Louis SALADIN1846 - 1880
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1031
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Thaïlande
- Région missionnaire :
- 1869 - 1879
Biographie
[1031] SALADIN Louis, François, Emile naît le 17 février 1846 à Sergines dans l’Yonne. Il commence ses études à Villefranche-de-Rouergue en Aveyron. Il les continue au Petit séminaire de Saint-Pierre, à celui de Notre-Dame-des-Champs à Paris, puis au séminaire d’Issy. Entré laïc au Séminaire des Missions Étrangères le 7 juin 1866, il reçoit le sacerdoce le 22 mai 1869 et part pour le Siam le 3 août suivant.
En paroisse à Bangkok et interlocuteur du gouvernement siamois
Après avoir étudié les langues siamoise et chinoise à Bangkok, il est chargé du district de Petriou qu’il dote de plusieurs oratoires. En 1874, il est rappelé à Bangkok et nommé curé de la paroisse du Calvaire (Notre-Dame du Rosaire). Il y achète pour la mission une propriété dont il dit : « Elle était si nécessaire que, si je n’avais pas compté sur la Providence et sur mes amis, je me serais vendu pour la payer. » La paroisse compte alors 400 chrétiens et un orphelinat. De bonne heure, il fait partie du Conseil épiscopal et est chargé de traiter les affaires de la mission avec le gouvernement siamois. De sa paroisse dépendent plusieurs petites chrétientés, en particulier Paklat et Paknam. Dans cette dernière, le missionnaire construit un oratoire. En 1878, il est placé à la tête du district de Bang Xang qui regroupe quatorze cents catholiques dispersés dans un certain nombre de stations échelonnées sur un espace d’une centaine de lieues.
A la recherche de nouvelles terres à évangéliser
En 1879, son vicaire apostolique, Mgr Vey, donne suite à sa demande et l’autorise à explorer les régions situées dans le sud du Siam, sur les côtes orientales de la presqu’île de Malacca, des terres qu’aucun missionnaire n’avait visitées depuis bien longtemps. Accompagné d’un prêtre indigène, le missionnaire fait un voyage de trois mois, et se fixe à Song-klé (Singara). Mais bientôt la fatigue, les privations et la maladie l’affaiblissent de façon alarmante. Ne pouvant à cause de la mousson contraire retourner à Bangkok, il traverse à dos d’éléphant la presqu’île de Malacca et arrive exténué à Penang.
Sur l’ordre de son évêque, il s’embarque pour la France. Il meurt peu après son arrivée à la procure des MEP à Marseille le 11 mars 1880. Ses restes reposent dans le cimetière de Villefranche-de-Rouergue en Aveyron où habitait sa famille.
Nécrologie
[1031] SALADIN Louis (1846-1880)
Notice nécrologique
Au mois de juin 1869, un jeune prêtre, à la veille de quitter son pays et sa patrie, était prosterné aux pieds de son Évêque, Mgr Delalle, de sainte et illustre mémoire, demandant une dernière bénédiction . Lisant dans l’avenir du Missionnaire, le vénérable prélat prononça sur lui ces paroles du Missel : Ab illo benedicaris in cujus honore cremaberis. Cette formule était une leçon que M. Saladin devait mettre en pratique durant tout le cours de sa carrière et une prédiction qu’il allait réaliser.
M. Louis-François-Émile Saladin naquit à Sergines (diocèse de Sens) le 17 février 1846. Sa famille s’étant fixée à Villefranche dans le diocèse de Rodez, il commença ses études au Petit Séminaire de Saint-Pierre et alla les achever à celui de Notre-Dame-des-Champs à Paris. Après une année de philosophie au Séminaire d’Issy, il sollicita et obtint son admission au Séminaire des Missions Étrangères où il entra le 7 juin 1866. Ordonné prêtre le 22 mai 1869, il partit le 3 août suivant pour la Mission de Siam.
A son arrivée dans sa nouvelle patrie, M. Saladin se livra avec ardeur à l’étude du siamois et du chinois, et il acquit bien vite une connaissance plus qu’ordinaire de ces deux langues qu’il parlait avec une facilité remarquable. Après avoir exercé quelque temps le saint ministère dans le district de Pétriu, il fut rappelé à la capitale où il devint successivement professeur au Séminaire de la Mission et chargé de la colonie chinoise du Calvaire. Envoyé plus tard à Bang-Xang, là, comme à Pétriu et à Bang-Kok il sut gagner l’estime et l’affection des chrétiens par son zèle ardent et son dévouement infatigable.
Bien que le district de Bang-Xang fût très vaste, d’une administration pénible et que Dieu y bénit ses travaux, M. Saladin aspirait à plus de fatigues et à de nouvelles conquêtes. Apprenant qu’au nord de la presqu’île de Malacca, il y avait quelques chrétiens abandonnés, sans prêtre et sans secours religieux, c’est au service de ces pauvres délaissés et à l’évangélisation de cette vaste contrée, jusqu’alors inexplorée, qu’il résolut de se consacrer. Son Vicaire apostolique ayant approuvé son généreux projet, il quitta Bang-Xang et s’embarqua avec un prêtre chinois pour ce pays inconnu.
A leur arrivée, les voyageurs se rendirent d’abord à Muang-Kuy où quelques catéchumènes les attendaient avec impatience. De là ils longèrent la côte en se dirigeant vers le sud. Le voyage fut pénible, souvent périlleux ; les populations , au milieu desquelles ils cherchèrent à répandre la bonne semence, paraissaient peu disposées à les accueillir, et opposaient au zèle des Missionnaires une indifférence obstinée. Cela ne les découragea pas ; fixés à Song-Klé, le centre principal et le plus populeux, n’ayant qu’une hutte pour s’abriter, ils se mirent avec ardeur à l’étude de la langue du pays. C’est dans cette retraite, au milieu de ces occupations, que la maladie vint visiter notre Confrère. Le mal causé par l’excès de la fatigue, des privations de toutes sortes et le séjour dans ces contrées malsaines, devait être sans remède. Sentant la gravité de son état et ne pouvant, à cause du vent contraire, retourner à Bang-Kok, M. Saladin se mit en route pour Pinang, traversa à dos d’éléphant la presqu’île malaise et arriva au Collège général, où il reçut des directeurs de l’établissement les soins les plus empressés.
Son Évêque, Mgr Vey, qui se trouvait à Syngapour pour le Synode, le fit venir dans cette ville et, par décision des médecins, le dirigea sur la France dans l’espoir que le cher malade y recouvrerait sûrement la santé. Ce ne fut pas sans peine que M. Saladin consentit à quitter un pays qui lui était si cher. Il conservait néanmoins l’espérance de le revoir bientôt.
Cette espérance, hélas ! devait être décue. A son arrivée à Marseille, notre confrère était à bout de forces et sa mort parut bientôt imminente. Ni les bons soins qu’il reçut de tous, ni la tendresse d’un frère bien-aimé accouru à la première nouvelle de son arrivée du danger, ne purent le conserver à la vie et à sa Mission. Le 11 mars, il reçut les derniers sacrements, fit à Dieu le sacrifice de son existence, bénit ceux qui l’entouraient et bientôt après s’endormit dans le Seigneur. Sa vie avait été consumée au service de Celui qui en avait béni et qui aujourd’hui en récompense les travaux.
Références
[1031] SALADIN Louis (1846-1880)
Notes bio-bibliographiques
C.-R., 1879, p. 54.
M. C., xii, 1880, p. 179.
A. M.-E., 1913, p. 92.
— Rev. rel. Rodez, 1872, p. 497. — Rev. rel. Rodez et Mende, 1874, p. 589¬ ; 1876, p. 123¬ ; 1878, pp. 43, 395¬ ; 1879, p. 104¬ ; 1880, p. 187¬ ; Ib., Notice par A. Maury, pp. 624, 659, 691, 741. — Sem. liturg. Marseille, 1880, p. 343.
Le Culte de N.-D. Lourd., p. 219.
Biographie
— Notice biographique du P. Emile-François Saladin, missionnaire apostolique du Siam (Indo-Chine), par le P. A. Maury, missionnaire apostolique, directeur au Séminaire des M.-E. à Paris (Extrait de la Revue religieuse de Rodez et de Mende, octobre et novembre 1880). — Imprimerie, veuve E. Carrère, Rodez, in-8, pp. 27.
Un apôtre, Vie du Père Emile Saladin, prêtre de la Congrégation des Missions-Etrangères de Paris, missionnaire apostolique à Siam (Indo-Chine) [avec portrait], par le chanoine E. Guers. — Bloud et Baral, éditeurs, 4, rue Madame, et 59, rue de Rennes, Paris, 1899, in-8, pp. xix-310.
Comp.-rend.¬ : M. C., xxxii, 1900, p. 23.