Barthélémy BRUGUIÈRE1792 - 1835
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 0356
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Autres informations
Missions
- Pays :
- Thaïlande
- Région missionnaire :
- 1826 - 1828
- Pays :
- Malaisie - Singapour
- Région missionnaire :
- 1828 - 1831 (Malacca)
- Pays :
- Corée
- Région missionnaire :
- ? - ?
Biographie
[0356] BRUGUIÈRE, Barthélemy, premier vicaire apostolique de la Corée, vient au monde le 12 février 1792 à Raissac d’Aude dans le département du même nom. Il fait ses études à Narbonne. Son diplôme de bachelier-ès-lettres porte la date du 30 octobre 1812. Il achève ses études théologiques au grand séminaire de Carcassonne et reçoit le 23 décembre son ordination sacerdotale. Il est très vite nommé professeur dans cet établissement où il enseigne la philosophie pendant quatre ans, puis la théologie. Entré au Séminaire des MEP le 17 septembre 1825, il part pour le Siam le 5 février 1826.
D’abord en Asie du Sud-est
Tout en étudiant la langue du pays, il s’occupe du séminaire de Bangkok et dès qu’il arrive à peu près se faire comprendre, il ajoute l’exercice du ministère à l’enseignement.
Chargé d’assurer l’intégration de Singapour dans la zone des missions confiées aux MEP
En vertu d’un bref du 5 février 1828, son évêque, Mgr E. Florens, l’ayant choisi en 1829 pour coadjuteur, il reçoit le titre d’évêque de Capse. Sacré le 29 juin de la même année à Bangkok, il se fixe dans l’île de Penang, vient à Singapour en 1831 et fait connaître aux prêtres portugais de Malacca le décret de la Propagande (1) du 22 septembre 1827, rattachant la Mission de Singapour au Siam. Cette décision est difficilement acceptée. Les Portugais acceptent difficilement cette situation et la contesteront encore longtemps. Nonobstant, les missionnaires du Siam s’établissent à Singapour.
Nommé Vicaire apostolique pour la Corée
Sachant que la Corée se trouve sans prêtre depuis longtemps, Mgr Bruguière offre de s’y dévouer. Le Saint-Siège accepte et un bref lui confie le 9 septembre 1831 la Corée qu’un autre bref Ex debito pastoralis (Jus Pont. de Prop. Fid., v, p. 20) daté du même jour érige en Vicariat apostolique. Dès qu’il connaît la décision de Grégoire XVI, il fait ses préparatifs de départ et s’embarque le 12 septembre pour gagner sa nouvelle Mission, qui est bientôt formellement acceptée par la Société des Missions étrangères. De Macao, il passe au Fujian et se rend, au prix de bien des fatigues et à travers mille périls, dans la Tartarie (2). Le 8 octobre 1834, il est à Sivang où l’attend un de ses missionnaires, le P. P. Maubant.
Mort aux portes de la Corée
Il a encore plus d’une épreuve à subir et il lui faut échanger bien des messages pour décider les Coréens à le recevoir, car un prêtre chinois, peu digne de son caractère sacerdotal, les pousse à refuser tout missionnaire français, sous prétexte que la présence de l’un d’eux provoquerait des persécutions (3). Son ignorance de la langue et des coutumes chinoises accentue encore les difficultés de son voyage. Néanmoins les derniers obstacles finissent par s’aplanir et il quitte Sivang le 7 octobre 1835 pour se rendre en Mandchourie. Mais il est épuisé et, le 20 du même mois, il succombe presque subitement à Pie-li-keou. (Dans un article des M. C., xlv, 1913, p. 95, le P. Kervyn appelle Makiatzen le lieu de sa mort). On inhume sa dépouille mortelle sur le versant méridional de la montagne voisine.
Mgr Bruguière laisse le souvenir d’un homme humble, prêt à la mortification et capable des plus grands sacrifices, mais doué plus d’un esprit théorique que de sens pratique.
1 – Désignation familière d’une administration du Saint-Siège, en fait : la Sacrée Congrégation pour la Propagation de la Foi.
2 – Nom par lequel les Européens ont souvent, jusqu’au XXème siècle, désigné les espaces orientaux au nord des Indes, espaces pouvant recouvrir la Sibérie, le Tibet, la Chine et la Mongolie actuelle. Ici il s’agit du nord-est de la Chine.
3 – C’est pourtant ce qui arrivera.
Références
Notes bio-bibliographiques
A. P. F., iii, 1828-29, pp. 114, 234¬ ; Ib., Voyage à Quedah et à Ligor en 1827, p. 242¬ ; Ib., pp. 254, 260¬ ; iv, 1830-31, pp. 200, 203, 207, 215¬ ; v, 1831-32, p. 38¬ ; Ib., Sur la faune et la flore de l’Indo-Chine, p. 63¬ ; Ib., Mœurs et coutumes des Siamois, p. 149¬ ; Ib., Notice sur la langue siamoise, p. 206¬ ; Ib., p. 355¬ ; vi, 1833-34, pp. 537, 538, 590¬ ; vii, 1834-35, p. 268¬ ; viii, 1835-36, pp. 58, 166, 405¬ ; ix, 1836-37, pp. 110, 111¬ ; Ib., Relation de son voyage à travers la Chine, pp. 196 et suiv.¬ ; Ib., pp. 207, 274, 312, 318, 325, 331¬ ; x, 1837-38, pp. 78, 79.
M. C., xlv, 1913, p. 95.
A. M.-E., 1914, p. 72.
Bull. Soc. Géog. [Paris], 2e sér., vii, 1836, Résumé de son voyage en Corée, p. 211. — Nouv. Ann. des voy., lv, 1832, Lettre sur le royaume de Siam, p. 223¬ ; lvi, 1832, Lettre sur le royaume de Siam (suite), p. 314. — Chinese Rep., xiii, 1844, april, Notice of the religion manners, and customs of the Siamese. Translated from the A. P. F. by W. Dean, p. 169.
Hist. Egl. de Corée, ii, pp. 8, 11 et suiv.¬ ; Ib., Brefs, pp. 19, 20¬ ; Ib., pp. 23 et suiv., 89, 105. — Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. — Lett. à l’év. de Langres, pp. 309, 393, 472 et suiv. — Le sec. Emp. en Indo-Ch., pp. 218, 240. — Descrip. du roy. Thai, ii, p. 288. — An anecd. hist., Tab. alph.
Collect., 31 août 1834¬ : n° 913.