Joseph RAVEL1824 - 1881
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0561
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1849 - 1881 (Coimbatore)
Biographie
[561]. RAVEL, Joseph-Louis, vit le jour le 24 août 1824 à Valernes (Basses-Alpes). Il entra tonsuré au Séminaire des M.-E. le 11 juillet 1846, fut ordonné prêtre le 17 juin 1848, et partit pour le Coïmbatour le 6 juillet suivant. Il fut placé à Palghat. En 1853, il commença la fondation de la Congrégation des Surs indiennes de la Présentation, et, à force de persévérance et de soins, il réussit à mener à bien cette délicate entreprise.
En 1857, il termina par une négociation heureuse la révolte des chrétiens de Somanour. Cette même année, à la suite du surmenage que lui causa une forte épidémie, il tomba malade et resta infirme. Toutefois, il continua ses travaux. En 1864, il commença un presbytère et une église à Wellington. Vers 1870, il fut nommé supérieur du séminaire, puis retourna en district : en 1871, à Palghat ; en 1872, à Coimbatore ; en 1875, à Coonoor. Il mourut à Coimbatore le 31 janvier 1881.
Nécrologie
M. RAVEL
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU COIMBATOUR
M. Joseph-Louis Ravel naquit à Valern, au diocèse de Digne, le 24 août 1824. Il était au grand Séminaire et venait de recevoir la première tonsure lorsque, désireux de se consacrer aux labeurs de l’apostolat, il sollicita son admission au Séminaire des Missions Étran¬gères. il y entra le 11 juillet 1846, y acheva ses études théologiques et reçut le sacerdoce le 17 juin 1848. Désigné pour la mission de Coïmbatour, il partit le 6 juillet, quelques jours seulement après son ordination.
A son arrivée, il se mit avec ardeur à l’étude de la langue et fut bientôt capable d’exercer le saint ministère. Dès le début, son savoir-¬faire, sa douceur et sa bonté lui gagnèrent tous les cœurs. Témoin de ses succès et appréciateur de ses mérites, son Vicaire apostolique lui confia bientôt le soin de fonder une communauté de religieuses indi¬gènes, chargées de l’instruction des jeunes filles.
M. Ravel accepta cette mission et se mit de suite à l’œuvre « Mais, nous écrit Mgr Bardou, dans un pays où l’idée de la vie religieuse n’était pas même connue, cette œuvre, dans les premières années, fut bien difficile ; mais où peut-on cueillir des roses sans rencontrer des épines ? Enfin, les premières difficultés furent surmontées, et nous pouvons dire que ce cher Père a doté la Mission d’un grand et bel établissement car, actuellement, outre la maison-mère de Coïmba¬tour, ces religieuses tiennent des écoles en cinq autres districts.
« Outre les préoccupations et le travail de cette fondation, ce cher Confrère a toujours eu quelque district à administrer. Dans ses pre¬mières années, le nombre des Missionnaires était bien restreint, et chacun d’eux avait trois et quatre mille chrétiens à soigner. Que de fatigues, que de rudes labeurs n’a-t-il pas supportés, lui qui était loin d’avoir une forte santé ! Durant une forte épidémie qui sévit en 1857, ses courses longues et multipliées lui occasionnèrent une grave maladie ; elle lui laissa en héritage, jusqu’à la fin de ses jours, une cruelle infirmité, dont il souffrait souvent. Malgré tout, il conserva toujours une grande gaieté, qui s’épanouissait d’une manière char¬mante lorsqu’il se trouvait en compagnie de quelque Confrère. Aussi, tous nous l’aimions, et nous étions remplis de vénération pour lui.
« Ces dernières années ses forces s’affaiblissaient sensiblement, tou¬tefois il est resté jusqu’à la fin chargé d’un district ; mais cinq à six jours avant Noël, ayant été appelé coup sur coup auprès de deux mou¬rants, il en revint tout à fait changé ; à son retour, sa vue qui était auparavant excellente, s’était affaiblie au point qu’il ne put terminer la récitation de son Office; dès lors il sentit qu’il approchait de sa fin ; il put pourtant avec beaucoup de peine dire une Messe le jour de Noël, ce fut le dernier jour qu’il a offert le saint Sacrifice. Il se dis¬posa sérieusement à la mort. Pour qu’il pût être un peu mieux soigné, je le fis venir à Coïmbatour.
« Dès sa première entrevue avec le docteur, on vit bien que le cher malade était à la fin de son pèlerinage ; en effet, le foie était engorgé, le cœur était hypertrophié et à cela s’ajoutait une maladie d’entrailles.
« Il est resté tout le temps de sa maladie d’une résignation parfaite; il était vraiment heureux d’aller au bon Dieu, comme il disait sou¬vent. Ayant conservé la connaissance jusqu’au moment de la mort, son temps de maladie, surtout les derniers jours, n’a été de sa part qu’une suite d’actes de foi, d’amour, d’humilité, de modestie parfaite. Il nous a grandement édifiés en recevant les derniers sacrements, répondant à toutes les prières, demandant pardon à Dieu, aux Confrères et à tous de ses fautes et des peines qu’il avait pu causer.
« Quelle tendre dévotion n’a-t-il pas manifestée aussi envers la sainte Vierge, saint Joseph, ses patrons, son ange gardien, tous les anges et tous les saints! Comme sa langue ne pouvait plus remuer facilement, et qu’il craignait de ne pas pouvoir se faire comprendre, « lorsque je « ne pourrai plus parler, nous dit-il, ne cessez pas de me suggérer quelques prières, quelques « invocations saintes, n’oubliez rien de toutes les cérémonies que notre sainte Mère l’Église « recommande de faire auprès des mourants ; » et ses désirs ont été exaucés jusqu’à la fin.
« Ah! quelle mort consolante ! Il est vrai qu’il en a été de même pour les autres Missionnaires que j’ai vus mourir. Le bon Dieu leur accorde cette grâce en récompense de ce qu’ils ont tout quitté pour Lui ! Leur vie remplie de misères, toutes supportées d’un cœur gai et joyeux, peut être considérée plutôt comme une mort continuelle ; pourquoi après cela le Missionnaire n’éprouverait-il pas un grand contentement de se voir arrivé aux portes de l’éternité! Ainsi est mort notre bon Père Ravel, et son visage, ses traits étaient plus beaux après sa mort que durant sa vie. Fiant novissima mea ejus similia,disions-nous tous en assistant à ses derniers moments.
« La Mission a perdu un bon ouvrier, mais, nous en avons la con¬fiance, elle a dans le ciel un protecteur de plus. »
Références
[0561] RAVEL Joseph (1824-1881)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1877, p. 54 ; 1885, p. 131. - M. C., xiii, 1881, Sa mort, p. 276.
Hist. miss. Inde, Tab. alph. - Vie de Mgr de Marion-Brésillac, pp. 432 et suiv., 457, 463.
Notice nécrologique. - C.-R., 1881, p. 113.