Edmond PAPINOT1860 - 1942
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1721
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Identité
Naissance
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Biographie
[1721] PAPINOT Jacques, Edmond, Joseph, naquit le 8 novembre 1860 à Chalons-sur-Saône, paroisse St Pierre, dans le diocèse d'Autun (Saône et L.). De très bonne heure, il perdit ses parents. Il fut élevé par sa grand-mère, puis par une cousine, Marie Rinder. Il fit ses études primaires chez les Frères des Écoles Chrétiennes de Chalons. Comme il se disposait à une carrière dans le monde, il entra à l'École National des Arts et Métiers d'Aix. Au bout de trois ans, il opta pour le Petit Séminaire de Rimont, et en sortit en 1881, ses études ayant été couronnées par le baccalauréat ès-Sciences. La même année, il entrait au Grand Séminaire d'Autun. Il y reçut les ordres mineurs, y fut ordonné sous-diacre et, le 30 mai 1886, il devenait diacre. Dès le début de ses études théologiques, Jacques Papinot manifesta le désir de consacrer sa vie aux Missions, mais sa santé fragile faisait hésiter son directeur. Toutefois, le médecin jugeant qu'une vie active serait plus favorable à sa santé qu'une vie sédentaire, il fut admis à la rue du Bac, le 19 septembre 1885. Il fut ordonné prêtre le 26 septembre 1886. Destiné à la mission du Japon septentrional, il partit le 1er décembre suivant.
Le poste éloigné de l'île de Sado fut celui où il débuta, mais il ne tarda pas à être rappelé à Tokyo où il travailla en second dans le district d'Asakusa et plus tard comme titulaire de la paroisse de Kanda.
Le 15 juin 1891, la mission du Japon septentrional ayant été divisée en deux vicariats, Tokyo et Hakodaté, le Père Papinot resta attaché à l'archidiocèse de Tokyo. C'est alors que ses talents d'architecte furent mis à contribution pour la construction de nouvelles églises : à Kanda, par exemple, et à Yokohama.
En 1905, il fut déchargé de la paroisse de Kanda et nommé à Yokohama responsable du poste de Wakabachô. Durant son court séjour dans cette paroisse, il put mener à bien l'impression de son dictionnaire d'Histoire et de Géographie du Japon", couronné par l'Académie Française en 1907. Cette même année, il dut rentrer en France pour refaire sa santé.
En 1910, se croyant parfaitement rétabli, il repartit pour le Japon. Accueilli par Mgr. Bonne qui avait succédé à Mgr. Mugabure en 1910, il se remit au travail. Il avait trop présumé de ses forces. Après moins d'un an de séjour, il dut revenir en France où il débarqua le 21 novembre 1911. Constatant qu'il ne pouvait plus travailler en pays de mission, le Père Papinot quitta la Société des Missions Étrangères pour prendre du service dans son diocèse d'origine. Il fut alors nommé archiprêtre de Givry. En 1919, sur le conseil d'un vieil ami missionnaire au Japon qui, de passage en France, était allé lui rendre visite, il demanda sa réadmission à la Société des M.E : ce qui lui fut accordé par décision du Conseil du 17 novembre 1919. Le 18 mars 1920, il est nommé membre de la Maison de Nazareth. Peu après son arrivée à Hongkong, l'Assemblée Générale qui s'y tint prit la décision de fonder un bulletin destiné à servir de trait d'union entre tous les membres de la Société; ce travail fut confié au Père Papinot. Il fut chargé par intérim du supériorat de Nazareth. La charge fut trop lourde pour sa faible santé; il se vit bientôt dans l'obligation de reprendre le chemin de la France. Il y débarqua le 6 juin 1927. Le 30 octobre, il accompagna Mgr. de Guébriand à Rome pour assister au sacre de Mgr. Hayasaka, évêque de Nagasaki. Puis il fit partit de l'Administration centrale, où on lui confia la parution des "Annales de l'oeuvre des Partants" et le soin des archives.
En 1939, il alla se reposer à la Procure de Marseille. Souffrant d'une prostatite, il se résigna à se faire opérer en novembre 1941, mais l'opération n'ayant pas donné le résultat attendu, il se résigna à se retirer à Montbeton, le 7 décembre 1941. Le 21 novembre 1942, en la fête de la Présentation de la Vierge, le Seigneur le rappela à Lui. Il est inhumé au cimetière de St Raphaël; n°107.
Nécrologie
M. PAPINOT
COLLABORATEUR DE L’ADMINISTRATION CENTRALE
M. PAPINOT (Jacques-Edmond-Joseph) né le 8 novembre 1860 à Chalon-sur-Saône, diocèse d’Autun (Saône-et-Loire). Entré diacre au Séminaire des Missions-Étrangères le 19 septembre 1885. Prêtre le 26 septembre 1886. Parti pour le Japon septentrional le 1er décembre 1886. Mort à Montbeton le 21 novembre 1942.
M. Papinot (Jacques-Edmond-Joseph) naquit à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), diocèse d’Autun, le 8 novembre 1860. De très bonne heure, la tendresse de ses parents lui fut enlevée. En effet, à peine était-il sevré, qu’il perdait son père ; et sa mère, atteinte d’une maladie incurable, dut très vite après la mort de son époux, se retirer définitivement dans un hôpital. Recueilli d’abord par sa grand’mère, l’enfant était encore tout jeune quand elle mourut. Le petit Edmond et ses deux sœurs furent alors reçus par une cousine, Marie Rinder, qui désormais, devait leur servir de mère.
Dans son enfance, M. Papinot ne semblait pas attiré vers la cléricature, il se disposait plutôt à embrasser une carrière laïque. Il fit ses études primaires chez les Frères des Ecoles chrétiennes de Chalon. De là, il passa à l’Ecole nationale des Arts et Métiers d’Aix pour y suivre les cours pendant trois ans, jusqu’en 1879. Il semble bien que ce n’était pas là le chemin tout indiqué pour ceux qui se destinent au sacerdoce, si nous nous en rapportons à une lettre de sa mère adoptive Marie Rinder, en date du 21 septembre 1885. « …J’avais si peur, dit-elle, qu’il perdît la foi dans ce mauvais établissement, que ma correspondance et toutes mes prières tendaient à une seule chose : le voir rester chrétien pratiquant... ».
Heureusement son séjour à Aix n’eut pas une influence néfaste sur notre adolescent, puisque c’est là qu’il prit conscience de sa vocation sacerdotale. Pour suivre sa nouvelle voie, il entra d’abord au petit séminaire de Rimont en Saône-et-Loire pour y achever ses études secondaires classiques, et il en sortit en 1881 après avoir brillamment passé son baccalauréat ès sciences. La même année il entra au grand séminaire d’Autun où il eut la bonne fortune de trouver un sage directeur en la personne du Supérieur, l’abbé Picard. Aussi en garda-t-il toute sa vie un excellent souvenir. Dès le début de ses études théologiques, M. Papinot exprima le désir de devenir missionnaire ; mais sa santé fort précaire, semblait être un empêchement à la réalisation de son projet. Son directeur, tout à fait disposé cependant à l’orienter vers les missions, hésitait ; le jeune séminariste avait le cœur malade, et de fréquents maux de tête l’obligeaient souvent à interrompre ses études. Par une lettre du 17 juillet 1885, M. Picard soumettant le cas au jugement du Supérieur du Séminaire des Missions-Étrangères, lui écrivait :
« M. Papinot a une bonne constitution, mais le cœur fatigué. » Les deux supérieurs jugèrent prudent de s’en remettre à la décision du médecin de l’établissement. Celui-ci déclara que maux de tête et troubles cardiaques étaient causés uniquement par la vie sédentaire. M. Papinot était, à son avis, fait pour la vie au grand air ! Il pouvait donc entrer aux Missions-Étrangères. Le Supérieur rassuré accepta le séminariste et M. Papinot entra diacre au séminaire le 19 septembre 1885. Ce ne fut pas, semble-t-il sans quelque hésitation, car il écrivait le 17 août 1885 : « Je désire vivement arriver à Paris pour le jour de la rentrée, je crains toutefois que ma santé ne me le permette pas, ce qui me contrarierait beaucoup... » Un an après, le 26 septembre 1886, il fut ordonné prêtre. Le 1er décembre, il partait pour la Mission du Japon septentrional, comprenant alors la moitié nord du Japon. Malgré une santé plutôt délicate, il y exerça le saint ministère pendant longtemps.
Le poste éloigné de l’île de Sado fut le lieu où il débuta, mais il ne tarda pas à être rappelé à Tokyo où il travailla en second dans le district d’Asakusa et, plus tard, comme titulaire dans celui de Kanda. Les Missions du Japon étaient toutes de date récente et, à l’arrivée de M. Papinot, elles ne comptaient encore que très peu d’édifices dignes du nom d’ « église ». En 1891 la Mission du Japon septentrional fut divisée en deux Vicariats, celui de Tokyo et celui de Hakodaté, qui furent élevés deux mois après, le 15 juin 1891, l’un au rang d’archidiocèse et l’autre au rang de diocèse. M. Papinot resta attaché à l’archidiocèse de Tokyo. Pour construire les églises dont le besoin était urgent, ses talents d’architecte furent mis à contribution tant à Tokyo qu’à Hakodaté. Ses aptitudes naturelles et les connaissances qu’il avait acquises à l’Ecole des Arts et Métiers d’Aix trouvèrent ainsi leur emploi dans la construction de plusieurs églises gothiques admirées par des personnes compétentes. Bâtir en un style totalement inconnu des Japonais était très difficile. Il fallait surveiller les ouvriers, leur donner de nombreuses explications pour arriver à élever de belles églises comme celles de Kanda, de Yamate à Yokohama et de beaucoup d’autres endroits encore.
¬Les années se passaient et la fatigue épuisait la santé de M. Papinot. C’est pourquoi, en 1905, Mgr Osouf le déchargea de la populeuse chrétienté de Kanda pour lui confier le poste moins pénible de Wakaba chô à Yokohama. Durant son court séjour dans ce poste, M. Papinot, renonçant à l’architecture, utilisa ses loisirs à la composition d’un ouvrage aussi intéressant qu’utile, intitulé : « Dictionnaire d’histoire et de géographie du Japon ». C’est un travail d’érudition très apprécié par les missionnaires du Japon, voire par l’Académie française qui lui décerna, en 1907, un prix auquel M. Papinot fut très sensible. En 1907, il dut rentrer en France pour y refaire sa santé fortement ébranlée. Il demeura quelque temps à Lyon, chez une de ses sœurs ; puis à Chalon-sur-Saône, chez Mlle Rinder, qui lui avait servi de mère, et enfin à Mellecey, où il se soigna jusqu’en octobre 1909. Il y faisait occasionnellement un peu de ministère, et aimait surtout à agrémenter le bulletin de la paroisse d’intéressants articles sur l’histoire locale.
Pendant ce temps, l’archidiocèse de Tokyo avait perdu Mgr Mugabure, mort le 27 mai 1910, et remplacé par Mgr Bonne. M. Papinot se croyant suffisamment rétabli retourna alors dans sa Mission pour y travailler sous la direction du nouveau archevêque qui mourut, hélas ! sept mois après. Mais M. Papinot avait trop présumé de ses forces. Moins d’un an après son retour au Japon, il dut retourner en Europe. Arrivé en France le 21 novembre 1911, constatant qu’il ne pouvait plus travailler au Japon, il quitta la Société des Missions-Étrangères pour prendre du service dans son diocèse d’origine. Il y fut nommé curé-archiprêtre de Givry, où il fonda en 1914 un bulletin paroissial intitulé : « Echo de Notre-Dame de Varange » et il administra cette paroisse cinq années durant.
En 1919, à la fin de la guerre, un de ses anciens amis du Japon, démobilisé et retournant dans sa Mission, passa à Givry et engagea très vivement M. Papinot à reprendre sa vie de missionnaire. Il acquiesça au désir de son ami et demanda sa réadmission dans la Société des Missions-Étrangères. Le Supérieur accueillit favorablement sa demande dans la séance du Conseil du 17 novembre 1919 et décida d’utiliser ses talents à la maison de « Nazareth » à Hong-Kong. Il fut nommé membre de cet Etablissement le 18 mars 1920.
Peu après son arrivée à Hong-Kong, l’Assemblée générale qui s’y tint prit la décision de fonder un Bulletin destiné à servir de trait-d’union entre tous les membres de la Société. Ce travail fut confié à M. Papinot qui s’y adonna de tout cœur et réussit à publier un périodique vivant, intéressant et bien conçu. En 1925, il fut chargé par intérim du Supériorat de Nazareth. La charge était trop lourde pour sa faible santé et il se vit bientôt obligé de reprendre le chemin de la France où il débarqua le 6 juin 1927.
Le 30 octobre suivant, il accompagnait à Rome le Supérieur général Mgr de Guébriant, pour assister au sacre de Mgr Janvier Hayasaka, premier évêque de nationalité japonaise, que S.S. Pie XI tint à sacrer elle-même. De retour à Paris, il fut chargé des « An¬nales de l’Œuvre des Partants » et s’occupa en même temps de divers travaux concernant les archives du séminaire.
Durant l’hiver de 1939, sentant ses forces décliner et craignant de passer la froide saison à Paris, il demanda l’autorisation d’aller s’installer provisoirement à la procure de Marseille. Cette permission lui fut accordée. En 1940 et 1941, il souffrit beaucoup d’une prostatite. Après bien des hésitations il se résigna enfin à subir une opération en novembre 1941, mais l’intervention chirurgicale ne donna pas le résultat attendu. Le cher malade comprit alors que pour avoir les soins qui lui étaient désormais indispensables, il lui fallait aller au Sanatorium St-Raphaël, à Montbeton. Il y arriva le 7 décembre 1941, mais pour y passer moins d’un an, car le Bon Dieu l’appela à Lui le 21 novembre 1942.
M. Papinot vit venir la mort avec une sérénité parfaite. Sentant son état s’aggraver, il demanda lui-même les sacrements des malades. Parti pour le ciel le jour de la fête de la Présentation de la Sainte-Vierge, c’est dans le pieux cimetière du parc de notre sanatorium, où il occupe la 107e tombe, que repose le corps du regretté défunt en attendant le jour de la résurrection.
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Références
[1721] PAPINOT Edmond (1860-1942)
Dictionnaire japonais-français des noms principaux de l'histoire et de la géographie du Japon ; suivi de 17 appendices sur les empereurs, shôgun, nengô, sectes bouddhistes, provinces, départements, mesures, etc. / par E. Papinot, missionnaire apostolique. - Hongkong : Impr. de Nazareth, 1899. - VII-297 p. : 17 appendices ; 19 cm.
Dictionnaire dhistoire et de géographie du Japon, illustré de 300 gravures, de plusieurs cartes et suivi de 18 appendices / par Edmond Papinot, m. a. - Tokyo : Libr. Sansaisha, 1906. - XVIII-992 p. : 300 ill., cartes, 18 appendices ; 23 cm. - AMEP 1721.
Historical and geographical dictionary of Japan with 300 ill., 18 appendices and several maps / by E. Papinot, m. a. - Tokyo : Libr. Sansaisha ; Yokohama : Kelly & Walsh, 1909. - XIV-842 p. : 300 ill., 18 appendices, cartes ; 23 cm. Réédition en 1927.
Historical and geographical dictionary of Japan with 300 ill., 18 appendices and several maps / by E. Papinot, m. a. - With an introd. to the new ed. by Terence Barrow. - Rutland ; Tokyo : C. E. Tuttle, cop. 1972. - XX-842 p. : 300 ill., 18 appendices, cartes h. t. dépl., couv. ill. ; 18 cm.
ISBN 0220-000281-4615 Réédition en 1976.
Références bibliographiques
AME 1900 p. 138 (art). 1908 p. 43. 82 (art). 1909 p. 276. 1917-18 p. 24. 55. 1928 p. 41. 249. 1929 p. 167. 267. 1930 p. 60. 1936 p. 285. CR 1886 p. 154. 1889 p. 40. 45. 46. 1890 p. 39. 44. 1891 p. 28. 35. 36. 1892 p. 25. 1893 p. 44. 1894 p. 45. 1895 p. 49. 61. 1896 p. 42. 1897 p. 43. 1899 p. 10. 18. 1903 p. 45. 1905 p. 7. 1908 p. 371. 1922 p. 189. 1927 p. 165. 1929 p. 255. 1930 p. 48. 1935 p. 319. 1936 p. 230. 1947 p. 207. BME 1923 p. 778 (art). 782. 810. 1925 p. 750. 1926 p. 639. 761. 1928 p. 189. 1929 p. 471. 766. 1931 p. 784. 1932 p. 236. 1934 p. 812. 1935 p. 454. 1936 p. 923. photo p. 615. 1940 p. 24. 1959 p. 765. RHM 1928 p. 1 (art). 1929 p. 384. 406. 601. 1930 p. 41 (art). 145. 146. 1931 p. 336. 352. 1932 p. 38 (art). 1933 p. 128 (art). 1933 p. 160. 183. 1934 p. 270. 280. 291. 1936 p. 315. 334 (art). 1937 p. 160. 174. 1939 p. 478. ERB. NS 187/236. EC1 N° 133. 141. 143. 145. 162. 165. 178. 183. 200. 236. 295. 312. 343. 430. 433.
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