Isidore MÉTAYER1827 - 1886
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0681
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1856 - 1886
Biographie
[681]. MÉTAYER, Isidore-Camille-Philippe, naquit à Carrouges (Ornes) le 23 décembre 1827. Il entra minoré au Séminaire des M.-E. le 2 septembre 1851, retourna dans son diocèse deux ans après afin d'éprouver sa vocation, et fut ordonné prêtre le 21 mai 1853. Deux jours après, il était nommé vicaire à Nocé où il exerça le ministère jusqu'au 17 juin 1855, date à laquelle il revint au Séminaire des M.-E.
Le 23 janvier 1856, il partit pour la Mandchourie. Il débuta à An-sin-tai, passa quelque temps à Yang-kouan dont il construisit l'église (Eglise, grav., Mgr Verrolles et la miss., p. 289), qui est placée sous le patronage de saint Hubert, et fut envoyé, en 1860, à Song-chou-tsouei-tse (Les Pins), où l'on comptait alors environ 1 200 chrétiens dispersés en 17 stations. Il administra ensuite des districts un peu dans toutes les régions du vicariat apostolique, et construisit les églises de Cha-ling et de San-tai-tse.
En 1876, il accompagna son évêque qui se rendait à Pékin pour réclamer contre la conduite des autorités mandchoues, lesquelles multipliaient les mauvais procédés envers les missionnaires et les chrétiens, et laissaient sans réponse les plus pressantes réclamations. En 1878 ou 1879, il était à Paien-sou-sou dont le rude climat éprouva notablement sa santé. En 1881, on lui confia de nouveau le poste de Song-chou-tsouei-tse, et il en était chargé lorsque ce district fut cédé à la mission de Mongolie orientale. En 1882, il passa à Lien-chan, dans la province du Leao-tong. Il y fut atteint de la fièvre typhoïde, et le 27 février 1886 y rendit le dernier soupir. Son tombeau fut profané, et ses ossements brûlés par les Boxeurs.
Nécrologie
M. MÉTAYER
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE MANDCHOURIE
Né………… le 24 décembre ……1827.
Parti……… le 23 janvier ……… 1856.
Mort……… le 27 février ……… 1886.
M. Isidore-Camille-Philippe Métayer était né à Carrouges, au diocèse de Séez, le 24 décembre 1827. Entré minoré au Séminaire de Paris, le 2 septembre 1851, il retourna deux ans plus tard dans son diocèse pour éprouver sa vocation. Il y exerça pendant quelque temps le saint ministère, mais bientôt, cédant à l'attrait qui le portait vers les missions, il demanda et obtint de son Evêque la permission de rentrer au Séminaire des Missions-Étrangères. Le 23 janviér 1856, il quittait Paris pour prendre la route de la Mandchourie qui venait de lui être assignée et où il devait exercer son zèle apostolique. Voici sur la carrière de notre confrère les détails qui nous ont été adressés par M. Emonet, missionnaire de Mandchourie.
« Dès son arrivée dans cette vaste et pénible mission, alors de fondation toute récente, M. Métayer se mit aussitôt à l'étude de la langue chinoise. Les missionnaires étaient peu nombreux à cette époque, et les chrétiens que chacun d'eux avait à administrer se trouvaient à des distances très considérables les uns des autres, de telle sorte que, du commencement à la fin de l'année, le mission¬naire était presque continuellement en courses pour la visite annuelle des chrétiens et l'administration des malades. Sa forte constitution cependant résistait à toutes les fatigues, et grâce à son caractère, il avait l'avantage d'être toujours gai au milieu des diffi¬cultés et des peines inhérentes à la vie apostolique. Cette gaieté, il savait aussi à propos et adroitement la communiquer à ses confrères, lorsqu'il s'apercevait de leurs difficultés et de leurs peines, et donner en même temps des conseils précieux, fruits de sa longue expé¬rience.
« M. Métayer a successivement été chargé de plusieurs districts importants, soit pour « l'étendue, soit pour le nombre des chrétientés, dans le sud d'abord, à l'ouest ensuite, puis au centre de la mission, et de là dans. les nouvelles chrétientés de fa province du Hei-Loung--Kiang ou Tsitsikar, voisine des Russes. Aussi, la mission compte-t-elle plusieurs oratoires et maisons de missionnaires, construits sous sa direction en divers endroits, depuis que la liberté a été donnée à la Religion catholique dans toute l'étendue du Céleste Empire.
« Malgré cette liberté cependant, de graves difficultés survinrent en Mandchourie. Dans certaines localités, les autorités chinoises ne voulaient pas rendre les maisons et lieux de prières qui avaient jadis appartenu aux chrétientés et à l'Église. Mgr Verrolles, d'heureuse mémoire, dut à cette occasion faire un voyage à Pékin pour demander justice et réclamer l'exécution des traités, et M. Métayer, qui accompagnait Sa Grandeur, lui fut en cette circonstance d'un grand secours.
« En 1881, M. Métayer qui souffrait beaucoup, à certaines époques de l'année, de douleurs rhumatismales, demanda à quitter les régions glaciales de l'Extrême-Nord, pour venir vers le Sud où le climat est moins rigoureux. Droit fut fait à sa juste requête, et quelques mois après, notre cher confrère quittait la ville de Païen-Sousou pour se rendre de nouveau dans la province de Moukden. Malgré les souffrances ci-dessus mentionnées, sa santé, pour son âge surtout, était encore forte, et rien ne laissait soupçonner que la Mandchourie dut le perdre si tôt. Mais nous, n'avions pas compté avec la fièvre typhoïde qui emporte la plus grande partie des missionnaires de cette mission. M. Métayer en fut, en effet, atteint vers le 18 février dernier, et le 27 du même mois après midi, cette terrible maladie avait fait parmi nous une victime de plus.
« C'est à Lien-Chan, sa résidence ordinaire, que notre regretté confrère a, dans un calme parfait, rendu son âme à Dieu.
« Les chrétiens de son district, à la nouvelle de la perte qu'ils venaient de faire, se sont rendus de fort loin à Lien-Chan pour payer un juste tribut de prières, de deuil et de reconnaissance à la mémoire de celui qu'ils appelaient leur Père spirituel. Deux Pères Belges de la Mongolie orientale, en apprenant cette triste nouvelle, se sont également rendus à Lien-Chan pour se réunir à nos confrères, et exprimer ainsi leurs condoléances à l'occasion de la perte du missionnaire leur voisin que tous nous pleurions ensemble.
« Les restes mortels de notre regretté défunt reposent maintenant dans l'enclos de l'orphelinat de Lien-Chan; M. Métayer était on ne peut plus dévoué à cet établissement qui compte actuellement plus de 80 orphelins. Puissent aussi les prières de tous ces enfants, dont il était le père bien-aimé, hâter pour lui le repos de la récompense éternelle, méritée par ses 30 années d'apostolat. »
Références
[0681] MÉTAYER Isidore (1827-1886)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1885, p. 17. - M. C., ii, 1869, Eglise de Cha-ling, p. 332 ; xvii, 1885, p. 569. - A. M.-E., 1902, p. 72. - Sem. rel. Séez, 1870-71, p. 234 ; 1872-73, District des Trois Comédies (San-tai-tse), p. 774 ; 1875, p. 486 ; 1878, p. 790 ; 1879, p. 787 ; 1880, p. 707 ; 1885, p. 702 ; 1886, Sa mort, p. 483.
Miss. orig. du dioc. Séez, Notice, p. 33.
Notice nécrologique. - C.-R., 1886, p. 181.