Jean-François HUGON1846 - 1877
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1059
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1870 - 1877 (Qui Nhon)
- 1870 - 1877 (Kontum)
Biographie
[1059]. HUGON, Jean-François-Ulysse, vint au monde le 22 novembre 1846 à Courcôme (Charente). Elève du petit et du grand séminaire d’Angoulême, entré diacre au Séminaire des M.-E. le 20 septembre 1869, il fut ordonné prêtre le 11 juin 1870, et partit pour la Cochinchine orientale le 6 juillet suivant. Il évangélisa les sauvages Bahnars et se dévoua avec un grand courage à cette tâche difficile. Les affaires de la mission l’ayant appelé au Binh-dinh, puis à Saïgon, il partit quoique exténué, et retourna mourant à son poste. Le 21 juin 1877, il succomba à Ro-hai, dans le pays bahnar.
Nécrologie
[1059] HUGON Jean-François (1869-1877)
Notice nécrologique
« Le meilleur souhait que l’amour de notre Société puisse m’inspirer, c’est celui de voir entrer dans son sein beaucoup d’hommes comme M. Hugon ; pourvu , mon Dieu, que vous laissiez vivre plus longtemps que lui ! » Ces paroles de M. Dourisboure, le supérieur et l’ami de notre cher défunt , sont le meilleur éloge que nous puissions faire de celui dont la Mission des Bah-nhars pleure la mort. Né à Courcôme, dans le diocèse d’Angoulême, le 22 novembre 1846, M. Jean-François Hugon était diacre lorsqu’il entra au séminaire des Missions-Étrangères le 20 septembre 1869. Ordonné prêtre le 6 juillet 1870, il partit pour la Cochinchine orientale le 6 juillet de la même année . À son arrivée en Annam, Mgr Charbonnier le destina à la Mission des sauvages des Bah-nhars.
« Ce serait un volume qu’il me faudrait rédiger, écrivait encore M. Dourisboure, si je voulais relater, avec quelque développement , les vertus de notre confrère. J’aurais à raconter bien des traits qui prouvent sa grande foi, son zèle , sa charité, son humilité, etc… Dans sa conduite, tout était uniforme, et sa piété ne connaissait pas de boutades. Naturellement sans enthousiasme, il était par vertu d’une constance et d’une exactitude parfaites. Son oraison, la récitation du saint office et la célébration des saints mystères, ces trois exercices surtout , il les environnait du plus grand esprit de religion et de piété. Que dirai-je de son courage et de sa soumission à la volonté de Dieu ? Pendant les six ans qu’il a passés chez les sauvages, il n’a presque pas eu de consolation. Ses jours ont été trop souvent des jours de croix, de tribulations. Malgré cela, sa sérénité était inébranlable ! »
Quoique épuisé par six années de séjour et de souffrances dans les montagnes et les forêts , M. Hugon, que rien n’arrêtait lorsqu’il s’agissait du devoir et de l’intérêt de ses chers néophytes , était descendu au Binh-dinh pour traiter des affaires de sa Mission ; mais le voyage l’avait réduit à un tel état de faiblesse qu’il dut accepter l’hospitalité généreuse de M. le consul de France et les bons soins du médecin du consulat. Il lui tardait cependant de poursuivre le but de son voyage : « Ne craignez pas, écrivait-il, que je me laisse endormir par les délices de Capone. » Et, en effet, malgré les représentations de tous, il s’embarqua bientôt et arriva à Saïgon pour y traiter les affaires qui avaient nécessité son voyage. On lui conseillait d’aller au Sanatorium ; un docteur même le pressait de partir pour l’Europe. « M. le docteur, répondit M. Hugon, voilà une médecine que je ne saurais digérer. » Ses affaires terminées, il se hâta de retourner au milieu de ses sauvages. Hélas ! c’était pour y rendre le dernier soupir. A peine arrivé, il s’étendit sur son grabat pour ne plus se relever. « Vous voulez donc nous quitter, lui disait un jour M. Dourisboure. Et ce sera donc toujours le tour des autres et jamais le mien ! » Il me regarda alors, continue le même Missionnaire, avec un air de compassion mêlée d’allégresse : « Je ne sais, dit-il, comment et pourquoi il se fait, je n’ai aucune peur de la mort. » Et son visage s’illumina d’une sainte joie. Une autre fois, il disait : « C’est toujours une chose solennelle et agréable pour moi quand il me faut tourner les feuillets de l’Ordo. C’est que, ajoutait-il, tout le temps indiqué par les feuilles précédentes est déjà retranché de celui que j’ai à vivre dans ce monde, et que je me sens plus près du jour où je jouirai de la vue du bon Dieu au ciel. » Enfin vint le jour qu’appelaient tous ses vœux . Il avait reçu les derniers sacrements. Avant de mourir, il fit un grand signe de la croix, puis il expira ; c’était le 21 juin, jour anniversaire du couronnement de Pie IX. « Acceptez, ô mon Dieu, s’écrie M. Dourisboure, acceptez favorablement le sacrifice, bien pénible pour nous, d’une vie qui nous était chère, précieuse, nécessaire. Nous vous l’offrons afin d’obtenir de votre miséricorde la prolongation de la vie plus précieuse et plus nécessaire encore du vicaire de Jésus-Christ. »
Références
[1059] HUGON Jean-François (1869-1877)
Notes bio-bibliographiques.
C.R., 1874 (déc.), p. 21¬ ; 1875, p. 35¬ ; 1877, p. 32¬ ; 1891, p. 292.
M. C., vii, 1875, p. 160. — Sem. rel. Angoulême, 1870, pp. 536, 550¬ ; 1871, pp. 115, 227, 438, 469, 483, 634¬ ; 1872, pp. 147, 199, 259, 556¬ ; 1873, pp. 279, 306, 567¬ ; 1874, pp. 94, 805, 828¬ ; 1875, p. 856¬ ; 1877, pp. 626, 638, 666, 685.