Joseph REY1862 - 1928
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1834
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Japon
- Région missionnaire :
- 1889 - 1928 (Osaka)
Biographie
[1834] REY Joseph, Anselme, est né le 19 avril 1862 à Maubec, dans le diocèse d'Avignon (Vaucluse). Son père était instituteur. Il fit toutes ses études dans son diocèse et y fut ordonné prêtre le 19 juin 1886. Nommé vicaire à Cavaillon, il y exerça son ministère pendant deux ans. Son archevêque lui ayant permis de suivre son attrait pour les missions, il demanda son admission à la rue du Bac, où il entra le 28 juin 1888. Il s'y prépara durant une année à la vie missionnaire. Destiné au Japon central", il partit le 7 août 1889.
Sitôt arrivé, il se mit à l'étude de la langue japonaise. Ce travail lui fut plus pénible qu'il ne le fut pour d'autres, car un accident survenu pendant son enfance lui avait enlevé complètement l'usage de son oreille droite; il y réussit suffisamment pour tenir un poste. Son évêque le nomma responsable du poste de Matsuyama, dans le Shikoku. Il y resta quelques années. Ensuite, dans les diverses paroisses où il exerça son ministère, il fut toujours "le bon Père Rey". Il avait, semble-t-il, un charisme pour assister les mourants.
Quand la mission d'Osaka céda toute sa partie ouest aux Pères Jésuites, le Père Rey fut appelé à Kobé. Tout en étant aumônier des Soeurs de l'école Ste Marie, il aidait le Père Fage, vicaire général, soit pour la paroisse, soit pour la procure. Il avait toujours joui d'une bonne santé, mais en janvier 1928, atteint d'une phlébite, il dut être hospitalisé à l'hôpital international de la ville de Kobé. Malgré un mieux passager, le mal suivit son cours et le Père Rey mourut le 12 juin 1928.
Nécrologie
M. REY
MISSIONNAIRE D’OSAKA.
M. Joseph-Anselme REY, né à Maubec (Avignon, Vaucluse) le 19 avril 1862. Prêtre le 19 juin 1886. Entré au Séminaire des Missions-Etrangères le 20 juin 1888. Parti le 7 août 1889 pour le Japon Central. Mort à Kobé le 12 juin 1928.
M. Rey (Joseph-Anselme) naquit le 19 avril 1862 à Maubec au dio¬cèse d’Avignon. Son père était un de ces instituteurs d’avant le laïcisme, chez qui la pratique des devoirs religieux ne nuisait en rien à l’accomplissement des devoirs professionnels. Il fit toutes ses études dans son diocèse, et y fut ordonné prêtre le 19 juin 1886. Nommé vicaire à Cavaillon, il y exerça le saint ministère pendant deux ans, jusqu’à ce qu’enfin son Archevêque lui permît de suivre son attrait pour les Missions.
Arrivé en 1888 à la rue du Bac, M. Rey recevait l’année suivante sa destination pour le Japon Central, comme on appelait alors notre Mission actuelle d’Osaka. Aussitôt débarqué, il se mit à l’étude du japonais. Ce travail toujours pénible même pour les mieux doués, le fut spécialement pour notre confrère : un accident survenu pendant son enfance lui avait complètement enlevé l’usage de l’oreille droite. A force d’application, il parvint enfin à parler japonais d’une manière suffisante pour que ses Supérieurs le jugent capable de tenir un poste. Il fut nommé à Matsuyama, aujourd’hui dans la Préfecture Apostolique de Shikoku confiée au PP. Dominicains de la province de Manille. Les années qu’il y passa furent pour lui le plus beau temps de sa vie de missionnaire.
M. Rey était la charité même, et à Matsuyama, il put lui donner libre cours. Les pauvres en danger de mort attirèrent tout particulièrement son attention. Parmi ces milliers de païens dont le salut lui était confié en quelque sorte, il s’adressa surtout aux mourants. Il n’avait pas son pareil pour les découvrir : monté sur son petit cheval, il parcourait son district, et toujours il trouvait quelque miséreux déjà au bord de la tombe. Ce n’était pas lui qui cherchait midi à quatorze heures pour pénétrer dans le misérable taudis, et aborder tout de suite la grande question du salut éternel. Et chaque année, son compte rendu marquait plus d’une centaine de baptêmes administrés in articulo mortis.
Un confrère, curieux de voir comment s’y prenait M. Rey, se fit un jour accepter comme compagnon dans sa tournée, et il en revint émerveillé : « Pour traiter avec ces indigènes malades, racontait-il plus tard, M. Rey a un don tout spécial. Si nous faisions les choses comme lui, nous serions rabroués mille fois ; lui va toujours de l’avant, et ces pauvres gens, après avoir dit non d’abord, finissent par en passer par où il veut ; ils enlèvent leurs idoles, demandent le baptême, et vont tout droit en Paradis. « Avec des talents bien ordinaires, il fut un excellent missionnaire ; et, à la porte du ciel, il a dû être accueilli par des centaines d’âmes qui lui doivent leur salut éternel.
Après quelques années passées à Matsuyama, M. Rey fut appelé successivement à d’autres postes. Partout où il a passé, ceux qui l’ont connu ne parlent de lui qu’en l’appelant « le bon Père Rey » ; partout aussi les pauvres étaient l’objet de sa prédilection.
Avec ses confrères, il était parfaitement aimable. Il se mettait littéralement en quatre pour rendre service. Avec cela, un rien d’originalité rehaussée par la simplicité la plus charmante, et aussi par des distractions qui n’arrivaient qu’à lui. Quel est celui d’entre nous qui un jour ou l’autre n’a entendu de sa bouche cette phrase : « Il vient de m’en arriver une bonne ! » par quoi il commençait invariablement le récit de sa dernière méprise.
Quand la Mission d’Osaka céda aux RR. PP. Jésuites de la provinse d’Allemagne toute sa partie Ouest, M. Rey fut nommé à Kobé. Aumô¬nier des Religieuses qui dirigent l’école Sainte-Marie, il aidait encore M. Fage, Vicaire Général, soit pour la paroisse, soit pour la Procure. A titre de Procureur-Adjoint, il avait à exercer les devoirs de l’hospitalité envers les missionnaires de toute nationalité qui travaillent en Extrême-Orient et que leurs affaires amenaient à Kobé. Attendre patiemment au débarcadère, passer des heures à la douane pour retirer les bagages ou les expédier plus loin, en un mot, débrouiller les arrivants et leur tenir compagnie, voilà une partie du travail de M. Rey durant les six années qu’il vécut à Kobé. Par ailleurs, les confrères de notre Mission et même des Missions voisines s’adressaient souvent à lui pour leurs affaires ; M. Rey était toujours prêt à rendre service, il le faisait avec une promptitude et une amabilité qui en doublait le prix. C’est dans cette vie toute l’abnégation et de charité que le bon Maître est venu chercher son serviteur.
Depuis son arrivée en Mission M. Rey avait toujours joui d’une bonne santé. Ces années dernières il y avait bien une enflure des jambes qui lui donnaient quelque inquiétude ; on avait même remarqué à la fin de nombreux petits furoncles qui paraissaient de mauvaise nature. Les médecins pourtant ne disaient rien d’alarmant. En janvier 1928, se déclara une phlébite, et M. Rey entra à l’hôpital international de Kobé. Un séjour d’un mois lui donna l’illusion d’une guérison sérieuse, mais ce mieux ne dura pas. Le mal suivait son cours, et aboutissait à un lent empoisonnment du sang. Le malade sanctifiait ses loisirs forcés par la lecture des livres de piété. Bientôt il dut renoncer à cette consolation ; et quand on l’avertit d’avoir à préparer au grand voyage, il reçut la nouvelle avec une parfaite soumission à la volonté de Dieu. Il reçut les derniers sacrements en pleine connaissane et s’éteignit doucement le 12 juin à dix heures du soir, assisté de M. Fage et de quelques autres confrères du voisinage.
Les funérailles, présidées par Mgr d’Osaka, eurent lieu à Kobé le 14, et presque tous les missionnaires et prêtres Japonais du diocèse purent y assister. La population catholique, tant étrangère que japonaise, vint nombreuse accompagner M. Rey à sa dernière demeure, où il repose aux côtés de son ami M. Marie, dont il disait souvent : « Vous verrez, il viendra me chercher bientôt. »
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Références
[1834] REY Joseph (1862-1928)
Références bibliographiques
AME 1889 p. 131. 1928 p. 171. CR 1889 p. 254. 1891 p. 52. 1892 p. 57. 70. 1893 p. 87. 1894 p. 94. 95. 1895 p. 101. 102. 1896 p. 87. 1897 p. 70. 1898 p. 65. 66. 69. 1899 p. 40. 1900 p. 31. 1902 p. 43. 1916 p. 26. 1920 p. 12. 1928 p. 208. BME 1924 p. 10. 11. 640. 1928 p. 429. 555. 1935 photo p. 63. 1961 p. 376. EC1 N° 156.