un séminaire que de bricoler avec un outillage adapté, sans cesse complété, dans tous les genres de métiers. Intellectuel à ses heures, il lisait beaucoup de livres et de revues en tous genres, prenait de nombreuses notes, collectionnait articles et documents, photos historiques et photos d’anciens confrères qu’il gardait pour perpétuer leur souvenir et enrichir les archives du diocèse et de la Société. Véritable encyclopédie vivante, il se souvenait, à chaque occasion propice, de ce qu’il avait lu ou entendu. Par ailleurs, doué d’un grand bon sens et d’un jugement sûr, il avait l’étoffe d’un conseiller, tant pour les charges de confiance que dans la direction spirituelle. Sa bonté et sa charité n’avaient pas de limites ; elles étaient à la mesure de sa grande discrétion, de sa générosité et de son humilité.
Joseph Deyrat naquit le 2 avril 1906 à Sury-le-Comtal dans la Loire, au diocèse de .Lyon, et fut baptisé trois jours plus tard. Aux yeux de sa sœur aînée, c’était « un blondin aux cheveux bouclés, s’amusant tranquillement de tout et de rien. Garçonnet, il aimait regarder travailler les ouvriers… jusque dans les égouts »... Il fit sa première communion en 1915 et fut confirmé l’année suivante. « Sa maman n’aurait pas voulu le voir grandir pour le garder près d’elle. » Pourtant, après l’école primaire à Sury, il fut question, vu ses goûts scientifiques, de le mettre à l’Ecole professionnelle de St-Etienne, mais l’inconvénient de l’éloignement fit choisir « sans penser plus loin » le petit séminaire de Montbrison plus accessible. Il n’y fut qu’un élève moyen, mais de « bonne conduite ». La vie d’internat lui fut dure car la famille lui manquait. Dans ce petit séminaire, on ne présentait les candidats qu’au baccalauréat « Lettres » : ce qui ne l’intéressait guère, alors que tout l’attirait vers les mathématiques et les sciences. « Un saint prêtre, le Chanoine Rochigneux, fut son directeur et sut développer chez Joseph ses qualités latentes et former sacerdotalement son âme. » Pressentant une vocation, le Chanoine en fit part à sa mère, qui par un réflexe alarmé, lui répondit : « Non ; il y en a déjà assez d’un. » Elle parlait de son propre frère, l’oncle de Joseph, le Père Joseph Villebonnet qui en son temps fut célèbre à Hanoï. « Cela avait peiné Joseph comme il l’avoua plus tard. » « Ensuite ce fut le grand séminaire de Lyon, dirigé par Monsieur Paillard » qui fut plus tard supérieur du grand séminaire de Hanoï.
Aux Missions Etrangères
Sa sœur aînée continue : « Ce fut ensuite le grand départ, difficilement supporté par la maisonnée » et annoncé à sa mère par l’oncle du Tonkin : « Pleure, maman, mais sois fière de ton petit. Il est appelé à des grandes choses. C’est beau, à vingt ans, de dire adieu aux joies de la terre, de s’offrir à Dieu de tout cœur pour tout ce qu’il voudra. Tu t’en doutais bien puisque tu m’en parlais dans une lettre. » Sa mère écrivit à Joseph : « Où est-il le temps où tu ne voulais pas quitter ta maman pour aller à l’école ? » Entré pour une année à Bièvres en septembre 1926, il termina ses études en avril 1931. Ses carnets spirituels et de retraites révèlent les efforts et les prières qu’il dut faire pour corriger ses défauts et progresser dans l’humilité, la charité, l’obéissance. Pour ceux qui l’ont bien connu, il fut un aspirant modèle, et un exemple vivant.
A l’époque les deux communautés de Paris et de Bièvres se retrouvaient chaque semaine à notre maison de Meudon. Nous étions tous les deux d’un groupe de « petits marcheurs », appellation d’une exactitude très relative… puisqu’elle désignait ceux qui se rendaient directement à Meudon le plus souvent par la rue de Vaugirard et en revenaient de même le soir après la promenade dans les bois. Nous avions donc le temps de dialoguer et, vu nos goûts assortis, nous passions bien des après-midi d’hiver à visiter le musée de l’aviation tout près qui nous passionnait. D’autres affinités contribuèrent à parfaire notre amitié, jusque dans notre vieillesse au Japon.
Il reçut la tonsure et les ordres mineurs entre juin 1926 et juin 1928. Pendant l’année 1929, il effectua son service militaire à Saint-Etienne. Ordonné diacre le 20 septembre 1930, il reçut le sacerdoce le 20 décembre suivant.
En mission
Après ses adieux à sa famille, il quitta la France le 20 avril 1931, pour rejoindre son poste au Collège général de Penang. Tout d’abord destiné aux Procures, il vit sa destination changée car on avait un besoin urgent de professeurs au Collège général. Il y resta environ quatre ans et enseigna la philosophie. Pendant ce séjour à Penang, il fut très estimé de tous. Le Père Rouhan, Supérieur d’alors, écrivit à sa mère au moment où le P. Deyrat quittait le Collège général : « Je vous assure de notre regret à tous ici de voir le P. Deyrat quitter le Collège pour une autre mission. Nous l’aimions beaucoup et ce n’est que la pensée qu’il aura au Japon une activité plus conforme à ses désirs qui nous console un peu de cette perte très sensible. Il fut, pour nous, pendant quatre ans et demi, un confrère charmant, très dévoué à son devoir et dont l’aide nous était très précieuse. Je ne doute pas qu’au Japon il soit aussi apprécié qu’ici et qu’il y fasse beaucoup de bien. Votre cœur maternel peut envisager l’avenir du P. Deyrat avec la plus entière confiance et avoir la certitude qu’il laisse parmi nous un souvenir d’estime et d’affection qui n’est pas près de passer... »
Au Japon
« Il aura au Japon une activité plus conforme à ses désirs », présumait le P. Rouhan. De fait, l’économat comme le professorat contrariaient douloureusement sa vocation missionnaire. Après quatre années et demie de patience résignée dans ce climat épuisant de Malaisie, il fut destiné au Japon, et au diocèse d’Osaka. Il aborda à Kôbé le 16 décembre 1935. Après avoir étudié le japonais à Tokatori (Kôbé) avec l’initiateur des « nouveaux », le P. Jupillat, il fut appelé à l’Evêché d’Osaka (Kawaguchi). D’abord nommé curé de Tanabé (Osaka) en avril 1937, il fut ensuite, dès octobre de la même année, envoyé à Sumiyoshi près de Kôbé.
Sous prétexte d’expansion territoriale nécessaire, le Japon préméditait la guerre. Le fameux « incident de Chine » la déclencha et la plupart des prêtres japonais furent successivement mobilisés. Cela entraîna à chaque fois des ajustements du personnel ecclésiastique aux besoins des paroisses, le nombre des prêtres disponibles ayant beaucoup diminué. Cela explique pourquoi le P. Deyrat dut changer si fréquemment de poste et retourner à Tanabé de juin 1938 à janvier 1940. Il devint ensuite vicaire d’un prêtre japonais non mobilisé, le P. Miyakoda, à Tamatsukiri, importante et ancienne paroisse d’Osaka ; mais de là, chaque semaine du lundi au vendredi, il devait se rendre à Kôbé (Nakayamaté) comme aide-procureur du P. Fage, vicaire général. Il finit par y rester définitivement, de mars 1940 jusqu’à la mort de Mgr Castanier en 1943.
Les années de guerre
Elles furent très douloureuses pour tous les missionnaires français et étrangers : haine de l’étranger, soupçons d’espionnage, liberté restreinte, visites à peu près quotidiennes de la police et de la gendarmerie, famine générale, isolement et absence totale de courrier, emprisonnement... Le ministère devint très difficile et l’apostolat presque impossible. Comme Osaka, Kôbé et sa région furent détruits aux 7/10e et la paroisse de Sumiyoshi, où de nouveau était retourné le P. Deyrat, fut presque entièrement détruite : quinze bombes incendiaires sur la chapelle, cinq sur le presbytère, et trente-deux dans l’enceinte. La très jolie chapelle de style japonais dont le plafond était en contre-plaqué, flamba en un clin d’œil. « J’ai pu sauver l’essentiel pour dire la messe, je m’en suis tiré sans brûlures mais pendant deux jours je fus presque aveugle ». L’effroyable hécatombe de Hiroshima et de Nagasaki, avec la courageuse décision de l’empereur, nous rendirent paix et liberté d’action. Le P. Deyrat ne fut pas le dernier à user de cette liberté avec un zèle décuplé par l’attente. « On a tenu le coup, malgré les brimades et, pour certains, l’emprisonnement et la mort... » Il faisait là allusion à l’incarcération des Pères Mercier et Bousquet, ce dernier étant mort en prison.
Dès que les transports furent rétablis nous arriva de Paris un renfort très apprécié de six jeunes confrères. L’un d’eux, le Père Berhault, devait devenir bientôt et jusqu’à la fin, pendant de longues années, le socius affectueux et affectionné du P. Deyrat au point que lorsque l’âge et les infirmités de ce dernier semblèrent l’exiger, le curé de Sumiyoshi devint vicaire et le vicaire curé, tout naturellement — avec l’approbation de l’évêque — comme le fils succède à son père.
Premier retour en France
Le P. Deyrat choisi comme délégué des confrères à l’Assemblée générale de 1950 accompagna à Paris le P. Hervé, alors supérieur local, pour y prendre part. Peu après son arrivée en France, le P. Deyrat fut gravement éprouvé dans sa santé. Déjà en 1938, il s’était plaint des intestins et avait été soigné en conséquence, mais en France, il fut atteint d’une très grave phlébite qui lui valut cinq mois d’hôpital à St-Etienne pour l’ablation totale de l’artère de la jambe droite et le curetage de l’autre. Très affaibli, jusqu’à un arrêt momentané du cœur, il triompha de l’agonie et se remit lentement. Mais en février 1951, ce fut un infarctus du myocarde dont il se remit aussi. Enfin, en octobre 1953, après un examen médical minutieux, il fut autorisé à retourner au Japon à condition de suivre toute sa vie un traitement rigoureux, accompagné de précautions continuelles et d’examens fréquents.
Au Japon à nouveau
Son retour à Sumiyoshi en juin 1954 fut une joie partagée par tous, confrères et chrétiens. Bien qu’il dût s’aider d’une canne, il se remit consciencieusement au travail. Puis, en octobre 1956, il fut désigné comme responsable des nouveaux missionnaires étudiant la langue à la Maison régionale de Tokyo. Il revint à Sumiyoshi en octobre 1958, mais cette fois comme vicaire du P. Berhault comme il a été dit ci-dessus.
Second congé
Sa vieille mère et sa sœur désiraient le revoir encore une fois. Il partit donc en congé de mars 1963 à novembre de la même année, mais sa mère mourut pendant le voyage d’aller. Ils ne purent donc se revoir...
Rentré au Japon, il redevint vicaire du P. Berhault à Sumiyoshi jusqu’en mai 1968. A cette date, la paroisse fut transmise au clergé japonais et une nouvelle séparation d’avec cette paroisse s’imposa. Les deux inséparables furent affectés à la vieille paroisse de Shimoyamaté à Kôbé. Là aussi le P. Berhault était curé et le P. Deyrat son vicaire. Le P. Deyrat ne quitta cette paroisse que pour rentrer définitivement en France, le 1er juin 1977. Durant ces neuf années, il rendit dans cette paroisse tous les services possibles, même quand ses jambes douloureuses l’obligèrent à célébrer la messe assis. Il ne pouvait plus prendre les autobus et il fallait le hisser dans les voitures particulières. En avril 1972, il fut affligé d’une hernie, puis le 20 décembre 1974, il fit une chute dans l’escalier, ce qui le rendit encore plus impotent. Il ne se déplaçait plus, même dans la maison, qu’à l’aide de deux cannes et très lentement. Comme il ne pouvait plus aller jusqu’à l’église, il célébrait la messe assis, à la maison. La lecture, l’étude, la prière, les continuelles visites des confrères et de tant de chrétiens qui l’avaient en vénéation remplissaient utilement et agréablement ses journées. On le trouvait toujours occupé ; il ne savait pas perdre son temps. Même dérangé dans son travail, il restait cependant accueillant et recevait chacun avec le sourire, interrompant aussitôt son bréviaire, animant gaîment la conversation jusqu’au départ parfois tardif du visiteur, tant était grande sa charité.
Retour définitif en France
Finalement il comprit qu’il ne pouvait plus être davantage à charge au P. Berhault comme au personnel et qu’il risquait même de devenir intransportable. Il décida donc courageusement de quitter définitivement le Japon. Ce fut sûrement le plus grand sacrifice de toute sa vie. Il lui fallait quitter tout ce qui avait été sa vie, quitter les chrétiens auxquels il était attaché de toutes les fibres de son cœur. Ce dut être comme une agonie de l’âme, en union avec celle de son Maître : « Mon âme est triste jusqu’à la mort... » Il n’en laissa rien paraître, régla posément toutes ses affaires. Durant les dernières semaines ce fut un défilé incessant de tous ceux qui voulaient le revoir une dernière fois et, quand le jour et l’heure furent arrivés, ce fut comme s’il partait en congé. En toute obéissance, il se soumettait à la volonté de Dieu.
Sury et Montbeton
Arrivé en France le 1er juin 1977, il passa quelques mois à Sury chez sa sœur et ce dut être une période très consolante dans cette maison familiale pleine de souvenirs du passé. Pourtant les soins et services qu’exigeait son état dépassaient les possibilités de sa sœur plus âgée que lui. Du reste son intention était de finir ses jours à Montbeton, maison confortablement installée pour recueillir de vieux missionnaires handicapés comme lui. Il y retrouva des amis et s’y habitua aisément. Un courrier abondant lui arrivait du Japon, de ses innombrables amis et connaissances. De fréquentes visites des membres de sa famille étaient ses meilleures distractions. Grâce à un confrère complaisant, il put même, au début, aller passer en été un mois chez sa sœur à Sury. Certains de ses anciens paroissiens japonais, de passage en Europe, vinrent lui rendre visite et ce fut pour lui une grande joie. Bien accoutumé au régime, il semblait devoir couler paisiblement une heureuse vieillesse en ce lieu de repos, de prière, de charité et de paix.
In Paradisum
Pourtant depuis assez longtemps, en plus de toutes ses infirmités, il se savait atteint d’un cancer de l’intestin et s’attendait, dans le silence et l’abandon à la Providence, à une issue fatale plus ou moins proche, tout en continuant son petit train de vie : messe, bréviaire, courrier, visites, recueillement et souvenirs. Sa dernière joie en ce monde fut de revoir son ami le Père Berhault, revenu en congé juste à temps pour un « A Dieu » providentiel et qui put assister à ses obsèques. Dans la dernière lettre qu’il m’écrivait peu avant sa mort, il mentionnait : « ...Si nous sommes encore en vie le 20 décembre 1980, le P. Paillet, le P. Thouvenin et moi, nous fêterons aussi nos cinquante ans de prêtrise. » C’est en paradis que Dieu lui réservait cette joie, à laquelle nous nous unissons dans le souvenir et dans la prière avec tous ceux qui l’ont précédé. Comme l’avait prévu son oncle un demi-siècle avant « c’est beau à vingt ans... de s’offrir à Dieu de tout son cœur pour tout ce qu’il voudra », il avait atteint ce but grâce aux efforts et prières de toute une vie pour progresser dans l’humilité, la charité et l’obéissance, vertus dont il fut un exemple vivant, comme le prouve tout ce qui précède.
Il quitta ce monde presque subitement, le 18 août, par rupture de l’abcès cancéreux. La fête de l’Assomption célébrée trois jours plus tôt ne présage-t-elle pas l’espoir fondé de sa propre accession à l’Assemblée des Saints ?
Maurice Duchesne
Ajoutons quelques précisions sur les derniers moments du Père Deyrat à Montbeton. « Depuis un certain temps, on avait remarqué — et lui aussi — qu’il maigrissait et s’affaiblissait peu à peu. On ne pensait pas cependant à une fin aussi brusque. Il n’est resté alité qu’une dizaine de jours. Il a d’abord ressenti des douleurs assez vives qui heureusement ont pu être calmées. Mais ses forces ont continué à l’abandonner et le 18 août à 4 heures du matin, il s’en est allé sans presque d’agonie.
Sa sœur est venue le voir trois jours avant sa mort et a ainsi pu s’entretenir avec son frère pendant de longues heures avant la séparation définitive. Les obsèques eurent lieu le 20 août. Le P. Paillet, son « bateau », avait tenu à les célébrer. La Mission de Osaka était représentée par les Pères Berhault, Tijou et Renou. Pour le peu de temps que le Père Deyrat a passé à Montbeton, je puis dire qu’il est unanimement regretté. Sa bonté, sa charité et peut-être plus encore sa bonne humeur, son sourire inaltérable avait attiré tout le monde à lui. Ce que nous dit ainsi le Père Supérieur de Montbeton confirme en tous points ce que nous a dit le P. Duchesne.
Que du haut du ciel, le P. Deyrat veille sur la Société et sur l’Eglise au Japon.
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Références
[3427] DEYRAT Joseph (1906-1980)
Références bibliographiques
AME 1931 p. 91. 134. 138. photo p. 140. CR 1931 p. 269. 275. 1936 p. 16. 227. 1937 p. 22. 1938 p. 22. 1947 p. 142. 279. 281. 1948 p. 6. 1949 p. 9. 10. 1950 p. 7. 1954 p. 14. 1956 p. 16. 1957 p. 18. 1958 p. 19. 1961 p. 29. 1962 p. 39. 1963 p. 48. 1964 p. 21. 1965 p. 34. 35. 1968 p. 122. 1969 p. 21. 22. 1974-76 p. 29. BME 1926 p. 457. 1931 photo p. 465. 1932 p. 598. 601. 602. 651. 652. 1936 p. 115. 1937 p. 785. 1938 p. 456. 676. 1939 p. 554. 631. 635sq. 714. 767. 1940 p. 20. 330. 1949 p. 32. 33. 1950 p. 429. 439. 577. photo p. 583. 1951 p. 112. 113. 201. 377. 446. 484. 1952 p. 105. 106. 1954 p. 258. 702. 878. 1955 p. 334. 448. 991. 992. 1956 p. 155. 349. 773. 883. 986. 1063. 1957 p. 152. 154. 244. 950. 958. 1958 p. 251. 1959 p. 425. photo p. 422. 1960 p. 352. 913. 1010. EPI 1962 p. 927. 1963 p. 584. 1964 p. 116. 272. 273. 1965 p. 248. ME1 N° 125P45. Enc. PdM. N° 8P1. EC1 N° 107. 216. 218. 220. 481. 484. 491. 498. 500. 558. 729. 735. NS 8P233. 234. 31/C2. 109/C2.p. 216. 114P29. 133/C3. MEM 1979 p. 35-43.