François LIZÉ1838 - 1887
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0792
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1862 - 1874 (Saigon)
- 1878 - 1887 (Saigon)
Biographie
[792]. LIZÉ, François-René, naquit le 8 juin 1838 à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine). Il entra tonsuré au Séminaire des M.-E. le 31 août 1858, reçut le sacerdoce le 25 mai 1861, et partit le 9 août suivant pour la Cochinchine occidentale. Il débuta à Bung, passa à Mi-tho en 1864, et aida les religieuses de Saint-Paul de Chartres à y installer un établissement de la Sainte-Enfance (Voir GERNOT). Vers 1869, il se fixa à Vinh-tuong qui à cette époque était une annexe de Mi-tho ; il y fonda un hôpital indigène. Il fut nommé provicaire vers 1872. La maladie le ramena en France en 1874. Il quitta alors la Société des M.-E., prit du ministère dans son diocèse d'origine, et fut recteur à La Selle-Guerchaise.
Ayant recouvré la santé, il repartit pour la Cochinchine occidentale en 1878, et fut nommé aumônier de la Sainte-Enfance à Saïgon. En 1881, Mgr Colombert lui confia le district de Vinh-long ; il y déploya beaucoup de zèle, fonda plusieurs chrétientés, éleva quelques oratoires, et obtint d'assez nombreuses conversions. Il mourut le 8 février 1887 au sanatorium de Béthanie, à Hong-kong.
Nécrologie
M. LIZÉ
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE LA COCHINCHINE OCCIDENTALE
Né le 8 juin 1838.
Parti le 9 août 1861.
Mort le 8 février 1887.
M. François-René Lizé est né à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine), le 8 juin 1838. Entré le 31 août 1858 au Séminaire des Missions-Étran¬gères, il fut ordonné prêtre le 25 mai 1861, et partit pour la Cochin¬chine Occidentale le 9 août suivant. Il est mort au Sanatorium de Hong-kong.
Le 11 février 1887, Mgr Colombert nous écrivait les lignes sui¬vantes :
« Le courrier de Chine m’apporte un douloureux post-scriptum à ma dernière lettre. Le cher P. Lizé, qui était aIlé à Hong-kong, pour y refaire sa santé un peu affaiblie, y a rendu le dernier soupir, le 8 février à 3 heures du matin. La veille, pendant le souper, il avait été frappé d’une paralysie, compliquée d’une congestion cérébrale. Rien ne faisait prévoir cette perte douloureuse. Le cher défunt comptait rentrer prochainement en Cochinchine. C’était un ouvrier apostolique vraiment zélé, et ne craignant pas sa peine, malgré ses infirmités. Depuis plusieurs années, son district était toujours en tête pour le nombre des baptêmes d’adultes, qui en comptait d’ordi¬naire de 250 à 300. »
Nous regrettons profondément que les travaux et les souffrances du vénérable Évêque ne lui aient pas permis de retracer, avec plus de détails, une carrière apostolique si singulièrement bénie de Dieu. Nous sommes réduits à ne rappeler que quelques faits, à ne citer que quelques chiffres.
« A son arrivée dans la mission de Cochinchine Occidentale, le P. Lizé fut placé à Mi-tho, près du P. Marc. Aussitôt qu’il eut appris la langue annamite, il travailla avec un zèle, dès la première heure, largement récompensé. Le chiffre des adultes baptisés par lui s’éleva en 1866 à 385 ; en 1867, il dépassa 400.
« Ceux-là seuls qui savent, ce qu’un baptême coûte de soins, de travaux, de voyages, de dépenses, de fatigues physiques et morales peuvent comprendre l’activité et l’ardeur du nouveau missionnaire.
« En même temps, un établissement de la Sainte-Enfance, dirigé par les Sœurs de Saint-Paul de Chartres, fut fondé à Mi-tho. Plus tard un hôpital indigène y fut créé.
« La maladie arracha le P. Lizé à ses labeurs et à ses succès ; il vint en France chercher quelque repos.
« En 1878, lors du passage de Mgr Colombert à Paris, le mission¬naire alla saluer son ancien évêque ; il ne put, sans tressaillir, l’en¬tendre parler de ses œuvres et de ses enfants ; il retrouva l’enthou¬siasme de ses jeunes années, et repartit pour la Cochinchine.
« D’abord aumônier de la Sainte-Enfance à Saïgon, il eut à s’occuper des religieuses, des novices, des pensionnaires, des orphelines, des femmes du refuge, au total environ 500 personnes ; il le fit avec un dévouement dont personne ne saurait perdre le souvenir ; mais sa vraie place était à la tête d’une paroisse.
« En 1881, il fut envoyé à Vinh-long, et reprit, comme s’il ne l’avait jamais interrompue, la vie qu’il avait menée à Mi-tho pendant quinze ans.
« Il travaillait dans le silence, dans l’humilité, volontiers dans la solitude, mais que de travaux il accomplit : fonder des chrétientés, bâtir des églises, entretenir des écoles, baptiser surtout, baptiser de nombreux païens : 156 adultes en 1882, 265 en 1883, 248 en 1884, 267 en 1885, 170 en 1887.
« Et ce n’est pas dans les circonstances extérieures qu’il faut chercher un motif plus ou moins plausible de ces triomphes. Alors, de même qu’aujourd’ui, la situation était difficile pour les missionnaires, inquiétante pour les chrétiens ; les Frères des Écoles Chrétiennes étaient chassés de la colonie, l’allocation autrefois donnée à la mis¬sion était supprimée ; les massacres de l’Annam avaient un écho jusqu’en Cochinchine.
« Ce n’est pas non plus qu’il baptisât les catéchumènes trop vite, sans préparation préalable suffisante. Il les instruisait avec soin, les uns plus, les autres moins, selon leurs dispositions intérieures. Assu¬rément, il ne demandait pas à ces catholiques d’hier, païens pendant trente ou quarante ans, d’avoir une intelligence parfaite des choses de Dieu, de pratiquer des vertus que les vieux chrétiens d’Occident oublient souvent : s’il scrutait les motifs de leurs con¬versions, il ne les déclarait pas mauvais parce qu’ils étaient humains, il connaissait et croyait vraies ces paroles de saint Cyrille de Jéru¬salem : « Pourquoi. donc vous « faites-vous chrétiens, mes amis ? « Je le sais bien. Toi, parce que tu veux épouser une « femme riche, toi, parce que tu sais que j’ai à la Cour un ami puissant qui t’aidera à gagner « un procès, toi, parce que tu désires une dignité dans l’église. Eh bien, venez, qu’importe « l’appât dont se sert Jésus, afin de vous saisir dans ses filets, pourvu que vous entriez dans sa « barque. »
« Mais, le P. Lizé avait à son service deux armes qui ne s’émoussent jamais, le travail et la prière ; il visitait, prêchait, caté¬chisait fréquemment les nouveaux convertis ; une fois qu’ils étaient devenus ses enfants, qu’il les avait marqués du sceau de Jésus-Christ, il ne croyait point sa besogne achevée, il continuait à s’occuper d’eux, de leur âme, de leur corps, de leurs biens temporels. « Les baptiser, disait-il, c’est les enfanter, mais après, il faut les nourrir, leur « apprendre à marcher, il faut les conduire jusqu’à ce qu’ils soient devenus grands et forts. »
« Et puis, quand il avait fait tout ce qu’il avait pu, quand il s’était entièrement dépensé dans le travail extérieur, alors il priait. On ne voit point la sève monter, on n’entend pas l’effort du brin d’herbe qui croit dans la fente du rocher, mais un jour l’arbre donne des fruits, le rocher éclate : c’est le produit de la sève, le résultat de l’effort. Dans les choses de Dieu la prière agit de même silencieuse¬ment et sûrement.
« Chapelets récités dans sa barque pendant ses courses à travers les arroyos, neuvaines en l’honneur du Sacré-Cœur, bénédictions solennelles du Saint-Sacrement dans son église de Vinh-long, tels étaient les principaux moyens qu’employait le P. Lizé pour attirer les bénédictions du Ciel. Souvent celui qui a vu les semailles ne voit point la moisson ; notre confrère a eu ce double bonheur de semer et de moissonner. Dieu l’a frappé au milieu de ses travaux qui étaien des victoires ; Dieu est souverainement bon ! »
~~~~~~~~
Références
[0792] LIZÉ François (1838-1887)
Notes bio-bibliographiques. - A. S.-E., xx, 1868, p. 321.
Notice nécrologique. - C.-R., 1887, p. 230.