Michel MEILLIER1870 - 1964
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2179
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1895 - 1914 (Chongqing [Chungking])
- 1919 - 1947 (Chongqing [Chungking])
Biographie
[2179] MEILLIER Michel, Élysée, est né le 12 avril 1870 à Saint Julien en Jarez, diocèse de Lyon (Loire). Il fit ses études secondaires à l'école St Pierre de Saint Chamond, et il entra au Grand Séminaire de Lyon, où il fut tonsuré le 28 mai 1891. Puis il entra aux Missions Étrangères le 4 septembre 1891. Il fut ordonné prêtre le 30 juin 1895 et partit pour la mission du Setchuen oriental le 15 août 1895.
Il se mit aussitôt à l'étude de la langue chinoise, comme vicaire à Li-tou-pa. En 1897, il fut nommé curé de Ouan-ien, où il put perfectionner son chinois. En 1900, il fut nommé professeur au Petit Séminaire de Tien-che, et de 1903 à 1914, il occupa les postes de Leang-chan-hien, Tchong-tchéou et Fou-tchéou.
En 1914, il fut mobilisé et rentra en France. À la fin de la guerre, il retourna en Chine et fut nommé au poste de Ho-tchouai où il resta de 1919 à 1930. Durant son séjour dans ce poste, il y eut plusieurs pillages, de la part de soldats et de vagabonds. En 1927, ils détruisirent l'église et le presbytère, ainsi que tous les objets de culte. Il n'y eut que la statue de la Ste Vierge dans la grotte de N.D. de Lourdes derrière l'église, qui fut épargnée. Il y eut aussi le pillage du grenier à riz de la Mission qui fut complètement vidé. En 1922, une amélioration se produisit. Civils et militaires reprirent le contact et des relations cordiales se renouèrent avec le missionnaire.
Celui-ci tomba malade et partit pour la France en avril 1930. Il fut bien soigné et put repartir pour sa mission en février 1933. Il fut alors nommé aumônier de l'orphelinat de Cha-p'in-pa. Pendant 14 ans, il se dévoua à cette oeuvre d'environ 150 orphelins, et également à l'administration de nombreux chrétiens de la région. C'était au moment du conflit sino-japonais, beaucoup de chrétiens durent quitter Chungking en raison de l'évacuation de la ville. Le Père Meillier soutint le moral de sa communauté pendant toute cette période troublée.
Très fatigué, il revint définitivement en France en 1947, et s'installa chez sa soeur à Saint Chamond. En été, il alla rendre visite au Père Millacet, ancien confrère de Chungking, retiré dans notre maison de Beaugrand. À la mort de sa soeur, il cessa d'aller dire la messe à l'église Saint Pierre, à cause d'une montrée trop pénible pour lui. Sa nièce vint s'établir près de lui mais dut déménager après son mariage. Alors le Père demanda à se retirer dans notre maison de Montbeton; Mais comme il n'y avait pas de chambre libre à ce moment là, il dut prendre une chambre chez l'aumônier de l'hospice Oriol. C'est là qu'il passa les dernières années de sa vie, de 1962 à 1964. Il finit par perdre la vue et il se faisait comprendre difficilement. Toutefois, il resta d'un courage et d'une lucidité remarquables. Dans le jardin, il fit une première chute, puis une seconde dans sa chambre, qui le força à s'aliter. Le samedi 9 mai, il reçut l'Extrême Onction et la Sainte Communion en viatique. Puis, comme il fallut lui faire des injections de sérum, il fut transporté à l'hôpital de Saint Chamond. Le samedi soir il rendit son âme à Dieu dans la plus grande sérénité. Il fut revêtu de sa robe chinoise qu'il aimait tant, et ses obsèques eurent lieu le samedi 16 mai, veille de la Pentecôte, en présence d'une nombreuse assistance. Mgr Sapin, de la Propagation de la Foi, était entouré d'une vingtaine de prêtres, dont plusieurs Pères MEP : PP. Gratuze, Boucut, Pangaud et Mourgue.
Nécrologie
LE PÈRE MICHEL MEILLIER
1870 - 1964
missionnaire de Chung-king (Chine)
Notre doyen s’est éteint doucement, à 96 ans, à Saint-Chamond.
Il était né le 12 avril 1870 à Saint-Julien-en-Jarret, près de Saint-Chamond, dans la Loire, Après ses études secondaires, dont il fit une partie à l’école cléricale Saint-Pierre de Saint-Chamond, il entra au grand séminaire diocésain de Lyon, où il reçut la tonsure le 28 mai 1891. Il fut admis aux Missions Etrangères de Paris le 4 septembre de cette même année. Ordonné prêtre le 30 juin 1895, il fut affecté à la Mission du Setchoan. oriental et partit le 15 août suivant à destination, de Chung-King, siège du vicariat apostolique.
Dès son arrivée dans le champ de son apostolat, l se mit à l’étude de la langue chinoise, comme vicaire à Li-tou-pa. En 1897, il fut nommé curé de Ouan-Hien, où il fut laissé à lui-même pour se perfectionner en chinois. Le résultat fut que, s’il connaissait assez peu la langue écrite, celle des caractères, il parlait parfaitement le langage populaire.
En 1900, il fut nommé professeur au petit séminaire de Tien-Che, que dirigeait avec douceur et fermeté le P. Claval. Il n’y resta guère, car, en 1903, il repartait pour la partie septentrionale de la Mission ; il était alors curé de Léang-Chou-Hien, qu’il quitta en 1905 pour le poste de Tchong-Tcheou. En 1910, il se rapprocha du centre de la mission, en acceptant l’administration du district de Fou-Tcheou.
En 1914, il fut mobilisé et rentra en France. Il fut alors désigné comme interprète auprès d’un groupement de volontaires chinois. A son retour en Chine, à la fin de la guerre, il fut nommé curé de Ho-Tchouan, où il resta jusqu’en 1930.
En 1927, il y eut, en divers endroits de Chine, des mouvements de xénophobie. Dans les premiers jours de février, alors que, fort heureusement, le P. MEILLIER se trouvait absent, une centaine d’énergumènes, soldats et vagabonds, saccagèrent entièrement sa résidence : église et maison d’habitation. Ils s’acharnèrent sur le mobilier, et tout ce qui ne put être emporté fut brisé. A l’église, lustres, tableaux, statues, chasublerie, furent mis en miettes ; les vases sacrés furent pillés. Seule, la statue de Notre-Dame de Lourdes, qui ornait une grotte située derrière l’église, fut épargnée. Un individu avait grimpé pour la déboulonner, lorsqu’une pierre se détacha de la grotte et atteignit le profanateur au front ; il s’écroula à terre, et aussitôt toute la bande effrayée se sauva au plus vite. Quelque temps après, une affaire de pillage de grenier à riz de la Mission par un chef de la milice locale ne fit que rendre la situation du missionnaire plus délicate et plus difficile. Toute l’année 1927 se passa sans pouvoir entrer en relation avec les autorités. Enfin en 1928 une éclaircie se produisit. Civils et militaires reprirent le contact, et des relations cordiales se renouèrent qui ne tardèrent pas avoir les plus heureux effets pour le Père.
En avril 1930, le P. Meillier, malade, partit pour la France. Il fut assez long à se remettre et ce n’est qu’en février 1933 qu’il reprit le bateau pour rejoindre sa Mission, où il arriva en mai.
Il fut alors nommé aumônier de l’orphelinat, à Cha-P’in-Pa, Cette œuvre était prévue pour abriter 150 orphelines ; on n’acceptait que les bébés déposes à la porte de la maison, et les plus grandes fillettes manifestement abandonnées. En dehors de son travail régulier, le Père s’occupait un peu des chrétiens des environs. Ceux-ci devinrent plus nombreux au moment du conflit sino-japonais, lorsque Chung-King dut être évacué. On construisit de nombreux logements, plusieurs écoles et même une Université au voisinage de l’orphelinat. Aussi, en mai 1940, trois chambres furent-elles détruites par un bombardement. Mais son appartement personnel et la cuisine furent préservés. Il soutint vaillamment le moral et l’entrain de sa communauté pendant toute cette période troublée.
En 1947, le P. Meillier rentra définitivement en France. Il s’installa chez sa sœur, à Saint-Chamond. Il assurait quotidiennement la messe de 7 heures à la paroisse Saint-Pierre ; et, souvent aussi, il se chargeait des enterrements. En été, il allait passer un mois dans notre maison de Beaugrand, où il retrouvait le P. Millacet, un ancien de Chung-King. A la mort de sa sœur, il fut invité par le curé de la paroisse à partager avec lui le repas de midi, ce qu’il fit jusqu’en 1959 ou 1960. Il cessa alors d’aller dire la messe à Saint-Pierre, car la montée était trop rude pour rentrer chez lui ; il la célébra désormais dans la chapelle voisine de l’asile Oriol. En 1962, lorsque sa nièce, qui était venue s’installer près de lui, après son mariage, déménagea, il fit sa demande pour se retirer à Montbeton. Le sanatorium étant alors plein, il fut admis, en attendant, à l’hospice Oriol, où il logea avec l’aumônier.
Jusqu’à la fin, il resta alerte. On le voyait souvent, très maigre mais toujours droit, déambuler par les rues de Saint-Chamond ou sur les routes voisines, faisant sa promenade d’une marche encore vive malgré son âge. Il pensait souvent à la mort ; il s’ était néanmoins maintenu en assez bonne forme durant l’hiver dernier, perdant cependant la vue et se faisant parfois difficilement comprendre ; il gardait une énergie et une lucidité remarquables. En janvier 1964, il attendait avec impatience les beaux jours qui lui permettraient de reprendre ses promenades dans la campagne ; l’une des dernières qu’il fit fut pour rendre visite au P. Louison sur son lit de mourant à Saint-Etienne.
Ne pouvant plus lire que difficilement, il écoutait avec intérêt et attention la lecture des revues missionnaires qu’il recevait régulièrement, Il paraissait connaître par cœur, non seulement la Chine, mais encore le Japon, la Corée et tous les coins où il y avait des confrères de la Société.
Une première chute, dans le jardin, l’ébranla un peu, sans cependant altérer son pouvoir de résistance physique. Mais huit jours après, une seconde chute, dans sa chambre, l’obligea à s’aliter. Il fut prévenu charitablement par le docteur qu’il serait prudent de recevoir l’Extrême-Onction et qu’il avait encore huit jours de délai. Cette annonce fut reçue avec beaucoup de sérénité. Le samedi 9 mai il communia en viatique et répondit lui-même, en pleine connaissance, à toutes les prières de l’Extrême-Onction.
Grâce aux soins des religieuses, à la fraternelle et affectueuse sollicitude de l’aumônier, un certain mieux se produisit, qui décida le docteur à lui faire des injections de sérum, afin de le remonter encore une fois. A cet effet, il fut transporté à l’hôpital de Saint-Chamond, le samedi soir.
Malgré les nombreuses visites reçues, ce fut pour lui comme un déracinement… et le mercredi 13 mai, après avoir reçu de nombreux visiteurs dans la journée, vers 6 heures, alors qu’il se préparait à prendre le repas du soir, à la suite d’un changement de position, il rendit son âme à Dieu, sans un soupir ni aucune contraction, à tel point que, ne constatant pas en lui les symptômes habituels d’un mourant, les infirmières appelèrent un docteur pour bien s’assurer du décès.
Il fut revêtu de sa robe chinoise qu’il aimait tant... et tous ceux qui le virent avant la mise en bière furent frappés par la beauté de ce visage de vieillard, endormi dans la paix du Seigneur.
Le samedi 16 mai, veille de la Pentecôte, eurent lieu les funérailles en présence d’une nombreuse assistance. Mgr Sapin, de la Propagation de la Foi, était entouré d’une vingtaine de prêtres des environs, dont le P. Gardette, ancien missionnaire du Vietnam, qui se considère toujours de la famille des Missions Etrangères. Les PP. Gratuze, Bouchut Pangaud et Mourgue représentaient la Société. Ce dernier chanta la messe des funérailles ; Mgr Ollagnier donna l’absoute, présenta les excuses de Mgr Maziers empêché et fit un bref éloge du P. Meillier.
Le Père repose maintenant dans le caveau familial de Saint-Julien-en-Jarret, après avoir fait le don de lui même à Dieu et aux âmes.
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Références
[2179] MEILLIER Michel (1870-1964)
Références bio-bibliographiques
AME 1895 p. 388. 1910 p. 272. 318. 320. CR 1895 p. 332. 1901 p. 96. 1906 p. 82. 1910 p. 89. 1927 p. 45. 1928 p. 42. 49. 1932 p. 79. 1937 p. 52. 1939 p. 51. BME 1923 photo p. 33. 1927 p. 249. 250. 1930 p. 369. 1931 p. 144. 851. 969. 1933 p. 319. 530. 1938 photo p. 536. 1940 p. 481. 799. 1941 p. 469. 1955 p. 810. 1958 p. 280. 1959 p. 279. EPI 1964 p. 277. 719. 883. R.MEP 135P79. EC1 N° 199. 207. 227. 252. 261. 454. 582. 633. 653. 678. 743.