Ferdinand LAURENT1855 - 1928
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1473
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1881 - 1928
Biographie
[1473] LAURENT Ferdinand, Henri est né le 6 décembre 1855 à Orchies (Nord) au diocèse de Cambrai. Il fait ses études secondaires sous la direction de l'abbé Lafaille, précepteur de la famille de Pontgibaud. Il entre tonsuré au Séminaire des Missions Étrangères le 25 mai 1877. Ordonné prêtre le 26 septembre 1880, il part le 10 novembre suivant pour la mission de Canton.
Il fait son stage d'étude de la langue au district de Tchek-kai puis à celui de Tchong-lok. En 1898, il est rappelé à Canton et se voit confier un district, sans doute Shameen, dans la sous-préfecture de Tung Koun, avant d'être nommé vicaire à la cathédrale de Canton. Il fait montre d'habileté dans les relations avec les autorités tant chinoises qu'étrangères. De 1903 à 1917, il est chargé du poste de Kouang tcheou-wan, puis en 1917, de celui de Sha-ho-po où il ne fait que passer avant de reprendre son poste de Shameen. Sur ordre de la Faculté, le Père passait les mois de juillet et août au Sanatorium de Béthanie à Hongkong. En juin 1928, il s'y rend de nouveau, mais son mal s'aggrave subitement et le 23 septembre 1928, il rend son âme à Dieu quelques jours avant son quarante-huitième anniversaire de prêtrise.
Nécrologie
M. LAURENT
MISSIONNAIRE DE CANTON
M. LAURENT (Ferdinand, Henri), né le 16 décembre 1855 à Orchies (Cambrai, Nord). Entré tonsuré au Séminaire des Missions-Etrangères le 25 mai 1877. Prêtre le 26 septembre 1880. Parti pour la Mission de Canton le 10 novembre 1880. Mort au sanatorium de Béthanie, Hongkong, le 23 septembre 1928.
Né à Orchies au diocèse de Cambrai le 16 décembre 1855, M. Laurent fut confié de bonne heure aux Frères des Ecoles chrétiennes d’Igny près Paris. Il s’y fit remarquer par son applica-tion à l’étude, son sérieux, sa bonne tenue. Il semble bien qu’il inclina dès cette époque vers le sacerdoce ; la Providence lui ménagea d’ailleurs, pour réaliser son désir, des facilités particulières par suite d’une circonstance assez curieuse que nous n’aurons garde d’omettre dans cette notice.
La comtesse de Pontgibaud, veuve du commandant de Pontgibaud tué à la bataille de Solférino, avait eu la pieuse pensée après la mort de sa fille survenue en 1871, de donner à son fils Armand, comme compagnon d’étude, un jeune homme ayant la vocation ecclésiastique, mais dépourvu des moyens de pousser ses études secondaires et de subvenir ensuite aux frais de Séminaire. Elle arrêta son choix sur notre futur confrère. Le jeune Laurent s’adapta avec facilité aux exigences d’un milieu pourtant bien nouveau pour lui ; il y acquit une distinction de manières peu commune. Quant à ses relations d’adolescent avec le jeune Pontgibaud, elles furent si heureuses qu’il s’ensuivit une amitié sincère, et qui survécut à leur séparation. M. l’abbé Laffaille, précepteur d’Armand de Pontgibaud, voulut participer à la bonne œuvre de la comtesse en se chargeant des études de notre jeune Laurent jusqu’à son entrée au Séminaire : et ce Séminaire fut le Séminaire des Missions-Etrangères de Paris. Il y fit ses études théologiques, et fut ordonné prêtre le 26 septembre 1880. Le 10 novembre il s’embarquait pour la Mission de Canton.
Dès son arrivée, M. Laurent fut envoyé par M. Béal, Supérieur intérimaire, dans le district de Tchek-Kai pour y faire ses premières armes. Mgr Chausse ayant été nommé Coadjuteur de Mgr Guillemin, et étant venu à Canton pour prendre en mains la direction de la Mission, le jeune missionnaire fut retiré de Tchek-Kai et placé dans le district de Tchong-Lok, partie Est de la Mission.
A Tchong-Lok M. Laurent avait comme voisins MM. Sorin et Vacquerel, qui furent pour lui de sages et dévoués conseillers, et qui l’aidèrent à surmonter certaines répugnances qu’il trouvait dans la vie avec les Chinois. Soutenu par les bonnes paroles de ces deux vétérans, et surtout encouragé par leurs exemples de zèle et de mortification, notre confrère se mit au travail avec courage.
De bonne heure, Mgr Chausse apprécia M. Laurent pour sa tenue, sa discrétion, sa ponctualité. En 1898, Sa Grandeur le rappela à Canton et lui confia un district dans la sous-préfecture de Tung-Koun. Malheureusement son apostolat souffrit quelque peu de sa répugnance persistante à s’adapter au milieu indigène. Le Supérieur de la Mission pensa qu’un changement de milieu lui ferait donner toute sa valeur ; il l’adjoignit comme second à M. Sorin, qui déjà Pro-Préfet, et en outre curé de la paroisse de la cathédrale, ajoutait encore au travail demandé par cette double fonction le souci d’une Procure assez chargée. Dans sa nouvelle situation, M. Laurent trouva un certain goût ; on remarqua vite son habileté dans les relations que la Mission devait nécessairement entretenir avec les autorités tant chinoises qu’étrangères ; on était alors à une époque où les affaires litigieuses étaient nombreuses, M. Laurent montra en ces sortes d’affaires une vraie dextérité, principalement lors du double meurtre de MM. Chanès et Julien. Les autorités, en premier lieu M. le Consul de France, avaient en lui pleine confiance, et prenaient volontiers conseil de lui dans les questions épineuses, tant sa parfaite discrétion leur était connue.
De 1903 à 1917, M. Laurent fut chargé du poste de Kouang-Tcheou-Wan, puis en 1917 du poste de Sha-Ho-Po, dans la banlieue de Canton, où il ne fit que passer. Il reprit son ancien poste de Shameen où il retrouvait le milieu qui lui convenait. Sans doute ses paroissiens, plutôt indifférents, ne lui donnaient guère de consolations, mais il tenait à entretenir avec eux les meilleures relations, agissant surtout auprès des enfants auxquels il témoignait une particulière affection ; avec les parents il n’eut jamais la moindre difficulté, ses manières parfaites et adroites maintenant toujours le contact nécessaire, les relations convenables.
Cependant les infirmités étaient venues, des accidents étaient déjà survenus ; le médecin consulté ordonna du repos dans notre sanatorium de Béthanie à Hongkong. Chaque année M. Laurent s’y rendait pour y passer les mois de juillet et d’août, époque des grandes chaleurs. Grâce aux soins du cher M. Marie, notre doyen avait pu se refaire un peu, prolonger même sa vie de plusieurs années. En juin 1928, il s’y rendit de nouveau. Il ne paraissait pas fatigué outre mesure, et son état n’inspirait pas d’inquiétudes immédiates, quand subitement le mal s’aggrava et fit des progrès rapides ; on parla de cancer, et c’est vraisemblablement ce mal qui l’emporta. Le 23 septembre 1928, quelques jours avant son quarante-huitième anniversaire de prêtrise, M. Laurent rendait son âme à Dieu.
Notre confrère était réservé, discret, par tempérament peu communicatif; il en souffrait parce qu’il se sentait peu connu. Toutefois ceux d’entre nous qui ont réussi à le pénétrer plus intimement, lui ont donné une vive affection ; son souvenir demeurera toujours dans leur cœur encore plus que dans leur mémoire, et ils aimeront à prier pour le repos de l’âme de leur vieux confrère.
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Références
[1473] LAURENT Ferdinand (1855-1928)
Références bio-bibliographiques
AME 1899 p. 74 (art.). 1900 p 125. 1928 p. 251. CR 1880 p. 97. 1883 p. 31. 1884 p. 86. 1885 p. 62. 1887 p. 118. 1892 p. 137. 138. 144. 327. 1893 p. 151. 1894 p. 161. 162. 1899 p. 319. 1902 p. 134. 1906 p. 119. 1907 p. 154. 1909 p. 129. 1911 p. 112. 1912 p. 162. 1923 p. 87. 1928 p. 79. 220. 1929 p. 105. 270-272. 1930 p. 272. BME 1923 p. 121. 1924 p. 459. 1925 p. 502. 565. 702. 1929 p. 629. 1957 p. 570. EC1 N° 161.