Joseph SOUCHIÈRES1846 - 1883
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1038
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1870 - 1871
- 1871 - 1882
Biographie
[1038]. SOUCHIÈRES, Joseph-Roch-Philippe-Auguste, né dans la paroisse Saint-Pierre, à Avignon (Vaucluse), le 14 mai 1846, entré diacre au Séminaire des M.-E. le 24 décembre 1868, reçut le sacerdoce le 28 octobre 1869, et fut envoyé au Kouang-si le 18 janvier 1870. Il dut attendre un an à Canton avant de pénétrer dans sa mission. Il y fut à peine arrivé, que sa résidence de Lou-kia-to fut incendiée. Il se rendit à Canton pour essayer de régler cette affaire avec le consul de France et le vice-roi.
Chargé ensuite d’évangéliser le district des Cent mille monts (Che-oua-chan), il se fixa non loin de Chang-se, eut à soutenir un véritable siège dans la première maison qu’il acheta, et ne parvint que difficilement à s’établir ailleurs. Une maladie d’yeux le contraignit de rentrer en France en 1882. Assez vite guéri, il s’empressa de reprendre le chemin de sa mission¬ ; mais il fut atteint de la fièvre typhoïde dans la mer des Indes, et on dut le débarquer à Singapore où il succomba à la procure des M.-E., le 27 avril 1883, disparaissant brusquement sans avoir pu donner, dans une mission aussi dure que celle du Kouang-si, tout ce que promettaient sa nature délicate et sa vive intelligence relevée par une réelle culture littéraire. Il fut enterré à Sarangong.
Nécrologie
[1038] SOUCHIÈRES Joseph (1846-1883)
Notice nécrologique
Joseph-Roch-Philippe-Auguste Souchières, né à Avignon, le 14 mai 1846, était diacre lorsqu’il entra aux Missions-Étrangères, le 24 décembre 1868. Il fut ordonné prêtre le 28 octobre 1869, et partit pour le Kouang-Si , le 18 janvier 1870.
La vie de Mission de notre confrère n’est qu’un tissu de peines, de fatigues et de souffrances de tout genre.
À son arrivée en Chine, au commencement de 1870, il rencontra à Canton le supérieur de sa Mission, le P. Mihières, occupé à aplanir les difficultés presque insurmontables qui s’opposaient à l’établissement des Missionnaires dans le Kouang-Si. Il fut ainsi retenu auprès de son supérieur, pendant une année entière, en dehors de sa Mission, car les événements qui se passaient en France et le massacre de Tien-Tsin ne permirent pas d’obtenir plus tôt le règlement des affaires en litige.
Le P. Souchières reçut alors sa destination, pour aller partager les travaux du P. Bazin dans le pays évangélisé autrefois par le Vénérable Chapdelaine.
Une épreuve bien pénible l’y attendait. Peu de temps après son installation, l’établissement de Si-Lin-hien, où avaient été autrefois massacrés par le mandarin nos vénérables Martyrs, était livré au pillage et consumé par les flammes.
Le P. Souchières dut alors retourner à Canton, pour instruire de cette grave affaire le consul de France résidant en cette ville. Les négociations avec le vice-roi durèrent près d’un an, et demeurèrent à peu près infructueuses.
Il fut ensuite envoyé pour exercer son zèle auprès des sauvages des Cent mille monts, non loin de la frontière du Tong-King.
Il demeura plusieurs années dans ces montagnes insalubres, ou l’administration des chrétiens est très pénible en raison de leur dispersion, et y contracta de nombreuses infirmités.
En 1879, il se vit dans la nécessité d’aller réparer ses forces ébranlées au Sanatorium de Hong-kong.
De retour à son poste, il résolut de fixer sa résidence dans un marché de la plaine, point plus central et surtout plus sain que le premier ; mais il devait y rencontrer des tribulations nouvelles et vraiment extraordinaires.
Une première fois, dès que les païens eurent appris qu’un Européen avait fait l’acquisition d’un terrain, pour y bâtir une maison, ils forcèrent le vendeur à résilier le contrat.
Mais, la deuxième fois, comme le Missionnaire avait réussi, par l’entremise d’un tiers, à acheter une maison, et qu’il s’y était tout à coup installé, les infidèles vinrent l’y attaquer. Après avoir soutenu pendant plusieurs jours un véritable siège, et avoir été accablé sous des tas d’immondices et de projectiles infects, notre intrépide confrère fut enfin forcé de céder momentanément à l’orage.
Ce ne fut que quelques mois plus tard qu’il obtint, non sans peine, de s’établir dans un modeste village sain et agréable. Mais la maladie l’assaillit de nouveau, et attaqua le seul œil qu’il eût encore en bon état, au point que l’on craignit qu’il ne devînt complètement aveugle.
Il fut donc obligé de retourner une seconde fois au Sanatorium de Hong-kong, et de prendre ensuite la route de la France, pour y subir une opération, au cas où elle serait jugée nécessaire.
Son séjour en France ne fut pas de longue durée. Le mal d’yeux provenant en effet de l’appauvrissement du sang, l’air natal lui procura, dans l’espace de quelques mois, un assez complet rétablissement. N’écoutant donc que l’ardeur de son zèle, il reprit bientôt la route de sa chère Mission.
Mais, dans la mer des Indes, il fut atteint tout à fait accidentellement de la fièvre typhoïde. La gravité du mal exigea son débarquement à Singapour, et le P. Couvreur lui procura dans notre procure les soins les plus affectueux.
La maladie ne fut point accompagnée de grandes souffrances, mais la prostration des forces était complète, et le délire presque continuel.
Le P. Souchières reçut les derniers sacrements en pleine connaissance et offrit généreusement à Dieu le sacrifice de sa vie. Quelques instants avant de recevoir le saint Viatique : « Je vous remercie, disait-il, de ne m’avoir point caché la vérité. »
Son agonie fut longue et douce : très souvent il invoquait les saints noms de Jésus, Marie, Joseph, et baisait pieusement le crucifix. Enfin le 27 avril, à 7h.45 du soir, il s’endormit dans le Seigneur.
Les obsèques furent célébrées solennellement le lendemain matin à huit heures, dans l’église du Bon-pasteur ; vingt Missionnaires y assistaient. La messe fut chantée par le P. Lemonnier ; Mgr Gasnier fit l’absoute. Un grand nombre de chrétiens tant portugais que chinois, ainsi que les enfants des écoles et pensionnats catholiques, étaient présents à la cérémonie. Lady Weld, femme du gouverneur, était venue prier avec sa famille, et, comme témoignage de pieuse sympathie, elle déposa un bouquet de roses sur le corps du défunt. Quelques confrères de Singapour, et un bon nombre de chrétiens accompagnèrent le convoi funèbre jusqu’à Sarangoun, village situé à neuf kilomètres de Singapour. Tous les chrétiens du village étaient réunis dans l’église où devait se faire l’inhumation. A l’arrivée du convoi, ils entonnèrent, en langue chinoise, les chants pour les morts, et à 2 heures de l’après midi, le P. Couvreur récita sur la tombe du défunt les dernières prières de l’Église.
Références
[1038] SOUCHIÈRES Joseph (1846-1883)
Bibliographie
— Discours prononcé en faveur de l’Œuvre de la Propagation de la Foi, le 3 décembre 1882, en l’église Saint-Cannat (Marseille). — In-8, pp. 16 (Supplément au n° 55 de l’Echo de N.-D. de la Garde, 1882, p. 41.)
Notes bio-bibliographiques
C.R., 1872, p. 30¬ ; 1874 (juill.), p. 15¬ ; 1875, pp. 27, 28¬ ; 1876, p. 20¬ ; 1877, p. 25¬ ; 1878, p. 28¬ ; 1880, p. 48.
A. P. F., xlix, 1872, De Canton à Sy-lin, p. 5.
M. C., viii, 1876, p. 259¬ ; ix, 1877, Les Pan-y, p. 125¬ ; x, 1878, Les Pan-y, p. 297¬ ; Ib., Les Tou-jen, p. 309.
— Echo de N.-D. de la G., 1882, pp. 35, 41¬ ; 1883, p. 617. — Ann. du Monde rel., 1878, Etudes ethnographiques sur la Chine et l’Indo-Chine, p. 712.