Joseph PINEL1869 - 1954
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2172
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1895 - 1954 (Pondichéry)
Biographie
[2172] PINEL Joseph, Marie, naît le 29 août 1869 à Chantenay, dans la banlieue de Nantes en Loire Atlantique. Il fait ses études primaires à Chantenay et ses études secondaires puis à Chauvé et à Guérande. Il couronne ses études secondaires par les deux baccalauréats, ès-lettres et ès-sciences. Il fait ses études ecclésiastiques au Grand Séminaire de Nantes et est ordonné prêtre le 29 juin 1894. Voulant se destiner aux Missions d'Asie, il entre au Séminaire des Missions Étrangères de Paris le 14 septembre 1894. Après son année de probation, il part pour la mission de Pondichéry le 15 août 1895. Il ne reverra jamais la France.
Professeur et procureur
Il est nommé professeur de sciences au Collège Colonial, alors confié aux Missions Étrangères. Quand ce collège est laïcisé en 1899, le Père Pinel est nommé adjoint au procureur de la mission, et devient procureur en pied en 1903, fonction qu’il assume jusqu'en 1934, devant cependant les suspendre deux fois pour aller se soigner à l'hôpital Sainte Marthe de Bangalore. Comme procureur et membre du Conseil épiscopal, il est une des colonnes du diocèse. Par sa sage administration financière, il aide puissamment au développement des œuvres variées qui se créent : couvents, dispensaires, écoles, églises et chapelles des villages. Comme procureur, s'il est chiche de l'argent qu'il craint de voir gaspiller, il ne l'est plus de celui qu’il sait de bon usage.
En plus de sa maîtrise de caractère, sa discrétion est hors du commun. Certains confrères qui reçoivent des subventions inattendues au nom de Saint-Joseph, ne réalisent pas toujours que cet argent provient de l'argent personnel du Père Pinel. Quant à sa piété, elle est sincère et profonde, jamais ostentatoire.
Quand il laisse ses fonctions de procureur à un confrère plus jeune en 1934, il se trouve trop âgé pour inaugurer une vie de broussard. Tout en restant à l'évêché, il aime rendre service à son successeur, aux communautés religieuses et aux écoles de la ville. Il accepte même d'aller enseigner l'histoire aux candidats du Brevet et du Baccalauréat au Collège du petit séminaire. Il justifie ses méthodes personnelles d'enseignement par les bons résultats des élèves aux examens publics.
Retraite
En 1947 à 78 ans, il prend sa retraite, partageant cette vie entre prière et lecture. Puis en octobre 1948, son archevêque l'envoie à l'hôpital Sainte-Marthe, où il passe les dernières années de sa vie au Pavillon Saint Augustin. Il meurt paisiblement le 6 mais 1954 peu avant de pouvoir célébrer le soixantième anniversaire de son ordination sacerdotale le 29 juin 1954. Son archevêque, Mgr A. Colas, arrivé le lendemain, préside les funérailles.
Certes, la vie du P. Pinel n'aura pas été celle d’un missionnaire œuvrant auprès des âmes dans les villes et villages, mais celle d’un prêtre authentique, faisant le bien là où la volonté de Dieu l'envoie travailler.
Nécrologie
Le Père Joseph Pinel 1
(Pondichéry)
Le Père Joseph Pinel naquit le 29 août 1869 dans la paroisse de Chantenay, aujourd’hui englobée dans la ville de Nantes. Intellectuellement très bien doué, il couronna ses études secondaires par les deux baccalauréats ès-lettres et ès-sciences. C’est au séminaire de Nantes qu’il fit ses études ecclésiastiques, interrompues par une année de service militaire à Nancy. Ordonné prêtre le 29 juin 1894, il entra la même aimée au séminaire de la rue du Bac. Parti le 31 juillet 1895, à destination de Pondichéry, il ne devait jamais revoir la France.
Ses diplômes lui valurent d’être nommé professeur de scien¬ces au Collège Colonial, alors confié aux Missions-Étrangères.
En 1899, quand le Collège fut laïcisé, le Père Pinel fut nommé aide-procureur. En 1903 il devenait procureur en pied. Il devait le rester jusqu’en 1934. Sans rechigner, il s’appliqua consciencieusement à la tâche que Dieu lui fixait par la voix de son archevêque. Prenant modèle sur saint Joseph, son patron pour lequel il eut toujours une grande dévotion, il travailla dans l’ombre, à longueur de journées et d’années. Pendant ces 35 ans il ne quitta son poste qu’à deux reprises pour aller recevoir à l’hôpital Ste-Marthe de Bangalore les soins que réclamait son pauvre corps surmené. Le reste du temps on le voyait à son poste, faisant ses commandes ou ses comptes, répondant aux lettres des confrères, dans un bureau sommairement meublé, sans ventilateur, même aux jours des plus fortes chaleurs.
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1. PINEL Joseph-Marie, né le 29 août 1869 à Chantenay-sur-Loire, au diocèse de Nantes. Prêtre le 29 juin 1894 ; il avait fait la veille sa demande d’admission aux MEP, où il entrait effectivement le 14 septembre. Parti le 31 juillet 1895 pour la mission de Pondichéry. Retourné à Dieu, à Sainte-Marthe de Bangalore, le 5 mai 1954.
Le P. Pinel était le dernier survivant de la pléiade de missionnaires remarquables que Paris envoya à Pondichéry entre 1890 et 1900. S’il n’eut pas, comme les autres, à prêcher l’Evangile, qui pourrait savoir le bien que Dieu s’est plu à faire par lui ? Ses fonctions de professeur, puis de procureur, le mettaient en relation avec de nombreux infidèles. Son sérieux, son désintéressement, son dévouement ont pu préparer bien des âmes à répondre à la grâce de Dieu. Comme procureur et membre du Conseil épiscopal il a été une des colonnes de l’archidiocèse. En particulier dans les années où le sectarisme faisait rage à Pondichéry, puis de 1909 à 1913 pendant la révolte des chrétiens de la ville, il fut, avec le P. Pierre Escande, le soutien des œuvres catholiques et le défenseur intrépide des droits de l’Eglise. Durant tout le cours, de ses fonctions, par sa sage administration financière il a puissamment aidé au développement des œuvres variées qui se multiplièrent dans ce premier tiers du siècle : couvents, dispensaires, écoles, sans parler de ces belles églises qu’on rencontre avec surprise jusque dans de pauvres villages.
Certains trouvaient qu’il poussait trop loin l’esprit d’économie. Ce qui était nécessité dans les premières années de son administration était peut-être passé en habitude. Ou plutôt, son flair le guidait dans la judicieuse administration des fonds dont il avait la responsabilité. S’il était chiche de l’argent qu’il craignait de voir gaspiller, il ne l’était plus de celui dont il savait qu’il serait fait bon usage.
Le trait extérieurement le plus frappant de son caractère était sa maîtrise de lui-même. Avait-il montré plus de vivacité dans sa jeunesse ? L’auteur de ces lignes ne l’a connu que déjà quinquagénaire. A cet âge, rien ne pouvait plus le faire départir de son calme. Cherchait-on à lui plaire, par un compliment, même mérité ; sans le moindre geste d’impatience il aiguillait adroitement la conversation sur un autre sujet. Lui arrivait-il d’être pris à partie même à tort, même en public ; pas un muscle du visage ne laissait deviner la moindre émotion. On aurait pu le croire impassible. Ceux qui ont pu pénétrer dans son intimité savent, au contraire, qu’il avait un cœur très sensible.
Sa discrétion aussi était hors du commun. Ce n’était pas à lui qu’il fallait s’adresser pour connaître les secrets de l’administration, ou de la vie privée du prochain. Même discrétion dans les aumônes, où passaient tous ses revenus personnels. Certains confrères, qui recevaient des gratifications inattendues au nom de saint Joseph, ne réalisaient pas toujours que le filleul était en connivence avec son saint patron.
Sa piété n’avait rien d’ostentatoire, mais elle était sincère et profonde. Ceux qui lui confiaient la direction de leur âme pouvaient seuls se rendre compte de sa délicatesse de conscience. Doué d’une grande perspicacité, il percevait facilement le ridicule chez les autres. Dans son âge mûr il lui échappait quelquefois des traits d’esprit qui pouvaient être mordants. Mais il se surveillait sur ce point aussi, et de longues années avant sa mort il s’en était complètement corrigé.
Quand il laissa ses fonctions de procureur à un confrère plus jeune en 1934, il se trouvait trop âgé pour inaugurer une vie de broussard. Il sut se rendre utile au service de son successeur, des communautés religieuses et des écoles de la ville, surveillant les constructions ou les réparations de bâtiments, faisant profiter tout le monde de son expérience. Bientôt il accepta d’enseigner l’histoire aux candidats du Brevet et du Baccalauréat au petit séminaire-collège. Sa méthode n’était peut-être pas ultra-moderne, mais ses élèves décrochaient de bonnes notes d’histoire aux examens officiels.
En 1947 le piteux état de sa vue ne lui permit plus d’enseigner. A 78 ans il avait bien gagné sa retraite. Désormais son temps se partagera entre la prière et la lecture : il était vraiment passionné de lecture, mais de lectures sérieuses, surtout d’histoire. En octobre 1948, Mgr l’archevêque l’envoya à Ste-Marthe de Bangalore, où, en compagnie de plusieurs autres confrères âgés, il vécut encore plus de 5 ans pour se préparer à la mort. Il y vit disparaître successivement plusieurs de ses confrères plus jeunes que lui. On pensait qu’il verrait le 60e anniversaire de son ordination, le 29 juin 1954. Mais au cours du mois d’avril ses forces baissèrent rapidement : pas de maladie caractérisée, une légère fièvre et une faiblesse de plus en plus grande. La veille de sa mort on pouvait encore croire que la fin n’était pas imminente. Mgr Colas, qui devait venir le 6 mai, pensait le trouver en vie. Mais le 5 tombait la fête de saint Joseph, son Patron si tendrement aimé. Dès le matin l’état du vieillard empira, et vers 11 heures, il rendait tout doucement le dernier soupir, entouré de plusieurs de ses confrères de Pondichéry. Mgr l’archevêque arriva le lendemain et présida les funérailles.
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Références
[2172] PINEL Joseph (1869-1954)
Références biographiques
AME 1895 p. 388. 1904 p. 313 (art.). CR 1895 p. 332. 1904 p. 430. 1909 p. 351. 1910 p. 401. 1911 p. 241. 1935 p. 343. 1954 p. 88. BME 1930 p. 753. 1931 p. 541. 1936 p. 760. 1938 p. 491. 710. 1940 p. 635. 1949 p. 187. 1951 p. 153. 1953 p. 310. 1954 p. 607. 822. 1957 p. 653. EC1 N° 558.