Jean-Baptiste DEGRANGE1867 - 1891
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1897
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1890 - 1891 (Qui Nhon)
Biographie
[1897]. DEGRANGE, Jean-Baptiste-Marie, né le 18 décembre 1867 à Coublanc (Saône-et-Loire), entré tonsuré au Séminaire des M.-E. le 10 novembre 1887, ordonné prêtre le 24 juin 1890, partit le 15 octobre de la même année pour la Cochinchine orientale. Peu après son arrivée, il contracta la fièvre typhoïde, et mourut le 12 janvier 1891, à Mang-lang, province du Phu-yen.
Nécrologie
M. DEGRANGE
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE LA COCHINCHINE ORIENTALE
Né le 8 décembre 1867.
Parti le 15 octobre 1890.
Mort le 12 janvier 1891.
Mgr Van Camelbeke écrivait au père de notre cher défunt, quelques jours après sa mort :
« Je suis profondément ému en commençant cette lettre, car j’ai hélas ! le triste devoir de vous adresser une bien douloureuse nouvelle qui ne manquera pas de faire couler vos larmes.
« Il y a quelques mois à peine, un sacrifice bien pénible pour le cœur d’un père vous était demandé par Dieu, qui vous enlevait votre cher Jean-Baptiste pour en faire un apôtre dans les missions. Vous avez accepté alors avec grand courage et aussi avec grand mérite la séparation et l’éloignement de votre bien-aimé fils, appelé par Dieu vers la terre de l’Annam. Mais à peine eut-il pris possession de sa nouvelle patrie et eut-il conquis son titre glorieux d’apôtre, que notre Divin Maître l’a reconnu déjà mûr pour le ciel et l’a appelé à rece¬voir la récompense de son généreux dévouement dans les splendeurs de son paradis vers lequel nous soupirons tous. En voyant Notre-Seigneur récompenser sa foi, son amour, sa piété, dès l’aurore de sa carrière apostolique, n’avons-nous pas le droit de croire que déjà il avait mérité cette couronne glorieuse que tant d’autres moins agréa¬bles à Dieu n’obtiennent qu’après une longue et pénible vie ? Raptus est ne malitia mutaret intellectum. Qui sait, en effet, si, vivant quelques années de plus ici-bas, il eût su conserver son cœur aussi pur et aussi plein de piété ? Séchez donc vos larmes, cher Monsieur Degrange, puisque celui que vous aimiez n’aura pas à souffrir comme tant d’autres, et puisque le voilà désormais en possession de ce bonheur suprême que personne ne pourra lui ravir. Maintenant qu’il est au ciel et dans le sein de Dieu, n’est-il pas plus près de vous et de tous ceux qui l’aiment, que s’il eût vécu plus longtemps sur cette lointaine terre de l’Annam.
« Je n’ai pas à vous faire l’éloge de votre enfant dont vous avez pu souvent apprécier les rares qualités. A peine arrivé dans cette mission, il gagna littéralement les cœurs de tous ceux qui le rencontrèrent. Pour moi, en particulier, je me sentais vivement attiré vers lui, à cause de son bon genre, de sa simplicité, de sa modestie, de son aimable gaîté... sans parler de son zèle impatient de travailler au salut des âmes. Je me trouvai tellement heureux d’avoir reçu un si charmant confrère que je m’empressai d’écrire à MM. les Directeurs du Séminaire de Paris pour les remercier de l’excellent choix qu’ils avaient fait à l’avantage de ma mission. La mort prématurée de ce jeune missionnaire, est, je crois, le fait de l’acclimatation. Je l’avais envoyé chez un ancien missionnaire pour apprendre la langue, lorsque quelques jours après son arrivée dans ce district, il fut pris de la fièvre qui dégénéra rapidement en fièvre typhoïde. Il a été soigné avec le plus grand dévouement ; nous le croyions sauvé lorsque survint une complication inattendue qui l’emporta. Il a reçu avec la plus grande piété et la plus entière résignation les derniers sacrements ; et, dès après sa mort, de nombreuses messes ont été célébrées pour le repos de son âme. Que le bon Dieu vous console de cette perte si cruelle, et qu’il vous comble, vous et les vôtres, de ses meilleures bénédictions. Tout en priant pour votre cher enfant, je me fais un devoir de prier aussi pour vous. »
Références
[1897] DEGRANGE Jean-Baptiste (1867-1891)
Notes bio-bibliographiques. - Sem. rel. Autun, 1891, p. 163.
Notice nécrologique. - C.-R., 1891, p. 258.