Yves LE PAGE1850 - 1919
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1255
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1875 - 1919 (Hanoi)
Biographie
Yves LE PAGE naquit le 6 mars 1850, à Saint Péver, département des Côtes d'Armor, (ex-Côtes du Nord), diocèse de Saint Brieuc. Ses parents avaient une assez vaste exploitation agricole. Yves était le premier enfant d'une famille chrétienne qui en compta quinze. Il fit ses études secondaires au petit séminaire diocésain. Après la classe de seconde, avec l'autorisation de son père, il s'engagea comme volontaire dans les zouaves pontificaux. A Rome, il fit la connaissance de Mgr. Laouënan, ainsi que de plusieurs autres missionnaires. En 1870, pendant la retraite de la Loire, il se montra courageux et fidèle à son devoir.
Le 18 septembre 1872, il entra laïque, au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 7 juin 1873, minoré le 21 décembre 1873,sous-diacre le 30 mai 1874, diacre le 19 décembre 1874, il fut ordonné prêtre le 22 mai 1875, et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique du Tonkin Occidental (Hanoï), qu'il partit rejoindre le 14 juillet 1875.
A son arrivée, il alla faire sa formation missionnaire à Ke-Vinh, sous la direction de M.Cadro,puis enseigna au petit séminaire de Hoang-Nguyên. En 1885, il fut nommé curé de la paroisse de Hanoï où Mgr. Puginier venait d'achever la construction de la cathédrale actuelle. Cette vaste paroisse comprenait, dans sa banlieue fort étendue, plusieurs chrétientés. En 1891, il parut nécessaire de détacher celles-ci de la paroisse centrale. Elles furent confiées à M. Le Page qui les regroupa en deux districts: Dông-Lao à vingt kms Nord-Ouest et Ke-Nai à dix kms Nord-Ouest de Hanoï. M. Le Page fixa à Dông-Lao, sa résidence principale et y bâtit église, presbytère, et oratoires. Les demandes d'entrée en catéchuménat partirent du village de La-Phu et s'étendirent dans les villages voisins sur les deux rives du Day. En 1897,malgré de multiples tracasseries diverses faites aux néophytes, cette région comptait quatre-vingt chrétientés et quatre paroisses dont deux dirigées par M. Le Page, deux par M. Aubert.
Depuis Dông-Lao, M. Le Page s'interessa à Thanh-Nê où vivaient depuis 1892, quelques baptisés,et aux villages enrironnants. Les autorités locales se montraient fort hostiles aux chrétiens, les soumettant à des procès et tracasseries de toutes sortes. Malgré cela, en 1898, il y avait des néophytes dans sept villages. A la fin de 1899, M.Le Page laissa Dông-Lao à un curé viêtnamien, pour s'installer à Thanh-Nê où il bâtit une église en pierre. Soutenus par sa présence, les catéchumènes devinrent nombreux, malgré les fortes pressions pour les faire apostasier. En 1901,la région de Thanh-Nê comptait 1034 chrétiens.
Dès 1902, M. Le Page décida d'aller s'installer à Yên-Kiên, à proximité de la grande route. Malgré les brimades faites aux chrétiens, il y construisit une église, une maison en bambou et s'y établit en mars 1903. Le grand typhon de juin 1903 renversa tout, M. Le Page releva tout.
En Août 1904, laissant Yên-Kiên aux soins du curé viêtnamien de Luu-Xa, M.Le Page partit s'installer à Go-Coi où, en 1899, il avait acheté des collines incultes et fait venir des gens de la plaine du Nam-Hai désireux de devenir chrétiens. Par leur travail, la région changea totalement d'aspect. Par leur rayonnement, de nombreux villages demandèrent à entrer en catéchumènat: Mo-Xa en 1904, Phu-Chinh en 1905, puis Dông-Ru.
C'est le 12 Juin 1906, écrit M. Le Page,que je suis allé pour la première fois à Thuong-Lâm. Il n'y avait alors que neuf familles déterminées à se convertir. Elles furent vite en butte à l'animosité des notables..." Thuong-Lâm était un gros village proche des montagnes.à une douzaine de kms au sud de Go-Coi. La réputation de ses habitants était fort mauvaise. C'est là que se fixa M. Le Page.
En 1907,les Muongs du village de Ke-Mai demandèrent à leur tour "à suivre la religion chrétienne" et peu après, d' autres villages muongs dans les communes de Mi-Son et Cao-Duong firent la même démarche. En 1911, M. Le Page comptait 870 catéchumènes Muong. Passées les premières difficultés, malgré certaines hostilités, en cinq-six ans, vingt hameaux de la plaine et quinze des montagnes muongs se firent inscrire comme catéchumènes.
Grand, solide, bien bâti, M.Le Page fut un missionnaire d'une bonté admirable, d'une patience persévérante; passionné par l'oeuvre des nouveaux chrétiens, les insuccès et les difficultés de tout ordre ne pouvaient l'abattre; ignorant la colère, la rancune ou l'aigreur, sa maison était ouverte à tous.
Malgré une santé de fer,M. Le Page était usé par un régime frugal, de nombreuses privations, et un climat débilitant. En 1907, il dût faire un séjour assez long à l'infirmerie de la mission, à Hanoï. Remis sur pied, il reprit joyeux le chemin de Thuong-Lâm.
En mars 1919, pendant les offices de la semaine sainte, il tomba à l'autel, et se fit une foulure au pied. Pour calmer la douleur, il se mit un cataplasme au riz qui, trop chaud, brûla sa chair. Cette plaie s'aggrava au point qu'il lui fut impossible de se tenir debout. Quelques jours après, il descendit à Hanoï; la gangrène se déclara et il mourut le 28 mai 1919, veille de l'Ascension. Il repose à Thuong-Lâm.
Mars 1995
Nécrologie
M. LE PAGE
MISSIONNAIRE DU TONKIN OCCIDENTAL
M. LE PAGE (Yves-Marie), né à Saint-Pever (Saint-Brieuc, Côtes-du-Nord), le 6 mars 1850. Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 18 septembre 1872. Prêtre le 22 mai 1875. Parti pour le Tonkin occidental le 30 juin 1875. Mort à Hanoï le 28 mai 1919.
La Mission du Tonkin Occidental vient de perdre un de ses plus éminents missionnaires, le grand convertisseur des païens, le saint et vénéré Père Le Page. C’est chez tous, pasteurs et fidèles, un vrai deuil, comme à la mort d’un frère, d’un père bien aimé.
Yves Le Page naquit en 1850 à Saint-Pever, diocèse de Saint-Brieuc, le premier d’une honorable et très religieuse famille de quinze enfants. Son père sut faire de tous ses enfants des chrétiens parfaits et, malgré le fardeau d’une si nombreuse famille, compliqué des charges d’une assez vaste exploitation agricole, il trouva encore le moyen de consacrer nombre d’instants au bien de sa commune.
Yves achevait sa seconde au petit Séminaire de son diocèse quand retentit l’appel vibrant de Charette, demandant des volontaires pour le service du Pape ; notre jeune humaniste demanda à son père, qui, après réflexion, la lui accorda, l’autorisation de s’engager dans la vaillante phalange des zouaves pontificaux. A Rome, il fit la connaissance de Mgr Laouënan, breton comme lui, ainsi que de plusieurs missionnaires, et de là datent ses premières velléités de vocation apostolique. Plus tard, en France, lors de nos revers, pendant la retraite de la Loire, il se montra ce qu’il sera toute sa vie : simple, droit et franc, courageux, sans fanfaronnade, et par-dessus tout esclave du devoir.
A la fin de la guerre, sa vocation était définitivement arrêtée, il serait ouvrier apostolique. Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères en 1872, il en partit prêtre en 1875, à destination du beau et vaste vicariat du Tonkin Occidental.
Passons vite sur ses quinze premières années de Mission, soit à Kevinh, où il se forma sous la direction de notre vénéable P. Cadro, soit au petit Séminaire de Hoangnguyen, où il professa, soit dans la naissante paroisse de Hanoï dont il fut le curé. Toujours et partout, pendant ses quarante-quatre années de labeur apostolique, il resta le missionnaire modèle, très pieux, à la foi bretonne, naïve et résistante comme le roc, prudent et brûlant d’un zèle que rien n’étonne ni n’abat, doué en outre d’un tempérament très heureux et fortement caractérisé.
Arrivons à l’année 1891, date mémorable dans la vie de M. Le Page. C’est alors, en effet, que commence cette admirable campagne de vingt-huit ans qui devait donner à la Mission six nouvelles paroisses et plus de 10.000 néophytes. C’est alors que notre sainte religion s’installe solidement, définitivement, dans une région où elle avait été totalement inconnue. Le Père était, depuis 1885, curé de la paroisse d’Hanoï, où Mgr Puginier venait d’achever la construction de la cathédrale actuelle, et qui comprenait plusieurs chrétientés de sa vaste banlieue. La visite et l’administration de ces chrétientés toutes composées de convertis, retenait notre missionnaire des mois entiers en dehors de la ville, si bien qu’en 1891 il parut nécessaire d’en détacher du centre les plus éloignées, et de lui en confier la direction exclusive.
Notre convertisseur au comble de ses vœux, s’établit aussitôt au milieu de ses chers néophytes, et n’eut plus d’autre préoccupation que de mettre en valeur le vaste champ ouvert à son activité.
La nouvelle paroisse fut divisée en deux districts : Donglao à vingt kilomètres nord-ouest et Kenoi, à dix kilomètres nord-ouest d’Hanoï, ayant chacun à leur tête un prêtre indigène avec titre et fonctions de vicaire. M. Le Page organisa lui-même à Donglao, le principal centre, église, presbytère et oratoires, sur l’emplacement et avec les matériaux de trois vieilles pagodes. C’était de bon augure et, de fait, à partir de ce moment, les demandes de conversion affluèrent. La religion prit pied dans plus de cinquante villages, aux alentours de Donglao et de Kenoi. Dix pagodes au moins furent reprises au démon et rendues au culte du vrai Dieu. Dix ans plus tard, cette région, entièrement assise autrefois à l’ombre de la mort, se réveillait transformée, vivante, largement arrosée du flot de la grâce.
En M. Le Page, le conquérant se doublait d’un organisateur très habile ; avec les plus minimes ressources, il savait fonder un nouveau poste agréable, captivant les regards par sa position dans un site bien choisi. Comme conquérant il était véritablement un assoiffé d’âmes à sauver. Aussi, quand il quitta Donglao et toutes ses jeunes conquêtes, ses premières amours, en 1900, s’il ressentit ce déchirement de cœur et d’âme que connaissent si bien les missionnaires qui subirent une telle épreuve, du moins, ne s’attardait-il pas aux regrets superflus, parce qu’il courait à de nouvelles victoires. Il s’arrêta à une quinzaine de kilomètres de là, au pied des contreforts de la haute chaîne dont le faîte sépare notre Mission de celle du Haut-Tonkin, à Thanhne d’abord, qu’il dut vite abandonner parce que malsain et de difficile accès, ensuite à Yenkien, dont il fit aisément le centre d’une paroisse pour les vingt groupes qu’il avait réussi à ranger sous sa houlette au cours des dernières années.
Puis l’apôtre reprit sa randonnée, s’avançant toujours plus en avant dans les régions déshéritées. Il gravit les premiers mamelons de la montagne et s’établit sur celui de Gocoi, dont il eut vite peuplé les pentes dénudées et abandonnées d’une colonie de pauvres gens accourus des alentours et demandant le pain du corps avec celui de l’âme. Quelques années plus tard, ces mamelons étaient devenus un pittoresque îlot de verdure, semé de coquets hameaux au milieu de vergers et de grasses cultures exploitées par un nombreux essaim de néophytes.
En 1906, notre infatigable missionnaire fit un cinquième bond, — sa dernière étape — jusqu’à Thuonglam, à une douzaine de kilomètres au sud de Gocoi, au seuil même des villages Muong, population montagnarde que jusqu’alors il avait été impossible d’aborder. L’extraordinaire puissance d’attraction que possédait notre saint confrère, eut bien vite produit son effet accoutumé : en cinq ou six ans, vingt hameaux de la plaine et quinze de la montagne s’inscrivaient au nombre des catéchumènes et se mettaient avec ardeur à l’étude de la religion.
L’admirable bonté de M. Le Page était proverbiale dans la Mission ; et l’on peut dire qu’elle reflétait brillamment son inépuisable charité.
Les différents traits de la sublime vertu si magistralement exposés par saint Paul, on les retrouvait dans l’excellent M. Le Page. Supportant avec douceur les défauts d’autrui, voire même les affronts ; il avait cette patience qui ne se rebute point d’un refus, que ne décourage point un insuccès, que n’abat point un revers. Et son aimable bonté ne soupçonnait même pas la jalousie.
Comme il ne recherchait en tout que la gloire de Dieu, non la satisfaction de son humeur ou de sa passion, il agissait en tout avec prudence, humilité et pondération. L’amour de Dieu et l’amour du prochain étaient ses seuls mobiles. Il ignorait la colère et plus encore l’aigreur et la rancune ; très oublieux du mal reçu, mais très affligé par toute mauvaise action, il se réjouissait de tout vrai bien.
Il était toujours prêt à tout supporter pour Dieu et les âmes, rien ne décourageait son optimisme.
Qui pourra jamais exprimer son dévouement à ses chrétiens ! Il ne vivait que pour eux, tout ce qu’il possédait était à eux, bien plus à eux qu’à lui-même. Il a eu parfois à sa disposition des sommes relativement considérables, ses mains toujours larges ouvertes ne pouvaient les retenir longtemps. Tout s’écoulait très vite en bonnes œuvres et en aumônes. Et que de fois il a donné à de moins pauvres que lui ! Sa maison était vraiment ouverte à tous, chacun y entrait comme chez soi et s’y considérait dans ses propres meubles. Ce n’était pas pour ses visiteurs d’occasion un mince étonnement que de voir leur hôte sans cesse entouré d’une troupe d’enfants et souvent de grandes personnes, qui se sentaient à l’aise entre ses murs autant que chez eux. Le bon Père leur souriait, leur parlait aimablement, leur distribuait fruits et friandises, quand il en avait à sa portée ; et quand ils les sentaient importuns à ses hôtes, il les renvoyait doucement, poliment, soit à leurs jeux, soit à leurs occupations. La mère la plus tendre se lasse à certains moments des importunités de son enfant le plus cher ; pendant vingt-cinq ans, M. Le Page demeura toujours patient, amène, bon papa avec ses petits et grands enfants.
Nous aimions tous à aller visiter ce si aimable confrère, car nous savions son hospitalité charmante. Mais s’il avait une cuisine, il manquait de cuisinier, d’ustensiles et même de vaisselle primitive. L’an dernier, ayant reçu avis qu’un Français, un de ses anciens amis, devenu un personnage important, allait venir avec sa femme lui faire visite dans sa thébaïde de Thuonglam, il se hâta de commander à notre procureur d’Hanoï une casserole ou instrument de ce genre, quelques assiettes et deux ou trois couverts. Mais malgré la maigre chère que nous offrait le bon Père, nos visites chez lui, comptaient parmi nos meilleurs jours de vacances et de délaissement.
Le dernier compagnon de M. Le Page à Thuonglam, celui avec lequel il partagea, l’an dernier, les quelques trente chrétientés de cette magnifique paroisse, avait été très frappé par sa régularité exemplaire dans tous ses exercices de piété. Toujours l’oraison avant la messe, et à genoux, dans sa chambre, devant sa belle statue de Notre-Dame des Victoires ! Il trouvait très beau ce vieillard à genoux, les mains pieusement jointes, immobile et semblant sourire à l’image de Marie. Il disait tout son bréviaire à l’église, quel que fut le temps, le plus terrible orage ne l’arrêtait pas.
Avait-il en vue la conversion d’un nouveau village ? Il priait uniquement pour ce village à la messe, au bréviaire, à la visite du Saint Sacrement, au chapelet, nuit et jour, et il faisait prier les saintes âmes, carmélites et autres, avec persévérance, sans découragement, jusqu’à ce que le bon Dieu se laissât toucher et répandit sur ce village des grâces efficaces. « Cela dure parfois des mois, disait-il, mais c’est infaillible ! »
« Que la volonté du bon Dieu s’accomplisse ! » Telle était sa conclusion en toutes choses ; il travaillait de son mieux pour réussir, mais les échecs et les déceptions ne le troublaient nullement. A l’entendre il n’avait jamais rien fait.
Grand, solide, sans nervosité, bien bâti, il était supérieurement constitué pour les dures fatigues de l’apostolat actif et même pour devenir centenaire. Mais hélas ! sous le déprimant climat de l’Indo-Chine, les tempéraments les plus vigoureux s’altèrent vite. De plus, notre missionnaire vécut pendant de longues années dans un dénuement extrême, non pas faute d’hygiène ou de ressources, mais parce qu’il augmentait sans cesse ses mortifications. Nulle santé n’y aurait résisté, la sienne succomba sans qu’il s’avouât vaincu. Toutefois, en 1907, il dut venir à Hanoï consulter le médecin qui reconnut les premières attaques d’un mal dont on ne guérit guère, sauf parfois avec un régime strictement suivi et des soins constants. Remis sur pied après un assez long séjour à l’infirmerie de la Mission, et muni de minutieux conseils pour les précautions à observer pour éviter une rechute, l’énergique missionnaire reprit joyeux le chemin de Thuonglam, et il ne tarda guère à oublier recommandations et prescriptions. Pendant douze ans encore, il poursuivit son œuvre en traînant son mal. Soudain, en mars dernier, il se blessa au pied gauche et, à cause de son état morbide, cette blessure s’aggrava tellement, qu’il lui devint impossible de se tenir debout. Quand Monseigneur, mis au courant, lui enjoignit de se faire soigner à Hanoï, il était trop tard. Pendant cinq longues semaines, la souffrance aiguë, lancinante, ne lui laissa pas une heure de répit. Néanmoins, malgré ses tortures, il restait calme, sans une plainte, le visage tranquille, presque reposé ; et, quand nous allions le voir, il nous recevait gracieusement, souriant, empressé, comme autrefois en pleine santé. Il accueillit sans émotion l’annonce de sa mort prochaine, parfaitement soumis au décret divin, et se prépara au dernier passage sans regrets, sans inquiétudes, confiant et joyeux comme l’enfant qui part rejoindre ses parents. Un quart d’heure environ avant sa mort, voyant qu’il essayait de soulever le crucifix déposé entre ses mains jointes, son confesseur comprit et l’aida, il l’éleva alors jusqu’à ses lèvres puis le plaça sur son épaule, y appuya amoureusement sa tête et tout doucement, sans secousse, comme on allait commencer les premières vêpres de l’Ascension, il s’en alla les chanter dans la Bienheureuse Eternité.
Oh ! bon et saint ami, arrivé maintenant au but suprême, continuez à protéger ces jeunes paroisses que vous avez fondées ; et puis, au nom de cette fidèle amitié que vous avez toujours témoignée à votre disciple depuis que nous avons travaillé ensemble, devenez là-haut son protecteur et aidez-le à gravir les dernières pentes qui le séparent de vous !
~~~~~~~
Références
[1255] LE PAGE Yves (1850-1919)
Références biographiques
AME 1893 p. 645. 1894 p. 184. 1895 p. 374. 1903 p. 297. 1904 p. 311 (art.). 1905 p. 182 (art.). 1906 p. 241 (art.). 372 (art.). 1908 p. 118 (art.). 1910 p. 210 (art.). 1912 p. 152 (art.). 1913 p. 102 (art.). 1920 p. 192. 1930 p. 161. 1934 p. 62. CR 1875 p. 55. 1882 p. 114. 1892 p. 155. 159. 309. 1893 p. 167 sq. 1894 p. 185. 1896 p. 165. 166. 1897 p. 136. 1898 p. 139. 1900 p. 144. 145. 1905 p. 135. 1907 p. 171. 1908 p. 153. 1909 p. 147. 1910 p. 153. 1911 p. 133. 1912 p. 175. 1913 p. 190. 191. 1914 p. 70. 1917 p. 78. 1918 p. 58. 1919 p. 64. 65. 220. 1920 p. 47. 1921 p. 70. 172. 1927 p. 92. 1932 p. 165 sq. 1939 p. 246. 1947 p. 184. 219. 222. 279. BME 1937 p. 12 sq. 74. 1938 p. 73. 79. 212 sq. 750. 1952 p. 688. MC 1918 p. 312. 313. 1941 p. 26 (art.).