Jules LABIAUSSE1874 - 1941
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2281
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1897 - 1941 (Qui Nhon)
Biographie
[2281] LABIAUSSE Jules (1874-1941) né le 26 a-vril 1874 à Fourmies (Nord), admis au Séminaire des Missions Étrangères le 16 septembre 1893, ordonné prêtre le 27 juin 1897, partit pour la mission de Cochinchine orientale le 28 juillet 1897. Il fut envoyé à Sông-cai pour y étudier la langue vietnamienne puis fut nommé en 1898 curé de Ky-tuong. En 1899, il fut envoyé à Phanthiet, où il fonda la chrétienté de Phu-hai. En 1907, il fut nommé curé de Phanrang ; il bâtit une église près de Phanrang dans la nouvelle chrétienté de Lang-mun. En 1920, il fut chargé du district de Kim-châu. En 1927, il fut nommé provicaire et s'installa à Lang-song. En 1931, il devint curé de Quinhon, où il mourut le 15 juin 1941.
Nécrologie
M. LABIAUSSE
MISSIONNAIRE DE QUINHON
M. LABIAUSSE (Jules-Vincent) né le 26 avril 1874 à Fourmies, diocèse de Cambrai (Nord). Entré tonsuré au Séminaire des Missions-Étrangères le 16 septembre 1893. Prêtre le 27 juin 1897. Parti pour la Cochinchine orientale le 28 juillet 1897. Mort à Quinhon le 15 juin 1941.
Le 15 juin 1941 s’éteignait à Quinhon, dans sa soixante-huitième année, M. Jules-Vincent Labiausse, Provicaire de la Mission, Vicaire délégué et curé de Quinhon.
Né à Fourmies (Nord), le 26 avril 1874, Jules Labiausse commença ses études au petit séminaire de Cambrai en 1886, fit la philosophie et reçut la tonsure à Solesmes, et en octobre 1893, fut admis au Séminaire des Missions-Étrangères de Paris. Il passa sa première année de théologie à Bel-Air où il reçut les Ordres mineurs des mains de Mgr Jourdan de la Passardière en septembre 1894. Appelé sous les drapeaux en octobre, il fit une année de service militaire à Avesnes (Nord), au 84e Régiment d’infanterie. Puis, il reçut successivement le sous-diaconat à Pâques 1897 et la prêtrise le 27 juin de la même année, et il s’embarqua à Marseille le 1er août pour la Mission de Cochinchine orientale, aujourd’hui Quinhon.
Le jeune missionnaire fut envoyé à Sông-Cai, petite chrétienté du Phuyên, pour y étudier la langue annamite avec un catéchiste. « Celui-ci, disait-il dans la suite, savait peu le latin ; j’appris donc la langue en parlant avec les enfants que la curiosité retenait toute la journée sous les vérandas de ma paillote. » Cinq mois s’étaient à peine écoulés, que Mgr Van Camel-beke l’envoyait au Kim-Châu pour remplir les fonctions de vicaire de M. Blais, et en septembre 1898, il était nommé curé de Ky-Tuong.
C’est à Phanthiet, où il arriva en juillet 1899, que M. Labiausse put donner libre cours à son zèle apostolique ; il recruta des catéchumènes et fonda une nouvelle chrétienté sur le bord de la mer. Un nouveau missionnaire, placé près de lui pour apprendre la langue, se félicitait d’avoir été mis à si bonne école. « Tous les dimanches et jours de fête, disait-il, j’allais passer la journée à Phanthiet ; après la messe, je m’asseyais dans la maison du Père et j’écoutais toutes les conversations qu’il avait avec les chrétiens et les dignitaires. Quand tout était fini, je lui expliquais ce que j’avais compris, et lui me détaillait tout au long pourquoi il avait agi et parlé de telle manière. »
En octobre 1907, il était nommé curé de Phanrang, district d’une importance particulière. En homme pratique qu’il était, il sut mener sa barque et devenir un grand soutien pour M. Geoffroy, son voisin de Hôdiêm à qui les difficultés ne manquaient pas. Tous deux se lièrent d’une amitié inaltérable. Il bâtit le presbytère et l’église de Langmun, donna tous ses soins à la formation des religieuses Amantes de la Croix dont il aurait voulu faire des institutrices. M. Labiausse n’oublia jamais ni Phanthiet ni Phanrang ; il y est retourné souvent toujours avec le nième plaisir, et il suffit de l’avoir quelque peu fréquenté, pour savoir par cœur les petites histoires qu’il aimait à raconter.
En 1920, la nomination de M. Solvignon à Gôthi amena son changement pour le district de Kimchâu, à 20 kilomètres de Quinhon, changement qui l’affecta beaucoup sans pourtant diminuer son zèle pour la conversion des païens. Il fonda plusieurs chrétientés nouvelles, réussissant à baptiser plus de 600 catéchumènes. Ce chiffre représente un travail considérable, des ennuis sans fin, des démarches difficiles près des autorités. Le curé de Kimchâu attribuait ces conversions à l’heure sainte qu’il faisait chaque semaine à genoux, soit à l’église de la paroisse, soit à la chapelle de l’hôpital qu’il avait aidé à agrandir. Sa dévotion au sacrement de l’Eucharistie prit dans sa vie sacerdotale une place prépondérante : il établit dans la Mission l’association des prêtres adorateurs ; lui-même se levait de très bonne heure pour aller à l’église, passer de longs moments près du tabernacle. Dans ses voyages, il emportait des petites brochures qu’il distribuait ou oubliait à dessein sur les banquettes du train ; il ne craignait pas d’entamer la conversation sur la question religieuse avec les Français et les Françaises.
Nommé provicaire le 8 août 1927, il alla s’installer à Langsông le 2 janvier 1928 ; il aida de son mieux le regretté Mgr Grangeon, malade et démissionnaire, jusqu’à la nomination de Mgr Tardieu, et devint Supérieur de la Mission pendant le séjour du nouveau Vicaire apostolique en France, lors de la réunion de l’Assemblée générale de la Société des Missions-Étrangères. Il administra alors le sacrement de confirmation dans presque tous les districts du Vicariat. En février 1931, il était nommé curé de Quinhon. L’église de Go-rông fut reconstruite, une école ouverte à Quihai, et il fut question d’édifier une cathédrale pour remplacer l’église de Quinhon devenue trop petite et vraiment peu convenable pour une ville comme celle-ci. En 1936, la fatigue et les ennuis lui firent demander un retour en France, où il retrouva son père, ses neveux et nièces. Au début de 1937, il était de retour avec une santé florissante pour son âge, et aussi avec le peu d’argent qu’il avait pu recueillir dans ses visites ou ses conférences. Le missionnaire donnait tous ses soins aux élèves des Frères des Ecoles chrétiennes et aux Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, installés à Quinhon.
Le 10 décembre 1939, on bénissait la cathédrale que la Mission venait de construire, et en février 1941, M. Labiausse allait occuper le nouveau presbytère bâti aussi par la Mission. Il ne devait pas l’habiter longtemps. Quoique jouissant d’une excellente santé pour ses 68 ans, le bon M. Labiausse fut surpris par la mort. Une crise d’urémie disent les uns, un accès de fièvre pernicieuse disent les autres, peut-être bien tous les deux, l’obligèrent à s’aliter le 14 juin 1941, et le lendemain après-midi, juste à l’heure où la procession du Saint-Sacrement sortait de la cathédrale pour se dérouler dans les rues de Quinhon, notre cher confrère recevait en hâte le sacrement de l’extrême-onction et rendait son âme à Dieu, dont il avait été le digne prêtre pendant 44 ans.
Mgr Tardieu, parti à Saigon pour la consécration du nouvel évêque, fut très ému à la réception du télégramme lui annonçant la mort de son provicaire qu’il venait de quitter plein de santé, et revint tout de suite pour assister aux obsèques, qui eurent lieu le 17 juin à la cathédrale de Quinhon, au milieu d’une affluence considérable de chrétiens tant annamites que français, venus rendre à leur curé le témoignage de leur reconnaissance. Le corps fut chargé sur une barque et conduit à Langsông le jour même. C’est là, à côté de nombreux missionnaires et prêtres annamites de la Mission de Quinhon, que repose le cher défunt, en attendant la récompense promise au bon et fidèle serviteur.
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Références
[2281] LABIAUSSE Jules (1874-1941)
Références biographiques
AME 1897 p. 771. 1926-27 p. 25. 483. 1933 p. 212. photo p. 218. 1936 photo p. 229. CR 1897 p. 277. 1903 p. 193. 1905 p. 161. 1907 p. 200. 1910 p. 180. 1911 p. 166. 1914 p. 89. 1915 p. 106. 1922 p. 104. 1923 p. 115. 116. 1924 p. 89. 1925 p. 102. 103. 1926 p. 114. 1927 p. 106. 109. 1928 p. 111. 112. 190. 1929 p. 148. 277. 1930 p. 174. 175. 181. 1931 p. 360. 1932 p. 268. 355. 358. 1937 p. 145. 1938 p. 147. 1947 p. 348. 1948 p. 189. 1949 p. 226. 227. BME 1923 p. 739. 1924 p. 54. 737. photo p. 685. 1925 p. 371. 642. 706. 1926 p. 119. 1927 p. 447. 640. 1928 p. 180. 416. 695. photo p. 384. 1929 p. 757. 758. photo p. 464. 1931 p. 606. 1933 p. 545. 625. 1935 p. 748. photo p. 297. 1936 p. 300. 612. 1937 p. 365. 524. photo p. 189. 1939 p. 194. 292. 348. EC1 N° 334. 336. 337. 351. 429.