Jean JUNIER1857 - 1911
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1540
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1883 - 1911 (Chengdu)
Biographie
[1540] JUNIER, Jean-Louis, originaire d’Yssingeaux (Haute-Loire), né le 8 (é) ou le 22 (m) août 1857, élève du petit séminaire de Monistrol, aspirant du Séminaire des M.-E. le 8 octobre 1878, reçut la prêtrise le 23 septembre 1882, et partit le 8 novembre de la même année pour le Se-tchoan occidental. Après avoir employé quelques mois à étudier la langue chinoise, il fut chargé du district de Gan-io où les chrétiens sont nombreux et bien groupés¬ ; il y construisit un oratoire. Il en éleva également plusieurs, ainsi que des résidences, dans les districts de Long-ngan et de Pao-lin. Dans ces deux derniers postes, il baptisa de nombreux néophytes, qu’il forma à la vie chrétienne en les instruisant lui-même avec soin.
Appelé à Tchen-tou pour être procureur de la mission, il dépensa ses dernières forces dans cette fonction et dans celle d’aumônier de l’école des Petits Frères de Marie. Il mourut à Tchen-tou le 20 décembre 1911. « Sa note caractéristique était l’amour du devoir. Debout tous les jours à quatre heures, il consacrait à Dieu de longs moments avant la célébration de la messe. Sa piété était solide et bien comprise. »
Nécrologie
[1540] JUNIER Jean (1857-1911)
Notice nécrologique
Le 20 décembre 1911, Dieu demandait à la Mission du Su-Tchuen Occidental un douloureux sacrifice. Au moment où la Révolution menaçait de compromettre l’avenir de plusieurs œuvres, la mort enlevait, après une longue maladie, le missionnaire que sa situation désignait pour la défense des intérêts matériels du Vicariat. M. Junier, procureur à Tchen-Tou, s’endormait dans le Seigneur et s’en allait au Ciel plaider une cause qu’il aurait eu beaucoup de peine à défendre d’une manière efficace en présence des événements qui se précipitaient.
Le cher Procureur du Su-Tchuen Occidental souffrait, depuis déjà longtemps, d’un cancer incurable de l’estomac. La gravité de sa maladie n’était un mystère pour personne, pas même pour lui : il est consolant de penser que la mort ne l’a pas trouvé sans préparation. Il avait reçu le sacrement d’Extrême-Onction le 6 décembre. Jusqu’au jour de son départ pour une meilleure vie, il ne cessa de s’entretenir avec son Sauveur et son Juge, qu’il recevait encore dans la communion, aussi souvent que le permettait sa grande faiblesse. Le 20 décembre, il communiait une dernière fois en viatique et, à 6 h. ½ du soir, il rendait sans souffrances son âme à son Créateur.
Jean-Louis Junier était né à Yssingeaux (Haute-Loire), au sein d’une excellente famille. C’était une nature ardente, d’une foi à transporter les montagnes, dévorée du zèle du salut des âmes. Sous des manières un peu brusques, avec des répliques vives et parfois mordantes, il ca¬chait un cœur plein de bonté ; aussi, dans tous les districts qu’il a occupés, il a été universellement aimé de ses chrétiens. Sa note caractéristique était l’amour du devoir : il a été, toute sa vie, l’homme du devoir, soit dans l’obscur ministère du confessionnal, soit dans ses courses apostoliques à la recherche des chrétiens, soit dans ses importantes fonctions de procureur. Debout, tous les jours, à quatre heures, il consacrait à Dieu de longs moments avant la sainte messe. Sa piété était solide et bien comprise.
Durant les 29 années qu’il passa au Su-Tchuen Occidental, M. Junier occupa différents postes. Après un premier stage, employé à étudier la langue chinoise et à se faire aux usages du pays, il fut chargé du district de Gan-lo. Les chrétiens y étaient nombreux et bien groupés. Le jeune Missionnaire éprouva un réel plaisir à leur procurer un oratoire, qu’ils réclamaient depuis plusieurs années. Il avait une grande aptitude pour diriger les travaux de construction. Long-Ngan, Pao-Lin ont aussi conservé des souvenirs précieux de son administration. Dans cette dernière localité, ce n’est pas un, mais trois oratoires qu’il construisit, avec des résidences pour le missionnaire. En même temps, il augmentait considérablement le nombre des chrétiens, et jetait ainsi les bases essentielles de nouvelles fondations, que, seul, le manque d’un personnel suffisant a empêché de mener à bonne fin.
Seize des meilleures années de sa vie s’écoulèrent dans les hautes montagnes de Long-Ngan et de Pao-Lin, années pleines d’activité et vraiment riches en bons résultats. Outre les constructions qu’il éleva à la gloire de Dieu, il baptisa de nombreux néophytes qu’il forma à la pratique des vertus chrétiennes : il aimait à les instruire lui-même et à les exhorter à l’observation des préceptes de la religion. Il eût désiré, sans doute, finir sa vie dans l’exercice de ce fructueux ministère qu’il affectionnait. Mais l’obéissance l’arracha à son poste, qu’il dut quitter pour remplir, à Tchen-Tou, les fonctions de procureur de la Mission. Il s’inclina, avec calme, devant la volonté de ses supérieurs.
C’est à Tchen-Tou, qu’il a dépensé ses dernières forces. Au milieu des occupations plutôt matérielles de sa situation, il ne perdit jamais l’amour du saint ministère. Grande était sa joie de pouvoir se dépen¬ser auprès des enfants de l’orphelinat et de l’Ecole des Maristes dont il était l’aumônier, et il le faisait avec un zèle qui lui valut l’estime et l’affection de tous ceux qui le connurent et purent l’apprécier.
Références
[1540] JUNIER Jean (1857-1911)
Notes bio-bibliographiques.
C.R., 1899, p. 91¬ ; 1902, p. 98¬ ; 1905, p. 57.
M.C., xxiii, 1891, p. 397.
A.M.E., 1903, p. 180.
Sem. rel. Le Puy, 1911-12, Sa mort, p. 306¬ ; Ib., Notice, p. 365.