Guillaume PIGUEL1722 - 1771
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 0189
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Biographie
[0189] Guillaume Piguel naît le 4 décembre 1722 au hameau de la Rouairie, dans la commune de La Mézière (Ille-et-Vilaine) ; il fait ses études philosophiques et théologiques au séminaire du Saint-Esprit à Paris. Il entre au Séminaire des MEP, où il ne semble pas être demeuré longtemps.
Il part en 1747 n'étant que diacre. Il est pris en mer par un navire anglais, car la guerre de Sept-Ans bat alors son plein, et il est emmené à Londres ; délivré, il revient à Paris et repart en octobre 1748 avec sa destination pour la Cochinchine. Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1748 à Vannes, et s'embarque à Lorient en février 1749. Il arrive assez souffrant à Pondichéry, et parvint en 1751 à Ha-tien.
La guerre entre les Annamites et les Cambodgiens désole ce pays et tient les missionnaires dans des alarmes continuelles. Le P. Piguel se rend à Prambey Chhom, près de Mgr Lefebvre qui, en 1759, le nomme provicaire. C’est lui qui assiste cet évêque au moment de sa mort, le 27 mars 1760. Il est nommé, en 1762, évêque de Canathe et vicaire apostolique de la Cochinchine. Il recoit la consécration épiscopale des mains de Mgr Brigot, le 9 décembre 1764, dans l'église Saint-Joseph à Juthia (Siam).
Il revient ensuite, en compagnie du P. Boiret, à Prambey Chhom. Cette chrétienté est située près de Thonol, dans la province de Kandal, et toutes les deux forment en quelque sorte deux faubourgs de la ville de Pean-téac, résidence du roi du Cambodge, à peu de distance de Oudong.
Les lettres du nouvel évêque sont à cette époque pleines de projets apostoliques, d'ailleurs irréalisables, faute de missionnaires : évangélisation des Stiengs, Pe-nongs ; fondations de nouveaux postes en Cochinchine, etc. Profitant d'une trêve entre les Cambodgiens et les Annamites, il visite la plus grande partie de sa mission. Il évalue le nombre des chrétiens à
100 000. Cette visite dure sept mois. En revenant, il fait naufrage dans les environs de Ha-tien, et « dut » dit-il, « aller pieds nus demander par aumône du riz pour lui et quelques écoliers qu'il amenait pour commencer son collège. »
Dans une seconde visite, il administre le sacrement de confirmation à 7 000 catholiques, et le baptême à 6 000 néophytes.
Le Collège général établi au Siam ayant été obligé à cause de l'invasion des Birmans, de chercher un refuge en Cochinchine, et n'ayant plus ni supérieur, ni professeur, l'évêque y place comme supérieur le P.Pigneau de Béhaine. De plus, il fait commencer un petit séminaire par le P.Levavasseur.
Presque tout son épiscopat est attristé par des difficultés avec les Franciscains espagnols, qui veulent éloigner de la Cochinchine et du Cambodge les prêtres des MEP et faire nommer un des leurs, vicaire apostolique du pays. Leur supérieur, le P. Julien de Notre-Dame des Piliers, pousse fortement dans ce sens ; il va jusqu'à excommunier les pères Pigneau de Béhaine et Boiret. Le P. Piguel combat vigoureusement ces prétentions ; il envoie sur ce sujet des mémoires au P. Davoust, missionnaire au Tonkin occidental, alors à Rome (Voir DAVOUST), et une lettre au duc de Choiseul. Cette dernière lettre est datée du 8 juin 1771 ; elle rappelle la protection dont les rois de France ont toujours entouré les MEP, et le prie d'intervenir diplomatiquement près de la cour de Madrid. Deux jours plus tard, le 10 juin, il adresse au Souverain Pontife une lettre sur le même sujet ; enfin il envoie le P. Boiret à Rome pour soutenir cette affaire, et l'accrédite auprès de la Propagande par une lettre du 14 juin.
Après avoir ainsi pourvu l'avenir, il meurt le 21 juin 1771 ; il est enterré dans le chœur de l'église de Prambey Chhom, province de Kandal, au Cambodge.
Une note du temps résume toute sa vie dans ces simples lignes : " Il se fit aimer des chrétiens et des missionnaires par sa douceur, son silence, sa prudence, son humilité et sa patience. "
Références
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1905, p. 191. - N. L. E., v, pp. 374, 425, 505 ; vi, pp. 91 et suiv., 163, 185, 193 et suiv., 210 et suiv., 238. - Rev. Indoch., 1913, pp. 163 et suiv.
Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., p. 485. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - La Coch. rel., i, pp. 367, 368 et suiv., 384 et suiv. - Lett. à l'év. de Langres, pp. 293, 352 et suiv. - La Franc. pont., ii, p. 692.
Collect., 8 sept. 1772 : n° 1169.