Armand-François LEFEBVRE1709 - 1760
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 0166
Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Biographie
Né dans la paroisse Notre-Dame, à Calais (Pas-de-Calais) le 21 décembre 1709, Armand-François Lefebvre appartient à une famille de magistrats. Avant son entrée au Séminaire des MEP, il exerce le ministère dans son diocèse (l'ancien diocèse de Boulogne), où il jouit d'une réputation « de prudence, de douceur et d'érudition ».
Il part pour le Siam en octobre 1737. Nommé provicaire en 1739 ou 1740, il enseigne la théologie au Collège général.
Dès 1741, le 6 octobre, il est nommé évêque de Noëlène et vicaire apostolique de la Cochinchine ; il reçoit la consécration épiscopale à Juthia le 6 janvier 1743, et quelques jours plus tard, il part pour sa nouvelle mission.
Il commence son administration pastorale à Saïgon, et adresse le 3 juillet suivant à la Propagande, un rapport exposant l'état général de la mission, qui comprend alors 10 Jésuites, 5 Franciscains, 6 prêtres des MEP ; il souligne assez fortement les difficultés qui existent entre les missionnaires de ces différentes congrégations. En 1744, il visite la province de Nha-trang (Khanh-hoa), et se rend à Hué, où son premier acte est de rappeler (11 décembre 1745) certains points du règlement des missions :
1° ne pas établir de fête sans la permission de l'évêque ;
2° ne pas donner d'autres indulgences que celles qu'il autorise ;
3° régulariser le prêt à intérêts ;
4° n'entendre des confessions qu'à l'église ;
5° observer les décrets sur les Rites ;
6° permettre la communion plus fréquemment.
A cette époque, la paix n'est pas rétablie entre les représentants des différentes Congrégations qui évangélisaient la Cochinchine. La cause principale des discussions est l'enchevêtrement des districts, et le rapprochement trop grand des missionnaires Jésuites, Franciscains, prêtres des MEP, prêtres de la Propagande. C'est pour supprimer la source de ces difficultés que, le 2 juillet 1740, le visiteur apostolique Mgr de la Baume établit en Cochinchine et au Cambodge les circonscriptions suivantes (Quantopere caritas, 26 novembre 1744, Jus Pont. de Prop. Fid., iii, p. 192) :
- Aux MEP sont assignées une partie de la province de Hué (Quang-duc), et spécialement les chrétientés de Phu-cam et de Tho-duc, une partie des provinces de Cham (Quang-nam), de Quang-nghia (Quang-ngai), de Qui-ning (Binh-dinh), et entièrement les provinces de Phu-yen, Nha-trang et Nha-ru (Khanh-hoa), Phan-ri et Phan-rang (Binh-thuan), avec Ben-go dans le Dong-nai ;
- Aux Jésuites sont données les trois provinces du nord : Ding-hoe (Dong-hoi, partie actuelle du Quang-binh), Quang-binh, Dinh-cat (Quang-tri), une partie des provinces de Hué (Quang-duc), Cham (Quang-nam), Quang-nghia (Quang-ngai), Qui-ning (Binh-dinh), et tout le Dong-nai excepté Ben-go ;
-Les Franciscains reçoivent l’ordre d'abandonner Tho-duc et de se retirer à Soi-ngua ; ils gardent Saïgon et le Cambodge.
Une décision reste à prendre pour quatre districts ; un dans chacune des provinces de Hué Phu-yen, Nha-ru et Nha-trang.
Les Franciscains refusent d'accepter ces mesures, ils en appellent à la Propagande et au Pape, qui suspend l'exécution des décrets proposés par Mgr de la Baume. Après étude de l'affaire, le Pape déclare que les quatre districts, au sujet desquels aucune solution n'a été indiquée, seront attribués aux prêtres de la Propagande ; que les Franciscains resteront dans les chrétientés que le visiteur leur a assignées, et qu'ils pourront s'établir dans le Ciampa (Binh-thuan) et dans le Cambodge, mais non à l'exclusion des autres missionnaires.
Les difficultés continuant toujours, Benoît XIV nomme visiteur en Cochinchine, par le bref précité, Quantopere caritas (Jus Pont. de Prop. Fid., iii, p. 192), Mgr Hilaire Costa, évêque de Coricée, vicaire apostolique du Tonkin oriental.
Les décisions prises par le nouveau visiteur favorisent davantage les Franciscains et les prêtres de la Propagande : les premiers obtiennent juridiction dans une partie des provinces de Hué et de Cham, dans les provinces entières de Saïgon, Mi-tho, Long-ho (Vinh-long), Ha-tien ; et les seconds ont au Cambodge, Prambey Chhom et Thonol, et en Cochinchine quelques districts dans les provinces de Hué, Cham, Phu-yen, Nha-trang. Ces dispositions ne satisfont pas Mgr Lefebvre, qui, en 1747, adresse un mémoire à Rome.
L'affaire n’est pas terminée quand, en 1749 et 1750, à la suite de l'enlèvement d'un interprète royal par Poivre<<1. Poivre avait été aspirant au Séminaire des MEP. Il part pour l'Extrême-Orient n'étant encore que tonsuré ou minoré ; dès son arrivée en Cochinchine il estime qu'il n'était point appelé à l'apostolat, et s'occupa d'histoire naturelle et de commerce.
Une persécution éclate. L'évêque est expulsé de Cochinchine avec le P.Bennetat son coadjuteur depuis 1748, et plusieurs missionnaires ; il se retire à Macao, d'où il envoie les pères d'Azema et Piguel au Cambodge. En 1756, il passe plusieurs mois à Malacca, ensuite se rend au Cambodge en 1757 ; il se fixe d'abord à Prambey Chhom, puis à Thonol, et s'efforce de renouer des relations avec la mission de Cochinchine. La dernière lettre de lui que possède les MEP est datée de Columpé, 11 décembre 1759.
Il meurt le 27 mars 1760 " au bas de Mat-kompul " ; son corps est transféré à Thonol (Ponhéalu) ; il est enterré dans l'église.
Références
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1905, p. 191. - N. L. E., v, p. 374 ; vi, p. 90.
Lett. édif. et cur., ii, p. 37. - Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., p. 484. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Hist. miss. Kouy-tcheou, Tab. alph. - La Coch. rel., i, pp. 345 et suiv., 362 et suiv. - Lett. à l'év. de Langres, pp. 351 et suiv. - Corresp. de Tronson, i, p. 213 ; ii, pp. 135, 144, 149, 168, 176, 191, 197 ; iii, pp. 87, 235, 249. - La Coch. et le Tonk., p. 193. - La Franc. pont., ii, p. 691.
Collect., 12 nov. 1748 : n° 1291 ; 1er août 1759 : n° 1342 ; 5 août 1759 : n° 1429.