Jean CHAMAISON1813 - 1880
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0456
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Biographie
[456]. CHAMAISON, Jean, missionnaire en Cochinchine, directeur du Séminaire des M.-E., missionnaire au Japon, naquit le 13 janvier 1813 à Grisolles (Tarn-et-Garonne). Il fit ses études classiques dans un des petits séminaires du diocèse de Toulouse, et commença l'étude du droit qu'il continua pendant deux ans. Se sentant appelé à l'état ecclésiastique, il alla faire ses études de théologie au grand séminaire de Montauban, fut ordonné prêtre le 16 septembre 1838, et immédiatement après nommé vicaire à Auvillars.
Le 18 juillet 1839, il se rendit au Séminaire des M.-E. ; ayant été destiné à la Cochinchine, il partit le 15 janvier 1840. Il arriva très difficilement dans sa mission que la persécution ravageait. A peine rendu près de son évêque, Mgr Cuenot, il s'embarqua pour la province du Quang-nam.
En 1843, il parvint à faire savoir à Favin-Lévêque, commandant de la corvette française L'Héroïne, qui mouillait en rade de Tourane, que cinq missionnaires, Charrier, Miche, Duclos, Galy et Berneux, étaient captifs à Hué et condamnés à mort ; il détermina ainsi leur délivrance.
En 1844, il fit partie du vicariat apostolique de la Cochinchine occidentale, lors de la division de la mission.
En 1846, il fut député au Séminaire des M.-E. en qualité de procureur des missions de Cochinchine, et reçu directeur du Séminaire en 1847. Il exerça pendant quelque temps les fonctions d'économe, et le 2 février 1855 il fut nommé directeur des aspirants.
Il quitta le Séminaire et la Société en 1859, et devint, mais durant peu de temps, aumônier chez les Petites-Surs des Pauvres, à Toulouse.
Il rentra dans la Société des M.-E. à la fin de 1871, et partit pour le Japon dont il essaya d'apprendre la langue, mais sans pouvoir y réussir à cause de son âge avancé.
Il revint en France vers 1875, fut pendant quelques mois, en 1880, curé de Saint-Laurent-de-Montclar (Tarn-et-Garonne), et mourut le 26 juin 1880, à Grisolles son pays natal.
Nécrologie
[0456] CHAMAISON Jean (1813-1880)
Notice nécrologique
M. Jean Chamaison naquit à Grizolles, au diocèse de Montauban, le 13 janvier 1813. Il était prêtre lorsqu’il entra au Séminaire des Missions, le 18 juillet 1839. Peu de temps après , le 15 janvier 1840, il partit pour la Cochinchine.
A son arrivée dans le Vicariat, ce pays était encore sous le coup de la persécution . Thieu-tri n’avait révoqué aucun des édits de Minh-menh, son prédécesseur ; et la persécution , bien que ralentie, continuait de dévaster l’Église d’Annam. Aussi, ne fut-ce qu’après avoir couru les plus grands dangers, que M. Chamaison et ses deux compagnons de voyage, MM. Miche et Duclos, réussirent à aborder en Cochinchine, où il furent accueillis par leur évêque, le Vénérable Mgr Cuenot.
Leur joie de se trouver réunis auprès du digne prélat fut de courte durée. La présence de tant de Missionnaires dans le même lieu offrait trop de dangers, il fallut bientôt se disperser. M. Chamaison dut s’embarquer de nouveau pour la province de Quang-nam, où il devait apprendre la langue du pays et exercer le saint ministère . Plus heureux que ses confrères, il réussit à échapper aux satellites envoyés à sa recherche ; et plus tard, en 1843, il fut l’instrument dont se servit la divine Providence pour la délivrance de plusieurs Missionnaires détenus dans les prisons de Hué et condamnés à la peine capitale.
Voici à quelle occasion : La corvette l’Héroïne, étant venue mouiller au port de Touranne, son commandant, M. Lévêque, réclama la mise en liberté des Missionnaires que l’on disait prisonniers en Cochinchine. Sur la réponse qui lui fut faite qu’il n’y avait aucun Français en Annam, il se disposait à partir, lorsque M. Chamaison put lui faire parvenir un billet et lui annoncer que MM. Galy, Berneux, Charrier, Miche et Duclos étaient encore captifs à Hué, toujours à la chaîne et sous le coup d’une sentence de mort, qui pouvait d’un jour à l’autre être mise à exécution.
Pendant les cinq ans qu’il passa en Cochinchine, M. Chamaison eut beaucoup à souffrir, obligé qu’il était de se cacher, exposé à toutes sortes de privations, miné par la fièvre. En 1846, il fut envoyé en France pour y remplir les fonctions de procureur de la Cochinchine et de Directeur au Séminaire de la rue du Bac. Il exerça cette double charge jusqu’en 1860. Désireux de retourner en Mission, il demanda de nouveau à partir. La maladie l’arrêta au port d’embarquement ; force lui fut d’ajourner l’exécution de son dessein.
Ce ne fut qu’à la fin de 1871 que ses vœux purent être réalisés. Son âge avancé et l’état de sa santé ne lui donnant aucune espérance de se réacclimater en Cochinchine et d’y travailler avec quelque fruit, il partit pour le Japon où il demeura quatre ans, s’acharnant, avec un zèle digne d’un meilleur sort, à l’étude de la langue. Enfin, désespérant de se rendre utile à sa nouvelle Mission, il reprit le chemin de la France et se retira dans sa famille. C’est là que la mort est venue le frapper. Atteint d’une maladie d’entrailles, qui bientôt ne laissa aucun espoir, il supporta avec patience les douleurs les plus vives et se prépara saintement à paraître devant Dieu. Il reçut les sacrements avec de grands sentiments de foi, fit ses derniers adieux à sa famille, à tous ses confrères qui étaient représentés au chevet de son lit de mort par M. le Supérieur du Séminaire des Missions Étrangères, et le 26 juin il rendit son âme à Dieu, dans la 68e année de son âge.
Références
[0456] CHAMAISON Jean (1813-1880)
Notes bio-bibliographiques. - A. P. F., xv, 1843, pp. 109, 115, 117 ; xviii, 1846, p. 188. - M. C., xii, 1880, p. 382. - Sem. rel. Montauban, 1880, Sa mort, p. 548.
Les Sauv. Bahn., pp. 29, 236. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - La Coch. rel., ii, pp. 145, 157. - La Coch. et le Tonk., p. 346. - Lett. ch. du Bx Th. Vénard, pp. 456, 463 [Ces deux lettres ne sont pas adressées à M. Chamaison, comme il est dit, mais à M. Mounicou].
Notice nécrologique. - C.-R., 1880, p. 107.