Jean DUMAS1848 - 1916
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1163
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1873 - 1916 (Saigon)
Biographie
[1163] Jean, Augustin DUMAS naquit le 26 Janvier 1848 à Caudecoste, diocèse d'Agen, département du Lot-et-Garonne.
Le 12 Août 1869, il entra laïque au Séminaire des Missions Etrangères.Tonsuré le 11 Juin 1870, minoré le 23 Décembre 1871,sous-diacre le 25 mai 1872, diacre le 21 Décembre 1872, il fut ordonné prêtre le 07 Juin 1873, reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de la Cochinchine Occidentale qu'il partit rejoindre le 02 Juillet 1873.
Dès son arrivée à Saïgon, il fut nommé au Séminaire et chargé de l'enseignement de la Théologie Morale, cours qu'il gardera pendant quarante deux ans. M. Dumas fut toujours assidu à son travail de professeur. A part quelques rares visites faites pendant les vacances au missionnaire de Lai-Thiêu, et un double séjour de deux à trois mois au sanatorium de Béthanie, il ne quitta jamais le séminaire. Voulant s'occuper seulement de ses fonctions de professeur et de sa charge de directeur et de supérieur,il n'accepta jamais de prêcher des retraites aux communautés religieuses.
En 1877, à la mort de M.Wibaux, M.Thiriet devenu supérieur du Séminaire,associa M.Dumas à la direction de la maison. Cette collaboration dura 20 ans, et en 1897, M.Dumas succéda dans cette charge, à M.Thiriet décédé.
Vers la fin de 1902,une paralysie partielle de la bouche l'obligea à aller passer deux ou trois mois à Hong-Kong, et il en revint capable de continuer son cours de théologie, et d'exercer sa charge de supérieur. Une seconde crise plus grave, en 1912, l'obligea à se décharger de la direction du Séminaire; Clamor factus est, ecce sponsus venit", disait il avec humour. Cependant, à la demande de Mgr. Mossard,il accepta de continuer ses cours de théologie, veillant à ne gêner en rien son successeur.
En mars 1915, la mort de son ami M.Verney acheva de le briser. A la fin de cette même année,fatigué, il se rendit au sanatorium de la Mission à Phan-Thiêt. Au bout de quelques jours, une dysenterie grave se déclara et progressa si rapidement qu'il ne fut pas possible de le ramener à Saigon. IIl expira le 24 Janvier 1916. Le lendemain, M.Delignon, provicaire et Supérieur du Séminaire célébra ses funérailles, en présence de MM Danvy, Laurent, Delagnes, de plusieurs prêtres viêtnamiens, et de nombreux chrétiens. La dépouille mortelle de M.Dumas repose au cimetière de Phanthiet.
Nécrologie
M. DUMAS
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE LA COCHINCHINE OCCIDENTALE
M. DUMAS Jean-Augustin, né à Caudecoste (Agen, Lot-et-Garonne), le 26 jan¬vier 1848. Entre laïque au séminaire des Missions-Etrangères le 12 août 1869. Prêtre le 7 juin 1873. Parti pour la Cochinchine occidentale le 2 juillet 1873. Mort à Phanthiet le 24 janvier 1916.
La carrière de M. Jean-Augustin Dumas a été longue et uniforme. Arrivé en Cochinchine occidentale en 1873, il fut de suite placé au sémi¬naire de Saïgon et chargé des cours de théologie morale ; quand il est mort, en janvier 1916, il était encore professeur de théologie morale au séminaire. Quarante-deux ans d’enseignement en Cochinchine ! Quelle somme d’actes de patience et d’abnégation représente ce long espace de temps et que de mérites !
En 1873, le séminaire bâti par M. Wibaux aurait été fort habitable dans un pays moins chaud ; mais construit presque au début de la conquête du pays par des ouvriers inexpérimentés, il était défectueux en plus d’un point, avait une mauvaise orientation, et n’offrait guère que des chambres étroites et mal aérées. Il fallait cependant travailler dans cette étuve.
Le P. Dumas ne s’en plaignit pas trop, et fut toujours assidu à son travail de professeur. A part quelques rares visites faites pendant les vacances au missionnaire de Laithieu, et un double séjour de deux à trois mois au sanatorium de Béthanie, il ne quitta jamais le séminaire. On l’invitait à prendre part aux fêtes des paroisses, à prêcher des retraites, il refusait ordinairement, ne voulant s’occuper que de ses fonctions de professeur et de directeur. A propos de son refus de prêcher des retraites aux communautés religieuses de Saïgon, que de regrets j’ai entendu exprimer ! Car, bien doué du côté de l’intelligence et du cœur, ayant fait une étude approfondie de la théologie, il aurait certai¬nement prêché avec éloquence et profit pour ses auditeurs.
Lorsqu’en 1877, à la mort de M. Wibaux, M. Thiriet devint supérieur du séminaire, M. Dumas prit une part plus grande à la direction de la maison, car M. Thiriet lui demandait souvent ses conseils et les suivait volontiers. Cette collaboration dura 20 ans ; et l’on ne s’étonna pas de voir M. Dumas succéder au vénérable supérieur, qui s’en alla, en 1897, recevoir la récompense due à ses vertus,
La charge dont notre confrère fut investi ne changea guère ses habitudes. Mais cette vie, qui de prime abord semble très simple, très ordinaire et même facile, use vite en Cochinchine les meilleurs tempéra¬ments. Notre cher confrère, qui jusqu’alors avait joui d’une bonne santé, commença à sentir de l’épuisement vers la fin de l’année 1902. Cette fatigue se traduisit par une paralysie partielle de la bouche, qui lui rendit pour quelque temps l’enseignement impos¬sible. Il alla passer deux ou trois mois au sanatorium de Hongkong, et il en revint capable de continuer son cours de théologie ; mais en 1912 une deuxième crise, plus grave que la première, le terrassa com¬plètement et on désespéra même de le sauver. Les soins assidus et dévoués du docteur Angier le remirent à peu près sur pied. Toutefois, le cher confrère comprit que c’était l’annonce de sa fin. « Clamor factus est, ecce sponsus venit », disait-il quelquefois. Il demanda à Dieu encore trois années de vie pour préparer son exite obviam ei. Il pria son évêque de le décharger de la direction du séminaire, ce que Mgr Mossard lui accorda bien volontiers, tout en l’engageant à ne pas abandonner son cours de théologie, que de longues années d’enseignement lui rendaient d’ailleurs facile. Il y consentit et ce fut une joie pour les élèves d’enten¬dre sa parole toujours nette et animée, au service d’une doctrine claire et précise. Quant à la direction de la maison, il mit le plus grand soin à ne pas s’en occuper, afin de ne gêner en rien son successeur. Lorsque ses amis venaient le voir en dehors de ses heures de classe, ils le trou¬vaient chez lui ou sous la véranda, en train de se promener, le chapelet à la main. Son caractère demeurait joyeux, et volontiers il plaisantait encore pour égayer la conversation ; mais au fond on sentait qu’il avait sans cesse présentes à la pensée « les années éternelles ».
En mars 1915, la mort du P. Verney auquel l’unissait une sainte amitié, vieille de plus de trente ans, acheva de le briser. A la fin de cette même année, pour éviter les tracas qui précèdent et suivent la retraite annuelle, il se rendit au sanatorium que notre mission possède à Phanthiet. Les premiers jours furent très favorables à sa santé. Mais peu après, une dysenterie grave se déclara et le cloua sur son lit. On songea à transporter le cher malade à Saïgon. Le mal fit de tels progrès qu’il fallut renoncer à ce projet. Notre confrère ne se troubla nulle¬ment ; il raconta à ceux qui l’entouraient, que les trois années de vie demandées par lui au bon Dieu pour se préparer à bien mourir étaient écoulées. Il mit ordre aux affaires de sa conscience en toute tranquillité et reçut les derniers sacrements en pleine connaissance. Comme on témoignait devant lui le regret de le voir mourir loin du séminaire où s’était écoulée sa vie : « Oh ! répondit-il, être enterré ici ou ailleurs, peu importe, pourvu que Dieu ait pitié de mon âme. »
Ce fut dans ces sentiments de parfaite résignation à la volonté divine qu’il expira le 24 janvier 1916. Le lendemain, M. Delignon, provicaire et supérieur du séminaire, célébra la sainte messe et fit l’enterrement. MM. Danvy, Laurent, Delagnes, plusieurs prêtres indigènes, les Européens du poste, assistèrent à ses funérailles et conduisirent ses restes au cimetière de Phanthiet.
Originaire du diocèse d’Agen, M. Dumas était un vrai type des gens du Midi ; il avait la répartie vive et facile, quelquefois piquante. Avec les élèves du séminaire, il essayait de paraître sévère, mais son bon cœur était connu et apprécié de tous. Aussi nos prêtres indigènes, dont le regretté défunt avait été le professeur et le directeur, se sont-ils empres¬sés de demander pour lui un service très solennel.
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Références
[1163] DUMAS Jean (1848-1916)
Références biographiques
AME 1900 p. 94. 96. CR 1874 p. 47. 1897 p. 173. 1898 p. 283. 1899 p. 199. 200. 1912 p. 424. 1913 p. 229. 1916 p. 130. 224. 1917 p. 205. 1928 p. 202. 1933 p. 309.