Denis BOIRET1734 - 1813
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0210
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Identité
Naissance
Décès
Charges
Biographie
[0210] BOIRET Denis est l’un des prêtres qui œuvrèrent le plus utilement et le plus efficacement pour le bien général de la Société des Missions étrangères à Paris et à Rome. Originaire de la paroisse Saint-Thomas à La Flèche, relevant alors du diocèse d’Angers, il naît le 17 avril 1734 et fait ses études au collège de Beaupréau. Nous ignorons l’époque de son arrivée au séminaire des MEP. Mais c’est là qu’il reçoit le diaconat en 1758. Il part de Paris en 1760 pour s’embarquer sur le d’Argenson avec Mgr Bennetat le 9 janvier 1761.
Au Siam, au Cambodge et en Cochinchine
Il appartient d’abord à la Mission du Siam. En 1764 notamment, il est l’un des rédacteurs du projet de Règlement de la Société que cette Mission envoie au séminaire des MEP. Cependant, en janvier 1765, le vicaire apostolique de Cochinchine, Mgr Piguel, venu se faire sacrer à Juthia, l’emmène avec lui à Prambey Chhom au Cambodge et l’envoie peu après en Cochinchine en qualité de supérieur du séminaire à Laithieu. En 1768 ou 1769, il le rappelle près de lui.
Missionné à Rome
Dans une lettre datée du 10 juin 1771, adressée à Clément XIV, le vicaire apostolique indique qu’il envoie le P. Boiret, alors à Prambey Chhom, à Rome pour exposer les difficultés qui se sont élevées entre les prêtres des MEP et les Franciscains résidant en Cochinchine et au Cambodge, lesquels refusent de se soumettre à l’autorité des vicaires apostoliques. Il compose de longs mémoires pour prouver le droit de la Société. Il a gain de cause : les MEP conservent la direction de la Mission de Cochinchine et les Franciscains.
Les négociations à Rome demandant du temps, il profite des disponibilités de temps qui lui sont laissées pour venir plusieurs fois à Paris. Il y soutient fortement les démarches de Mgr Davoust et de Mgr Brigot pour l’obtention des Lettres patentes que Louis XV signent finalement le 22 février 1773, que Louis XVI confirme en mai 1775, lesquelles précisent celles de Louis XIV datant de 1663. Ces nouvelles Lettres patentes sont attaquées par les directeurs perpétuels après le départ de Mgr Davoust. Le P. Boiret en est le plus ardent défenseur. Il rend vaines toutes les oppositions, multipliant à ce propos les démarches auprès du nonce apostolique en France, de l’archevêque de Paris, Mgr de Juigné, des ministres et de tous les personnages influents susceptibles d’appuyer ses objectifs.
A Paris, directeur du séminaire
Dans une lettre du 15 novembre 1776 adressée au P. Descourvières, il annonce qu’il a été reçu directeur du Séminaire des MEP le 9 octobre précédent. Nous n’avons pas trouvé l’acte de sa réception, mais nous rencontrons pour la première fois sa signature dans le procès-verbal du Conseil du 11 mai 1778. De cette époque, on lui doit très vraisemblablement la publication des trois volumes "Extrait des Nouvelles des missions des Indes orientales", "Nouvelles des missions orientales 1785 et 1786", "Nouvelles des missions orientales 1787 et 1788 "(voir la notice du P. de Beyries) ainsi que deux autres, cette fois en collaboration avec le P. Chaumont. En 1787, il présente au gouvernement français, sans doute dans le but d’aider Mgr Pigneau de Béhaine, un mémoire sur la Cochinchine, dans lequel il appelle l’attention sur le port de Tourane (1).
Nous ne connaissons qu’imparfaitement les charges qu’il remplit au séminaire. Toutefois, en 1789 il est procureur de la recette.
La Révolution le renvoie en Italie
Au commencement de la Révolution, en mai 1792, il part pour Rome. Il demeure via Felice près le palais du cardinal Albani. Les armées françaises le forcent à se réfugier à Venise, à Padoue, etc. Malgré les vicissitudes de sa vie d’exilé, il s’emploie, dès qu’il le peut, à envoyer des missionnaires en Extrême-Orient, ce qui, à ce moment, n’est pas précisément facile. Aussi s’efforce-t-il de fonder en Italie un établissement qui puisse, autant que possible, suppléer le Séminaire des MEP, en attendant le rétablissement de ce dernier. Il ne réussit pas selon son gré, mais un prêtre de Savoie, le P. Ducrey, ayant fondé à Sallanches (2) un collège où devaient être admis des aspirants aux missions, il s’empresse de contribuer à cette fondation par un apport de six cents louis, ce qui permet d’organiser l’établissement à Mélan (2) dans de meilleures conditions.
Reprend ses travaux de publication
Il publie plusieurs ouvrages en français et en italien contenant des lettres de missionnaires, afin d’édifier les catholiques et d’attirer leur attention et celle des prêtres ou des séminaristes sur la Société des Missions étrangères. Pendant son séjour à Rome, il reprend un travail publié une première fois en 1677 par les directeurs du séminaire des MEP, composant et augmentant notablement un Recueil des constitutions et des décrets qui traitent des questions relatives aux missions, un travail des plus utiles auquel le séminaire recourra jusqu’en 1880, époque à laquelle paraît l’ouvrage du P. Rousseille : "Collectanea constitutionum, decretorum, indultorum".
Le P. Boiret, prêtre studieux, entendu aux affaires dont il obtient le succès par la force des raisons avancées et par son habileté à les présenter, meurt à Rome le 16 février 1813.
1 - En fait, Tourane se trouve en Annam au sud de Da-Nang et de Hué.
2 – En Savoie, laquelle est rattachée à la France en septembre 1792.
Références
Bibliographie
— Les Lettres de missionnaires, publiées dans les ouvrages dont les titres suivent, ont été corrigées par M. Boiret, qui ensuite les fit imprimer. Quoiqu’il pût parler et écrire l’italien, nous pensons que les traductions en italien ne sont pas de lui, ou tout au moins qu’elles ont été revues par un autre.
Estratto delle Lettere originali spedite a Roma nel 1795, dai Vicarj apostolici, e missionarj della Cina, Tunkino, e Cochinchina scritte in idioma francese sullo stato presente di quelle missioni. Opusculo d’un sacerdote romano. — Dalle stampe di Zempel presso Vincenoz Poggioli, Roma, 1797, in-8, pp. 66.
Estratto delle Lettere originali scritte in idioma francese dai Vicarj apostolici, e missionarj della Cina, Tunkino, Cochinchina, etc., sullo stato di quelle missioni. — Nella stamperia Salomoni, Roma, mdcccvi, 2 vol. in-8, pp. xvi-256, 240.
Nouvelles des missions orientales reçues à Rome depuis l’an 1794 jusqu’en 1807 inclusivement. — Rusand, imprimeur-libraire, rue Mercière, Lyon, 1808, in-12. pp. viii-222 [lisez 252].
L’ouvrage suivant, fait en grande partie par M. Boiret, ne fut autographié qu’après 1840. Nous n’avons pas trouvé d’exemplaire de la première édition.
Compendium excerptum e plurimis Summorum Pontificum constitutionibus, sacrarumque Congregationum Sancti-Officii et de Propaganda Fide decretis ac responsis, circa casus in missionibus Sinarum, Tunkini, Cocincinæ, Siami, etc., occurrentes. Ad usum episcoporum, vicariorum apostolicorum et missionariorum in prædictis locis sacrum ministerium exercentium. — Imp. Simon Jne, pl. des Victoires, et 4, rue Vide-Gousset, Lutetiæ Parisiorum, anno Incarnationis mdccclxiii, in-4, pp. vi-294 [Autographie].
Notes bio-bibliographiques
N. L. E., iv, pp. 236, 240¬ ; v, pp. 391, 425¬ ; vi, pp. 216 et suiv.¬ ; vii, p. 189. — Toung-pao, 2e sér., vii, 1906, Mémoire touchant la Cochinchine, p. 598 [Tirage à part¬ : La Corresp. gén. de la Coch., p. 44].
Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. — Le Sém. des M.-E. pend. la Révol., pp. 5, 12, 16, 23 et suiv., 45 et suiv., 60 et suiv. — Hist. miss. Inde, Tab. alph. — Lett. à l’év. de Langres, p. 352.
Collect., p. xi¬ ; 14 déc. 1800¬ : n° 1985¬ ; 20 fév. 1801¬ : n° 1084¬ ; 10 mai 1801¬ : n° 1493.